Conférence de presse du Directeur des opérations d’OCHA, M. John Ging, sur le Soudan du Sud/Soudan et les Philippines
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS D’OCHA, M. JOHN GING,
SUR LE SOUDAN, LE SOUDAN DU SUD/SOUDAN ET LES PHILIPPINES
Le Directeur des opérations du Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. John Ging, a fait, aujourd’hui, le point sur la situation humanitaire au Soudan et au Soudan du Sud ainsi qu’aux Philippines, dévastés par le passage, il y a trois jours, du cyclone Haiyan.
M. Ging, qui venait de s’exprimer devant les membres du Conseil de sécurité, s’est dit déçu par les États du Kordofan méridional et du Nil bleu, où, 18 mois après l’adoption de la résolution 2046 (2012), « l’accès humanitaire nous est toujours refusé ». Il a expliqué que l’objectif numéro un d’OCHA était de faire vacciner « d’urgence » 165 000 enfants contre la polio.
« Sur le plan opérationnel, nous sommes prêts depuis longtemps: dès que les parties -le Gouvernement soudanais et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord– donneront le feu vert, nous pourrons intervenir en un jour, a-t-il assuré. La campagne de vaccination elle-même prendra quatre jours, tout au plus », a-t-il précisé aux journalistes qui participaient à ce point de presse au Siège de l’ONU, à New York. M. Ging a indiqué que depuis près de deux ans, « nous allons de réunion en réunion, sans que la situation ne change sur le terrain ».
« Je suis venu m’adresser au Conseil de sécurité, au nom des 165 000 enfants qui doivent être vaccinés. J’ai expliqué à ses membres que, récemment, le Gouvernement soudanais avait fait un geste, en se disant prêt à faire son possible pour que la campagne ait lieu, notamment en suspendant ses opérations militaires entre le 5 et le 12 novembre. Le Mouvement populaire de libération a alors demandé la tenue d’une autre rencontre, une de plus », a constaté amèrement le représentant d’OCHA. Pendant que les parties au conflit « se renvoient la balle, ceux qui paient le prix de cette situation, ce sont les enfants », a-t-il fait remarquer.
Il s’est dit convaincu que le Conseil de sécurité sera en mesure de faire appliquer ses résolutions. Il s’est cependant refusé à suggérer le type d’action que les membres du Conseil devraient engager. « Le Conseil sait mieux que moi ce qu’il convient de faire. Je ne suis qu’un travailleur humanitaire qui est venu exposer la situation tragique sur le terrain. Cela dit, force est de constater que la communauté internationale a échoué et échoue encore aujourd’hui à obtenir des parties l’accès humanitaire à des régions où quelque 800 000 personnes n’ont pas reçu d’aide depuis près de deux ans », a-t-il relevé.
Répondant aux questions des journalistes, M. Ging a indiqué que l’Union africaine s’était engagée à demander aux belligérants un délai supplémentaire de 14 jours, à compter de demain, pour sortir de l’impasse et permettre « enfin » que la campagne de vaccination ait lieu.
Sur la situation aux Philippines, le Directeur des opérations d’OCHA a déclaré que le cyclone Haiyan, « le plus puissant enregistré depuis un siècle », avait fait près de 10 000 morts et forcé le déplacement de près de 700 000 personnes. Saluant la rapidité avec laquelle les dirigeants philippins ont réagi, il a indiqué que les premiers efforts humanitaires de l’ONU consistaient à enterrer les cadavres, à fournir des abris et à distribuer de l’eau potable et propre, des denrées alimentaires et des médicaments.
« Les équipes sur place doivent enterrer les corps pour prévenir toute épidémie. C’est une question de santé publique, a-t-il précisé. Tout en assumant cette tâche, il faut aider les survivants en leur fournissant de l’eau et de la nourriture, notamment dans des zones où l’accès est devenu difficile en raison des routes détruites par le typhon », a-t-il poursuivi.
M. Ging a déclaré que la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Valerie Amos, était actuellement en route pour Manille. « Vingt-cinq millions de dollars ont été immédiatement débloqués au titre du Fonds central pour les interventions d’urgence. À cette somme, viendront s’ajouter les fonds recueillis via l’appel d’urgence que lanceront conjointement la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et le Gouvernement philippin, demain », a-t-il dit.
Le Directeur des opérations d’OCHA s’est par ailleurs refusé à établir tout bilan définitif des victimes, en se contentant de noter qu’OCHA livrerait des chiffres précis « au fur et à mesure des progrès réalisés par les équipes de secours sur le terrain ». L’ONU coordonnera la totalité des opérations, en comptant sur une mobilisation rapide du plus grand nombre possible d’organisations humanitaires, a-t-il précisé.
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