Conférence de presse de la Représentante spéciale pour le sort des enfants en temps de conflit armé sur son récent voyage en Syrie et dans les pays voisins
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE POUR LE SORT DES ENFANTS EN TEMPS DE CONFLIT ARMÉ
SUR SON RÉCENT VOYAGE EN SYRIE ET DANS LES PAYS VOISINS
De retour d’un déplacement de trois jours en Syrie, la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé a indiqué, ce midi, au cours d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York, qu’il était évident que des enfants occupent différentes fonctions dans les groupes armés qui se battent dans le conflit en Syrie.
« Même s’il est difficile d’avoir des chiffres exacts en raison de la difficulté d’accéder aux zones de combat, nous collectons de plus en plus d’informations sur les enfants utilisés par les combattants », a-t-elle ajouté.
Invitée du Point de presse quotidien du Porte-parole du Secrétaire général,Mme Leila Zerrougui a précisé que les informations qu’elle a récoltées depuis un mois au cours de ses déplacements en Syrie, en Jordanie, au Liban, en Turquie et en Iraq s’avèreront précieuses lorsqu’il s’agira, une fois la paix retrouvée, de poursuivre les responsables de recrutements d’enfants soldats.
« J’ai répété avec insistance à tous mes interlocuteurs que le recrutement d’enfants dans les conflits armés est un crime de guerre et que les responsables de ces recrutements seront jugés tôt ou tard », a déclaré la Représentante spéciale. Elle a néanmoins souligné « la difficulté de faire face à des situations où des enfants rejoignent parfois volontairement les groupes armés, accompagnés par leurs parents, et avec leur soutien ». Elle a exprimé sa volonté de convaincre les commandants militaires de ne pas accepter d’enfants au sein de leurs effectifs. Elle a aussi indiqué qu’il est difficile de se rendre dans les zones de combat en Syrie, soit en raison des contraintes administratives gouvernementales, soit du fait de la multiplication des interlocuteurs et groupes armés se réclamant de l’opposition.
Même si elle n’a pu se rendre dans les zones de combat, a-t-elle dit, elle a indiqué avoir néanmoins pu rencontrer des civils provenant de toutes les zones de conflit, en citant Homs, Alep et la vallée de Damas. Elle a dit que ces entretiens de première main lui ont permis d’avoir une image de ce qui se passait dans le pays. Mme Zerrougui a précisé qu’elle ne s’est pas uniquement rendue en Syrie, mais qu’elle a visité au total cinq pays en un mois, afin de rassembler un maximum d’informations sur les auteurs de violations des droits des enfants.
Elle a rappelé que la plupart des Syriens ont été touchés par le conflit en cours, en précisant que 3 des 4 ministres syriens qu’elle a rencontrés avaient perdu soit un frère, soit une sœur ou un enfant dans le conflit.
Elle a dit que le recrutement d’enfants avait lieu jusque dans les camps de réfugiés situés hors de Syrie, ces enfants étant ensuite infiltrés à l’intérieur du territoire syrien. Réagissant à une question qui portait sur l’utilité de l’établissement de la « liste de la honte », et sur l’annexe jointe aux rapport du Secrétaire général listant les auteurs et responsables d’actes de recrutement d’enfants soldats, Mme Zerrougui a indiqué qu’il s’agissait d’un outil important qui aidera, une fois la paix retrouvée, à poursuivre les responsables de ces recrutements.
Elle a rappelé que les coupables de recrutements d’enfants appartenant aux deux parties au conflit figuraient sur la « Liste de la honte » figurant dans la dernière édition du Rapport du Secrétaire général sur le sort des enfants en temps de conflit armé. Elle a indiqué que les commandants de l’Armée syrienne libre niaient avoir recours à des enfants et demandaient que leurs noms soient retirés de la Liste. Elle a précisé avoir invité le Gouvernement syrien à mettre en œuvre la loi syrienne criminalisant le recrutement d’enfants pour en faire des combattants. Elle a déclaré que le Ministre syrien des affaires sociales et familiales lui a demandé de l’aider à faire sortir les enfants des zones de combat
Mme Leila Zerrougui a aussi mis l’accent sur la question de la détention d’enfants, qui fait partie de celle du recrutement, en regrettant ne pas avoir eu accès aux installations pénitentiaires syriennes.
Répondant à une question sur le recrutement d’enfants en République démocratique du Congo (RDC), la Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé a indiqué qu’à la différence de la Syrie, où les enfants sont souvent volontaires, en RDC ils sont non seulement recrutés de force, mais aussi forcés de tirer sur les leurs. Elle a noté néanmoins la bonne collaboration du Gouvernement de la RDC qui, au cours de ses six derniers mois a systématiquement fait des efforts pour faire relâcher les enfants recrutés par des unités de ses forces armées.
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