Conférence de presse

Conférence de presse de présentation du rapport de l’International Crisis Group sur la situation au Mali

23/4/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DE PRÉSENTATION DU RAPPORT DE L’INTERNATIONAL

CRISIS GROUP SUR LA SITUATION AU MALI


« La situation au Mali ne doit pas être vue par le seul prisme de la lutte contre le terrorisme, mais dans sa globalité. »  Dans la hiérarchie des causes de la crise, la corruption et le laxisme dans la gouvernance viennent en effet loin devant un problème terroriste, touareg ou même Nord-Sud » a affirmé ce matin, au Siège de l’ONU à New York, Mme Comfort Ero, Directrice du programme Afrique de l’International Crisis Group (ICG), qui présentait le rapport de l’ICG sur le Mali au cours d’une conférence de presse parrainée par la Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies.


Alors que le Conseil de sécurité doit, dans les prochains jours, adopter une résolution relative à l’établissement d’une mission de stabilisation des Nations Unies au Mali, Mme Ero a invité le Conseil à prendre en considération toutes les dimensions de la crise malienne.  « La communauté internationale doit exiger des Maliens qu’ils prennent leurs responsabilités », a-t-elle souligné.


Le 3 avril dernier, le Conseil de sécurité a été saisi des deux options envisagées par le Secrétaire général en vue de la transformation de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), autorisée par le Conseil dans sa résolution 2085 (2013), en opération de stabilisation et de maintien de la paix de l’ONU.


Si la première option envisage une présence politique intégrée et multidimensionnelle des Nations Unies aux côtés d’une force militaire placée sous conduite africaine, la seconde option, qui a la préférence du Mali et des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), serait une mission de stabilisation intégrée et multidimensionnelle des Nations Unies créée en vertu du Chapitre VII, et qui serait établie en complément d’une force parallèle.


« Ni une présence prolongée de l’armée française, dont l’intervention a été vécue comme une libération par les populations du nord du Mali, ni la transformation de la MISMA en une mission de stabilisation de l’ONU ne peuvent se substituer à l’immense chantier politique auquel doivent s’attaquer les autorités intérimaires, les acteurs politiques et la société civile du Mali », a averti Mme Ero, qui a tenu à préciser que le rapport de l’ICG reflétait les « préoccupations de certains États membres du Conseil de sécurité, notamment au regard du retrait progressif des forces françaises du Mali ».


Comparant la situation au Mali avec celle dans laquelle se trouve l’Afghanistan, Mme Comfort Ero a plaidé pour qu’une solution politique de stabilisation du Mali se conjugue à une solution militaire de lutte contre les groupes extrémistes.  Elle a ensuite invité le Conseil de sécurité à maintenir une distinction claire entre la mission de stabilisation politique et sécuritaire du pays, qui relève du mandat des Nations Unies et, d’autre part, celle d’une « force parallèle » destinée à mener des opérations militaires offensives.  Les modalités de la coopération entre la mission de stabilisation et cette « force parallèle » devront également être précisées, a relevé Mme Ero.


« La mission des Nations Unies ne devra pas geler le processus de dialogue à Bamako, mais bien l’encourager en responsabilisant toutes les parties », a-t-elle préconisé, avant d’indiquer que l’intervention française avait permis d’éviter un second coup d’État à Bamako après celui survenu en mars 2012.  Alors que le Gouvernement malien a annoncé et maintenu l’échéance du mois de juillet 2013 pour la tenue de l’élection présidentielle, la Directrice du programme Afrique de l’ICG a indiqué que les conditions techniques, politiques, sécuritaires et psychologiques nécessaires à la tenue d’un scrutin n’étaient pas toutes réunies.


Mme Ero a également déploré la lenteur et le manque de clarté dans l’élaboration de la stratégie régionale intégrée de l’ONU pour le Sahel, telle qu’elle a été requise dans la résolution 2056 (2012), étant entendu « qu’il ne peut être demandé au Mali de résoudre la crise systémique qui prévaut dans toute la région du Sahel ».


Interrogée sur le rôle de l’Algérie dans la résolution de la crise au Mali, Mme Ero a indiqué qu’Alger avait surmonté ses réticences initiales pour apporter son concours à l’action des forces françaises.  « Le travail mené au cours de ces dernières semaines dans le nord du pays n’est d’ailleurs pas terminé, les groupes extrémistes étant fortement mobiles », a indiqué la responsable de l’ICG, qui a estimé que l’opération française « Serval » s’était pour l’instant soldée par une « victoire tactique ».


Enfin, Mme Comfort Ero a réagi à la récente attaque menée contre l’ambassade de France à Tripoli, en Libye, en faisant un parallèle avec les attaques perpétrées par le groupe Boko Haram au Nigéria lorsque ce dernier pays avait annoncé son soutien à l’intervention des forces françaises au Mali.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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