En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur l’ouverture de la douzième session de l’Instance permanente sur les questions autochtones

20/5/2013
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’OUVERTURE DE LA DOUZIÈME SESSION DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES


Le premier Président africain de l’Instance permanente sur les questions autochtones, M. Paul Kanyinke Sena, du Kenya, a présenté à la presse, cet après-midi, les principaux centre d’intérêts de la douzième session de l’Instance, qui se tient jusqu’au 31 mai au Siège de l’ONU, à New York.


Les travaux de cette session seront axés sur la situation des peuples autochtones en Afrique, a déclaré M. Sena, lors d’une conférence de presse conjointe, au Siège de l’ONU, à New York. 


Il a rappelé que, selon les estimations des Nations Unies, l’Afrique compterait environ 50 millions d’autochtones parmi les 370 millions recensés à travers le monde.  Et une majorité parmi eux souffrent de la spoliation de leurs terres, territoires et ressources, en plus de la marginalisation, la pauvreté et l’analphabétisme dont ils sont victimes.


Le Président de l’Instance a annoncé que 70 manifestations parallèles auraient lieu au cours de cette session de deux semaines.  Il a également salué la République démocratique du Congo (RDC) qui est le premier pays africain à avoir adopté une loi spécifique portant promotion et protection des droits des populations autochtones en 2011.


Pour la représentante de la jeunesse autochtone du Canada, Andrea Landry, les peuples autochtones de son pays ont souffert de nombreuses exactions subies en milieu scolaire, ce qui a accentué les abandons scolaires et une plus grande marginalisation de ces derniers, incapables de s’intégrer dans la vie moderne où la réussite sociale passe par les diplômes qui sont la clef pour la recherche d’un emploi décent.


Elle a également évoqué la crise identitaire qui touche les 67 millions de jeunes autochtones du monde.  En effet, la disparition de leur langue traditionnelle constitue un obstacle majeur pour l’apprentissage de leurs traditions ancestrales, a-t-elle regretté. 


Elle a en outre souhaité une plus grande promotion des langues des peuples autochtones, surtout, a-t-elle précisé, que ces derniers sont de plus en plus scolarisés et socialisés dans les langues officielles dominantes.


M. Setareki Macanawai, Administrateur du Forum du Pacifique sur le handicap aux Fidji, a, quant à lui, mis en exergue la cause des autochtones victimes de handicap.  Lui-même handicapé visuel, il a souhaité que les handicapés des peuples autochtones aient un espace d’expression afin de défendre leurs droits. 


Il a salué la prise en compte de cette catégorie sociale au sein de l’Instance permanente et a émis le vœu que cette implication fût plus importante.  Nous voulons être vu, entendu et écouter, a-t-il plaidé. 


« Depuis l’adoption de la Déclaration sur les droits des peuples autochtones des Nations Unies en 2007, on n’a pas beaucoup vu de gouvernements prendre des mesures concrètes pour s’adapter aux standards juridiques et sociaux prescrits par les Nations Unies », a regretté Mme Dalee Sambo Dorough, des États-Unis, également membre de l’Instance. 


Elle a ensuite dénoncé l’attitude de certains pays qui envisageraient, du fait de la fonte des glaciers polaires, de mener des activités d’exploration pour les industries extractives.  Elle a rappelé que les industries extractives conduisaient très souvent à des violences politiques à l’encontre des peuples autochtones qui s’y opposent, car voulant protéger leur territoire des catastrophes environnementales.


Cette douzième session de l’Instance permanente des peuples est l’une des plus importantes en termes de participation, avec 2 300 préinscriptions en ligne.  En plus de la situation africaine dont il sera question, les participants vont, comme chaque année, consacrer une journée aux droits de l’homme, notamment avec des échanges avec le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones, M. James Anaya.


Les débats porteront également sur les préparatifs de la Conférence mondiale sur les peuples autochtones, qui se tiendra les 23 et 24 septembre 2014 au Siège de l’ONU à New York.  Ils vont par ailleurs débattre des priorités du programme de développement mondial pour l’après-2015 en cours d’élaboration.


L’Instance permanente, créée par le Conseil économique et social (ECOSOC) de l’ONU en 2000, a pour mandat de « discuter des questions autochtones sur le développement économique et social, l’environnement, la culture, l’éducation, la santé et les droits de l’homme ».


L’Instance permanente est composée de 16 experts indépendants, agissant à titre individuel.  Huit des membres sont nommés par les gouvernements.  Les huit autres le sont par les organisations autochtones dans leurs régions respectives.


*   ***   *


À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.