Conférence de presse de plusieurs ONG internationales sur la situation au Soudan
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE PLUSIEURS ONG INTERNATIONALES SUR LA SITUATION AU SOUDAN
Plusieurs ONG ont réclamé aujourd’hui à la communauté internationale, et en particulier au Conseil de sécurité, « une action plus audacieuse pour mettre fin à la violence politique et ethnique qui ne cesse de s’aggraver au Soudan depuis que le Sud a proclamé son indépendance », déclenchant une « crise existentielle » au sein du Gouvernement soudanais.
Au cours d’une conférence de presse organisée, au Siège de l’ONU à New York, par la Mission permanente de la Norvège, M. Scott Malcomson, Directeur de la communication d’International Crisis Group,a rappelé que des conflits non résolus persistent au Darfour, à Abyei et dans les États du Nil bleu et du Kordofan méridional.
La représentante de Human Rights Watch, Mme Jehanne Henry, a constaté de visu qu’au Darfour au-delà des combats entre le Gouvernement et les rebelles, il existe aussi des conflits ethniques résultant de la faiblesse des institutions publiques. La responsabilité du Gouvernement de protéger les civils et de poursuivre les responsables des crimes est tout simplement ignorée.
Selon les dizaines de témoignages qu’elle a recueillis, les troupes gouvernementales sont également mues par des motivations ethniques et certains témoins ont vu parmi les assaillants Ali Kushayb, le dirigeant d’une milice recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Mme Henry a accusé le Gouvernement soudanais d’empêcher l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) de pénétrer dans les zones concernées.
Malgré cela, a-t-elle dénoncé, des désaccords politiques empêchent le Conseil de sécurité de condamner d’une seule voix les attaques indiscriminées et l’apparente passivité du Gouvernement soudanais. Le Conseil n’a toujours pas demandé à la MINUAD de mener des enquêtes et de publier un rapport sur la question. L’embargo sur les armes en vigueur au Darfour ne fonctionne pas, a tranché le représentant d’Amnesty International.
M. Renzo Pomi a aussi dénoncé le fait que les bombardements indiscriminés sont devenus une tactique du Gouvernement soudanais dans l’État du Nil bleu. Il a cité des attaques contre des villages menées par des troupes au sol. Il s’agit, a-t-il prévenu, d’actes constitutifs de crimes de guerre.
Un autre représentant d’International crisis group, M. EJ Hogendoorn, a rappelé que les crises au Soudan ont provoqué le déplacement d’un million de personnes et des milliers de réfugiés. Comme nous sommes dans une situation où aucune partie ne peut l’emporter, un règlement négocié est la seule option viable. Avec la perte du Soudan du Sud et de ses ressources pétrolières, le Gouvernement du Soudan vit une « crise existentielle », alors que les groupes d’opposition se font plus insistants et que les appels aux réformes se font plus forts, a-t-il noté, en voyant dans la personnalité du Président soudanais, M. Omar Al-Bashir, « un survivant rusé ».
Les ONG ont appelé le Conseil de sécurité à se montrer plus déterminé sur la question des violations des droits de l’homme au Soudan. Le Conseil devrait demander un arrêt immédiat des bombardements aériens, l’accès humanitaire et une enquête internationale sur les violations. Il devrait, ont ajouté les ONG, accorder un appui plus ferme à la Cour pénale internationale.
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