Conférence de presse du Coordonnateur humanitaire des Nations Unies pour la région du Sahel, M. Robert Piper
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU COORDONNATEUR HUMANITAIRE DES NATIONS UNIES
POUR LA RÉGION DU SAHEL, M. ROBERT PIPER
M. Robert Piper, le Coordonnateur régional des secours humanitaires des Nations Unies pour le Sahel, a ce matin lancé un appel à la communauté internationale pour la mobilisation de 1,1 milliard de dollars, afin de faire face à la crise alimentaire et nutritionnelle qui affecte 11,6 millions de personnes dans la région du Sahel.
M. Piper a expliqué, au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, que ce montant viendrait ainsi compléter les 609 millions de dollars déjà collectés, soit 36% du montant total des 1,7 milliard de dollars requis pour une prise en charge adéquate des besoins humanitaires de la région du Sahel.
La crise actuelle au Mali, qui continue d’affecter une grande partie de la région du Sahel, aggrave la situation humanitaire dans la région sahélienne, a indiqué M. Piper. Il a ajouté que l’insécurité qui règne au Soudan et au nord du Nigéria a également conduit près de 900 000 personnes de la région à fuir leurs domiciles, et a précisé que près de 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans sont atteints de malnutrition aiguë dans la bande sahélienne.
Le Coordonnateur régional des secours humanitaires des Nations Unies au Sahel a cependant tenu à saluer l’assistance humanitaire fournie en 2012, qui a permis d’aider 5 millions d’agriculteurs. Globalement, le nombre de personnes qui ont besoin d’une assistance est passé de 18 millions en 2012 à 11,6 millions pour l’année en cours, a indiqué M. Piper.
Il a par ailleurs rappelé qu’en 2012, de graves inondations ont affecté près de 5 millions de personnes dans la région du Sahel. Avec l’arrivée prochaine de la saison des pluies, il est à craindre que ce scénario ne se reproduise, a-t-il prévenu. L’insécurité alimentaire chronique, la malnutrition, et la fréquence des sécheresses et des inondations au cours des dernières années ont détérioré la capacité d’adaptation des personnes dans la région, ce qui les rend dépendantes de l’aide, a souligné Robert Piper.
Cette année, les organisations humanitaires lancent un appel pour la mobilisation de fonds qui devraient aider à soutenir des projets destinés à bâtir et renforcer la résilience des populations et des communautés, ces projets allant de la reconstruction des infrastructures à l’amélioration de la production agricole dans les pays du Sahel. Cet objectif est autant plus urgent à réaliser que l’insécurité au nord du Nigéria a provoqué la flambée des prix des céréales, ce pays produisant près de la moitié des céréales consommées dans la région sahélienne, a noté M. Piper.
Il a également plaidé en faveur d’un partage des priorités entre donateurs qui sont, a-t-il fait remarquer, en ce moment essentiellement focalisés sur la situation humanitaire en Syrie. Il a aussi plaidé pour un rééquilibrage des dons en faisant remarquer que des pays comme le Niger, le Tchad ou le Mali sont parmi les moins bien lotis dans le classement de l’indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Mais, paradoxalement, ces pays sont ceux qui reçoivent le moins d’assistance de la part des donateurs, a-t-il déploré.
Les pays de la région qui font face à une situation humanitaire préoccupante sont le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigéria et le Sénégal, certains étant affectés par des conflits et les autres par l’afflux des réfugiés ou les conditions naturelles.
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