Conférence de presse de la Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires sur sa mission en République démocratique du Congo et en Ouganda
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRALE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
SUR SA MISSION EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO ET EN OUGANDA
La Sous-Secrétaire générale des Nations Unies chargée des affaires humanitaires, Mme Kyung-wha Kang, a fait part, cet après-midi, de ses inquiétudes concernant la situation humanitaire « longue et complexe » en République démocratique du Congo (RDC) où le nombre de personnes déplacées est passé de 1,8 million au début de l’année 2012 à 2,6 millions aujourd’hui. Au cours de sa conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York, la Sous-Secrétaire générale a rappelé qu’elle revient d’une visite qu’elle a effectuée du 26 au 31 mai, en RDC et en Ouganda qui vivent dans l’espoir de voir se concrétiser l’« Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération pour la RDC et la région des Grands Lacs ».
Mme Kang, qui est aussi Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence s’est rendue à Kinshasa et dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Dans la capitale, elle s’est entretenue avec des responsables du Gouvernement et des partenaires humanitaires des difficultés rencontrées dans la protection des civils, de la nécessité d’établir un environnement plus propice au travail du personnel humanitaire et de la réponse humanitaire à apporter, en particulier dans l’est du pays.
Dans la province du Nord-Kivu, la Sous-Secrétaire générale s’est rendue au site Sotraki, dans la périphérie de la ville de Goma, où 3 000 personnes déplacées sont hébergées après avoir fui les derniers combats entre les Forces armées congolaises et des éléments du M-23. Ces affrontements, a-t-elle rappelé, ont cessé quelques heures à peine avant l’arrivée, en RDC, du Secrétaire général de l’ONU et du Président du Groupe de la Banque mondiale.
Les 3 000 déplacés ne représentent qu’une partie seulement des 973 000 qui partagent leur sort dans la province du Nord-Kivu, a indiqué Mme Kang. Elle a aussi signalé la forte augmentation du nombre de personnes déplacées dans tout le pays, qui est passé de 1,8 million au début de l’année 2012 à 2,6 millions aujourd’hui.
La Sous-Secrétaire générale a également relaté sa visite au Sud-Kivu, où elle a visité l’hôpital Panzi à Bukavu. Cet établissement offre une assistance médicale, psychologique et juridique aux victimes de viol et autre violence sexuelle. Le Directeur de l’hôpital, le docteur Denis Mukwege, l’a informée de l’augmentation du nombre de patientes, alors qu’une baisse des violences sexuelles avait été remarquée en 2012. L’hôpital reçoit environ 300 patientes par mois. Mme Kang s’est ensuite rendue dans le village de Mulamba, à Walungu, où des milliers de déplacés ont trouvé refuge depuis le début de l’année.
Les représentants des personnes déplacées qu’elle a rencontrés au Nord et au Sud-Kivu ont tous sincèrement appelé à la paix, a dit Mme Kang qui a appelé à la fin des violences qui n’ont que trop duré. Elle a aussi appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire et à épargner les civils.
La Sous-Secrétaire générale a salué les efforts menés par le personnel humanitaire mais a regretté que beaucoup de personnes dans le besoin restent hors d’atteinte à cause de l’insécurité, du manque de ressources et du manque d’accès.
La visite de Mme Kang s’est poursuivie en Ouganda, à Kampala, où elle a rencontré des représentants officiels du Gouvernement et des intervenants humanitaires de l’ONU qui travaillent aussi au Burundi et au Rwanda. Ils ont discuté des incidences régionales de la crise humanitaire en RDC. Là encore, chacun a placé beaucoup d’espoir dans l’« Accord-cadre de paix, de sécurité et de coopération » et dans la suite qui sera donnée à la visite du Secrétaire général et du Président de la Banque mondiale.
La Sous-Secrétaire générale a vu dans la Brigade d’intervention créée par le Conseil de sécurité au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) « un morceau du puzzle ». Il appartient au Gouvernement de renforcer la protection des civils, a-t-elle asséné.
Quant aux allégations de viols commis par des gradés d’un bataillon des Forces congolaises, elle a assuré que le personnel de la MONUSCO suivait de près cette affaire.
Elle a précisé que l’appel de fonds lancé en 2013 pour répondre à la crise humanitaire en RDC visait à collecter une somme de 892 millions de dollars. Seuls 37% de ce montant ont été versés jusqu’ici, a regretté la Sous-Secrétaire générale tout en notant que la Banque mondiale s’est engagée à mobiliser un milliard de dollars pour la région.
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