En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur la Conférence finale des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes

18/3/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA CONFÉRENCE FINALE DES NATIONS UNIES

POUR UN TRAITÉ SUR LE COMMERCE DES ARMES


Plusieurs participants à la Conférence finale des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes (TCA), qui s’est ouverte ce matin, au Siège de l’ONU, à New York, ont plaidé, devant la presse, pour la conclusion d’un texte fort, qui puisse créer des normes internationales élevées et changer le comportement des États en matière de vente, de transfert ou d’acquisition d’armes.


« Il est absolument immoral que la communauté internationale ne puisse pas bénéficier d’une réglementation forte sur le commerce des armes à travers le monde », a déclaré le négociateur en chef du Mexique pour le traité sur le commerce des armes, M. Roberto Dondisch, précisant que ce traité demeurait « une des priorités » que s’assigne son pays.


Pour M. Dondisch, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse parrainée par la Mission permanente du Mexique, « il ne devrait y avoir aucune raison valable de ne pas aboutir dans deux semaines à une bonne réglementation sur le commerce des armes ». 


« Nous croyons fermement que nous pouvons le faire, et nous pèserons de tout notre poids pour assurer la réussite des travaux », a-t-il ajouté.  « Nous devons agir sur cette question. »


Le négociateur mexicain a mis l’accent sur la nécessité, pour la communauté internationale, de disposer d’un « traité qui non seulement réglemente le marché légal des armes conventionnelles, mais qui empêche également le détournement des armes du marché légal vers le marché illicite ». 


« Si nous ne faisons que renforcer la réglementation du marché licite des armes sans rien faire pour empêcher leur détournement, nous ne ferons qu’accroître les coûts sur le marché légal prenant ainsi le risque de fortifier les transferts illégaux », a-t-il estimé en soulignant: « nous devons tout faire pour éviter que cela ne se produise. »


Les travaux de la Conférence finale des Nations Unies pour un traité sur le commerce des armes se poursuivront jusqu’au 28 mars.  Ils sont attendus avec beaucoup d’espoirs depuis la Conférence de juillet 2012, qui avait été marquée par des divisions profondes entre les États sur l’adoption d’un texte juridiquement contraignant.


L’objectif de la Conférence est en effet d’aboutir à un traité établissant les normes internationales les plus strictes possibles pour le commerce des armes classiques.  Ces armes couvrent notamment les avions de combat, les chars, les hélicoptères ou les navires de combat, ainsi que les armes légères et de petit calibre. 


Responsable des questions liées au contrôle des armes à Oxfam, Mme Anna MacDonald a observé que la nouvelle série de négociations qui s’ouvre était « cette fois-ci différente ». 


Depuis la conférence du mois de juillet, « on estime à 325 000 le nombre de personnes qui ont perdu la vie à cause de la violence armée », a-t-elle dit.  « Mais il y a eu aussi en six mois beaucoup d’activités.  D’Oslo à La Haye, en passant par Abuja, Addis-Abeba, ou Kuala Lumpur, des États et la société civile se sont réunis pour œuvrer afin de faire de ces négociations un succès », a-t-elle expliqué.


« Cette fois-ci, il y a un texte », a relevé la représentante.  « La dernière fois, nous avions commencé les négociations avec une feuille blanche.  Nous les entamons cette fois-ci à partir d’un projet de traité. »


S’il n’est pas « parfait », il témoigne néanmoins des « progrès » réalisés et de la volonté des États Membres de se rassembler pour dire: « Assez, ça suffit! Nous devons contrôler le commerce des armes.  Et nous devons faire en sorte que ce traité ait un impact réel ».


« Reste à savoir quelle sorte de traité nous voulons », a ajouté la représentante d’Oxfam, notant que l’enjeu portait sur la « qualité du texte ».  « Un traité fort crée des normes internationales élevées et change le comportement des États », a-t-elle ajouté, soulignant l’importance du « consensus » et de l’« universalité » du texte final.


L’acteur et militant d’origine béninoise Djimon Hounsou a, pour sa part, apporté son témoignage sur la situation au Soudan du Sud, d’où il revient tout juste d’un séjour d’une semaine.  « Le plus jeune pays du monde est confronté à de nombreux défis, y compris la violence intercommunautaire », a-t-il dit.


Selon M. Hounsou, les jeunes utilisent désormais des armes à feu, au lieu de lances et de sagaies lors des raids qu’ils mènent contre d’autres groupes, ceci dans un pays qui ne compte pas assez de forces de police et où les établissements de soins de santé sont limités.


Visiblement ému, Djimon Hounsou a fait état de cas de jeunes filles violées et forcées de se marier avec leurs violeurs.  Il s’est dit également frappé par les dénégations flagrantes de la souffrance infligée aux femmes lors des discussions avec des représentants du Gouvernement.


« Le Gouvernement du Soudan du Sud doit prendre la responsabilité de protéger sa population, mais la communauté internationale peut faire aussi quelque chose dès maintenant », a-t-il déclaré, insistant sur la nécessité d’adopter « un traité sur le commerce des armes fort, qui contribuera à limiter le flux d’armes et de munitions et rendra plus difficile pour les voleurs de bétail d’attaquer les communautés comme celles que nous avons visitées au Soudan du Sud ».


Le Directeur du Réseau sud-soudanais d’action contre les armes légères (SSANSA), M. Jeffrey Duke, a plaidé également pour l’établissement d’un traité comportant des dispositions relatives au commerce et au transfert des munitions.  Les munitions sont un élément clef et doivent faire partie intégrante du texte, a-t-il souligné. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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