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SG/SM/15548-SC/11225-AFR/2772

Face à l’ampleur du trafic de drogues en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le Secrétaire général invite les États à engager un dialogue franc avant la Session extraordinaire de 2016

18/12/2013
Secrétaire généralSG/SM/15548
SC/11225
AFR/2772
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FACE À L’AMPLEUR DU TRAFIC DE DROGUES EN AFRIQUE DE L’OUEST ET AU SAHEL, LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL

INVITE LES ÉTATS À ENGAGER UN DIALOGUE FRANC AVANT LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2016


On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion du Conseil de sécurité sur le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest et au Sahel, le 18 décembre:


Je me félicite de cette initiative de braquer les projecteurs sur le trafic de drogues en Afrique de l’Ouest et au Sahel.


Dans le monde entier, le trafic de drogues et la criminalité transnationale organisée menacent la sécurité, nuisent au respect de l’état de droit et compromettent la paix et la stabilité.  Dans un nombre croissant de pays, les réseaux criminels organisés alimentent également les activités de groupes terroristes et extrémistes.  La corruption, la porosité des frontières, le manque de ressources et l’absence de coopération ne font que compliquer le problème. 


Étant donné la portée des réseaux de trafic de drogues et l’évolution rapide de leurs méthodes, nous devons constamment perfectionner notre compréhension du problème afin de formuler la riposte la plus efficace qui soit. 


En Afrique de l’Ouest et au Sahel, nous sommes confrontés à un défi particulier.  Selon nos dernières estimations, 1,25 milliard de dollars de cocaïne transite chaque année par Afrique de l’Ouest.  Une proportion croissante de la drogue qui entre par les côtes ouest-africaines emprunte la route du Sahel en direction de la Méditerranée.  Fait particulièrement inquiétant, l’Afrique de l’Ouest n’est plus une simple voie de transit pour les trafiquants de drogue, mais de plus en plus souvent une région de destination, avec plus d’1 million de consommateurs de drogues illicites.  Cette hausse de la consommation aggrave une situation déjà difficile en matière de santé publique et menace le développement socioéconomique. 


Notre action est guidée par les Conventions contre la criminalité transnationale organisée, le trafic illicite de stupéfiants et la corruption, ainsi que les instruments internationaux de lutte contre le terrorisme, qui doivent être mis en œuvre dans le plein respect des normes en matière de droits de l’homme.  Je demande instamment à tous les États Membres de ratifier et d’appliquer pleinement ces conventions et ces instruments sans tarder.


Nous devons également créer des partenariats pour venir en aide aux victimes.  La coopération avec la société civile et le mouvement associatif est cruciale.  Il faut également mettre en place une démarche transatlantique vigoureuse combinant les efforts de l’Amérique latine, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Europe.  Or, dans de trop nombreux endroits, il y a un net contraste entre la faiblesse de la coopération intergouvernementale et la structure en réseau très soudée des groupes criminels transnationaux. 


Nous devons aider les pays de la région à renforcer leurs capacités afin d’assurer la sécurité et la sûreté des populations.  Parallèlement, nous devons lutter contre le blanchiment d’argent et l’utilisation qui est faite de ressources illicitement obtenues pour commettre d’autres crimes, tels que la traite des personnes et la contrebande d’armes.


L’ONU prend des mesures dans tous ces domaines et soutient des projets offrant des services de conseil technique et de renforcement des capacités nationales.  Il s’agit notamment d’initiatives portant sur le contrôle des conteneurs dans les ports, ou la circulation des marchandises dans les aéroports.  Nous travaillons avec les États Membres afin d’enrayer la circulation des produits chimiques précurseurs utilisés pour la fabrication de drogues, tout en les appuyant parallèlement dans leurs efforts pour démanteler les réseaux criminels. 


Nous contribuons également aux programmes de traitement et de prévention de la toxicomanie ainsi que de réadaptation des toxicomanes.  Mais surtout, nous devons adopter une démarche coordonnée, et les interventions dans ce domaine forment un élément important de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel.  De même, nos efforts de répression comme nos efforts sanitaires doivent pleinement épouser les objectifs du Plan d’action régional mis en place par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest afin de lutter contre les problèmes de plus en plus graves du trafic de drogues, de la criminalité organisée et de la toxicomanie en Afrique de l’Ouest.


Le trafic de stupéfiants représente un énorme défi à la paix, à la stabilité et au développement socioéconomique de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel.  Nous devons mettre en œuvre une réponse internationale cohérente, intégrée et pragmatique, ancrée dans le développement durable et le plein respect des droits de l’homme.  J’invite les États Membres à engager un franc et large débat en prélude à la session extraordinaire de l’Assemblée générale de septembre 2016 sur le problème mondial de la drogue.


Dans le cadre de nos efforts pour faire progresser le programme de développement pour l’après-2015, les problèmes de la criminalité organisée doivent être un élément fondamental de notre réflexion collective.  Notre objectif doit être non seulement de soulager les citoyens du fardeau de la criminalité, mais aussi de les soustraire aux conditions dans lesquelles prospère la criminalité.  Cela signifie qu’il faut lutter contre la corruption, la pauvreté et l’insuffisance des services de base.  Cela veut dire également offrir une meilleure éducation, promouvoir l’état de droit et accroître les perspectives d’avenir pour les femmes, les jeunes et les groupes marginalisés.


Les solutions ne sont pas aisées et exigeront du temps.  Engageons-nous à œuvrer tous ensemble en faveur de la dignité et d’un avenir meilleur et durable pour tous les citoyens de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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