Conférence de presse sur la toute première commémoration de la Journée mondiale des toilettes
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA TOUTE PREMIÈRE COMMÉMORATION
DE LA JOURNÉE MONDIALE DES TOILETTES
Le manque de latrines et les maladies qu’il engendre tue, chaque année, 800 000 enfants de moins de 5 ans, soit 2 000 par jour, ont prévenu aujourd’hui quatre spécialistes de l’assainissement, au cours de la conférence de presse qu’ils ont donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York, à l’occasion de la toute première commémoration de la Journée mondiale des toilettes.
Un tiers de la population mondiale soit 2,5 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à un système d’assainissement adéquat, dit le rapport « We can’t wait »*, lancé par Mmes Karen Tan, Représentante permanente de Singapour; Therese Dooley, Conseillère principale pour l’assainissement et l’hygiène du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF); Tanya Khan, Coordonnatrice nationale du Conseil de l’eau et de l’assainissement du Pakistan; et Alex Kent, Directrice des campagnes internationales à « WaterAid ».
Ces quatre personnalités ont rappelé la résolution « Assainissement pour tous » adoptée par l'Assemblée générale en juillet 2013, et désignant le 19 novembre, Journée mondiale des toilettes. La résolution appelle à des politiques visant à accroître l’accès des pauvres à l’assainissement et à des campagnes contre la défécation en plein air, pratique utilisée par 1 milliard de personnes et extrêmement nuisible à la santé publique.
La bilharziose, la diarrhée, la typhoïde, les hépatites ou le choléra, toutes maladies dues à un assainissement défectueux, tuent chaque année 2 000 enfants par jour, soit plus que le paludisme, le VIH/sida et la rougeole combinés.
Cette Journée mondiale des toilettes est l’occasion d’en finir avec les tabous, s’est réjouie la Représentante permanente de Singapour, coauteur de la résolution de juillet 2013. Sans assainissement, a souligné la représentante de l’UNICEF, les filles rechignent à aller à l’école dès qu’elles ont leurs règles. Aujourd’hui, quelque 500 millions de femmes et de filles perdent plusieurs heures par jour à chercher un endroit discret où faire leurs besoins.
Le manque d’assainissement est donc aussi un frein à l’éducation et à la productivité des femmes et des filles, et combiné à une absence d’accès à l’eau potable, il fait perdre aux pays en développement quelque 260 milliards de dollars par an.
Les quatre personnalités ont appelé les États Membres à respecter leur engagement de consacrer 0,5% de leur PIB aux systèmes d’assainissement, et le secteur privé à saisir les opportunités d’un marché d’un milliard de personnes; le retour sur investissement étant d’un dollar sur cinq.
La Représentante de Singapour a expliqué l’expérience de son pays qui en 1965 montrait que seuls 45% de la population avait accès à l’assainissement. « Il nous a fallu de la discipline, de la créativité et des investissements pour atteindre l’objectif de l’assainissement pour tous en trois décennies. »
Le temps est désormais révolu où il n’était pas possible de placer le mot « toilette » dans un discours officiel, s’est félicitée la représentante de l’UNICEF, en notant que la fin du tabou et des sourires gênés est une étape déterminante de la sensibilisation aux enjeux liés à l’assainissement.
Si nous ne sommes pas capables de donner à l’assainissement une place centrale dans le programme de développement pour l’après-2015, imaginez à quoi ressemblera la planète quand 40% des neuf milliards d’habitants prévus en 2050 continueront à faire comme aujourd’hui, a prévenu la Directrice des campagnes internationales à « WaterAid ».
Déjà en 2011, le monde avait réussi à bien avancer dans le septième Objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire de moitié d’ici à 2015, la proportion de la population mondiale qui n’a pas accès à l’eau potable et à l’assainissement. Entre 1990 et 2011, 240 000 personnes par jour gagnaient leur accès à l’assainissement. Mais malgré ces progrès, 2,5 milliards de personnes n’y ont toujours pas accès.
* On ne peut pas attendre
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