Conférence de presse du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Richard Falk
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME
DANS LES TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS DEPUIS 1967, M. RICHARD FALK
Les Palestiniens vivant sous occupation « sont l’illustration suprême du fait d’être dépossédé du droit d’avoir des droits », a déclaré le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, M. Richard Falk. Au cours de la conférence de presse qu’il a donnée ce matin au Siège de l’ONU, à New York, M. Falk a dénoncé la persistance du non-respect du droit international et l’application discriminatoire de la loi, au détriment des Palestiniens, dans les territoires occupés de Palestine. Indiquant qu’il ne voulait pas « minimiser la souffrance des Israéliens vivant dans la région », puisqu’à « Gaza, les gens souffrent des deux côtés de la frontière », M. Falk a souligné que les droits des Palestiniens sont constamment violés « dans la manière dont l’occupation est en train d’être menée ».
Le Rapporteur spécial a aussi tiré l’alarme sur le risque imminent d’une catastrophe humanitaire à Gaza. Depuis la fermeture de la frontière entre Gaza et l’Égypte, les populations ne sont plus en mesure d’avoir accès à des hôpitaux. L’eau potable se fait rare, l’électricité fonctionne de manière incertaine et sporadique et la nourriture est de moins en moins disponible car les pêcheurs ont vu leur champ d’action réduit de manière drastique, a déclaré M. Falk. Il a décrit une « région qui n’est plus autosuffisante, alors qu’elle était économiquement viable avant le blocage ». La situation est en voie d’atteindre un point « qui va devenir insoutenable d’ici à 2020 comme s’accordent à le dire de nombreux observateurs mais, si on veut être réaliste, elle sera déjà invivable en 2016 », a prévenu M. Falk.
Interrogé sur la raison pour laquelle l’ONU accorde plus d’attention au conflit israélo-palestinien qu’à toute autre situation humanitaire préoccupante et découlant d’un conflit, comme celle qui prévaut au Congo, M. Falk a expliqué que les Nations Unies ont une plus grande responsabilité dans la situation en Palestine. Ce sont en effet les Nations Unies qui ont créé les conditions d’une partition qui a donné naissance à l’État d’Israël et offert le droit à l’autodétermination à la Palestine. « Voilà pourquoi l’Organisation des Nations Unies est pleinement responsable et comptable de ce conflit plus que de n’importe quel autre conflit dans le monde », a-t-il précisé.
Pour ce qui est des responsabilités, « des institutions financières et des sociétés immobilières pourraient être tenues pénalement responsables pour leur implication dans l’établissement de colonies illégales dans les territoires occupés de Palestine », a prévenu M. Richard Falk. Il a critiqué les entreprises qui mènent des opérations lucratives, en contribuant à l’établissement de colonies dans les territoires occupés de Palestine.
Le Rapporteur spécial a cité deux entreprises impliquées dans ces « colonies illégales qui violent le droit international de manière flagrante »: le groupe bancaire européen Dexia et la société immobilière américaine Re/Max.
M. Falk a reproché à Re/Max la construction et la vente de maisons dans les colonies, alors que toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont établies en violation flagrante du droit international. Quant à Dexia, le Rapporteur spécial a condamné le fait que l’institution bancaire ait servi de canal au transfert de subventions visant à financer la construction, la viabilité et l’entretien des colonies, et qu’elle se soit retirée du Pacte mondial des Nations Unies cette année.
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 est un expert indépendant, chargé par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU de surveiller et de faire rapport sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Les informations disponibles indiquent que « le mandat de M. Falk s’achève dans un mois » et que les candidatures, pour lui trouver un remplaçant, « sont actuellement en train d’être étudiées ».
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