Conférence de presse du Vice-Secrétaire général de l’ONU, M. Jan Eliasson, sur la lutte contre l’épidémie d’Ébola
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE DU VICE-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ONU, M. JAN ELIASSON,
SUR LA LUTTE CONTRE L’ÉPIDEMIE D’ÉBOLA
(Adapté de l’anglais)
Invités du Point de presse, le 2 septembre, le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, M. Jan Eliasson; la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Margaret Chan; et le Coordonnateur du système des Nations Unies sur l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest, le Dr David Nabarro, ont fait le point sur la lutte contre l’épidémie causée par le virus Ébola.
Les intervenants ont expliqué comment le système des Nations Unies s’efforce d’élaborer une réponse internationale à l’épidémie actuelle d’Ébola en Afrique de l’Ouest.
Cette épidémie est « l’un des problèmes sanitaires les plus graves que l’ONU ait jamais rencontrés », a reconnu d’emblée M. Eliasson. C’est une crise qui a des conséquences humanitaires, sécuritaires et de développement considérables. L’ensemble du système des Nations Unies est mobilisé pour agir, a assuré M. Eliasson. L’ONU dépendra de plus en plus des mesures prises par les États Membres, a-t-il dit, en précisant que le « facteur temps » était crucial. « Le multilatéralisme et la solidarité internationale sont mis à l’épreuve. »
À son tour, le Dr Chan a expliqué que la propagation d’Ébola était la plus importante, la plus grave et la plus complexe jamais enregistrée depuis l’apparition de la maladie il y a 40 ans. Plus de 3 500 cas et plus de 1 500 décès ont été confirmés en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria.
Ébola est devenu une menace mondiale qui exige des efforts urgents pour soutenir les pays affectés, a poursuivi le Dr Chan. Elle a encouragé les autorités nationales à coordonner tous les acteurs susceptibles d’aider l’ONU à contrôler l’épidémie.
Des centres d’opérations d’urgence (Emergency Operating Centers, EOC) ont déjà été activés sur le terrain pour coordonner les partenaires que sont l’OMS, Médecins sans frontières (MSF), Centers for Disease Control and Prevention (CDC), l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM), la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge.
« Cette épidémie peut être maîtrisée et elle le sera », a toutefois déclaré la Directrice générale de l’OMS. « Nous savons ce qu’il faut faire et comment procéder. »
L’OMS tiendra, jeudi et vendredi prochains à Genève, une réunion d’experts internationaux sur les thérapies et les vaccins contre le virus Ébola, les risques et avantages potentiels.
Le Coordonnateur du système des Nations Unies pour Ébola a indiqué qu’il faudrait une réponse exceptionnelle pour répondre au défi que pose l’épidémie.
Le Dr Nabarro a aussi souligné plusieurs points essentiels. Il a ainsi insisté sur la nécessité de mieux comprendre les causes de cette épidémie, de soigner les personnes infectées, de diagnostiquer les malades et d’identifier les contacts, de maintenir les services sanitaires de base dans les pays affectés et aussi de fournir des moyens de transport. Il a constaté l’émergence de pénuries alimentaires et reconnu qu’il était difficile pour les gens de lutter contre la maladie sans être rémunérés.
Répondant à diverses questions, le Dr Nabarro a expliqué qu’il comprenait les préoccupations de certaines compagnies aériennes qui avaient suspendu leurs vols. Cependant, avec des précautions adéquates avant l’embarquement, a-t-il estimé, il est possible d’éviter les risques, à la fois pour le personnel de bord et pour les passagers.
« Nous espérons que les compagnies aériennes travailleront avec nous pour reconnecter les pays affectés avec le reste du monde parce que la situation actuelle rend le contrôle de l’épidémie extrêmement difficile », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le Dr Chan a encouragé les gouvernements qui imposent une quarantaine pour réduire la propagation de la maladie à fournir tout l’appui matériel possible aux personnes et familles concernées. La période d’incubation du virus Ébola, a-t-elle rappelé, est de 21 jours.
« Nous ne pouvons pas accepter de perdre cette bataille », a insisté le Vice-Secrétaire général des Nations Unies. « C’est une tâche énorme mais la crise et l’épidémie sont gérables si nous agissons correctement. » Il faut mobiliser des efforts sans précédent. L’ONU doit travailler main dans la main avec les États Membres qui sont en mesure de contribuer à ces efforts.
M. Eliasson a ajouté que les soldats de maintien de la paix faisaient leur possible dans les circonstances actuelles pour assister dans les domaines des transports et de la communication.
L’OMS a mobilisé plus de 400 médecins, infirmiers et experts depuis le début de l’épidémie, a rappelé le Dr Chan. C’est une situation très complexe, d’autant plus que certaines communautés vivent dans le déni et la crainte, a-t-elle fait observer.
Pour la participation des délégations à la prochaine session de l’Assemblée générale de l’ONU, a-t-elle insisté, « la recommandation temporaire du Comité d’urgence est très claire: il ne doit pas y avoir d’interdiction de voyager ».
Une interdiction de voyager ou une fermeture des frontières ne va pas contribuer à arrêter l’épidémie car le plus important ce sont l’état de préparation et la réponse à apporter, a poursuivi la Directrice générale de l’OMS. « Isoler les pays n’est pas la solution ». Cela complique plutôt le contrôle de l’épidémie. Certains pays en Afrique de l’Ouest ferment leurs aéroports, empêchant ainsi les avions de l’ONU d’assurer les vols, a-t-elle regretté.
Si les pays appliquent une stratégie de dépistage efficace, que les patients présentant les symptômes de l’Ebola ne voyagent pas et que les personnes avec lesquelles ils ont été en contact sont surveillées pendant 21 jours, le risque de contamination est vraiment minime, a-t-elle estimé.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel