Conférence de presse de M. Hervé Ladsous, Chef du Département des opérations de maintien de la paix de l’Organisation des Nations Unies
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE M. HERVÉ LADSOUS, CHEF DU DÉPARTEMENT DES OPÉRATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
M. Hervé Ladsous, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, a présenté ce midi, au Siège des Nations Unies à New York, les dernières évolutions en matière de maintien de la paix, en mettant l’accent sur les situations dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), au Mali, au Soudan et au Soudan du Sud, et en République centrafricaine, où la situation demeure « dramatique ».
Invité du Point de presse quotidien du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, le Chef des opérations de maintien de la paix a dit qu’il ne s’attarderait pas sur la situation en Syrie qui est déjà au centre de toutes les attentions. Néanmoins, il a souligné l’impact de la crise syrienne sur des missions de maintien de la paix de la région, dont la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) qui a dû faire face à des incidents survenus dans sa zone d’opération en relation avec la crise syrienne. Il a précisé que la FNUOD, forte de 1 250 Casques bleus, a été renforcée ce mois par l’arrivée de Casques bleus irlandais. Il a dit que de son côté, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a pris toutes les mesures nécessaires pour s’adapter aux éventuelles conséquences que peut avoir sur le Liban la crise syrienne.
République démocratique du Congo (RDC)
Si la situation était encore inquiétante il y a deux semaines, il semble que nous faisons des progrès dans l’est de la République démocratique du Congo, a déclaré M. Ladsous. Il a précisé que le mouvement rebelle M23 était aujourd’hui dans une situation où il n’était plus en mesure de constituer une menace pour la ville de Goma ou pour les camps de déplacés de la région. Il s’est réjouit que la diplomatie était à nouveau à l’ordre du jour en saluant la position commune exprimée par l’Union africaine, l’Union européenne, les États-Unis et l’ONU dans le cadre de la reprise, sous les auspices de l’Ouganda, des pourparlers de Kampala. Il a précisé que la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) consolidait ses positions autour de Goma alors qu’arrivent encore des troupes qui doivent compléter les effectifs de la Brigade d’intervention. M. Ladsous s’est félicité du lancement d’un Dialogue national par le Président Kabila, comme ce dernier l’avait promis. Il a aussi indiqué que l’ONU, par le biais de la MONUSCO, est un membre à part entière du Mécanisme de vérification des pays des Grands Lacs. M. Ladsous a aussi parlé de la tenue, le 23 septembre prochain, d’un événement spécial au Siège des Nations Unies destiné à faire le bilan de la situation dans la région. Répondant à des questions de la presse, M. Ladsous a confirmé que le M23 a subi des pertes lors des affrontements qui l’ont opposé à l’armée congolaise, à la Brigade d’intervention et aux autres forces de la MONUSCO, et que ces pertes sont la principale raison du retrait de ses forces vers le nord et de la reprise des négociations à Kampala.
MALI
Tout en décrivant une situation « prometteuse et un environnement étonnement calme » au Mali, M. Ladsous a appelé à rester vigilant comme le démontrent les alertes auxquelles les autorités et forces maliennes et de la communauté internationale ont eu à faire face aujourd’hui et hier. Il s’est félicité du bon déroulement des récentes élections présidentielles et de la mise en place du nouveau Gouvernement malien, il y a quelques jours. Il a souligné qu’il est important que soit mis en œuvre l’Accord de Ouagadougou du 18 juin, en précisant que l’ONU appuierait tous les efforts du Gouvernement dans ce sens. Il a précisé que 5 200 Casques bleus et 800 policiers étaient en place au Mali, et que l’ONU préparait l’arrivée de Casques bleus supplémentaires provenant notamment d’Asie et d’Amérique latine. Il a dit que l’objectif ultime de la Mission de l’ONU au Mali était de s’attaquer à toutes les sources des problèmes qui ont été observés au cours des 18 derniers mois. M. Ladsous a précisé que son département procéderait à une évaluation régulière des besoins de la Mission dans le souci d’assurer la meilleure utilisation des moyens fournis par les États Membres. Il a souligné l’importance d’un événement sur la situation au Sahel qui se tiendra en marge du prochain débat général de l’Assemblée générale.
SOUDAN
Tout en décrivant une « situation de yo-yo » alternant améliorations et dégradations, M. Ladsous a estimé qu’une phase positive avait été entamée dans les relations bilatérales entre le Soudan et le Soudan du Sud depuis la rencontre entre les présidents de ces deux pays la semaine dernière à Khartoum. Il a dit que l’annonce, par le Soudan, qu’il s’abstiendrait de menacer de couper l’approvisionnement en pétrole du Soudan du Sud a été de nature à rétablir la confiance. Le Secrétaire général adjoint a indiqué qu’un des sujets les plus problématiques entre ces deux pays était la question d’Abyei, où il n’y a aucune solution en vue, alors qu’une des parties y a demandé la tenue d’un référendum le mois prochain. Il a salué les efforts déployés par l’Union africaine pour réduire les tensions dans la zone frontalière en espérant que le Mécanisme de surveillance de la frontière produira ses effets.
M. Ladsous a noté la situation inquiétante au Darfour où l’on compte 300 000 déplacés supplémentaires depuis le début de l’année 2013 en raison de violences interethniques et d’autres conflits liés à des intérêts économiques. Il s’est aussi inquiété de la situation dans l’État de Jonglei, miné par des conflits intertribaux. Il a parlé des difficultés immenses qui se posent dans cet État du Soudan du Sud qui est une immense zone humide, ces conditions y limitant la mobilité et donc les capacités d’intervention.
CENTRAFRIQUE
« La situation est dramatique en République centrafricaine, où se produisent des violations des droits de l’homme, causant de terribles souffrances à la population alors que l’État a disparu et que l’armée, la police et la justice ont cessé de fonctionner », a dit M. Ladsous. Il a ajouté que l’initiative sur le terrain appartenait à l’Union africaine et à la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Il a salué le déploiement proposé d’une force africaine de 3 500 hommes en estimant que l’ONU sera certainement appelée à appuyer cette initiative pour faire face à une situation qui se dégrade et à laquelle il faut trouver un règlement.
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