Conférence de presse

Conférence de presse sur l’ouverture à la signature du Traité sur le commerce des armes

3/6/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’OUVERTURE À LA SIGNATURE DU TRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES


La Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Angela Kane, a affirmé devant la presse, cet après-midi, que le Traité sur le commerce des armes, qui avait recueilli au cours de la matinée les signatures de 62 délégations, était le résultat de sept années de consultations et de réalisations.


Adopté le 2 avril dernier par l’Assemblée générale des Nations Unies, le Traité sur le commerce des armes est ouvert à la signature depuis aujourd’hui au Siège de l’Organisation, à New York.


Le Traité, qui institue les normes internationales communes visant à réglementer le commerce international d’armes classiques, de munitions et de pièces et composants pour contribuer à la paix et à la sécurité, réduire la souffrance humaine et promouvoir la coopération et la transparence, n’entrera en vigueur que 90 jours après 50 ratifications.


Les États Membres étaient aujourd’hui invités à venir signer, au cours d’une manifestation spéciale, cet instrument inédit dans l’histoire du contrôle des armes conventionnelles.


« Une signature est une signature! », a déclaré Mme Kane, lors d’une conférence de presse commune tenue à la mi-journée.  Elle a indiqué que 62 délégations avaient déjà paraphé le Traité, d’autres devant le faire dans l’après-midi et au cours de cette semaine.  Elle a ainsi estimé à 66 le nombre probable de premiers États signataires aujourd’hui.


Pour le Président de la Conférence finale des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes, M. Peter Woolcott (Australie), il s’agit là d’un « bon départ pour faire une différence dans la vie des gens », le « vrai travail » devant commencer avec la mise en œuvre de cet instrument qui, a-t-il dit, « fournit un cadre solide pour le contrôle du commerce des armes ».


De son côté, la Vice-Présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mme Christine Beerli, a estimé que si la signature de ce Traité constituait une « réalisation importante », son succès véritable dépendrait de l’impact qu’il aurait « sur la vie des gens maintenant et non dans deux ou trois ans ».  Elle a, elle aussi, appelé à une mise en œuvre rapide de cet instrument afin d’éviter que sa crédibilité ne soit sérieusement sapée.


Responsable du contrôle des armements et des droits de l’homme à Amnesty International, M. Brian Wood a estimé que l’ouverture à la signature du document constitue un « événement historique », puisque c’est la première fois, a-t-il expliqué, qu’un traité vise à interdire le transfert et l’utilisation d’armes dans les crimes contre l’humanité.


Dans l’attente de la mise en œuvre universelle du nouveau traité, « il est essentiel d’obtenir le maximum de signatures et de ratifications.  Il nous faut un élan », a-t-il déclaré.


Chef du contrôle des armements à Oxfam, Mme Anna MacDonald a pour sa part souligné que, malgré les difficultés de départ, « le changement est possible » avec de la volonté, du travail et la participation de la société civile.  « Nous avons les mots inscrits sur le papier; il nous faut désormais agir sur le terrain », a-t-elle déclaré.


« Ce nouveau traité sera-t-il en mesure d’éviter à l’avenir des situations comme en Syrie? » ont notamment demandé des journalistes.


« Vous serez jugés sur la façon dont vous mettez en œuvre le Traité, et la communauté internationale à cet égard disposera d’outils », a répondu M. Woolcott.  « Pour la première fois, un traité fera le lien entre les violations des droits de l’homme et le commerce des armes, ce qui est essentiel pour la protection des civils », a observé Mme Kane.


Pour sa part, Mme MacDonald a estimé que « si le Traité ne peut pas ramener à la vie les 80 000 personnes qui ont tragiquement perdu la vie en Syrie, il pourrait empêcher les autres violations des droits de l’homme et du droit humanitaire ».


Concernant le défi de la mise en œuvre universelle du Traité, et l’abstention, lors du vote à l’Assemblée générale, de la Chine et de la Fédération de Russie, qui sont deux membres permanents du Conseil de sécurité, M. Woolcott a souligné la complexité du document.  « Il incombe aux dirigeants des principaux États exportateurs et importateurs d’armements de signer le document.  Tous ont cependant aussi une considération pour leurs intérêts et leurs propres préoccupations », a-t-il relevé.


L’idéal serait d’« avoir les signatures et ratifications des principaux exportateurs d’armes », a noté Mme Kane, en se disant optimiste sur le fait que des pressions sauront s’exercer, « surtout lorsqu’il s’agira de la composition du Conseil de sécurité ».


M. Wood a, quant à lui, estimé que si les États-Unis venaient à signer le Traité, la Chine serait « la prochaine porte à ouvrir ».  La Fédération de Russie est « plus sceptique » vis-à-vis du document, a-t-il fait remarquer, exprimant également sa crainte de voir l’Inde, l’un des plus gros importateurs d’armements parmi les pays en développement, maintenir la position abstentionniste qu’elle a affichée le 2 avril dernier.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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