À l’avenir, chaque accord de partenariat entre l’Union africaine et l’ONU doit définir clairement les rôles et les responsabilités de chacun, souligne Ban Ki-moon
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À L’AVENIR, CHAQUE ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE L’UNION AFRICAINE ET L’ONU DOIT DÉFINIR
CLAIREMENT LES RÔLES ET LES RESPONSABILITÉS DE CHACUN, SOULIGNE BAN KI-MOON
On trouvera ci-après la déclaration que le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a faite le 12 janvier, lors du débat du Conseil de sécurité sur la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales aux fins du maintien de la paix et de la sécurité internationales:
Je commence par vous féliciter d’avoir organisé cette réunion extrêmement importante au début de l’année 2012.
Je tiens d’emblée à souhaiter une chaleureuse bienvenue aux délégations de l’Azerbaïdjan, du Guatemala, du Maroc, du Pakistan et du Togo, qui sont les derniers membres non permanents à avoir rejoint le Conseil de sécurité. J’attends avec intérêt qu’ils participent activement et avec dévouement aux activités du Conseil concernant les nombreux problèmes qui figurent à son ordre du jour. Leurs contributions seront vivement appréciées par le Conseil, ainsi que par le Secrétariat. Je leur souhaite un mandat très productif dans cette salle.
Je tiens aussi à remercier sincèrement les délégations de la Bosnie-Herzégovine, du Brésil, du Gabon, du Liban et du Nigéria de leur engagement et de leur dur travail ces deux dernières années. Ils ont beaucoup apporté au prestige du Conseil, et leurs contributions resteront longtemps dans nos mémoires.
L’Union africaine est un partenaire stratégique clef de l’Organisation des Nations Unies, et l’Afrique du Sud tire parti de sa présidence du Conseil pour renforcer ce lien. Je salue son engagement soutenu.
Je salue également la présence de l’Ambassadeur Ramtane Lamamra, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, et me félicite du premier rapport établi par l’Union africaine sur la coopération entre l’ONU et l’Union africaine, publié récemment. Je remercie le Président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, de son initiative et de son rôle de direction. En tant que Secrétaire général, mon mandat revêt une dimension mondiale, mais j’attache une grande importance au rôle des organisations régionales et sous-régionales, tel que défini au Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies.
Ici, à l’ONU, les activités visant à renforcer la stabilité en Afrique constituent une part importante du programme de travail du Conseil de sécurité et font partie de mes principales priorités. Ces 10 dernières années, l’Union africaine et les organisations sous-régionales ont considérablement renforcé le rôle qu’elles jouent dans la mise en place de l’architecture de paix et de sécurité sur le continent africain. Conjugués, nos efforts collectifs de prévention des conflits, de médiation et de maintien et consolidation de la paix apportent des changements réels dans toute l’Afrique.
Bien entendu, d’autres progrès sont possibles. Nous sommes souvent confrontés à des crises complexes qui évoluent rapidement, et nous mettons en place des mécanismes en vue de définir des orientations et des approches communes. Les réunions annuelles entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine en sont un exemple notable. Il y aura des divergences. C’est naturel. Des organisations dont le mandat, la composition et les perspectives diffèrent adopteront parfois des démarches différentes. La question est de savoir comment gérer ces divergences et comment travailler ensemble. Mon rapport (S/2011/805) et le présent débat visent à faire fond sur des résultats positifs, à être plus cohérents et à harmoniser la prise de décisions en nous appuyant fermement sur de solides valeurs et principes communs.
Ces dernières années, nous avons renforcé le partenariat avec l’Union africaine au niveau du Secrétariat par différents moyens concrets. Premièrement, l’Équipe spéciale conjointe chargée des questions de paix et de sécurité s’avère être un moyen efficace de tenir des consultations sur un large éventail de questions, notamment les situations en Côte d’Ivoire, en Libye, en Somalie et au Soudan. Deuxièmement, nous avons réorganisé notre Bureau à Addis-Abeba pour renforcer notre coopération, y compris en améliorant la diffusion de données d’alerte rapide qui permettront de prendre des mesures en temps voulu et d’effectuer une analyse commune des menaces. Par le biais de responsables chargés de la planification militaire et policière basés à Addis-Abeba, nous avons appuyé la planification par l’Union africaine des nouvelles opérations de l’AMISOM. Nous continuons également de travailler en coopération étroite dans d’autres domaines tels que les élections, la prévention des conflits et la reconstruction après un conflit. Troisièmement, nos bureaux régionaux, nos opérations de maintien de la paix et nos missions politiques spéciales travaillent en coopération étroite avec l’Union africaine et les organisations sous-régionales.
Les exemples ne manquent pas, notamment l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour et les efforts de médiation déployés conjointement dans la région, l’appui logistique et l’appui à la planification fournis à la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) par les Nations Unies, les efforts communs visant à lutter contre la menace posée par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), la coopération entre mon Envoyé spécial, M. Menkerios, et le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine présidé par le Président Mbeki, et bien d’autres encore. Le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, qui travaille en coopération étroite avec l’Union africaine et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, a également activement contribué à apaiser les tensions dans toute la sous-région. Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale, créé récemment, peut jouer un rôle semblable, en coopération avec la Communauté économique des États de l’Afrique centrale.
Quatrième et dernier point, les missions d’évaluation conjointe jouent également un rôle décisif dans la compréhension commune des nouveaux problèmes. Par exemple, nous avons récemment déployé une de ces missions au Sahel pour évaluer l’impact des faits survenus en Libye sur la région. Nous venons également de déployer une mission conjointe dans les quatre pays où la LRA sévit. En outre, sous la direction de l’Union africaine, nous avons travaillé de concert pour définir un cadre stratégique pour les futures activités de l’AMISOM, lequel est actuellement examiné par le Conseil de sécurité.
J’estime très encourageants les progrès concrets que nous avons accomplis ces dernières années. Nous devons nous engager à faire encore plus pour renforcer notre partenariat. Nous pouvons le faire en tirant de nouveaux enseignements, en mettant au point de nouveaux outils et en multipliant les échanges avec la société civile et les associations de femmes actives dans les domaines de la médiation et de la prévention des conflits, en particulier au niveau local.
À l’avenir, nous devrons faire preuve de plus de souplesse pour que chaque situation nouvelle soit examinée quant au fond. Nous devons également encourager des accords novateurs dans des situations complexes pouvant appeler une action commune, des opérations conjointes ou des partenariats renforcés. À cette fin, nous devons tirer le meilleur parti de nos efforts collectifs et de nos ressources limitées et nous assurer que chaque accord de partenariat définisse clairement les tâches, rôles et responsabilités dévolues à chaque organisation. Les organisations régionales ont des avantages relatifs. L’ONU aussi, tout particulièrement l’importance du droit international et la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales assumée par le Conseil de sécurité.
Enfin, j’attends avec impatience de participer au sommet de l’Union africaine à la fin du mois. Il s’agira du sixième sommet successif de l’Union africaine auquel j’assiste. J’attends avec intérêt de m’entretenir avec les dirigeants africains et de continuer d’envisager des moyens de renforcer toujours plus notre partenariat dans les années à venir.
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