FEM/1979

À l’ouverture de la 58e session de la Commission de la condition de la femme, responsables de l’ONU et États membres soulignent que l’autonomisation des femmes est la clef du développement

10/03/2014
Assemblée généraleFEM/1979
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la condition de la femme                     

Cinquante-huitième session                                 

2e & 3e séances – matin et après-midi


À L’OUVERTURE DE LA 58E SESSION DE LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME, RESPONSABLES DE L’ONU ET ÉTATS MEMBRES

SOULIGNENT QUE L’AUTONOMISATION DES FEMMES EST LA CLEF DU DÉVELOPPEMENT


« L’engagement de la communauté internationale en vue de parvenir à des résultats en faveur des femmes et des filles est plus urgent que jamais », a déclaré le nouveau Président de la Commission de la condition de la femme, M. Libran Cabactulan (Philippines), à l’ouverture de la cinquante-huitième session de la Commission de la condition de la femme, à laquelle participaient le Secrétaire général de l’ONU, la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, de nombreux ministres, ainsi que des représentants de la société civile.


Cette session, qui se poursuit jusqu’au 21 mars, devrait examiner « les résultats obtenus et les difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) en faveur des femmes et des filles ».


Le Secrétaire général, M. Ban Ki-moon, a encouragé les gouvernements à adopter des mesures plus fortes en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Comme il l’explique dans son rapport sur le thème principal de la session, il faudrait maintenir l’égalité entre les sexes et les droits de la femme au rang de « priorité explicite au niveau mondial » car, a-t-il dit, on ne pourra assurer la dignité pour tous tant que les inégalités entre les hommes et les femmes, sous toutes leurs formes, ne sont pas éliminées.  Il a notamment demandé d’augmenter la participation des femmes dans les parlements nationaux, en rappelant qu’à l’ONU, les femmes occupent des postes de responsabilité dans les organismes de développement, des droits de l’homme ou de l’action humanitaire, ainsi qu’à la direction de missions de désarmement, de maintien de la paix et de consolidation de la paix. 


Les Nations Unies se sont aussi engagées avec les gouvernements à donner une éducation sexuelle de qualité et à offrir des services de santé reproductive aux femmes et aux jeunes filles, a souligné M. Ban.  Comme l’a fait observer la Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, il reste encore de grands progrès à faire dans ce domaine. 


Mme Mlambo-Ngcuka a également interpelé les garçons et les hommes pour qu’ils fassent entendre leurs voix en faveur des femmes, en rappelant à cet égard la campagne « #HeforShe », lancée il y a trois jours et qui a déjà touché 18 millions de personnes par le biais des médias sociaux.


En présence du Secrétaire général adjoint chargé du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences, M. Tegegnework Gettu, les délégations ont entamé, ce matin, le débat général.  Tout en reconnaissant les progrès réalisés en faveur des femmes et des filles au cours des 20 dernières années, depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, elles ont débattu des efforts à poursuivre et des priorités à établir pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement pertinents.


L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes sont non seulement un objectif de développement en tant que tel, mais aussi un aspect crucial de la réalisation de tous les autres objectifs de développement, a fait remarquer le représentant de la Guinée-Bissau, qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique.  « Quel sens aurait le développement s’il ne servait pas l’égalité des chances »? s’est d’ailleurs interrogée la Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, Mme Nicole Ameline.


Dans la région des Caraïbes, les défis majeurs auxquels sont confrontées les femmes sont notamment la violence sexiste et les grossesses précoces, a indiqué la représentante du Guyana, qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Son homologue du Costa Rica, qui intervenait au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a recensé plusieurs sujets de préoccupations comme la féminisation de la pauvreté, le fardeau inégal du travail non rémunéré, les inégalités que subissent les femmes âgées, la violence contre les femmes et la traite des femmes et des filles.


La représentante de l’Union européenne a, quant à elle, déploré le fait que près de 140 millions de femmes à travers le monde subissent des mutilations génitales et qu’une fille sur 9 âgée de moins de 15 ans soit mariée.  Le Secrétaire général s’est dit ému, la semaine dernière à Londres, par le fort plaidoyer d’une jeune femme, Fahma Mohammad, qui fait campagne contre cette pratique et a assuré qu’il continuera, pour sa part, à la dénoncer.


La représentante de la Bolivie, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), s’est plainte des violences infligées aux travailleuses domestiques immigrées, ainsi qu’aux femmes en milieu rural.  Elle a plaidé notamment en faveur de la promotion des capacités des femmes à générer des revenus, y compris pour celles qui vivent dans les zones rurales.


Dans l’après-midi, deux tables rondes de haut niveau ont eu lieu en parallèle pour débattre des enseignements tirés et des expériences et pratiques ayant fait leurs preuves dans la réalisation des OMD en faveur des femmes et des filles.  Les délégations se sont montrées unanimes pour donner la priorité aux questions d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes dans le futur programme de développement pour l’après-2015. 


La Commission a également adopté, ce matin, son ordre du jour provisoire*.  « L’accès et la participation des femmes et des filles à l’éducation, aux formations, à la science et à la technologie y compris la promotion de l’égal accès des femmes au plein emploi et à un travail décent » sera, cette année, le thème de l’évaluation des progrès réalisés.


Outre son Président, elle a aussi élu MM. Mohamed Ibrahim Mohamed Elbahi, du Soudan, et Carlos Enrique García González, d’El Salvador, aux postes de vice-présidents pour ses cinquante-huitième et cinquante-neuvième sessions.  M. Elbahi assumera en outre le rôle de Rapporteur pour la même période.


La Commission a par ailleurs pourvu deux sièges vacants au sein de son Groupe de travail chargé des communications sur la condition de la femme en nommant MM. Bruno Santos de Oliveira (Brésil) et Md. Mustafizur Rahman (Bangladesh).


La prochaine séance plénière de la Commission de la condition de la femme aura lieu demain, mardi 11 mars, à partir de 10 heures.


*E/CN.6/2014/1


SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE, INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DÉVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIESIÈCLE »


Déclarations liminaires


Le nouveau Président de la Commission de la condition de la femme, M. LIBRAN CABACTULAN (Philippines) a salué la présence de nombreux participants à cette cinquante-huitième session, ce qui souligne, a-t-il dit, l’importance des travaux de la Commission.  À cette session, l’engagement de la communauté internationale en faveur de résultats pour les femmes et les filles est plus urgent que jamais, a-t-il indiqué.  M. Cabactulan a émis l’espoir que la Commission contribuerait efficacement à la réalisation des OMD qui restent à atteindre en faveur des femmes, avant la date butoir de 2015.  Il a aussi appelé à définir les principaux problèmes de parité qui doivent être réglés par la communauté internationale et à concevoir le cadre commun pour l’après-2015.  Il a mis l’accent sur les préparatifs importants engagés en vue de la présente session et rappelé notamment la tenue, en décembre dernier, d’un forum qui avait permis de forger des alliances pour obtenir des résultats positifs.  Cette année, nous passerons en revue les progrès réalisés en matière d’accès des filles et des femmes aux sciences et aux technologies, a-t-il indiqué, avant d’ajouter que l’accès des femmes aux ressources productives sera également à l’ordre du jour de la présente session.  Le Président a en outre encouragé les délégations à participer aux évènements parallèles à la session.  La Commission est un lieu qui permet d’échanger des idées, a-t-il déclaré, avant de demander aux délégations de faire preuve d’engagement politique.


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a déclaré que la nouvelle Directrice exécutive d’ONU-Femmes, Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka jouait un rôle essentiel dans la promotion de la parité hommes-femmes et l’autonomisation des femmes et des filles au sein du système des Nations Unies et dans le monde.  Ces domaines figurent parmi mes priorités, a ajouté le Secrétaire général, en précisant qu’ils étaient importants dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et le succès du programme de développement pour l’après-2015.


Des progrès ont été réalisés mais il reste encore du travail à faire, a estimé M. Ban.  De plus en plus de filles vont à l’école mais la disparité entre les sexes à tous les niveaux de l’éducation est encore loin d’être éliminée.  L’écart des rémunérations est particulièrement élevé surtout en milieu rural et pour les personnes handicapées, les peuples autochtones et autres groupes marginalisés.  « Nous devons nous focaliser sur une éducation de qualité, a suggéré le Secrétaire général et préparer les filles et les femmes au marché du travail du XXIe siècle.


Tout en reconnaissant que des progrès avaient permis de réduire l’écart dans l’emploi entre les femmes et les hommes, le Secrétaire général a fait remarquer que les femmes continuaient d’être très vulnérables.  Elles reçoivent souvent un salaire plus faible, ne bénéficient pas de conditions de travail appropriées, d’une protection en matière de santé et de pension de retraite.  Les femmes sont aussi sous-représentées aux postes de direction en dépit des recherches qui ont montré que les sociétés dirigées par des femmes sont plus performantes.  De même, les pays qui assurent la parité ont une meilleure croissance économique.  C’est pourquoi, a souligné le Secrétaire général, nous devons prendre des actions qui encouragent et tiennent compte des talents et des compétences des femmes, tant dans les ateliers des usines qu’au sein des conseils d’administration.  « Nous avons aussi besoin de plus de femmes dans les gouvernements », a-t-il estimé.


M. Ban a ajouté que la participation des femmes dans les parlements nationaux a augmenté dans différentes régions du monde mais de profondes inégalités persistent à tous les niveaux de représentation.  Un parlementaire sur cinq est une femme dans le monde même s’il est prouvé que des parlements où la représentation des femmes est plus active s’occupent d’un large éventail de problèmes liés à la santé, l’éducation, l’appui aux enfants et la lutte contre les discriminations. 


Aux Nations Unies, a poursuivi le Secrétaire général de l’ONU, « je me suis engagé à faire respecter l’égalité des sexes et le leadership des femmes ».  Aujourd’hui, elles occupent des postes de responsabilité dans les organismes de développement, des droits de l’homme ou de l’action humanitaire, elles dirigent aussi des missions de désarmement, de maintien de la paix et de consolidation de la paix.


Elles sont aujourd’hui Chef de cabinet du Secrétaire général, Directrice exécutive du Programme alimentaire mondial, Directrice générale de l’UNESCO, Chef de la Mission conjointe OIAC-ONU et, bien sûr, Directrice exécutive d’ONU-Femmes.  Nous avons aussi au moins cinq femmes représentantes spéciales qui commandent des opérations de maintien de la paix, au service de millions de personnes au Soudan du Sud, en Côte d’Ivoire, au Libéria, à Chypre et en Haiti.  « Mme Mary Robinson est la première femme, a-t-il rappelé, à être désignée pour négocier la paix en République démocratique du Congo », a rappelé le Secrétaire général qui a ajouté qu’il restait engagé à donner l’exemple.


M. Ban a ainsi indiqué que le domaine de l’assainissement marquait un grand retard.  Chaque année, plus de 800 000 enfants de moins de 5 ans meurent de diarrhée.  Plus de 2,5 milliards d’individus ne bénéficient pas d’assainissement adéquat.  Plus d’un milliard de personnes sont privées de services d’assainissement, a-t-il fait observer.  Il sera possible de réduire de manière drastique les maladies et la pollution de l’environnement en fournissant des services adéquats, a-t-il souligné.  « Je voudrais renforcer la protection des femmes et des filles qui sont souvent exposées au viol et aux abus sexuels en raison de l’absence de sécurité et de toilettes », a-t-il dit.  Des systèmes d’assainissement propres dans les écoles ont montré que la scolarité des filles avait augmenté, a indiqué M. Ban, qui a rappelé que la campagne « Appel à l’action en faveur de l’assainissement » avait pour objectif de donner accès aux services d’assainissement à tous. 


Le Secrétaire général a en outre déclaré que le secteur de la santé maternelle et infantile méritait aussi l’attention.  Si la mortalité infantile a baissé de manière significative, trop d’enfants meurent avant d’atteindre l’âge de 5 ans, a-t-il regretté.  De même, beaucoup de femmes dans les pays en développement continuent de perdre la vie pendant la grossesse ou à la suite d’un accouchement.


Le mouvement « Toutes les femmes, tous les enfants » travaille pour obtenir des résultats à grande échelle.  Les Nations Unies sont engagées avec les gouvernements en donnant une éducation sexuelle de qualité et des services de santé reproductive qui ont manqué aux femmes et jeunes filles.  Une fille qui tombe enceinte peut connaître de graves complications en donnant naissance à son enfant ou à un enfant malade, a fait remarquer le Secrétaire général.  L’autonomisation des femmes est essentielle pour qu’elles puissent se préserver contre les maladies.  Plus de jeunes filles sont infectées par le VIH/sida que de jeunes gens, a-t-il indiqué.  Peu d’entre elles savent comment prévenir le VIH/sida et comment utiliser les préservatifs.  Les violences contre les femmes continuent de faire obstacle à la lutte contre le HIV/sida.  Ceci cause des dommages importants aux sociétés partout dans le monde.  La campagne UNITE vise à mettre fin à la violence contre les femmes, préconise la sensibilisation des femmes et des hommes, le changement de comportement, de pratiques et de coutumes.  Les hommes et les garçons ont un rôle important à jouer.  « C’est pourquoi, j’ai créé un réseau de dirigeants hommes pour lutter contre les violences contre les femmes et donné récemment mon appui à la campagne pour mettre fin aux mutilations génitales féminines », a révélé le Secrétaire général.


Mme PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA, Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a émis l’espoir que les travaux de la cinquante-huitième session de la Commission contribueront à assurer « une grande victoire pour les femmes du monde entier ».  Mettre fin à la pauvreté, assurer un développement durable et lutter contre les changements climatiques ne peuvent se faire qu’avec la participation active des femmes, a-t-elle averti.  Mme Mlambo-Ngcuka a invité à travailler tous ensemble pour déterminer les objectifs de développement de l’après-2015 avec une plus grande prévisibilité, afin de garantir des gains irréversibles pour les femmes et les filles.  « Nous agissons sur la base de la Charte des Nations Unies, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et du Programme de Beijing », a-t-elle assuré.  En outre, elle a invité à « écouter la voix de notre conscience », en rendant hommage à tous ceux qui sont venus participer à cette session. 


La prochaine génération de femmes doit bénéficier d’un monde meilleur, a lancé Mme Mlambo-Ngcuka.  Saluant le rôle des OMD, qui ont démontré qu’il faudrait donner la priorité aux droits de l’homme et, en particulier aux droits des femmes, elle a mis l’accent sur les progrès réalisés et ceux qui restent à faire pour parvenir à l’égalité de l’accès à l’emploi.  La Directrice exécutive d’ONU-Femmes s’est aussi félicitée des améliorations obtenues en termes d’éducation dans les pays en développement.  En ce qui concerne les domaines où des progrès sont encore attendus, elle a mentionné les droits sexuels et reproductifs et la représentation des femmes dans les institutions publiques.  Il faudrait aussi lutter contre les mariages précoces, a-t-elle ajouté.  Les États doivent prendre des mesures pour assurer les droits reproductifs, a-t-elle rappelé, en soulignant que les décès des femmes et des filles liés à l’accouchement pouvaient être prévenus.


À ce jour, 2,1 milliards de personnes de plus ont accès à l’eau potable, a-t-elle indiqué, tout en expliquant que ce sont souvent les femmes et les filles qui ont la charge d’aller chercher cette eau.  Elle a donc plaidé pour une plus grande égalité dans ce domaine.  Pour ce qui est du partenariat en faveur du développement, elle a observé qu’il y avait encore un écart entre l’appui offert aux organisations féminines et les partenariats effectivement mis en place.  Mme Mlambo-Ngcuka a expliqué que les organismes de l’ONU allaient, jusqu’en 2015, examiner les 12 domaines d’action prioritaires du Plan d’action de Beijing, à l’occasion de son vingtième anniversaire.


Elle a ensuite interpelé les garçons et les hommes pour qu’ils fassent aussi entendre leurs voix en faveur des femmes, en rappelant la campagne lancée à cet effet il y a trois jours qui a déjà touché 18 millions d’individus par le biais des médias sociaux.  Libérer les femmes et les filles de la violence est un objectif prioritaire, a insisté la Directrice exécutive d’ONU-Femmes.  Elle a aussi plaidé en faveur de l’égalité des opportunités, notamment grâce à un accès égal à l’éducation.  Le troisième domaine prioritaire est l’égalité dans les organismes et tous les lieux de décisions, privés comme publics.  L’accès des femmes aux sciences et aux technologies est aussi une question d’une grande importance, a-t-elle ajouté.  En concluant son intervention, Mme Mlambo-Ngcuka a appelé à « faire des bonds en avant et pas des petits pas ».


Mme NICOLE AMELINE, Présidente du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, a déclaré qu’au moment où s’impose la nécessité de repenser la notion de progrès, l’égalité entre les femmes et les hommes s’impose comme une condition du développement durable.  L’humanité peut-elle poursuivre sa marche si les femmes n’ont pas la reconnaissance et la jouissance effectives de leurs droits?  Quel sens aurait le développement s’il ne servait pas l’égalité des chances? s’est interrogée Mme Ameline, qui a estimé qu’il ne pouvait y avoir de développement durable, authentique, sans affirmation du respect des droits fondamentaux.  Le temps est venu de mettre en œuvre une égalité effective et substantielle qui pourra uniquement être atteinte à travers l’État de droit et l’élimination de la discrimination.  La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) fournit, a-t-elle assuré, une base légitime pour ces efforts, dans la mesure où elle est le seul traité international sur le droit des femmes qui est juridiquement contraignant et a été ratifié de façon quasi-universelle. 


Elle a ajouté que des progrès significatifs avaient été accomplis dans la réalisation des OMD même s’ils ne couvrent pas une pleine vision de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes comme elles sont soulignées dans la Convention, la Déclaration de Beijing et son programme d’action, ainsi que la Déclaration du Millénaire.  Elle a souhaité que la question des droits de l’homme soit intégrée dans le programme de développement pour l’après-2015.  Le développement durable ne peut être atteint sans la réalisation des droits des femmes et de l’égalité des sexes, a rappelé Mme Ameline.  Les femmes doivent, a-t-elle souligné, conduire les progrès socioéconomiques, la paix et la stabilité d’autant que la discrimination et les violences à l’égard des femmes, leur exclusion des processus de prise de décisions et l’accès limité des femmes aux ressources de production continuent d’entraver le développement à travers le monde.


Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes appuie l’appel pour un objectif séparé sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes dans le programme de développement pour l’après-2015.  À cet égard, le Comité a récemment adopté des déclarations sur les droits à la santé reproductive et sexuelle des femmes ainsi que l’élaboration de recommandations générales sur l’accès à la justice, les femmes rurales, les pratiques néfastes, la dimension sexospécifique de l’asile, le statut des réfugiés et des apatrides, l’égalité des sexes dans le contexte des changements climatiques et des catastrophes naturelles et les droits à l’éducation des femmes et des jeunes filles.  Avant de terminer, Mme Ameline a fait part des actions du Comité dans la lutte contre les violences contre les femmes y compris les violences domestiques et sexuelles. 


Mme GABRIELA MONTANO (Bolivie), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine (G77), a invité tous les États Membres à respecter leurs obligations qui découlent de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et de ses protocoles optionnels.  Elle a déclaré que la Déclaration et le Programme d’action de Beijing sont des éléments essentiels pour la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés, y compris les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Elle a ensuite précisé que l’éradication de la pauvreté est le défi mondial le plus important auquel font face les pays en développement.  Le développement économique doit être inclusif, notamment grâce à des efforts nationaux qui seraient appuyés par une assistance internationale adéquate, tenant compte des objectifs de développement arrêtés par ces pays en développement.


Mme Montano a par ailleurs plaidé pour l’autonomisation des femmes et la promotion de leur capacité à générer des revenus, y compris pour les femmes rurales.  « Nous sommes convaincus, a-t-elle souligné, que l’autonomisation des femmes et leur pleine et effective participation dans toutes les sphères de la société sont fondamentales pour la réalisation de l’égalité, du développement et de la paix. »  Elle a en outre ajouté qu’à cette fin, il serait important de promouvoir et de faciliter la participation politique des femmes, y compris leur participation aux postes décisionnels.  Elle a aussi souligné l’importance du partage d’expériences nationales, en même temps que le besoin de mettre en place un mécanisme de suivi et d’évaluation pour faire avancer les objectifs de développement durable à travers l’égalité, la paix et la sécurité pour toutes les femmes partout, « pour l’intérêt de l’humanité ».


La représentante a ensuite souhaité que des mesures soient prises pour éliminer toutes formes de discriminations et de violences à l’égard des femmes, y compris les violences contre les travailleuses domestiques immigrées, les femmes et les filles du monde rural, les femmes autochtones, ainsi que les femmes âgées.  Elle a rappelé qu’ONU-Femmes joue un rôle des plus importants pour la promotion d’une meilleure coordination à l’intérieur du système des Nations Unies pour résoudre toutes les barrières qui freinent l’avancée des femmes.  Elle a également salué les avancées faites pour la cause des femmes dans le cadre de la réalisation des OMD, notamment de l’objectif 3 relatif à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle a néanmoins regretté que les OMD en rapport avec la situation des femmes ne soient pas en voie de réalisation dans les pays en proie aux conflits, tout comme ceux qui vivent sous occupation étrangère ou sous le coup de mesures coercitives unilatérales mises en œuvre en contradiction avec le droit international. 


M. JOÃO SOARES DA GAMA (Guinée-Bissau), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a souhaité que l’on accorde davantage d’attention au renforcement de la mise en œuvre des mesures d’autonomisation des femmes et des filles, notamment en vue de l’après-2015.  Pour lui, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes est non seulement un objectif de développement en tant que tel, mais aussi un aspect crucial de la réalisation de tous les objectifs de développement.  Il est nécessaire, a-t-il souligné, de renforcer le rôle des femmes dans le commerce formel et informel et de développer les infrastructures permettant d’améliorer l’accès des femmes aux marchés.  Cela signifie aussi qu’il faudrait réduire l’écart entre les femmes et les hommes en termes d’accès aux technologies de l’information et de la communication.  C’est pourquoi il a appelé la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements pris dans ces domaines, notamment en matière d’aide publique au développement (APD), de transfert de technologies et de coopération internationale. 


Le manque de progrès sur tous les OMD relatifs aux femmes et aux filles, a estimé M. Da Gama, résulte de l’inégalité entre hommes et femmes et du manque de participation de celles-ci à tous les niveaux de prise de décisions.  En outre, les OMD n’ont pas pris en compte le rôle des femmes pour traiter des problèmes de la faim et de la malnutrition.  Les prix élevés de l’alimentation ont de graves conséquences sur les conditions de vie des femmes et des filles, a-t-il fait remarquer, avant d’inviter les États et les groupes de la société civile à autonomiser les femmes et les filles, en soutenant leur participation dans des programmes d’investissement dans le domaine de l’agriculture, afin d’assurer la sécurité alimentaire.  En matière de santé, le représentant s’est dit préoccupé par les taux toujours élevés de mortalité maternelle liée à la grossesse ou à l’accouchement.  Il a plaidé en faveur d’un accès accru à des soins de santé de qualité.  Par ailleurs, le Groupe des États d’Afrique, tout en notant les progrès en termes de scolarisation, s’est inquiété du manque de qualité de l’éducation et a souhaité que l’on accorde une plus grande importance à cette question.  Il a aussi fait remarquer qu’il faudrait adopter des mesures spécifiques pour mettre en œuvre les OMD en faveur des femmes dans les situations de conflit et d’après-conflit.  Enfin, il a demandé d’accélérer la mise en œuvre des lois visant à protéger les femmes contre la violence sexiste, ainsi que l’accès à la justice pour ces victimes. 


Mme VASSO KOLLIA, Union européenne, a relevé que les OMD avaient contribué de manière importante à sensibiliser le public, renforcer la volonté politique et mobiliser les ressources pour la lutte contre la pauvreté.  Elle a affirmé qu’il y avait une interdépendance entre les OMD et les droits de l’homme, l’égalité entre les sexes, la démocratie, le développement économique, la bonne gouvernance, la paix et la sécurité, les soins de santé et les politiques énergétiques et climatiques.  Pour ces raisons, a-t-elle expliqué, les discussions au cours de cette cinquante-huitième session de la Commission de la condition de la femme sont importantes à la fois pour les OMD et pour le programme de développement pour l’après-2015. 


Elle a ensuite souligné l’engagement de l’Union européenne en faveur de la promotion, la protection et la mise en œuvre de tous les droits de l’homme et de la mise en œuvre complète du Programme d’action de Beijing et du Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement.  La représentante a ensuite souligné le soutien de l’Union européenne en faveur de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations à l’égard des femmes, avant d’inviter les États qui ne l’auraient pas encore fait à signer, ratifier et appliquer la Convention et ses protocoles optionnels. 


Dans les pays en développement, a rappelé par ailleurs Mme Kollia, l’Union européenne a œuvré à la scolarisation de 9 millions de filles et de garçons depuis 2004, dans plus de 100 pays.  De même, l’Union européenne a également permis d’assurer l’accès de 31 millions de ménages à l’eau potable, tout en offrant des services sanitaires adéquats à 24,5 millions de personnes.  Elle a indiqué qu’aucun pays, y compris au sein de l’Union européenne, ne pouvait se vanter d’avoir pleinement atteint l’OMD 3 relatif à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle a regretté que près de 140 millions de femmes dans le monde subissent des mutilations génitales et qu’une fille sur neuf âgée de moins de 15 ans est mariée.  Les femmes qui travaillent sont également exposées à des risques.  Mme Kollia a invité la communauté internationale à concentrer ses efforts dans les régions où les progrès dans la réalisation des OMD sont les plus lents, notamment dans les pays les moins avancés (PMA).  Elle a en outre souhaité que le futur programme de développement pour l’après-2015 puisse inclure un mécanisme de suivi des indicateurs liés au genre, et que des données y soient présentées par sexe.  Elle a ajouté que la promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes devrait être une priorité universelle dans le prochain programme de développement pour l’après-2015.


Mme ISABEL BRENES PANIAGUA (Costa Rica), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a déclaré que le statut des femmes était un sujet de préoccupation croissante dans nos sociétés, en particulier la féminisation de la pauvreté, le fardeau inégal du travail non rémunéré, y compris les soins pour les enfants, les personnes âgées et les malades, la violence contre les femmes ainsi que la traite des femmes et des filles.  Il existe un consensus selon lequel la priorité devrait être accordée à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes comme étant une condition préalable à la promotion du programme de développement, y compris la réalisation des OMD.  À cette fin, « nous devrions abroger les lois discriminatoires, assurer un accès égal à la justice, éliminer les obstacles formels à la réalisation des droits des femmes, et l’obstacle à leur pleine et égale participation au processus de prise de décisions », a ajouté Mme Paniagua.  Elle a aussi souligné la nécessité d’entreprendre des réformes législatives et administratives pour donner aux femmes les mêmes droits aux ressources économiques y compris l’accès à la propriété et à la terre, et à d’autres formes de propriété, crédits et héritages, ressources naturelles et aux nouvelles technologies. 


« Nous devrons également joindre nos efforts pour combattre toutes les formes de violences à l’égard des femmes et des filles, y compris le féminicide, la traite de personnes et la violence résultant du trafic de stupéfiants », a-t-elle préconisé.  La promotion de la participation des femmes dans le processus de prise de décisions des gouvernements et l’amélioration de leur représentation dans la fonction publique à des rangs supérieurs sont également nécessaires.  La CELAC réaffirme l’importance de renforcer l’accès des femmes à l’éducation à tous les niveaux, aux services de santé, dont les services de santé sexuelle et reproductive, l’emploi, notamment l’élimination des obstacles à l’égalité des conditions pour les femmes et les hommes dans le lieu de travail et un salaire égal pour un travail égal, la protection sociale, ainsi que l’autonomie et l’autonomisation économique des femmes.  La CELAC est aussi préoccupée par la situation des femmes migrantes, rurales et autochtones, les femmes handicapées, âgées et les femmes d’ascendance africaine. 


La représentante a souligné que lors de son sommet à Mexico en février dernier, les pays membres de la CELAC avaient placé au centre de leurs priorités la réalisation des OMD et leur engagement à la formulation du programme de développement pour l’après-2015.  Ils ont également noté la contribution des mouvements féministes et des ONG en plaçant les intérêts, les besoins et la vision des femmes dans les programmes de développement nationaux, régionaux et internationaux, ainsi que les défis et les progrès réalisés par les mécanismes chargés de l’égalité entre les sexes.  En outre, le programme de développement pour l’après-2015 doit s’attaquer au contexte général pour réaliser la parité entre les hommes et les femmes afin de mieux répondre aux crises économiques, aux conflits, aux changements climatiques et à la dégradation de l’environnement, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les États à revenus intermédiaires.  Le nouveau programme de développement doit bâtir des institutions fortes, une gouvernance plus participative et efficace et une plus grande responsabilité pour apporter des changements pour les femmes et les filles.  La CELAC, a indiqué Mme Paniagua, appelle à établir un objectif séparé sur l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes sur la base de l’égalité réelle, avec l’intégration d’une perspective de genre dans tous les autres objectifs, cibles et indicateurs du programme de développement pour l’après-2015.


Mme JENNNIFER WEBSTER (Guyana), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a relevé que dans la région des Caraïbes, de nombreuses avancées avaient eu lieu dans le cadre de la réalisation des OMD, notamment en ce qui concerne les femmes et les filles.  Elle a expliqué que des succès avaient été notamment visibles en matière de participation des filles et de leur scolarisation, particulièrement dans l’éducation tertiaire.  Elle a néanmoins déploré la tendance à l’abandon de la scolarité des garçons, une tendance qui se manifeste surtout après le niveau primaire.  Notant ensuite que la proportion des femmes au chômage était plus élevée que celle des hommes, elle a souhaité qu’une attention particulière soit accordée au renforcement des capacités de celles-ci dans les domaines scientifiques, en ingénierie et dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). 


La représentante a ensuite salué le déclin de la pandémie de VIH/sida dans les Caraïbes et, notamment, la baisse de la transmission de la mère à l’enfant.  Elle a également mis l’accent sur quelques défis majeurs auxquels les femmes de la région font face, dont la violence sexiste, les grossesses précoces et l’augmentation des risques de la « féminisation de la pauvreté » liée, en partie, aux inégalités des genres dans le domaine de l’emploi.  Mme Webster a également souligné que les maladies non transmissibles étaient la première cause de mortalité féminine dans les Caraïbes, selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). 


Pour faire face aux inégalités liées aux genres, la représentante a souhaité que le rôle des hommes et des garçons au sein de la famille soit renforcé.  Elle a également proposé la promotion d’égales opportunités dans l’acquisition des actifs, dans la protection sociale, et la participation des femmes à tous les niveaux de prise de décisions au sein de la société.  Elle a aussi souligné que les questions de fonds étant centrales pour le développement, il serait opportun que les pays développés respectent leurs promesses en matière d’aide publique au développement.  Les problèmes spécifiques des petits États insulaires en développement doivent être pris en compte, a-t-elle estimé, en précisant que le produit intérieur brut par habitant ne devrait pas être le seul critère retenu pour déterminer leur niveau de développement.


Mme ALEJANDRINA GERMÁN, Ministre de la femme de la République dominicaine, parlant au nom du Conseil des ministres de la femme d’Amérique centrale (COMMCA), a constaté les progrès accomplis dans la mise en œuvre des programmes en faveur de l’égalité homme-femme.  Afin que ces progrès soient durables et se renforcent, il faudrait accélérer les efforts et les mesures visant à mettre en œuvre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a-t-elle estimé.  Mme Germán a aussi recommandé d’allouer davantage de ressources aux domaines cruciaux qui connaissent les plus grands écarts en termes d’égalité entre les sexes.  Les problèmes communs appellent des solutions communes, a-t-elle poursuivi, en expliquant à cet égard l’engagement du COMMCA à appliquer la Politique régionale d’égalité entre les sexes, adoptée en décembre 2013 lors du Sommet des Présidents de la région d’Amérique centrale et de la République dominicaine.  À moins de deux ans de la date butoir des OMD, nous sommes à un moment charnière où nous devons faire face aux obstacles avec toute notre force, a lancé la Ministre.  Elle a ensuite indiqué que le COMMCA promouvait la mise en œuvre de la Déclaration de Mexico adoptée par les Mécanismes pour l’avancement des femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes.  Elle a aussi réaffirmé l’attachement du COMMCA au Consensus de Saint-Domingue, adopté en octobre 2013 lors de la douzième Conférence régionale sur les femmes en Amérique latine et dans les Caraïbes, qui avait réaffirmé les engagements pris par les États de cette région au cours des 20 dernières années.


Mme CLARA MAKUNGWA (Malawi), au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), a déclaré que les pays membres avaient adopté un message commun pour parvenir à l’objectif de l’égalité des sexes.  Cet objectif peut être atteint, a-t-elle assuré, en rappelant que l’indice de parité de la région est de 73%.  Elle a en outre indiqué que les États de la SADC avaient adopté des mesures en faveur de l’égalité des sexes.  Les pays membres ont établi le système de quotas pour la représentation des femmes dans les institutions publiques et politiques, comme au Zimbabwe, à Maurice, aux Seychelles et au Lesotho.  La participation des femmes dans les gouvernements locaux a augmenté au Lesotho et à Maurice.  Dans six pays, les femmes sont majoritaires dans le secteur de l’éducation.  Six autres pays ont adopté des indices pour mesurer les violences à l’encontre des femmes, a-t-elle indiqué, en précisant que tous les pays de la SADC avaient promulgué des lois pour assurer une meilleure protection des femmes.  S’agissant du traitement du VIH/sida, elle a affirmé que six pays de cette région avaient pris les mesures nécessaires pour faciliter l’accès des personnes touchées à ce traitement.  Grâce aux mesures de prévention de la transmission du sida de la mère à l’enfant, Maurice et les Seychelles ont enregistré 100% de naissances sans sida. 


Au plan de la sécurité, la représentante a fait savoir que les femmes occupaient un nombre important au sein des effectifs militaires et de police dans certains pays.  La part des femmes dans les médias est passée de 19 à 50% dans six pays de la SADC.  À ce jour, 13 des 15 pays membres ont signé le protocole sur la parité.  Les 26 objectifs de ce protocole sont en voie d’être intégrés dans les politiques nationales.  Il y a encore des défis, a cependant reconnu la représentante, en faisant remarquer que les femmes participaient peu à la vie politique et publique et que la violence sexiste persistait.  Les succès de certains pays encouragent les autres à accélérer la cadence, s’est-elle réjouie.  La SADC demande que des objectifs séparés sur la parité et l’autonomisation des femmes soient inclus dans le programme de développement pour l’après-2015, a souligné la représentante, avant de conclure.  


Mme LINDA AMALIA SARI, Ministre de l’autonomisation de la femme et de la protection de l’enfant de l’Indonésie, intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a voulu que les prochains objectifs de développement parviennent à équilibrer les aspects sociaux, économiques et environnementaux du développement en prenant en considération l’importance d’autonomiser et de protéger les femmes et les filles.  Elle a ensuite passé en revue les différentes initiatives qui ont été lancées par l’ASEAN pour atteindre les OMD, notamment l’initiative « ASEAN-Help-ASEAN » qui permet, a-t-elle expliqué, de mettre en avant les meilleures pratiques des États membres.  Elle a aussi parlé de l’« ASEAN Socio-Cultural Community Blueprint » qui, a-t-elle indiqué, recommande l’établissement de normes pour que la création de micro-entreprises qui soient à même de fournir des services, d’accéder aux marchés et d’assurer la protection sociale des femmes.  Mme Sari a toutefois fait savoir que l’accès des femmes aux ressources productives demeurait un défi de taille à relever.  Elle a également souligné que le programme de développement pour l’après-2015 devrait être en mesure de répondre aux défis que connaissent différents groupes sociaux.


Mme VERÓNICA CALCINARI VAN DER VELDE (Venezuela), qui parlait au nom du MERCOSUR, a souligné que la pauvreté frappe durement les femmes et menace leur autonomisation.  Elle a souligné les progrès accomplis par les pays du MERCOSUR dans la réalisation des OMD, notamment pour parvenir à l’universalisation de l’école primaire et secondaire et en ce qui concerne la diminution de la mortalité maternelle et infantile.  « Nous avons adopté des règles précises pour promouvoir les droits des femmes, notamment l’accès à la justice, à l’agriculture, à la propriété foncière et au crédit », a-t-elle indiqué.  Les femmes participent activement à la vie politique et institutionnelle de leur pays, a-t-elle assuré, en citant à cet égard l’exemple des femmes qui sont présidentes de l’Argentine, du Brésil et du Chili.


La participation des femmes aux pouvoirs politique et judiciaire doit encore être améliorée, a cependant reconnu la représentante.  Elle a également souligné les écarts encore à combler en termes d’égalité d’emploi.  La représentante a aussi mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la violence à l’égard des femmes.  L’élimination de toute discrimination à leur encontre est un objectif principal pour les États du MERCOSUR, a-t-elle assuré.  La représentante a demandé d’adopter des mesures inclusives pour que les femmes deviennent les acteurs de leur propre développement.  En dépit des grands progrès réalisés, il reste encore beaucoup à accomplir dans la promotion du droit des femmes, a-t-elle conclu, en insistant pour que l’égalité des droits reste une priorité à l’échelle internationale. 


M. MAMADI TOURÉ (Guinée), intervenant au nom de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI), a estimé que l’étendue et la complexité des défis rencontrés pour réaliser les OMD concernant les femmes nécessitaient l’adoption d’une perspective de développement qui considère la famille comme étant le socle pour la réalisation des objectifs de développement.  Il a notamment voulu que les femmes jouent un rôle actif lors de la définition du programme de développement pour l’après-2015.


Lors de la Conférence ministérielle de l’OCI sur les femmes, qui s’était tenue en 2012 en Indonésie, les ministres des femmes et des affaires familiales avaient adopté une déclaration d’engagements en 19 points « sans précédent et très progressive » en faveur des femmes, a rappelé M. Touré.  Il a ainsi cité l’accès des femmes au plein emploi et à un emploi décent, l’élimination des discriminations qui entravent leur participation au processus de prise de décisions, et l’augmentation de leur représentation au sein des organes législatifs, exécutifs et judiciaire, ainsi que leur accès à l’éducation et à la formation sans oublier leur autonomisation économique.  M. Touré a aussi évoqué la sécurité de l’emploi après un congé de maternité et la prévention de la violence faite aux femmes et aux fillettes.  Il a ajouté que cette déclaration sera élargie lors de la Conférence ministérielle qui se déroulera en Azerbaïdjan à la fin de l’année.


Le représentant a ensuite parlé de l’adoption, au mois de décembre dernier, en Guinée, par le Conseil des ministres de l’OCI d’une résolution sur la promotion de la femme qui met l’accent sur l’élimination de l’inégalité entre les sexes, le rôle que joue l’éducation pour autonomiser les femmes et l’augmentation des contributions des femmes au développement et au processus de prise de décisions.  La résolution établit également une feuille de route pour « rectifier » la mauvaise perception des femmes au sein du monde musulman et engage par ailleurs les États membres à adopter des lois pour autonomiser ces dernières ainsi que pour combattre la traite et d’autres formes de violence perpétrées à leur encontre, entre autres.  M. Touré a aussi indiqué que la Commission indépendante permanente des droits de l’homme de l’OCI avait établi, l’an dernier, un groupe de travail pour veiller à la mise en œuvre des réformes relatives au respect des droits des femmes et des enfants.  Il a ensuite dénoncé l’impact de l’occupation militaire israélienne sur les femmes et enfants palestiniens.


Mme SHAHINDOKHT MOWLAVERDI (République islamique d’Iran) a déclaré que les défis en matière d’autonomisation des femmes et de l’égalité des sexes devraient être pris en compte dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.  En Iran, a-t-elle indiqué, les femmes et les filles ont accompli des progrès dans leur participation dans les domaines de l’éducation et de la recherche.  En dépit des sanctions internationales, le pays a pu aller de l’avant pour réaliser les objectifs fixés dans ce domaine.  L’élection présidentielle de l’année dernière a montré que le rôle de la femme était important dans la vie publique et politique du pays.  La plateforme présidentielle qui est fondée sur la tolérance, la modération et l’espoir ouvre un nouveau chapitre pour les femmes iraniennes, a-t-elle assuré.  Le Président iranien, M. Hassan Rohani, a nommé une Vice-Présidente pour les affaires familiales et féminines.  Les sanctions internationales constituent une violence structurelle pour les femmes iraniennes, a affirmé la représentante.  Les défis en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes ne pourront être relevés que si le monde est uni contre toutes les formes de violence et d’extrémisme et que la voix des femmes qui vivent dans des situations de conflit armé et sous occupation étrangère soit entendue, a-t-elle déclaré. 


Mme ISATOU NJIE-SAIDY, Vice-Présidente et Ministre des questions des femmes de la Gambie, a rappelé que, depuis 2000, son pays avait intégré les OMD dans ses politiques nationales, en précisant que les huit OMD étaient directement liés à l’émancipation économique et sociale des femmes et des filles.  Elle a cependant regretté que les crises mondiales et les changements climatiques aient beaucoup affecté les progrès dans la réalisation des OMD dans la majorité des pays en développement comme le sien.  Le niveau de pauvreté et le nombre de personnes souffrant de la faim ont diminué en Gambie, a indiqué la Ministre, tout en reconnaissant qu’il reste encore des progrès à faire pour atteindre cet objectif du Millénaire d’ici à 2015.  En matière d’éducation, la Gambie est en passe d’atteindre les objectifs 2 et 3, avec notamment un taux de scolarisation de 72% dans l’enseignement primaire.  La Ministre a cependant fait remarquer que la Gambie ne pourrait pas atteindre l’objectif d’une représentation de 33% de femmes au Parlement d’ici à la date butoir de 2015. 


Passant aux objectifs de santé, la Vice-Présidente s’est félicitée de la diminution constante des taux de mortalité maternelle et infantile.  Son pays est aussi en bonne voie pour atteindre les objectifs en ce qui concerne le VIH/sida dont le taux de prévalence est aussi en diminution.  La Ministre a ensuite indiqué que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement s’était amélioré en Gambie.  Pour ce qui concerne les partenariats pour le développement, elle s’est félicitée des mesures de réduction de la dette dont la Gambie a bénéficié.  Malgré tous ces progrès, la croissance économique est encore bien en dessous du seuil minimum de 7% qui permet, s’il est constant, une transformation économique.  Elle a expliqué cet état de fait par l’impact de certaines traditions culturelles, la variabilité du climat, le caractère limité des ressources et une faible coordination des efforts.


Mme AGNIESZKA KOZLOWSKA-RAJEWICZ, Ministre de l’égalité des sexes de la Pologne, a indiqué que son gouvernement avait adopté, en décembre 2013, un plan d’action national pour l’égalité de traitement pour 2013-2016.  Ce plan d’action exige notamment du ministère du budget qu’il nomme au moins 30% de femmes aux conseils de surveillance des directeurs dans les sociétés détenues par l’État.  Cet objectif a été atteint en 2014, s’est-elle réjouie, avant d’indiquer que le secteur privé comptait aussi 12% de femmes à ces postes. 


Le Parlement polonais a par ailleurs adopté des quotas pour garantir 35% d’hommes et 35% de femmes sur les listes électorales aux élections parlementaires de la Pologne et de l’Union européenne.  La Pologne compte en outre 40% de femmes à des postes de sous-secrétaire d’État, a-t-elle ajouté.  En ce qui concerne l’écart de salaire entre hommes et femmes, elle a assuré qu’il respecte la moyenne européenne de 15%.  La Ministre a ensuite parlé des progrès accomplis par son pays en termes de sécurité des femmes, notamment en facilitant les poursuites pénales en cas de viol.  En outre, a-t-elle ajouté, la Pologne est en voie de ratifier la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes.  Elle a aussi plaidé en faveur de l’égalité pour les femmes âgées, une cause qui est promue en Pologne par différents groupes militants.


Réalisation des objectifs stratégiques, mesures à prendre dans les domaines critiques et autres mesures et initiatives


Thème prioritaire: résultats obtenus et difficultés rencontrées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en faveur des femmes et des filles (E/CN.6/2014/5


Table ronde 1


Cette table ronde, parallèle à la table ronde B qui a porté sur le même sujet, a vu la participation des représentants de haut niveau et a démarré par une courte vidéo présentée par ONU-Femmes sur les progrès réalisés dans la poursuite des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et sur les lacunes qui restent à combler d’ici à 2015, date butoir de réalisation de ces objectifs.


Les participants ont noté que des avancées notables dans la réalisation des OMD avaient été enregistrées dans la plupart des pays, même s’il reste encore beaucoup à faire dans les pays en développement.  Des intervenants ont suggéré que la question de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes devrait être considérée comme un objectif spécifique du futur programme de développement pour l’après-2015, tandis que d’autres ont souhaité que celle problématique puisse figurer de manière transversale dans tous les objectifs.  


Parmi les thématiques majeures qui ont retenu l’attention au cours des échanges, le renforcement de la promotion de l’égalité des sexes a quasiment fait l’unanimité.  Des délégations ont rappelé, à cet égard, que la création d’ONU-Femmes avait contribué à accélérer les efforts dans ce domaine.  Lorsque les femmes dans le monde ne peuvent pas hériter de leur conjoint ou de leur père, l’égalité des chances est impossible, a expliqué un intervenant.  


Cette égalité commence par la scolarisation des filles, au même titre que celle des garçons, ont plaidé des délégués.  Ainsi, l’amélioration du taux de scolarisation des filles a été soulignée, surtout pour les filles des groupes ethniques prioritaires tels que les peuples autochtones.  On a également relevé, dans cette optique, l’importance des mesures prises par les gouvernements pour offrir une bonne formation aux filles et aux femmes afin de les autonomiser et les préparer à obtenir un travail décent.


Une société juste et inclusive ne pourra être bâtie tant que les femmes n’auront pas accès à un travail décent, ont rappelé des représentantes qui ont attiré l’attention sur ces femmes migrantes qui, ont-elles rappelé, sont pour la plupart des domestiques et parfois victimes de sévices et de discriminations.  Les participantes ont en outre appelé à encourager les conditions de travail qui permettent aux femmes de concilier vie professionnelle et vie familiale.


En matière de santé, la prévalence du VIH/sida a été mentionnée comme étant un domaine où d’importants progrès ont été réalisés.  Les participantes ont aussi noté la réduction de la faim et du taux de personnes souffrant de malnutrition dans plusieurs pays.  Certains ont insisté sur les progrès qu’il reste à faire en matière de santé sexuelle et reproductive, afin notamment de réduire la mortalité maternelle, domaine où des progrès sont encore attendus.


Par ailleurs, l’accès à l’eau et à l’assainissement est un autre objectif dont la réalisation est cruciale pour les femmes, car elles souffrent plus que les hommes de ce manque d’accès.  Lorsque les femmes sont battues, il ne peut pas y avoir de développement durable, a-t-on aussi argué.  Dans le cadre de l’examen des progrès sur la violence contre les femmes, les délégations ont constaté qu’aucun pays n’est parvenu à éliminer ce fléau.  Ainsi, 62 millions de femmes européennes ont été victimes de violence depuis l’âge de 15 ans, ont noté des délégations qui ont appelé à mettre fin à la violence sexiste et au harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes.


Des délégations ont aussi regretté que les femmes ne puissent pas toujours faire entendre leur voix dans les processus de prise de décisions.


La Présidente du Groupe de travail sur la discrimination contre les femmes, Mme Frances Raday, a estimé que les OMD avaient permis de mieux prendre en compte la question de la participation des femmes.  Elle a aussi invité à l’autonomisation des femmes dans le domaine économique, en prônant une « féminisation des propriétés ».  Elle a regretté le fait que les femmes soient plus confinées au secteur informel et que la pauvreté touche davantage les femmes que les hommes.  Elle a enfin indiqué que le Groupe de travail qu’elle dirige avait fait des propositions visant une transformation structurelle des sociétés pour améliorer la condition des femmes du monde entier.


À son tour, la Directrice exécutive adjointe d’ONU-Femmes, Mme Lakshmi Puri, a noté que les OMD avaient permis d’effectuer une percée en matière d’autonomisation des femmes, en déplorant néanmoins une « féminisation de la pauvreté ».  En termes de participation, elle a regretté que la représentation des femmes au sein des parlements à travers le monde ne dépasse pas 20%.  Elle a précisé que les parlements ne suffisaient pas et qu’il faudrait aussi une plus grande présence des femmes dans toutes les institutions de prise de décisions à tous les niveaux de la vie sociale.


Il faudrait aborder les causes structurelles sous-jacentes aux inégalités entre hommes et femmes, a-t-elle ensuite souligné, tout en appelant à mobiliser plus de fonds pour faire avancer la cause de l’égalité entre les sexes.  Dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, elle a souhaité que les questions sur l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes fassent l’objet d’un objectif spécifique avec des indicateurs clairs et mesurables.  Mais elle a ajouté que ces questions devraient en plus figurer de manière transversale dans toutes les autres cibles et indicateurs.


Au cours de cette table ronde, des ministres et hauts représentants des pays suivants ont pris la parole: Italie, Australie, Finlande, République de Corée, Slovénie, Azerbaïdjan, Ouganda, Portugal, Mozambique, Suisse, Gambie, Mongolie, Argentine, Norvège, Paraguay, Nigéria, Philippines, Panama, Îles Salomon et Cuba.  Sont également intervenus les représentants de l’Union européenne, des États-Unis, du Brésil et d’El Salvador.


Table ronde 2


Cette table ronde, parallèle à la table ronde 1 qui a porté sur le même sujet, a permis d’entendre des représentants de haut niveau.  Elle a été précédée par la projection d’un bref documentaire réalisé par ONU-Femmes sur les progrès accomplis dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et sur ce qui reste à faire d’ici à 2015, date butoir de la réalisation de ces objectifs. 


Dans l’ensemble, de nombreux intervenants ont souligné l’importance de consacrer plus d’efforts pour atteindre les OMD relatifs à l’élimination de la pauvreté et aussi la nécessité de faire figurer la lutte contre les violences à l’égard des femmes, l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes dans le programme de développement pour l’après-2015 même si d’autres ont noté les avancées dans ces domaines.


Beaucoup ont souligné en effet la nécessité de renforcer la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles, l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive.  De même, les intervenants sont souvent revenus sur l’amélioration du taux de scolarité des filles dans les cycles de l’enseignement primaire et secondaire, ainsi qu’une plus grande participation des filles dans l’enseignement supérieur et l’amélioration des formations qui leur sont offertes. 


Par ailleurs, nombre d’intervenants ont fait état d’une participation accrue des femmes dans les institutions politiques grâce à la mise en œuvre de plans d’action et autres réformes des institutions de représentation.  De l’avis général, cette augmentation a permis aux femmes de prendre part aux processus de prise de décisions sur les sujets qui les concernent.  Elle a aussi permis d’évoquer plus avant des sujets comme l’égalité des salaires, l’accès aux postes de responsabilités, l’égal accès aux ressources naturelles, économiques et financières et les conditions de vie des femmes rurales, des femmes autochtones et des femmes handicapées.  Ces mesures ont contribué à assurer des meilleures conditions de vie aux femmes et aux filles, ont souligné les participants. 


Des intervenants ont aussi fait part de leurs soucis notamment dans la persistance des violences à l’égard des femmes et des filles.  C’est pourquoi, ont-ils dit, il est important de mettre en place des mécanismes qui aideraient à préserver les acquis en matière de droits des femmes pour qu’il n’y ait pas de retour en arrière.  D’autres ont demandé la fourniture de statistiques transparentes sur la situation mondiale des femmes et des filles afin d’empêcher toute tentative de retour en arrière et aussi afin d’étudier les lacunes qui restent à surmonter.  Des délégations ont suggéré que le travail sur l’amélioration des conditions de femmes et des filles s’appuie sur les spécificités culturelles de chaque population. 


Plusieurs intervenants ont souligné le fait que les femmes étaient, au cours de ces dernières années, au cœur de nombreux changements politiques et sociaux dans différentes parties du monde.  Ils ont tenu à saluer ce rôle que les femmes ont souvent joué, en bravant les dangers, pour défendre les principes de la liberté, de la justice et de la dignité.  Ces intervenants ont alors demandé à ce que les Nations Unies appliquent les mêmes normes en matière de droits de l’homme partout dans le monde quand il s’agit de les défendre et de les promouvoir.  Il faudrait développer une culture des droits de l’homme, ont proposé d’autres participants. 


Les délégations ont soulevé aussi les questions de l’égal accès aux nouvelles technologies, de l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, du partage des rôles au sein de la famille et de la parité en milieu.  Si de nombreux intervenants ont fait part des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes pour accéder à des postes de responsabilités, d’autres ont estimé que les employeurs devraient davantage faire appel à leurs talents.


Des délégations ont estimé qu’il faudrait envisager des mesures plus sévères contre les viols, le harcèlement sexuel au travail, les mariages forcés et le fait d’utiliser les femmes comme monnaie d’échanges.  Des mécanismes institutionnels devraient aussi être créés pour assurer le suivi des engagements pris par les gouvernements.  D’autres intervenants ont regretté l’absence de débats, au niveau national, sur les droits sexuels et la santé génésique.


Les ministres ou représentants des pays suivants se sont exprimés: Turquie, Malaisie, République islamique d’Iran, Pérou, Érythrée, Nouvelle-Zélande, Égypte, Grèce, Nicaragua, Mexique, Tunisie, Maroc, Samoa, Espagne, Danemark, Chine, Soudan, Suède.  La Conseillère spéciale pour la planification du développement après 2015, Mme Amina Mohammed, et la Professeure Gita Sen.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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