Conférence de presse du nouveau Haut-Représentant de l’Alliance des civilisations, M. Nassir Abudulaziz Al-Nasser, du Qatar
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU NOUVEAU HAUT-REPRÉSENTANT DE L’ALLIANCE DES CIVILISATIONS,
M. NASSIR ABUDULAZIZ AL-NASSER, DU QATAR
De retour du cinquième Forum mondial de l’Alliance des civilisations (UNAoC) qui a eu lieu le 28 février à Vienne, le nouveau Haut-Représentant de cette Alliance, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, du Qatar, a expliqué ce matin, à la presse, au Siège des Nations Unies à New York, sa vision pour les années à venir.
Ancien Président de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Al-Nasser a pris ses nouvelles fonctions le 1er mars 2013, en remplacement de M. Jorge Sampaio, ancien Président du Portugal, qui occupait ce poste depuis 2007.
L’Alliance des civilisations-ONU (UNAoC) a été créée en 2005 par le Secrétaire général de l’ONU pour améliorer la compréhension et les relations entre nations et peuples de cultures et de religions différentes, et contribuer à freiner les forces qui alimentent la polarisation et les extrémismes, a rappelé M. Al-Nasser qui a insisté sur le fait que le « jeune âge » de cette initiative ne l’empêche pas d’être plus pertinente que jamais dans le contexte mondial actuel.
Ma vision, a expliqué le nouveau Haut-Représentant, se fonde sur les six priorités que sont la consolidation des acquis; le renforcement des partenariats et de la coopération avec les États mais également avec la société civile et le secteur privé; le développement de nouveaux outils pour faciliter la mission de l’Alliance; l’établissement de liens entre la mission de l’Alliance et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) à l’horizon 2015; la consolidation de la structure et de son financement; et le renforcement du partenariat avec les médias.
M. Al-Nasser a particulièrement mis l’accent sur le rôle que les médias, le sport et la culture devaient jouer pour jeter des ponts entre les différents groupes ethnique et religieux et rapprocher les cultures.
L’Alliance, qui a été créée à l’initiative des Gouvernements espagnol et turc, n’est opérationnelle que depuis 2007. Elle compte aujourd’hui, au sein de l’UNAoC, plus de 105 États et organisations internationales.
Elle appuie un large éventail d’actions qui ont pour objectif de jeter des ponts entre les diverses cultures et communautés, avec l’appui des gouvernements nationaux et locaux, des organisations internationales et régionales, et de la société civile.
Son nouveau Haut-Représentant a indiqué qu’il a rencontré hier le Secrétaire général de l’ONU pour lui remettre une copie de la Déclaration de Vienne, adoptée, pour la première fois, par consensus et témoignant ainsi du soutien dont bénéficie désormais la mission de l’Alliance, même si certaines divergences existent toujours. Ces divergences, a minimisé M. Al-Nasser, portent essentiellement sur une question de langage qui ne compromet en rien la possibilité de trouver un terrain d’accord dans les années à venir.
L’Alliance, a estimé M. Al-Nasser, doit progressivement devenir un outil flexible propre à atténuer les tensions. Elle doit s’appuyer sur le potentiel de la médiation et de la culture comme force de cohésion sociale et de dialogue, en plus de ses quatre piliers qui sont l’éducation, la migration, la jeunesse et les médias.
Le nouveau Haut-Représentant a profité de sa conférence de presse pour saluer l’élection du nouveau pape François Ier et insisté sur le rôle que peut jouer le Vatican dans l’amélioration des relations interreligieuses. Il n’a pas manqué de rappeler sa rencontre avec le pape Benoit XVI, l’année dernière, et a dit vouloir retourner au Vatican pour consolider la coopération avec la papauté. Le Haut-Représentant a aussi dit son intention de rencontrer tous les leaders religieux puisque l’Alliance est au service de toute l’humanité.
Que peut faire l’Alliance en Syrie, maintenant que les lieux de culte sont pris pour cible? Compte tenu de la complexité de la crise syrienne, toute intervention de l’Alliance devait attendre un dénouement, a répondu le Haut-Représentant.
Quant aux propos du Premier Ministre turc, M. Recep Tayyip Erdoğan, assimilant le sionisme à un « crime contre l’humanité », M. Al-Nasser a estimé qu’il fallait gérer ce type de « situation délicate » avec prudence et essayer de trouver les moyens d’atténuer les tensions. Il a rappelé que le Secrétaire général de l’ONU avait réagi à ces propos, d’ailleurs condamnés et critiqués abondamment par les participants au cinquième Forum mondial de l’Alliance.
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