Conférence de presse de Margaret Vogt, Représentante spéciale et Chef du BINUCA, sur la situation en République centrafricaine
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE MARGARET VOGT, REPRÉSENTANTE SPÉCIALE ET CHEF DU BINUCA,
SUR LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
La situation politique et en matière de sécurité en République centrafricaine demeure « très volatile », a déclaré, cet après-midi, Mme Margaret Vogt, Représentante spéciale et Chef du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA).
Intervenant par téléphone lors du Point de presse du Porte-parole du Secrétaire général à New York, Mme Vogt a présenté, depuis la capitale centrafricaine Bangui, plusieurs éléments de l’exposé sur la situation dans ce pays qu’elle venait de donner, en privé, au Conseil de sécurité.
Mme Vogt a notamment présenté aux membres du Conseil les résultats du sommet des chefs d’État d’Afrique centrale, qui s’est tenu à N’Djamena, au Tchad, le mercredi 3 avril.
Au cours de celui-ci, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et l’Union africaine (UA) ont convenu d’une approche commune pour restaurer la légalité en République centrafricaine, a-t-elle expliqué. Un élément « extrêmement important », a insisté Mme Vogt, est que l’Accord de paix de Libreville constituera la base légale pour l’édification de nouveaux accords de transition en République centrafricaine (RCA).
Elle a rappelé que l’Union africaine avait mis en évidence le fait qu’un retour à la légalité était « critique » face à une situation où, sur le terrain, les groupes de la Séléka se sont emparés du pouvoir dans le pays.
Mme Vogt a aussi considéré que la décision de créer un « Comité national de transition » sera très importante pour maintenir l’esprit de l’Accord de Libreville. Elle a mis l’accent sur la nécessité d’assurer une participation inclusive à ce Comité et de faire en sorte que ses membres puissent s’exprimer librement.
Ce matin, au cours des consultations avec les membres du Conseil de sécurité, ceux-ci ont notamment interrogé Mme Vogt sur la situation sécuritaire. Les 15 membres du Conseil ont également sollicité son avis sur la manière dont ils pouvaient appuyer les résultats issus du Sommet de N’Djamena, a-t-elle expliqué.
Sur le front humanitaire, la Représentante spéciale a fait état d’un accès « extrêmement limité » aux populations et aux zones dans le besoin, et ce, en raison de la situation en matière de sécurité, mais aussi du vandalisme et du pillage de stocks humanitaires. « Les agences humanitaires font actuellement un état des lieux de la situation », a-t-elle ajouté.
Mme Vogt s’est ensuite dite particulièrement inquiète d’informations relatives au recrutement d’enfants. « Certains enfants qui avaient été extraits de groupes armés ont, à nouveau, été recrutés par des éléments armés. »
La Chef du BINUCA a également fait part d’informations portant sur des actes de violences sexuelles à l’égard de femmes dans plusieurs provinces, ainsi que dans la capitale Bangui.
Tout en axant les efforts sur la mise en place d’un accord politique de transition, le Bureau intégré pour la consolidation de la paix en République centrafricaine suit de près la situation sécuritaire, a-t-elle ajouté. « Sans la sécurité, nous n’avancerons pas », a-t-elle dit.
La représentante spéciale a ensuite considéré que l’accord conclu à Libreville, le 11 janvier dernier, était toujours un « processus en cours », malgré le fait que des éléments de la Séléka l’aient mis en doute.
Elle a aussi rappelé que, selon l’Accord de Libreville, ceux qui ont participé au Gouvernement de transition ne pourront pas se présenter lors des élections, y compris les ministres, a-t-elle précisé.
S’agissant des recherches destinées à retrouver Joseph Kony, le chef de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), Mme Vogt a expliqué qu’elle ne pouvait se baser que « sur des informations de seconde main » pour confirmer que celles-ci ont été relancées, les équipes du BINUCA n’étant plus sur le terrain en raison de la situation sécuritaire, a-t-elle précisé.
Interrogée sur le nombre de soldats sud-africains tués en République centrafricaine, Mme Vogt a précisé que son Bureau n’avait pas effectué de décompte et que l’ONU se fiait, dès lors, à celui fourni par le contingent sud-africain. Elle a, en outre, estimé qu’elle n’était pas en mesure de s’exprimer sur les raisons pour lesquelles ces soldats, déployés dans le cadre d’un accord bilatéral, avaient été pris dans des tirs croisés.
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