Conférence de presse du Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ADJOINT AUX OPÉRATIONS
DE MAINTIEN DE LA PAIX, M. HERVÉ LADSOUS
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, a souligné, cet après-midi devant la presse, que l’idée d’un déploiement à terme de Casques bleus au Mali faisait son chemin et rencontrait le soutien des acteurs clefs.
Il existe une « volonté partagée » de la part de la communauté internationale de « faire ce qui doit être fait au Mali », a déclaré M. Ladsous, qui était l’invité du Point de presse du Porte-parole du Secrétaire général, au Siège de l’ONU, à New York.
Dès qu’un consensus se dégagera sur la nécessité de résoudre les problèmes qui ont conduit à la situation actuelle, une opération de maintien de la paix des Nations Unies pourrait être alors la « voie à suivre », a-t-il ajouté. Cette question relève du Conseil de sécurité, lequel a consacré ce matin ses consultations à l’évolution de la situation au Mali, a-t-il précisé.
Dans son tour d’horizon des questions relatives au maintien de la paix, les situations au Mali, en Syrie, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan/Soudan du Sud ont été les principaux sujets que M. Ladsous a soulevés.
Le Secrétaire général adjoint a également souligné que lors de la réunion, hier à Bruxelles, du Groupe d’appui et de suivi sur le Mali, qui rassemble l’Union européenne, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’ONU, de nombreux intervenants s’étaient prononcés en faveur du déploiement de Casques bleus.
Pour qu’une telle opération ait lieu, il faudrait une invitation de la part du Gouvernement malien, a expliqué M. Ladsous, en assurant que l’Union africaine, la CEDEAO et un certain nombre d’États Membres des Nations Unies s’étaient déjà « exprimés en ce sens ».
« Il est également clair qu’une opération de maintien de la paix au Mali ne peut pas être déployée en n’importe quelle circonstance. Il doit y avoir une paix à préserver. Ceci sera évalué à la lumière de considérations sécuritaires », a-t-il déclaré.
Le Chef du Département des opérations de maintien de la paix a mis l’accent sur la nécessité d’une volonté collective pour relever des défis tels que la lutte contre le terrorisme, le rétablissement de la sécurité et de l’état de droit, la stabilisation du pays.
Si la solution doit venir des Maliens eux-mêmes, le soutien de la communauté internationale est nécessaire, de même qu’une stratégie globale visant à traiter les questions qui ont conduit à la situation actuelle, a-t-il poursuivi.
Jugeant que la situation qui règne au Mali représentait une menace pour la paix et la sécurité internationales, le Conseil avait autorisé, le 20 décembre dernier, par la résolution 2085 (2012), et en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le déploiement pour un mandat initial de 12 mois de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) afin de rétablir la souveraineté malienne sur l’ensemble du territoire.
Une éventuelle opération de maintien de la paix au Mali s’appuierait dans un premier temps sur les quelque 2 000 soldats de la CEDEAO et les 2 000 éléments tchadiens pressentis pour constituer la MISMA, a indiqué le Secrétaire général adjoint. Une partie importante de la MISMA, conformément à la décision prise par le Conseil de sécurité, serait placée sous la bannière des Nations Unies, a-t-il dit.
S’agissant de la Syrie, M. Ladsous a estimé qu’il était nécessaire de « voir comment évoluera le processus politique ». Compte tenu du niveau excessif de la violence dans le pays, a-t-il dit, il n’est pas concevable d’envisager, à ce stade, une opération de maintien de la paix.
Dans le même temps, « nous devons faire tout notre possible pour être prêts » car, selon certains scénarios, l’ONU pourrait être conduite à aider à stabiliser le pays, à soutenir le processus politique et à assurer une plus grande sécurité à ceux qui se sentent menacés.
Si un processus politique sous les auspices de l’Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes, M. Lakhdar Brahimi, se concrétise, des défis à plus long terme devront être relevés, a-t-il ajouté.
Au sujet de la République démocratique du Congo, M. Ladsous a exprimé l’espoir qu’un accord-cadre soit signé au cours des prochaines semaines. Un tel accord, a-t-il estimé, clarifierait les engagements de la RDC en vue de réformer le secteur de la sécurité et l’armée et réaffirmerait l’autorité de l’État dans les provinces de l’Est. De la même façon, les pays de la région seraient tenus de respecter la souveraineté de chacun et de renforcer la coopération régionale en vue de résoudre la plupart des questions en suspens.
Dans ce contexte, a-t-il expliqué, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) prendrait un nouveau visage, le concept dominant étant celui d’une force internationale neutre chargée d’assurer la paix dans les Kivu. M. Ladsous a ainsi évoqué l’idée de la création d’une brigade internationale au sein de la MONUSCO, en faisant observer qu’il avait présenté, hier dans le cadre de consultations du Conseil de sécurité, un exposé sur ce sujet.
Concernant le Soudan et le Soudan du Sud, « beaucoup de progrès doivent encore être réalisés » en vue de mettre en œuvre les accords conclus, a par ailleurs affirmé M. Ladsous, en mettant en particulier l’accent sur les questions liées à la sécurité, au statut d’Abyei et à la situation dans les États du Kordofan méridional et du Nil bleu.
Enfin, le Secrétaire général adjoint a rappelé que le Conseil de sécurité avait, le 21 janvier dernier, dans sa résolution 2086 (2013), la première sur le maintien de la paix depuis 11 ans, précisé la manière dont peuvent s’imbriquer les activités de maintien de la paix et de consolidation de la paix dans le contexte de missions multidimensionnelles.
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