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Conférence de presse

Conférence de presse sur le rapport final de la Mission d’enquête de l’ONU concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en Syrie

13/12/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT FINAL DE LA MISSION D’ENQUÊTE DE L’ONU

CONCERNANT LES ALLÉGATIONS D’EMPLOI D’ARMES CHIMIQUES EN SYRIE


« Je n’ai pas à ma disposition les éléments d’informations nécessaires permettant d’identifier les responsables des attaques à l’arme chimique qui ont eu lieu en Syrie », a déclaré aujourd’hui, lors d’une conférence de presse, le Chef de la Mission d’enquête des Nations Unies concernant les allégations d’emploi d’armes chimiques en République arabe syrienne, M.Åke Sellström.


Dans son rapport final, remis hier au Secrétaire général, la Mission indique qu’elle a recueilli des informations et des preuves confortant les allégations faisant état de l’utilisation répétée, et sur plusieurs sites d’échelles variables, d’armes chimiques contre des civils et contre des cibles militaires en Syrie.  Elle était arrivée à la même conclusion dans son rapport préliminaire, remis le 16 septembre concernant l’attaque contre la Ghouta, quartier située dans la banlieue de Damas, le 21 août dernier, qui avait heurté la conscience de la communauté internationale.


M. Sellström a rappelé que les lignes directrices suivies par la Mission dans l’exécution de son mandat ne permettaient pas de rassembler les éléments d’information rendant possible l’identification des auteurs de ces attaques.  « Il aurait pu en être autrement si la Mission avait été dotée par les États Membres d’un mandat plus intrusif », a-t-il ajouté.


S’exprimant aux côtés de la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement et Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Mme Angela Kane, M. Sellström s’est dit satisfait du travail accompli. « Nous avons disposé du temps nécessaire et de ressources suffisantes », a-t-il dit.  Il s’est en outre dit confiant que les conclusions de la Mission pourraient être utilement reprises s’il était décidé de créer une autre mission de ce type, même dotée d’un mandat différent.


Mme Kane s’est, pour sa part, félicitée que la Mission ait contribué aux efforts internationaux visant au démantèlement du stock d’armes chimiques syrien.  Ce démantèlement, opéré sous la supervision de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), est en bonne voie, a-t-elle précisé.  Elle a ajouté que la date butoir pour l’élimination des armes chimiques syriennes, fixée à la fin du mois de juin 2014, devrait être respectée.


Répondant à la question d’un correspondant de presse, Mme Kane a souligné la nécessité de préserver une séparation étanche entre les efforts de la Mission et ceux de l’OIAC.  « Si les États Membres ont décidé de confier à la Mission le soin d’enquêter sur les allégations d’emploi d’armes chimiques en Syrie, et à l’OIAC celui de superviser la destruction de ces armes, c’est pour une bonne raison », a-t-elle affirmé.


Rentrant dans les détails du rapport, M. Sellström a rappelé que la Mission avait reçu 16 allégations faisant état de l’emploi d’armes chimiques, et qu’elle avait décidé d’enquêter sur 7 d’entre elles.  Le rapport cite des «  preuves »ou des « informations crédibles » de l’emploi d’armes chimiques à Khan al-Assal, près de la ville d’Alep, au mois de mars; à Saraqueb, dans le nord-ouest du pays, en avril; ainsi qu’à Jobar et à Ashrafieh Sahnaya dans la banlieue de Damas, fin août.  Concernant ces deux dernières attaques, des armes chimiques auraient, selon le rapport, été utilisées à une petite échelle contre des soldats syriens.


Dans son rapport du 16 septembre, la Mission concluait que des armes chimiques avaient été employées à relativement grande échelle contre la Ghouta.  En revanche, les indices n’ont pas été jugés concluants dans les localités de Bahhariyeh et de Cheikh Maqsoud. 


Concernant les échantillons qui ont été prélevées par la Mission, Mme Kane a rappelé qu’ils étaient désormais la propriété des Nations Unies.  M. Maurizio Barbeschi, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et M. Scott Cairns, de l’OIAC, qui participaient à la conférence de presse, ont tous deux souligné l’intérêt scientifique de ces échantillons, afin notamment de mieux parer aux effets des armes chimiques.


Interrogé sur les échantillons prélevés par la Mission, M. Sellström a rappelé que chacun d’entre eux avait été partagé avec le Gouvernement syrien, en conformité avec le mandat de la Mission.  « Si cela était facile pour les échantillons de sang, la tâche était plus ardue pour les munitions et leurs composantes », a-t-il concédé.


Mme Kane a, quant à elle, rappelé que c’était au départ le Gouvernement de la Syrie qui avait demandé la mise en place de la Mission.  Il était à ce titre normal que la Syrie participe à chaque étape de la traçabilité de ces échantillons, a-t-elle souligné.


Enfin, interrogés sur le nombre de victimes de ces attaques, les participants ont répondu qu’il était impossible pour l’ONU, compte tenu des circonstances, de dresser un bilan précis.  M. Barbeschi a néanmoins cité des témoignages relatant la présence de piles de cadavres dans une morgue syrienne à la suite de l’une de ces attaques à l’arme chimique. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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