Conférence de presse sur le rapport 2013 sur le paludisme dans le monde
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT 2013 SUR LE PALUDISME DANS LE MONDE
La lutte mondiale contre le paludisme a fait des progrès considérable depuis l’an 2000, ont expliqué l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le paludisme et le financement des objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé, M. Ray Chambers, et le Directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Robert Newman, qui étaient les invités du Point de presse du Porte-parole, à l’occasion de la sortie du dernier rapport de l’OMS sur le paludisme.
Publié hier, le rapport 2013 sur le paludisme dans le monde révèle que les engagements politiques accrus et l’augmentation des investissements mondiaux en faveur de la lutte antipaludique depuis le début du siècle ont permis de sauver 3,3 millions de vies.
Les taux de mortalité imputables au paludisme ont été réduits d’environ 45% dans le monde et de 49% dans la Région africaine de l’OMS entre les années 2000 et 2012, a indiqué M. Newman.
Refusant toutefois de céder à l’autosatisfaction, il a fait remarquer que la maladie avait encore tué 627 000 personnes en 2012, dont 90% étaient des enfants de moins de cinq ans et 69% vivaient dans les dix pays les plus touchés au monde.
Bien qu’impressionnants, les financements internationaux actuels, soit 2,5 milliards de dollars, restent insuffisants pour établir l’accès universel aux interventions de lutte antipaludique, a poursuivi le Directeur du Programme mondial de lutte antipaludique de l’OMS.
« Pour atteindre notre objectif, nous avons besoin de 5,1 milliards de dollars », a-t-il précisé.
À son tour, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le paludisme et le financement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé a rappelé que le paludisme tuait, annuellement, un million de personnes il y a dix ans et que le taux de mortalité avait aujourd’hui diminué de moitié.
À cet égard, M. Chambers a salué l’engagement des chefs d’État des pays endémiques et les contributions financières accrues, notamment en faveur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. L’Afrique devrait, ainsi, recevoir 200 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée au cours des deux prochaines années.
Le rapport 2013 de l’OMS sur cette question « donne un grand élan » pour atteindre l’objectif de réduire de 75% les taux d’incidence des cas de paludisme d’ici à 2015, a-t-il estimé.
« Nous savons exactement quoi faire pour atteindre cet objectif », a renchéri M. Newman. Le déclin des taux d’incidence des cas de paludisme est réalisable à condition que tous les groupes à risque utilisent des insecticides, ainsi que des tests diagnostiques et des traitements satisfaisants.
M. Chambers a expliqué que des efforts particuliers étaient entrepris avec les partenaires publics et privés, intergouvernementaux et locaux, pour inverser la tendance au Nigéria et en République démocratique du Congo (RDC), car ces deux pays concentrent à eux seul 41% des décès causés par le paludisme.
En tant que Président de la fondation philanthropique « Medicine for Malaria Venture (MMV) », il a souligné que des compagnies pharmaceutiques comme Novartis s’efforçaient de mettre au point de nouveaux médicaments antipaludiques, de simplifier leur utilisation et de surmonter la résistance parasitaire à l’artémisinine, composant principal de ce type de médicaments.
Répondant ensuite à des questions, M. Newman a jugé que les cas de « résistance culturelle » aux moustiquaires imprégnées d’insecticide étaient « anecdotiques ». L’OMS constate en effet que 82% des moustiquaires sont pleinement utilisées.
Il a reconnu qu’une approche multisectorielle était indispensable afin d’obtenir de nouveaux progrès, comme dans le cadre du Partenariat « Faire reculer le paludisme ».
Mais si l’on considère que la lutte contre le paludisme a fait suffisamment de progrès et que l’on retire les financements, la maladie retournera de plein fouet, a averti l’expert de l’OMS. Il a ajouté que le paludisme, tout comme la pauvreté, étaient intimement liés et que le combat devait se faire sur tous les fronts du développement.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général a donné l’exemple de l’entrepreneur nigérian Aliko Dangote, « l’homme le plus riche d’Afrique », qui est devenu une sorte d’ambassadeur contre le paludisme dans son propre pays.
S’agissant des allégations de corruption dans la vente de moustiquaires fabriquées par deux compagnies au Cambodge, les intervenants ont renvoyé les journalistes vers le Fonds mondial qui a ouvert une enquête à ce sujet. M. Chambers a reconnu que l’objectif était d’élargir l’éventail des fournisseurs.
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