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DH/5183

Instance permanente: le Caucus des peuples d’Amérique du Nord appelle à l’annulation pure et simple de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones prévue en septembre 2014

19/05/2014
Conseil économique et socialDH/5183
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Instance permanente sur les questions autochtones

Treizième session

9e et 10e séances – matin et après-midi


INSTANCE PERMANENTE: LE CAUCUS DES PEUPLES D’AMÉRIQUE DU NORD APPELLE À L’ANNULATION PURE ET SIMPLE

DE LA CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES PRÉVUE EN SEPTEMBRE 2014


Aujourd’hui à l’Instance permanente, le Caucus des peuples autochtones d’Amérique du Nord a appelé, une nouvelle fois, à l’annulation pure et simple de la première Conférence mondiale sur les peuples autochtones que l’Assemblée générale a décidé de tenir en septembre prochain.  Les yeux se sont donc tournés vers le Président de l’Assemblée, M. John Ashe, pour l’exhorter à assurer le succès de la Conférence.


Le Président du Groupe mondial de coordination a pris acte de la décision du Caucus des peuples autochtones d’Amérique du Nord de se retirer du Groupe.  Après sa réunion du mois de mars dernier, le Caucus a adressé une lettre aux « Ambassadeurs » de l’ONU rappelant que les peuples autochtones avaient dit clairement qu’ils n’approuveraient l’idée d’une Conférence mondiale que si et seulement si leur participation « égale, pleine et effective » était assurée par les Nations Unies, s’agissant en particulier de l’élaboration, de la finalisation et de la diffusion du document final. 


Or, la résolution* de l’Assemblée générale a créé un profond malaise, a estimé le Caucus qui accuse aussi le Président de l’Assemblée de refuser de défendre le principe de la participation pleine et égale contrairement aux droits des peuples autochtones consacrés dans la Déclaration des Nations Unies.  Le Caucus des peuples autochtones d’Amérique du Nord demande donc l’annulation de la Conférence mondiale.


Une décision qui a rajouté à l’inquiétude générale dont celle de la Présidente du Parlement sami qui a exprimé sa « profonde déception » face à l’absence d’un véritable cadre de consultations, en prévision de la Conférence mondiale.  Elle a rappelé que la Conférence d’Alta, qui s’est tenue dans la ville norvégienne, du 10 au 12 juin 2013, avait abouti à un document** sur des questions de fond.


Le 17 septembre 2012, l’Assemblée avait décidé que la Conférence mondiale sur les peuples autochtones se tiendra à New York, les 22 et 23 septembre 2014, au niveau des chefs d’État ou de gouvernement qui sont « encouragés » à envisager d’inclure des représentants des peuples autochtones dans leur délégation.  


L’Assemblée a prévu que les tables rondes seront coprésidées par un État Membre et un représentant des peuples autochtones et comme la Conférence mondiale doit produire un document final concis et pragmatique, elle a prié son Président d’établir, en consultations avec les États Membres et les peuples autochtones, un projet de texte reprenant les vues qui se seront dégagées lors de l’audition interactive prévue au plus tard en juin 2014 et d’organiser des consultations de sorte que les États Membres aient suffisamment de temps pour examiner ledit projet avant de se prononcer à la Conférence mondiale. 


Aujourd’hui, le Conseiller du Président de l’Assemblée générale a annoncé qu’une feuille de route a été transmise, ce matin même, aux États Membres et aux représentants des peuples autochtones.  Nous ne voulons pas d’un document final qui ne serve qu’à étoffer les bibliothèques mais des mesures concrètes, a-t-il dit.  La Conférence mondiale ne doit pas être « sur » mais « pour les autochtones, a renchéri le représentant du Bureau de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme.  Pour qu’elle soit crédible, a prévenu le représentant de l’Australie, il faut que les peuples autochtones soient représentés en force.  Espérant « parvenir à un document consensuel », le représentant des États-Unis a dit sa disposition à aider le Président de l’Assemblée à créer les conditions nécessaires au succès de la Conférence.


Celui du Caucus de l’Arctique a appelé à un processus préparatoire transparent et inclusif alors que le représentant du Caucus africain a exhorté les pays de son continent à revoir leur position sur la participation des peuples autochtones.  Certains gouvernements continuent à affirmer que seuls les États peuvent participer à la Conférence, s’est emporté le Caucus de l’Asie, en parlant de son continent.  La Ministre de la condition féminine du Paraguay a exigé des mesures concrètes pour garantir la pleine participation des peuples autochtones car ce sera une « occasion unique de faire entendre leurs voix et leurs droits ».  « Tout ce qui se fait en notre nom doit se faire avec nous », a tranché la représentante du Caucus des femmes, attaché aux recommandations de la Conférence de Lima.


L’Instance permanente poursuivra ses travaux demain à 10 heures par un dialogue avec les différents mécanismes des Nations Unies sur les peuples autochtones, notamment le Rapporteur spécial.


* A/RES/66/296

** A/67/994


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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