Conférence de presse du Directeur des opérations d’OCHA sur le financement de l’aide humanitaire en Afghanistan et au Pakistan
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU DIRECTEUR DES OPÉRATIONS D’OCHA SUR LE FINANCEMENT DE L’AIDE HUMANITAIRE EN AFGHANISTAN ET AU PAKISTAN
De retour d’une mission d’une semaine en Afghanistan et au Pakistan, M. John Ging a averti que la bonne trajectoire sur laquelle se sont engagés ces deux pays risque de s’inverser si la communauté internationale échoue à financer leurs besoins humanitaires. Le Directeur des opérations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) donnait aujourd’hui une conférence de presse au Siège de l’ONU à New York.
Les capitales, a-t-il prévenu, doivent se rendre compte que les besoins humanitaires de ces deux pays ne font qu’augmenter et que les fonds versés ne font que diminuer.
Dans bien des cas, les crises sur lesquelles sont braqués les projecteurs comme au Mali ou en Syrie, remportent la part du lion tandis que les crises prolongées et leur peu d’intérêt médiatique se contentent du reste. La stabilité humanitaire, a-t-il souligné, est essentielle pour jeter les bases d’un avenir meilleur.
M. Ging a fait observer qu’en Afghanistan, les volets « sécurité et développement » sont bien financés grâce aux processus de Chicago et de Tokyo. Le 21 mai, les Etats membres de l’OTAN ont tenu, dans la capitale économique de l’Illinois, une réunion spéciale sur l’Afghanistan dans le cadre de leur Sommet, laquelle réunion a été suivie le 8 juillet, de la Conférence de Tokyo à l’issue de laquelle une somme de 16 milliards de dollars a été promise sur une période de quatre ans.
Mais, a rappelé M. John Ging, aucun de ces deux processus n’a pris en compte le volet humanitaire et à ce jour, l’appel humanitaire lancé en 2012 n’a abouti qu’à une somme de 79 millions de dollars, soit 38% des 471 millions demandés. Si on ne résout pas la question humanitaire, a-t-il averti, le potentiel que l’argent du Processus de Tokyo est censé mettre à jour restera enterré.
M. Ging s’est dit inquiet du fait qu’en Afghanistan, le taux de malnutrition soit de 59%, soit bien au-dessus du seuil d’urgence de 48%, et que 2,9 millions d’Afghans souffrent d’insécurité alimentaire aiguë. Il a fait remarquer que la prévention coûte beaucoup moins cher que l’alimentation thérapeutique, sans compter les séquelles irréversibles de la malnutrition sur le développement cognitif.
Chaque année, environ 250 000 Afghans sont victimes de catastrophes naturelles récurrentes. Le pays compte 535 000 personnes déplacées, dont 50 000 depuis le début de l’année.
L’Afghanistan est au plus bas de l’indice de développement humain, a poursuivi M. Ging. Seuls 26% de la population et 12% des femmes savent lire et écrire. 60% de la population a moins de 25 ans, ce qui signifie que chaque année, 500 000 jeunes entrent sur le marché du travail.
« Ces chiffres plantent le décor de l’énorme défi auquel la communauté internationale devra faire face si elle espère aider l’Afghanistan à développer son potentiel. La pente sera raide pendant encore longtemps », a souligné M. Ging.
Il a également indiqué que les autorités de Kandahar l’avaient averti que le retrait de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) provoquerait un choc économique dans la province. Le choc étant là, elles réclament des compensations.
Au Pakistan, M. Ging a expliqué qu’OCHA aide principalement les autorités à répondre aux catastrophes naturelles récurrentes, dont les inondations de la saison des moussons qui ont touché 30 millions de personnes, au cours de ces trois dernières années.
Il s’est plus particulièrement inquiété de la « chute alarmante » des réponses aux appels humanitaires: 70% en 2010, 44% en 2011 et seulement 29% en 2012. L’année dernière, 127 projets n’ont pu voir le jour à cause des 140 millions de dollars manquants. OCHA n’a toujours rien reçu des 43,5 millions de dollars pour l’achat de stocks d’urgence.
« C’est une sonnette d’alarme », a dit M. Ging car, compte tenu de la vulnérabilité du pays, il est essentiel d’avoir des stocks pré-positionnés.
« Il est très frustrant d’être sur le terrain, d’établir un partenariat productif avec le Gouvernement et d’être incapable de faire ce qui est attendu de vous », s’est-il impatienté.
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