Le Secrétaire général souligne la détermination de l’ONU à jouer son rôle dans la lutte contre les Al-Chabab, Boko Haram ou Al-Qaida au Maghreb islamique
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LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SOULIGNE LA DÉTERMINATION DE L’ONU À JOUER SON RÔLE DANS
LA LUTTE CONTRE LES AL-CHABAB, BOKO HARAM OU AL-QAIDA AU MAGHREB ISLAMIQUE
On trouvera ci-après le discours du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, lors de la réunion que le Conseil de sécurité a tenue, le 13 mai 2013, sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, dans le contexte du maintien de la paix et de la sécurité internationales:
Je tiens à remercier la délégation togolaise, en particulier S. E. M. Faure Essozimna Gnassingbé, Président de la République togolaise, d’avoir organisé cette séance importante.
Le terrorisme est une menace pour la paix, la sécurité et le développement de l’Afrique. D’Al-Chabab dans l’est à Boko Haram dans l’ouest, à Al-Qaida au Maghreb islamique dans le nord, les groupes extrémistes et les entités terroristes ont durci leur présence dans plusieurs régions du continent. En Somalie, d’importants progrès ont été accomplis sur la voie de la stabilité, Al-Chabab ayant été chassé de plusieurs endroits stratégiques. Mais pour consolider ces acquis et empêcher la résurgence de ce groupe, il reste beaucoup à faire en ce qui concerne l’état de droit, le développement et la transformation politique du pays. La nouvelle Mission des Nations Unies en Somalie y contribuera en fournissant au Gouvernement fédéral des orientations stratégiques sur la réforme du secteur de la sécurité et en l’aidant à renforcer les secteurs de la police et de la justice et le système pénitentiaire.
Au Mali et au Sahel en général, ces derniers mois la communauté internationale a fait face avec détermination à la dégradation rapide de la situation. Le Conseil de sécurité n’est pas sans savoir que nous déployons une opération de maintien de la paix chargée d’aider les autorités de transition malienne à étendre l’autorité de l’État et à bâtir des instruments de gouvernance légitimes. La Mission mènera ses activités parallèlement à l’action engagée pour lutter contre l’insurrection dans un nouveau contexte géopolitique qui présente de grandes difficultés pour la sécurité et pour l’autorité du personnel des Nations Unies – personnel de maintien de la paix, personnel humanitaire et autre.
Les victoires remportées sur le plan militaire, pour importantes qu’elles soient, ne viendront pas, seules, à bout du terrorisme en Afrique. Cette lutte doit être menée sur plusieurs fronts, notamment en s’attaquant aux conditions qui favorisent la propagation du terrorisme. Au Sahel, par exemple, l’ONU met au point une stratégie intégrée visant à améliorer la gouvernance et l’état de droit, à renforcer la capacité des dispositifs de sécurité nationaux et régionaux et à intégrer développement et activités humanitaires aux fins d’accroître la résilience. En l’absence d’une telle approche holistique s’inscrivant dans la durée, nous risquons tout simplement de déplacer la menace d’une région à une autre.
Le terrorisme prospère là où les frontières sont les plus poreuses. Des stocks d’armes et de munitions insuffisamment surveillés donnent un accès sans entraves aux armes, en particulier aux composants d’engins explosifs improvisés, arme favorite des terroristes. Le sous-développement et l’absence de l’état de droit permettent aux groupes terroristes de recruter dans les communautés et d’élargir leurs rangs. La relation opportuniste entre groupes terroristes et groupes appartenant à la criminalité transnationale organisée garantit la régularité de l’afflux de personnes, d’argent, d’armes et de biens illicites à travers les frontières, contribuant de la sorte à la survie et à la prolifération de ces groupes.
Dans un tel environnement, la communauté internationale et l’ONU doivent faire davantage pour renforcer les capacités des États Membres touchés. Partout en Afrique, les missions de l’ONU aident les gouvernements à renforcer la police et l’application de la loi, et à mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies. L’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme joue un rôle actif en Afrique de l’Ouest, notamment au Nigéria et au Burkina Faso. L’Équipe spéciale est aussi présente en Afrique du Nord, à travers le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, où elle s’occupe de la question de la gestion des frontières. En Afrique centrale, nous axons notre action sur la réduction des flux d’armes légères et de petit calibre. En Afrique de l’Est, l’ONU facilite la mise au point d’une stratégie régionale. Et en Afrique australe, où la menace terroriste est moins immédiate, l’ONU collabore avec l’Union africaine sur la question cruciale de la prévention. Le service de la lutte antimines des Nations Unies travaille avec l’Union africaine et les pays du continent à la bonne gestion des munitions et à l’élimination des engins explosifs improvisés. Et la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme continue de fournir une assistance technique et aide les États Membres à mettre en place les outils législatifs appropriés.
Je me félicite de ce que plusieurs organisations régionales et sous-régionales aient pris l’initiative de formuler des stratégies de lutte contre le terrorisme. Cela nous aidera à identifier les menaces et les défis communs, à hiérarchiser les réponses, à resserrer la coopération, à améliorer la coordination et à orienter l’assistance internationale vers les thèmes et les domaines où elle est le plus nécessaire. Nos efforts conjoints doivent être menés conformément à la Charte et au droit international, et doivent respecter pleinement les droits de l’homme et les libertés fondamentales.
L’Organisation des Nations Unies est ferment déterminée à jouer son rôle dans la lutte contre le terrorisme en Afrique. Il est crucial d’accomplir cette mission pour permettre aux Africains de réaliser leur aspiration à vivre dans la paix et la dignité.
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