Conférence de presse de Mme Hilde Johnson, Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MME HILDE JOHNSON, REPRÉSENTANTE SPÉCIALE
DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL POUR LE SOUDAN DU SUD
« Le rôle de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) étant de protéger les civils, nous ferons tous les efforts possibles, avec les ressources disponibles, pour mener à bien cette tâche », a promis la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Mme Hilde Johnson.
La Représentante spéciale, qui intervenait ce matin par vidéoconférence depuis Juba, au Soudan du Sud, a rappelé que les soldats de la paix ont l’autorisation d’user de la force pour défendre les populations civiles, et que des patrouilles sont menées de jour comme de nuit par la MINUSS, afin de créer un sentiment de sécurité au sein de la population. Le nombre des victimes causées par les violences est impossible à vérifier à ce jour, a-t-elle fait remarquer, en précisant que le chiffre de 1 000 morts était seulement indicatif.
La situation semble stable à Juba, la capitale du pays, même si, a-t-elle relevé, les personnes qui ont trouvé refuge dans les camps des Nations Unies ne se sentent pas assez en sécurité pour retourner dans leur foyer.
Mme Johnson, qui est également la responsable de la MINUSS, a indiqué que des tensions sont visibles sur l’ensemble du territoire national. Les localités de Bor et de Malaka restent, cependant, les plus touchées par les combats. Mme Johnson a par ailleurs confirmé l’information faisant état de la reprise de la localité de Bor par les forces gouvernementales.
Au sujet d’allégations d’exécutions extrajudiciaires, de la présence de charniers et d’autres violations graves des droits de l’homme, la Représentante spéciale a appelé à la prudence, et elle a dit attendre les conclusions des investigations qui sont menées par la Division des droits de l’homme de la MINUSS, avant de se prononcer sur la question.
Avec les ressources dont elle dispose actuellement, a tenu à souligner Mm Johnson, la MINUSS ne peut faire face aux besoins sur le terrain. Elle s’est félicitée de la décision rapide que le Conseil de sécurité a prise, le 24 décembre, en autorisant, par la résolution 2132 (2013) adoptée à l’unanimité, une augmentation des effectifs militaires et de police de la MINUSS. Les effectifs militaires passeront ainsi de 6 935 à 12 500 et ceux de police de 713 à 1 323. Elle a souhaité que ces effectifs et matériel supplémentaires puissent être déployés au plus vite.
Concernant la situation humanitaire qui prévaut actuellement au Soudan du Sud, Mme Johnson a tenu à préciser que le volet humanitaire ne faisant pas partie du mandat de la MINUSS. C’est pourquoi, a-t-elle insisté, il est urgent que, par le biais d’une solide coordination avec les institutions humanitaires, l’aide humanitaire soit fournie à plus de 50 000 civils qui ont trouvé refuge dans les camps de la Mission.
Elle a rappelé que les institutions humanitaires ont besoin de 166 millions de dollars pour les trois prochains mois en vue de faire face aux besoins urgents, qui s’ajoutent au 1,1 milliard de dollars nécessaires pour fournir l’aide humanitaire au Soudan du Sud en 2014.
Interrogée sur les causes de cette éruption subite de la violence au Soudan du Sud, la Représentante spéciale a expliqué que les tensions internes au sein du parti au pouvoir -l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS)- semblent être la cause de cette crise. Elle a notamment précisé que le différend entre le Président Salvar Kiir et le docteur Riek Machar avait été exacerbé par les rivalités ethniques de longue date. Seule une solution politique pourra mettre fin à cette crise, a-t-elle déclaré, en ajoutant que la diversité du Soudan du Sud doit être un facteur d’unité, et non de division.
Mme Johnson a déclaré que les regards étaient désormais tournés vers Nairobi où s’ouvre demain un Sommet de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) sous les auspices du Président du Kenya, M. Uhuru Kenyatta, qui s’est rendu aujourd’hui à Juba.
Avant de conclure, elle a émis le vœu que les deux bébés, un garçon et une fille, nés ce matin dans le camp de personnes déplacées à Juba, pourront grandir dans un Soudan du Sud prospère et pacifique.
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