Les dirigeants sud-soudanais doivent montrer leur détermination à préserver l’unité d’un État né d’une longue lutte pour l’indépendance, estime le Secrétaire général
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LES DIRIGEANTS SUD-SOUDANAIS DOIVENT MONTRER LEUR DÉTERMINATION À PRÉSERVER L’UNITÉ
D’UN ÉTAT NÉ D’UNE LONGUE LUTTE POUR L’INDÉPENDANCE, ESTIME LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur la crise au Soudan du Sud, le 24 décembre:
Je voudrais tout d’abord remercier le Conseil de sécurité pour les mesures qu’il a prises et pour sa détermination à faire face à la crise qui prend de l’ampleur au Soudan du Sud.
Nous sommes extrêmement préoccupés par les faits survenus ces derniers jours. Des violences ciblées contre des groupes ethniques ont été signalées, y compris des exécutions extrajudiciaires et des charniers. Les déplacements de civils se multiplient et se généralisent, 45 000 personnes environ cherchant protection sur les bases de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).
J’appelle de nouveau toutes les communautés au Soudan du Sud à faire preuve de la plus grande retenue. Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit. Il s’agit d’une crise politique appelant une solution politique et pacifique. Nous travaillons en coopération étroite avec des dirigeants et parties de la région sur le terrain pour établir une base de négociations. Dans le même temps, je suis déterminé à faire en sorte que la MINUSS ait les moyens de mener à bien sa mission centrale de protection des civils.
Je salue la résolution 2132 (2013) adoptée aujourd’hui, demandant l’arrêt immédiat des hostilités et l’ouverture immédiate d’un dialogue; exigeant de toutes les parties qu’elles coopèrent pleinement avec la MINUSS; et autorisant le renforcement temporaire des capacités de protection par des contingents, des effectifs de police et des moyens logistiques supplémentaires transférés d’autres missions des Nations Unies. Je me suis entretenu avec un certain nombre de dirigeants de la région et tiens à saluer leurs efforts et leur appui décisif.
Je remercie les pays fournisseurs de contingents et d’effectifs de police qui ont accepté le transfert temporaire de leur personnel et de leurs moyens. Nous effectuons une coordination étroite avec les autres missions des Nations Unies afin de nous assurer que les redéploiements ne nuisent pas à l’exécution de leurs mandats respectifs.
Je rends hommage à nos courageux soldats de la paix et à l’ensemble du personnel de l’ONU qui contribuent à la protection des civils, à la fourniture de l’aide humanitaire et à la surveillance de la situation des droits de l’homme, dans des circonstances très difficiles. Nous avons perdu deux soldats de la paix la semaine dernière et un autre a été blessé. Un membre du personnel de l’Organisation internationale du Travail a été tué. Aujourd’hui, trois membres du personnel de la MINUSS ont été blessés sur la base des Nations Unies à Bor, dans l’État du Jonglei.
Les attaques contre les civils et les soldats de la paix des Nations Unies doivent cesser immédiatement. L’ONU enquêtera sur ces incidents et sur les cas signalés de violations graves des droits de l’homme et de crimes contre l’humanité. Les responsables devront répondre personnellement de leurs actes. Ils doivent savoir que le monde regarde. Les droits de l’homme sont un élément essentiel de nos efforts, et je procède au renforcement urgent de nos capacités en matière de droits de l’homme dans le pays.
Je me félicite du sens de l’urgence et de la détermination collective manifestés par le Conseil de sécurité aujourd’hui. Je ne doute pas que le Conseil et les autres États Membres continueront de jouer leur rôle pour fournir le personnel, l’équipement et l’appui logistique nécessaire pour garantir un déploiement sans retard de ces contingents et éléments habilitants supplémentaires.
Sans un tel appui, le Secrétariat de l’ONU ne sera pas en mesure de déployer rapidement les capacités supplémentaires nécessaires. Même avec l’appui en cours, le renforcement des capacités de protection de la MINUSS ne se fera pas du jour au lendemain. Même avec des capacités supplémentaires, nous ne serons pas en mesure de protéger chaque civil qui en a besoin au Soudan du Sud.
Il incombe aux parties de mettre fin à ce conflit. Le dialogue politique, en fin de compte, est la seule solution. Je n’ai cessé d’appeler le Président Salva Kiir et les dirigeants politiques de l’opposition à venir à la table des négociations et à trouver un moyen politique de sortir de cette crise. Quelles que soient les divergences de vue, rien ne peut justifier la violence qui submerge leur jeune pays.
Ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour s’assurer immédiatement que leurs partisans entendent très clairement ce message: la violence constante, à caractère ethnique ou autre, est totalement inacceptable.
Le moment est maintenant venu pour les dirigeants du Soudan du Sud de montrer à leur peuple et au monde qu’ils sont déterminés à préserver l’unité de leur État né de leur longue lutte pour l’indépendance.
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