POP/1003

Commission de la population et du développement: des signes encourageants sur l’avenir des jeunes malgré la lenteur des progrès

24/04/2012
Conseil économique et socialPOP/1003
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Commission de la population et du développement            

Quarante-cinquième session                                 

4e et 5e séances

matin et après-midi


COMMISSION DE LA POPULATION ET DU DÉVELOPPEMENT: DES SIGNES ENCOURAGEANTS

SUR L’AVENIR DES JEUNES MALGRÉ LA LENTEUR DES PROGRÈS


En dépit des efforts déployés, les défis restent importants en matière

d’accès à l’éducation, à l'emploi ou aux services de santé sexuelle et reproductive


     « Effrayant », « pessimiste », « inquiétant », mais « réaliste ».  C’est par ces termes que les États Membres ont qualifié les conclusions de l’intervention de Mme Shireen Jejeebhoy, spécialiste des questions liées à la sexualité et à la santé de reproduction des jeunes dans les pays en développement au sein du Conseil de la population de New Delhi, en Inde.


     Dans un exposé faisant le bilan des résultats enregistrés dans la mise en œuvre des dispositions consacrées à la jeunesse du Programme d’action adopté au Caire en 1994, l’experte a démontré que les sept engagements pris par les États n’avaient pas été tenus.


     Concernant le droit à l’éducation, qui est directement lié à l’Objectif du Millénaire visant à assurer une éducation primaire universelle d’ici à 2015, les progrès des pays en développement ont été « lents », a-t-elle indiqué, avant d’ajouter « que le fait d’être pauvre ou d’être une fille » constituait encore des obstacles à l’accès à une éducation primaire pour tous les enfants.


     De même, les États n’ont pas tenu leur promesse de prévenir les mariages précoces et d’exiger le consentement préalable en cas de mariage.  Citant l’exemple de l’Asie méridionale et de l’Afrique subsaharienne, où 30 à 50% des jeunes filles sont mariées avant l’âge de 18 ans, Mme Jejeebhoy a qualifié les efforts mondiaux de « dérisoires ».


Les carences de la communauté internationale ont également été soulignées dans la sensibilisation sur la grossesse, la contraception et le VIH/sida ou dans la fourniture d’une information appropriée sur ces questions.  Au Caire, les États s’étaient engagés à accorder aux jeunes filles une attention spéciale afin de renforcer l’égalité des sexes et de lutter contre les stéréotypes, a rappelé l’experte, qui a regretté que près de deux décennies plus tard, les filles dans les pays en développement sont souvent les premières victimes de violences, physiques ou sexuelles, au sein ou hors du mariage.


Malgré ce sombre tableau, Mme Jejeebhoy a estimé qu’il existait des signes encourageants, précisant qu’aujourd’hui, la jeunesse actuelle est globalement en meilleure santé, mieux éduquée et mieux préparée à la mondialisation.  Pour accélérer le changement, les États Membres devraient aider les adolescents à poursuivre leur éducation, leur fournir un accès privilégié à l’information et à des services de santé sexuelle et reproductive, promouvoir les jeunes femmes et l’égalité des sexes, et aider au changement de mentalité des adultes, des parents, des enseignants et des responsables dans les communautés.


Dans le débat ouvert qui a suivi cet exposé, mais aussi dans leurs interventions consacrées à la présentation des efforts nationaux qu’ils ont déployés ces dernières décennies pour mettre en œuvre le Programme d’action du Caire, les États Membres n’ont pas nié la réalité présentée par Mme Jejeebhoy et les défis restants à relever.


Comme l’a toutefois souligné le représentant du Japon, les situations diffèrent profondément entre les pays développés et ceux en développement, particulièrement en matière de naissances non désirées ou de grossesses précoces, de mortalité infantile, d’accès aux soins de santé reproductive ou à l’information, notamment sur le VIH/sida.


Le vieillissement de leurs populations, qui appelle à des investissements accrus dans la formation des nouvelles générations, et le déficit de l’information ou la persistance de stéréotypes visant les jeunes filles ou des jeunes en situation de vulnérabilité, comme les toxicomanes, les migrants, les homosexuels ou certaines communautés nationales telles que les autochtones en Australie, sont les principaux défis mis en avant, aujourd’hui, par les délégations des pays développés.


Dans les priorités qu’ils se sont également fixées aux plans national et international, ils ont par ailleurs insisté sur le renforcement de la reconnaissance des droits des jeunes et sur l’appui qu’ils apportent et entendent continuer à apporter aux États en développement afin d’appuyer les programmes, politiques et initiatives qu’ils mènent, dans le cadre de la coopération internationale ou bien via l’aide au développement.


Dans leurs interventions, les représentants de pays en développement, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne, ont aussi insisté sur l’importance du soutien et des échanges d’expériences avec les pays développés pour poursuivre la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  L’inventaire des efforts, déployés par ces États au cours des dernières années, confirme aussi l’existence d’une volonté réelle de poursuivre les progrès par la création de structures ou de centres d’accueil pour les jeunes, le renforcement de la sensibilisation et l’information sur les maladies transmissibles, la sexualité, les grossesses précoces ou la contraception et la santé reproductive, à travers des politiques nationales, ou encore la création d’organismes spécifiques ou de réseaux, parfois en exploitant le potentiel des nouvelles technologies.


Plusieurs représentants d’organisations régionales intergouvernementales ou d’organes dépendant des Nations Unies qui participaient aussi à ce débat général ont également estimé que pour obtenir des résultats plus significatifs, la coopération internationale devrait être renforcée.


La Commission de la population et du développement reprendra ses travaux, demain mercredi, 25 avril à 10 heures.  


DÉBAT GÉNÉRAL CONSACRÉ À L’EXPÉRIENCE DES PAYS DANS LE DOMAINE DE LA POPULATION: LES ADOLESCENTS ET LES JEUNES


Débat général


M. GABRIEL JAIME GÓMEZ, Directeur du Programme présidentiel de la jeunesse de la Colombie, a passé en revue les actions menées par son pays pour développer des politiques de promotion de la santé reproductive et de l’éducation sexuelle.  Il a notamment mis en avant la création de la Commission intersectorielle nationale pour la promotion et la garantie des droits à la sexualité et à la santé reproductive dont l’objectif est de renforcer la réponse institutionnelle aux problèmes liés à la santé sexuelle et procréative.  M. Gómez a également rappelé l’importance de la participation des jeunes et des adolescents afin de construire « un capital humain autonome, responsable et dévoué » au développement du pays et des communautés.  Avant de conclure, il a fait remarquer qu’il existe deux tendances liées à l’emploi des jeunes: la participation plus active à la force de travail et un taux élevé de chômage.  Son gouvernement, a-t-il indiqué, a mis en place des mécanismes pour créer plus d’opportunités professionnelles.


M. RANKO VILOVIĆ (Croatie) a expliqué que les principaux objectifs décidés lors de la Conférence internationale sur la population et le développement du Caire, en 1994, avaient été intégrés dans les politiques et programmes nationaux en matière de population afin de répondre aux défis liés à la situation des jeunes et adolescents auxquels fait face son pays.  Les jeunes forment un groupe social vulnérable en Croatie, ce qui s’explique en partie par l’impact des crises économiques et financières sur le marché du travail.  Les jeunes qui n’ont pas droit au chômage sont plus exposés à l’exclusion sociale et à la pauvreté.  Aujourd’hui, du fait de ces crises, le nombre de pauvres augmente.  Les efforts entrepris pour réduire la pauvreté, au titre des Objectifs du Millénaire pour le développement, en sont affaiblis.


En Croatie, les jeunes ont tendance à repousser la date de leur entrée dans la vie active ou adulte et, par conséquent, le mariage et la naissance d’enfants.  Le taux de vieillissement s’accroît dans le pays et le taux de natalité, qui fut constant durant de nombreuses années, connaît à présent une baisse.  Lorsque les jeunes ont des enfants, c’est davantage un hasard qu’un choix, a fait remarquer le représentant.  Il a ensuite mis l’accent sur l’importance accordée par son gouvernement aux mesures de santé préventives.  Des mesures de santé à titre préventif sont obligatoires pour les enfants, les adolescents et les étudiants, conformément à la loi en vigueur en Croatie.


M. ZANE DANGOR, Conseiller spécial au Ministère du développement social de l’Afrique du Sud, a déclaré que la jeunesse formait 41% de la population de son pays.  Une étude a récemment mis en évidence le fait que les conditions de vie de la jeunesse sud-africaine se sont améliorées depuis 2005, et ce, grâce aux divers programmes de développement lancés par le Gouvernement sud-africain et ses partenaires.  Des progrès significatifs ont été notamment accomplis dans le domaine de la scolarisation et de l’éducation, même si le niveau d’abandon des études reste trop élevé dans le cycle secondaire, a reconnu le représentant.  Passant en revue les efforts déployés par son gouvernement pour promouvoir la santé et le bien-être des jeunes, M. Dangor a tout particulièrement souligné les progrès accomplis en matière de santé reproductive et sexuelle. 


L’examen décennal auquel s’est livré le pays en 2009, en ce qui concerne ses politiques démographiques, a permis de faire de nombreuses recommandations, a indiqué le représentant.  Il est devenu indispensable de trouver le moyen de scolariser les jeunes le plus longtemps possible pour leur permettre de se ménager des perspectives d’embauche.  Il est également nécessaire de renforcer nos programmes de travaux publics et de stages afin de faciliter l’intégration des jeunes et des adolescents dans l’économie formelle, a poursuivi M. Dangor, qui a estimé par ailleurs que la recherche sur l’utilisation des contraceptifs devrait être la pierre angulaire des politiques de santé reproductive nationales.


M. JOSÉ ALBERTO BLANCO (République dominicaine) a estimé que la présente session de la Commission de la population et du développement était l’occasion de rappeler les droits des adolescents et des jeunes, notamment leurs droits à des services de santé sexuelle et reproductive.  Il a réaffirmé les engagements pris au Caire et le souhait exprimé par le Ministre dominicain de la jeunesse de créer un « ONU-Jeunesse ».  Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité de disposer de cadres juridiques qui permettent de répondre aux besoins de la population, en particulier dans le domaine des droits sexuels et procréatifs.  Ces droits font partie des droits de l’homme qui doivent être promus, protégés et respectés, en tenant particulièrement compte des groupes les plus vulnérables, a-t-il rappelé.  Le représentant a salué les efforts réalisés, depuis 1994, par la communauté internationale mais « il convient de renforcer encore les cadres juridiques des politiques publiques », a-t-il estimé.


La communauté internationale doit également renforcer les alliances stratégiques et la coopération intersectorielle et promouvoir la santé sexuelle et reproductive afin de parvenir à des politiques qui ne soient plus restreintes qu’au secteur de la santé mais qui, au contraire, deviennent des politiques multisectorielles.  L’autonomisation des adolescents et des jeunes est une nécessité pour arriver au développement, a-t-il dit.  Dans ce contexte, il a invité les États à investir dans l’amélioration des systèmes de collecte d’informations, d’élaboration de statistiques ou d’indicateurs spécifiques qui permettraient de tenir davantage compte des jeunes et des adolescents.  Avant de conclure, il a également souligné qu’il faudrait tenir compte des difficultés économiques auxquelles se heurtent les pays en développement. « Pour mettre en place les engagements pris, nous avons besoin du soutien financier de la part de la communauté internationale », a-t-il déclaré.


Mme MARGARET POLLACK, Directrice de la coordination multilatérale et des relations extérieures au Département d’État des États-Unis, a réaffirmé l’engagement de son pays dans la mise en œuvre du Programme d’action du Caire et le caractère prioritaire de la santé et de l’intégration des adolescents et des jeunes qui constitueront la force de travail du futur.  Elle a regretté toutefois que « des forces négatives » continuent d’affecter la vie des jeunes, en particulier en ce qui concerne le respect des droits à la santé sexuelle et reproductive.  Au cours de la prochaine décennie, a-t-elle estimé, 100 millions de filles risquent d’avoir un mariage forcé, des millions d’autres seront victimes de violences ou de mutilations génitales et les jeunes de 15 à 24 ans représenteront 40% des personnes touchées par le VIH/sida.  Mme Margaret Pollack a déploré que trop d’adolescents n’aient pas accès à une éducation sexuelle et à des services de santé reproductive.


Elle a ensuite passé en revue les initiatives prises par son pays, citant notamment « l’Initiative globale de Santé », lancée par le Président Obama pour renforcer les structures et les services de santé dans le pays, avec l’objectif que les femmes et les enfants aient accès à un ensemble de services de santé de base, dont la santé sexuelle et reproductive.  Avant de conclure, Mme Pollack a réaffirmé le soutien des États-Unis aux efforts de l’ONU et du Secrétaire général.  « Les gouvernements et les Nations Unies, en travaillant ensemble avec les jeunes, peuvent permettre une transition saine des adolescents vers l’âge adulte », a-t-elle ajouté.


Mme ANETTE REMME (Norvège), s’exprimant également au nom du Conseil des organisations de la jeunesse de son pays, a insisté sur les moyens dont ont besoin les jeunes et les adolescents afin de pouvoir faire des choix en matière de santé sexuelle et reproductive.  Ces moyens, a–t-elle dit, concernent notamment l’accès à des préservatifs, à des consultations et à la garantie de la confidentialité de celles-ci.  Elle a mis l’accent sur la création, en Norvège, d’une plateforme destinée aux jeunes hétérosexuels et aux jeunes homosexuels.  Trop de jeunes sont encore victimes de discrimination en raison de leur orientation sexuelle et trop peu de jeunes ont aussi accès à des informations sur le VIH/sida et sur la manière dont celui-ci se transmet, a–t-elle fait remarquer. 


« Nous devons aussi assurer une meilleure information à l’école sur ces questions », a-t-elle insisté.  Les pays doivent notamment se concentrer sur les notions de respect de l’intégrité physique afin d’empêcher les abus et la stigmatisation.  Par ailleurs, les jeunes doivent aussi devenir plus autonomes et maîtres de leur corps.  À cet égard, elle a estimé que les enseignants devraient inclure dans leurs programmes des cours d’éducation sexuelle mais, afin de réaliser cet objectif, ils doivent être correctement formés à cet effet.  Ce besoin d’informations est essentiel pour les jeunes car l’adolescence et la jeunesse sont une période de changement, d’insécurité, de rupture et de défis, a-t-elle rappelé.  Les jeunes femmes doivent pouvoir disposer de leur corps, a-t-elle redit.


M. GILLES RIVARD (Canada) a souligné que les jeunes et les adolescents représentent « la plus grande source de potentiel pour le futur » et que les soutenir pour faciliter leur intégration dans le développement de la société fait partie des priorités du Gouvernement canadien.  Il a ainsi rappelé la Stratégie nationale, lancée en 2009 et baptisée « Sécuriser l’avenir des enfants et des jeunes », qui se concentre sur trois piliers, l’amélioration de la survie infantile en réduisant la mortalité infantile, l’amélioration de l’accès à l’éducation de qualité notamment pour les filles et la protection de la jeunesse, en particulier de l’exploitation sexuelle, des violences et des abus. 


Rappelant les risques liés aux maladies sexuellement transmissibles et sur la vulnérabilité des jeunes, le représentant a également mis en avant l’Initiative fédérale de lutte contre le VIH/sida destinée à prévenir les infections et à améliorer la prise en charge des jeunes malades.  Il a enfin reconnu qu’il faudrait répondre aux défis qui se posent au sein des communautés autochtones de son pays, dont l’accès aux services de santé.  Avant de conclure, il a insisté sur l’importance de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire qu’il a qualifié de « stratégie clef » pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et « assurer un meilleur futur aux enfants, aux jeunes et aux adolescents ».


M. JORMA JULIN, Directeur général au Département pour la politique du développement de la Finlande, a déclaré que son pays continuait de promouvoir les droits des adolescents et des jeunes à avoir accès aux meilleurs services de santé sexuelle et reproductive.  Ces droits constituent, a-t-il dit, la pierre angulaire de développement humain.  Il a assuré que la santé était intégrée dans toutes les politiques nationales adoptées par la Finlande.  La promotion des services de santé est nécessaire d’un point de vue économique, dans la mesure où elle est facteur de productivité et de croissance économique inclusive, a souligné M. Julin.  Pour sa délégation, investir dans la jeunesse est l’un des moyens les plus efficaces et les plus économes de promouvoir la santé, comme en témoigne l’action de la Finlande depuis les années 1970, en partenariat avec la société civile et les parlementaires.


M. WILBERFORCE-KISAMBA MUGERWA (Ouganda) a réaffirmé l’engagement de son pays à la mise en œuvre du Programme d’action du Caire adopté en 1994.  Il a rappelé que son pays avait lancé une série d’initiatives ces dernières années, par le biais de politiques nationales en faveur de la jeunesse, la formation professionnelle, la santé de reproduction des adolescents et la prévention et la lutte contre le VIH/sida.  Il a également mis l’accent sur les mesures visant à assurer une participation plus active des jeunes.


La croissance démographique annuelle de l’Ouganda est de 3,2% et 57% de la population sont des jeunes de moins de 18 ans, a fait remarquer le représentant, avant de préciser que ce groupe est confronté à de grands défis comme la pauvreté, le chômage, les problèmes de santé, la délinquance, les grossesses non désirées et les avortements.  Dans ce contexte, le représentant a insisté sur l’importance de la scolarisation et sur les efforts déployés pour lancer de nouveaux programmes, en particulier dans le domaine de la santé sexuelle et procréative et de la prévention du VIH/sida chez les jeunes.  Les ressources disponibles sont limitées, a-t-il dit, tout en reconnaissant les efforts de coopération des États Membres et de la Commission.


Mme VANESSA GOMEZ (Portugal) a réaffirmé l’appui de sa délégation au Programme d’action mondial pour la jeunesse et à la mise en œuvre de ses 15 domaines prioritaires qui sont interconnectés, se renforcent mutuellement et touchent aux questions importantes que sont l’emploi, l’éducation et la santé.  Cette mise en œuvre est importante pour le Portugal, qui estime qu’il faudrait permettre aux jeunes d’exercer librement leurs droits et libertés fondamentales, a dit la représentante.  « Notre gouvernement a identifié plusieurs domaines d’action prioritaires pour assurer le développement des jeunes », a-t-elle par ailleurs souligné, en citant notamment l’accroissement de l’éducation de qualité, le renforcement de mesures pour lutter contre le chômage, la prévention de la délinquance juvénile et la promotion de l’accès aux soins de santé.


Mme Gomez a ensuite fait observer que les difficultés économiques actuelles vécues à travers le monde avaient parfois aggravé la situation des jeunes et des adolescents « qui demeurent un groupe vulnérable ».  Elle a appelé à accorder une attention spéciale aux jeunes filles et jeunes gens, mais aussi aux jeunes handicapés, aux enfants de la rue et à ceux qui appartiennent aux communautés autochtones.  Les discriminations, les négligences, les pratiques et attitudes culturelles archaïques renforcent souvent l’inégalité entre les genres, a-t-elle fait aussi remarquer.  Pour lutter contre ces actes et injustices, les gouvernements doivent s’acquitter de leurs obligations, en vertu des instruments fondamentaux des droits de l’homme et, en particulier, les Programmes d’action de la Conférence de Beijing et de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD), a-t-elle souligné avant de conclure.


M. JOAQUIN ALEXANDER MAZA MARTELLI (El Salvador) a expliqué que son pays accordait une attention particulière aux difficultés des jeunes telles que l’accès à un emploi décent, leurs attentes en matière d’éducation et de santé, leur souhait de participer au processus politique et leur protection face aux activités à risques, comme le tabagisme, l’usage de drogues ou les violences des bandes de jeunes.  Il a ensuite mis l’accent sur la situation des jeunes migrants, en estimant qu’il était essentiel pour la communauté internationale de s’engager fortement sur cette question.  À cet égard, il a appelé tous les États qui ne l’auraient pas encore fait à adhérer à la Convention des Nations Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et de leur famille. 


Au niveau régional, le représentant a ensuite évoqué le dix-septièmeSommet ibéro-américain, organisé en 2008, et qui avait pour thème principal la jeunesse.  Ce Sommet a été l’occasion de rappeler que les jeunes sont des acteurs du développement autant que des bénéficiaires, a-t-il souligné.  Au niveau national, a souligné le représentant, le Conseil national de la jeunesse, crée en juin 2011, joue le rôle de chef de file dans ce domaine.  Il a pour mission de promouvoir et de mettre en œuvre la politique nationale de la jeunesse, centrée entre autres sur l’autonomie, l’intégration sociale et la participation des jeunes.  Ce Conseil met notamment en œuvre deux principaux programmes: l’un axé sur la réinsertion sur le marché du travail et l’autre centré sur la prévention de la violence impliquant des jeunes.  Celui-ci concerne notamment un programme d’élimination des tatouages pour les jeunes à risques et les anciens membres de gangs.  Il prend en charge chaque jour 14 personnes, a-t-il expliqué.  Les programmes lancés par le Conseil touchent en moyenne 60 000 jeunes et leur coût, financé avec le soutien de l’Union européenne, est d’environ 14 millions d’euros.


M. DE SOUZA (Bénin) a énuméré les trois défis auxquels la jeunesse de son pays était confrontée: une forte demande pour l’éducation et l’emploi, un fort développement de la vie sexuelle des jeunes et exposition à des problèmes et des maladies, avec la persistance d’infections au VIH/sida, d’abandons de l’école, de mariages forcés, de grossesses précoces.


Le Bénin a tenté de mettre en place « un filet de protection pour les jeunes », en développant de nombreuses initiatives qu’il a énumérées, a indiqué son représentant.  Parmi celles-ci, le développement de l’entreprenariat des jeunes en facilitant l’accès aux crédits et à la microfinance pour qu’ils créent leur propre activité, la mise en place de programmes ciblés pour les jeunes déscolarisés ou encore des politiques de protection de la jeunesse et de prévention aux maladies, notamment les infections au VIH/sida en impliquant des jeunes eux-mêmes.


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a pointé du doigt l’écart qui existe entre les pays développés et les pays en développement en matière de naissances non désirées, de mortalité infantile et des cas de VIH/sida.  Des mesures pour lutter contre ces problèmes doivent être prises, a-t-il dit.  Le Gouvernement du Japon donne de l’importance aux campagnes de sensibilisation contre les maladies sexuellement transmissibles destinées aux jeunes générations qui comprennent aussi des mesures contre le tabac et l’alcool, l’anorexie et les avortements, et d’autres maladies liées à l’alimentation chez les jeunes et les adolescents.  En avril 2010, une loi pour la promotion du développement et de soutien aux enfants et aux jeunes a été votée tandis que le Gouvernement a défini sa « Vision pour les enfants et la jeunesse », en juillet de la même année. 


La sécurité humaine n’est pas seulement essentielle mais elle permet aussi la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a fait remarquer le représentant du Japon, qui a rappelé que son pays figurait parmi l’un des principaux contributeurs aux activités du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), et de la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) depuis 40 ans.  Cinq milliards de dollars ont été versés pour supporter la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, dont 800 millions de dollars pour le Fonds mondial de lutte contre le sida.  Le Gouvernement du Japon a également décidé d’être le défenseur du projet « EMBRACE », qui a pour objectif d’assurer aux mères et aux enfants leur droit aux soins.  Il est important de créer un environnement sécurisé en matière d’éducation pour la croissance des jeunes et des adolescents.  À travers sa politique de coopération en matière d’éducation qui va de 2011 à 2015, le Gouvernement du Japon veut promouvoir l’école pour tous, qui doit assurer un enseignement de qualité à tous les enfants et les jeunes.  Il consacrera 3,5 milliards de dollars à l’éducation de 2011 à 2015.  


M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili) a fait remarquer que, dans son pays, diverses enquêtes réalisées démontraient que les jeunes se désintéressaient de la politique alors qu’ils voulaient, dans le même temps, être acteurs de changement.  Or, lorsque le pays avait été frappé par le tremblement de terre, puis le raz-de-marée en février 2010, de nombreux jeunes se sont portés volontaires pour porter secours aux victimes.  Cela a montré combien ils étaient capables de faire face aux défis communs de notre société, a-t-il dit.  Dans ce contexte, les jeunes et les adolescents ont été invités à participer au processus visant à redynamiser la démocratie chilienne.  Dans le cadre de cette réforme, plus de quatre millions de jeunes ont été nouvellement inscrits en tant qu’électeurs.  Il s’agit là de la principale réforme politique du pays en matière de jeunesse au cours de la dernière décennie, a-t-il expliqué. 


En ce qui concerne l’éducation, le représentant a indiqué que son gouvernement avait augmenté à 21% les subventions scolaires dans l’enseignement secondaire et qu’il avait aussi augmenté les montants de son programme de bourses aux populations autochtones dans l’enseignement supérieur.  L’enseignement supérieur compte aujourd’hui, au Chili, 1,68 million d’étudiants.  Il s’agit d’un taux d’inscription record et 424 000 de ces étudiants bénéficient de bourses.  Le Gouvernement espère d’ailleurs porter ce nombre à 700 000 jeunes boursiers dans trois ans.  S’agissant de la santé, M. Errázuriz a précisé qu’une enquête nationale concernant les jeunes de 10 à 24 ans avait permis d’identifier 42 facteurs liés aux problèmes de santé des jeunes, dont l’obésité, le tabagisme, la dépression ou la tendance à des pensées morbides.  En conséquence, le plan d’action stratégique 2011-2020 s’est fixé comme objectif de réduire le tabagisme et l’alcoolisme parmi les 15 à 24 ans, de faire chuter le taux de grossesse des adolescentes de moins de 19 ans, ainsi que le taux de suicide, a-t-il assuré.


Mme URSULA FUNK (Suisse) a réaffirmé que sa délégation était favorable à l’élargissement de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive, en particulier en ce qui concerne les conseils et moyens de contraception.  La Suisse, a-t-elle dit, considère également que les jeunes filles et femmes devraient pouvoir aller au terme de leur cursus scolaire et de leur formation professionnelle et qu’elles ne devraient pas avoir à se marier si elles ne le souhaitent pas.  La promotion de pratiques sûres au cours de l’adolescence est déterminante dans la prévention des problèmes de santé à l’âge adulte, mais aussi pour l’avenir des systèmes sociaux et de santé et le développement durable, a souligné la représentante.


Les meilleurs services de santé pour les jeunes sont ceux qui mettent l’accent sur l’information, le soutien psychosocial et les activités de promotion et de prévention, et les personnels les plus qualifiés, ceux qui disposent d’une compétence technique avérée, ne font preuve d’aucun parti pris et respectent la confidentialité et la vie privée de leurs clients, a estimé Mme Funk.  La Suisse, a-t-elle assuré, est pour sa part engagée dans un processus harmonieux visant à renforcer le développement de la jeunesse et qui devrait être consacré par l’adoption d’une législation appropriée.  Dans le cadre de divers programmes gouvernementaux, les jeunes sont actuellement soutenus en matière d’éducation et dans le développement de compétences professionnelles qui leur permettront de trouver un débouché sur le marché du travail, a-t-elle ajouté.


M. HU HONGTAO (Chine) a indiqué que son pays comptait près de 300 millions de jeunes âgées de 10 à 24 ans.  Il a ensuite énuméré les six domaines prioritaires dans lesquels la Chine a lancé des « actions clefs » visant « à préserver les droits des adolescents » et « à promouvoir leur développement » : développer et améliorer constamment les lois et les politiques nationales, assurer une éduction sexuelle et des services de santé reproductive, améliorer en permanence la collecte et la gestion des données démographiques, mettre en avant le rôle des Organisations non gouvernementales comme l’Association du planning familial de Chine ou le Comité national pour le bien-être des jeunes de Chine, promouvoir la participation des adolescents de manière proactive et encourager les échanges et la coopération internationale.


Le représentant a toutefois souligné qu’en dépit des « remarquables progrès » réalisés dans la santé reproductive et  l’intégration de la jeunesse, la Chine restait confrontée à de nombreux défis.  « Les besoins des adolescents et des jeunes dans la santé reproductive et le planning familial ne sont pas pleinement satisfaits, la sensibilisation du public sur les moyens et les services disponibles ont encore besoin d’être améliorés », a-t-il déclaré, avant de souligner que l’urbanisation accélérée et l’exode rural nécessitaient également la mise en place « d’un accès plus facile aux services de santé reproductive et de planning familial ».  Enfin, après avoir souligné que le nombre de grossesses non désirées restait encore trop élevé chez les jeunes filles, le représentant de la Chine a réitéré que son pays était fermement déterminé de poursuivre les efforts déployés, en renforçant également la coopération internationale, notamment Sud-Sud.


M. FRANK SWIACZNY(Allemagne) a réaffirmé le ferme appui et l’attachement de sa délégation à la pleine mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  À travers ce plan, la communauté internationale s’est engagée elle-même à promouvoir et protéger plus fermement les droits à la procréation et, plus particulièrement, les droits des adolescentes en matière de santé reproductive, d’éducation et de soins de santé.  La protection des jeunes contre les cas de grossesse précoces et non désirées, mais aussi des maladies sexuellement transmissibles, des abus sexuels et de la violence, doit être une priorité pour tous, a estimé M. Swiaczny.  Il a par ailleurs estimé que les maternités précoces et nombreuses en raison d’un accès limité aux soins de santé de qualité, notamment dans le domaine des soins obstétriques d’urgence, sont la cause des taux élevés de fistules obstétriques, de mortalité et morbidité maternelles.  Ces complications liées à la grossesse et à l’accouchement, ainsi que celles relevant d’avortements à risques sont parmi les causes principales des décès chez les adolescentes âgées de 15 à 19 ans, a-t-il relevé.


M. Swiacznya par ailleurs plaidé, dans le cadre d’une éducation sexuelle globale, pour la promotion et l’intégration dans les enseignements scolaires des notions de masculinité et de comportement responsable, afin de permettre aux jeunes garçons et jeunes hommes de défendre et respecter les droits des femmes en matière de santé reproductive.  Après avoir souligné l’intérêt de son pays pour la réalisationdesdroits à la santésexuelleet dereproduction, M. Berger a rappelé que l’Allemagne s’était engagée, lors du Sommet du G-8 en 2010, à verser, au titre de l’InitiativedeMuskoka sur la santé des mères et des nouveau-nés, 400 millions d’euros supplémentaires à l’aide publique au développement, pour la période allant jusqu’en 2015.


Discours de Mme Shireen Jejeebhoy sur la santé sexuelle et procréative des adolescents et des jeunes


Mme SHIREEN JEJEEBHOY, spécialiste des questions liées à la sexualité et à la santé procréative des jeunes dans les pays en développement au sein du Conseil de la population de New Delhi (Inde), a présenté un bilan très complet et détaillé des différents résultats enregistrés, depuis 1994, par la communauté internationale dans ces deux domaines.  Elle a dressé un tableau relativement sombre concernant les sept principaux engagements pris en la matière dans le Programme d’action du Caire.  Sept promesses qui n’ont, en grande partie, pas encore été respectées dans la plupart des pays, a-t-elle expliqué.


Plusieurs paragraphes du Programme d’action défendent notamment le droit à l’éducation pour les filles et les garçons afin d’atteindre l’Objectif du Millénaire visant à assurer une éducation primaire universelle d’ici à 2015.  Si les pays en développement ont réalisé des progrès vers cet Objectif, ceux-ci ont toutefois été assez lents: seulement 87 enfants sur 100 réalisent un cycle primaire complet aujourd’hui et le fait d’être pauvre et celui d’être une femme demeure les principaux facteurs qui empêchent les enfants d’avoir accès à une éducation primaire.  Le rapport filles-garçons dans l’enseignement primaire demeure, dans de nombreux pays, inférieur à 1.  Assurer aux jeunes une éducation, en particulier aux filles, a une implication considérable sur leur sexualité et sur leur santé reproductive, a-t-elle estimé.  Ce facteur est en effet associé à un âge plus avancé pour le mariage, à une meilleure habilité des jeunes à réaliser leurs propres choix dans le domaine des relations sexuelles, de la grossesse, de la contraception et des soins de santé, a-t-elle insisté. 


Une seconde promesse du Programme d’action visait à éliminer le mariage des enfants et à faire en sorte que le mariage soit un choix librement consenti.  Dans ce cas également, les efforts demeurent dérisoires, a estimé Mme Jejeebhoy.  Aujourd’hui, près de la moitié des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans en Asie méridionale sont mariées avant 18 ans et au moins un cinquième d’entre elles le sont avant l’âge de 15 ans.  En Afrique subsaharienne, la situation est à peine plus favorable: 39% des jeunes femmes sont mariées avant 18 ans, contre 13% avant l’âge de 15 ans.  En outre, le mariage durant l’enfance va de pair avec l’absence de consentement et de trop nombreuses jeunes filles continuent de rencontrer leur futur époux pour la première fois le jour du mariage, a-t-elle expliqué.


S’agissant du droit à accéder à des soins de santé, en particulier en matière de sexualité et de santé reproductive, Mme Jejeebhoy a noté plusieurs échecs de la communauté internationale en la matière, notamment en ce qui concerne la sensibilisation à la grossesse ou au VIH/sida.  « Des enfants continuent de mettre au monde des enfants », a-t-elle fait remarquer.  Environ 17% des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans dans les pays en développement ont déjà connu une grossesse, et c’est aussi le cas de 23% d’entre elles dans les pays d’Afrique subsaharienne.  L’accès à une information en matière de grossesse, en matière de contraception ou de traitement des infections demeure aussi restreint pour les jeunes.  Bien que la première grossesse comporte plus de risques, à peine 45% des jeunes femmes d’Afrique subsaharienne et 36% des jeunes femmes d’Asie méridionale ont accouché de leur premier enfant dans une institution adéquate.  Par ailleurs, en 2009, cinq millions de jeunes gens âgés de 15 à 24 ans vivaient avec le VIH/sida.  Cette pandémie a surtout un visage de femme pour cette tranche d’âge, a-t-elle rappelé, précisant que l’on compte 3,2 millions de jeunes femmes contaminées contre 1,7 million de jeunes hommes.


La quatrième promesse pour laquelle Mme Jejeebhoy a dressé un panorama très sombre au niveau international concerne la fourniture aux jeunes d’une information appropriée en matière de sexualité et de santé reproductive.  Beaucoup de jeunes ignorent la manière dont survient une grossesse et comment prévenir celle-ci.  Beaucoup de jeunes ignorent aussi ce qui se passe réellement dans un mariage ou dans une relation.  En outre, peu de parents fournissent ou transmettent ce type d’informations à leurs enfants.  « C’est pourquoi, l’information en matière de sexualité et de santé reproductive est la clef pour assurer une meilleure santé des jeunes », a-t-elle insisté.


Le Programme d’action du Caire demande aussi aux pays d’accorder une attention particulière aux filles afin de renforcer la question de l’égalité des sexes et de lutter contre les stéréotypes mais, dans ce cas aussi, la réalité est bien différente sur le terrain dans la plupart des pays en développement.  Des études démontrent, par exemple, que la plupart des fillettes ne sont pas impliquées dans les décisions qui affectent leur vie.  À peine 11% des jeunes femmes mariées âgées de 15 à 24 ans en Afrique subsaharienne, 35% en Asie méridionale et pas plus de la moitié sur le reste du continent asiatique disposent d’une réelle autonomie de décision.  En outre, plusieurs études démontrent que l’adhérence à des normes masculines inégales est très forte parmi les jeunes adolescentes.  Elle a cité, à titre d’exemple, le témoignage d’une adolescente de 12 ans au Guatemala qui lui avait expliqué que « seuls les garçons pouvaient étudier parce qu’ils sont considérés comme étant plus intelligents que les filles.»


Autre promesse qui est loin d’être tenue: celle qui vise à protéger les fillettes et les jeunes femmes de toute forme de violence.  Mme Jejeebhoy a cité, à cet égard, des études récentes faisant état d’une large proportion de jeunes femmes et d’adolescentes de la tranche de 15 à 24 ans ayant été victimes de violences physiques ou sexuelles au sein du mariage, notamment en Ouganda, au Zimbabwe, en République-Unie de Tanzanie, en Inde et au Bangladesh.  Parmi les jeunes femmes célibataires, elles sont nombreuses à avoir subi un premier rapport sexuel non consenti. 


Concernant la nécessité, pour les jeunes, de disposer d’un environnement sain et qui soit aussi un soutien à leur épanouissement, Mme Jejeebhoy est revenue sur l’absence d’informations ou de conseils de la part des parents en matière de sexualité et de santé reproductive. 


Terminant son exposé sur une note plus positive, elle a toutefois souligné qu’il existait des signes encourageants et que, malgré des progrès relativement lents, l’actuelle génération de jeunes était probablement en meilleure santé, mieux éduquée et mieux équipée face à la mondialisation que leurs parents.  En outre, des programmes et des politiques ont été couronnés de succès aussi.


Toutefois, pour accélérer la tendance au changement, elle a recommandé quatre axes stratégiques d’action.  Les gouvernements doivent aider les adolescents à poursuivre leur scolarité.  Ils doivent aussi leur fournir un accès privilégié à l’information et à des services en matière de sexualité et de santé reproductive.  Ils doivent également promouvoir les compétences des jeunes femmes en matière de leadership, ainsi que l’égalité des sexes.  Enfin, ils doivent aussi aider à faire changer les mentalités des adultes, des parents, des enseignants et des responsables dans les communautés.


Au cours de l’échange de vues avec Mme  Jejeebhoy, plusieurs délégations ont souligné le caractère « effrayant », « pessimiste » et « inquiétant » du tableau qu’elle a dressé et des statistiques qu’elle a présentées.  Saluant toutefois la qualité et le réalisme de son exposé, le représentant de l’Ouganda s’est interrogé sur le manque d’informations dont disposaient les parents, eux-mêmes issus de générations dans lesquelles ces sujets étaient tabous, rendant plus difficile la transmission de leurs connaissances aux enfants, adolescents et jeunes adultes.


Partageant ce point de vue, Mme Jejeebhoy a rappelé que les pratiques du passé continuent de prévaloir dans certains pays ou certaine régions.  Elle a souligné également les difficultés de communication intergénérationnelle et le manque de savoir faire des adultes pour se tourner vers les jeunes, en insistant encore sur l’utilité d’impliquer directement les parents dans les programmes et politiques de sensibilisation mis en place.


Prenant à son tour la parole, la représentante de la Côte d’Ivoire est aussi revenue sur le rôle des parents dans l’éducation.  Elle a notamment déploré que l’accent soit systématiquement mis sur l’éducation formelle, à l’école, « au détriment de l’éducation informelle, à la maison ou dans son entourage familial ».  La tendance croissante des parents à démissionner et à ne plus compléter à domicile l’éducation formelle reçue pendant la journée en est la principale conséquence, a-t-elle estimé.


De son côté, la représentante du Niger a fait une proposition pour renforcer l’implication des parents dans l’éducation des jeunes, en les faisant intervenir ou assister ensemble aux campagnes de sensibilisation.  Elle a cité en exemple le succès d’un programme intitulé  « L’école des époux », lancé au Niger pour sensibiliser les maris à l’utilisation de contraceptifs par leurs épouses, ce à quoi ils s’opposaient dans un premier temps.


La représentante de la Croatie s’est interrogée, quant à elle, sur les efforts déployés en Inde pour sensibiliser le grand public aux besoins des jeunes.  « Ils sont de plus en plus importants », a fait remarquer Mme Jejeebhoy, qui a estimé que la prise de conscience par la société indienne était en cours et que les politiques et programmes mis en place intégraient cette nécessité.


Interpellée ensuite par plusieurs délégations qui ont été surprises par des statistiques indiquant que 24% des jeunes hommes et 36% des jeunes filles n’avaient aucune connaissance du VIH/sida en Inde, Mme Jejeebhoy a rappelé qu’en tout état de cause, le savoir et les connaissances n’étaient pas garants de changement de comportement.  Elle a souligné les différents degrés entre ignorance totale, prise de conscience des dangers et changement des comportements.  Elle a notamment cité l’exemple de la consommation de tabac « dont les fumeurs connaissent les méfaits, sans pour autant arrêter de fumer ».


Revenant enfin sur les conclusions générales de Mme Jejeebhoy selon lesquelles les sept objectifs contenus dans le Programme d’action du Caire en faveur des jeunes et des adolescents n’ont pas été réalisés, la représentante de la Norvège s’est interrogée sur les obstacles à surmonter.  Après avoir énuméré les raisons d’ordre idéologique, religieux, politique, culturel ou encore économique, qui sont les plus évidentes, elle a mis en avant le blocage moins connu de « l’engagement ».  « Il y a un manque d’engagements et de partenariats venant de la population adulte à l’attention des jeunes et des adolescents », a-t-elle expliqué, en soulignant que ce fossé pouvait être comblé par des initiatives menées par les adultes.


Mme MARIJKE WIJNROKS, Ambassadrice spéciale pour la santé sexuelle et reproductive au sein du Ministère des affaires étrangères des Pays-Bas, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du Programme d’action du Caire, en estimant que ce soutien se reflétait dans les politiques nationales lancées ces deux dernières décennies.  Elle a souligné que les jeunes avaient accès à des informations factuelles sur la sexualité et la santé reproductive, des lieux et des services disponibles pour la contraception d’urgence, les maladies sexuellement transmissibles ou les avortements sécurisés.  « Ces politiques ont montré des résultats », a-t-elle poursuivi, en assurant que les Pays-Bas connaissaient désormais un taux de contraception très élevé chez les jeunes, un nombre d’avortements très faible et des chiffres également très faibles en ce qui a trait aux grossesses des adolescentes.  Elle a toutefois estimé que ces politiques devraient constamment s’adapter à l’évolution de la situation des jeunes, en insistant notamment sur la nécessité d’impliquer les autres acteurs de la société, dont les parents, les professeurs et les responsables religieux, y compris des minorités.


Mme Wijnroks a souligné l’importance de faire participer les jeunes et les adolescents aux questions qui les concernent afin de faciliter leur intégration dans la société et leur participation au développement.  Elle a ainsi souligné que la délégation des Pays-Bas au sein même de la Commission comptait plusieurs jeunes et que la représentation permanente de son pays auprès des Nations Unies comprenait un jeune.  Avant de conclure, elle a rappelé le lancement de l’Initiative « Partenariat entre les jeunes et la Conférence internationale sur la population et le développement » qui vise à renforcer les liens entre les adolescents, la société civile, les organisations de la jeunesse, les organes étatiques et les agences de l’ONU.   


Mme MWAMBA PATRICIA KASESE-BOTA (Zambie) a fait remarquer que les jeunes constituaient 34% de la population de son pays.  Ce groupe de la population est à la fois une force productive et une force de changement politique, social et économique, a-t-elle assuré.  Dans ce contexte, le Gouvernement de la Zambie s’est efforcé, ces dernières années, d’améliorer le bien-être de cette jeunesse dans divers domaines.  Un plan stratégique pour la santé des adolescents, qui couvre la période de 2010 à 2015, a été élaboré.  En matière d’éducation, le Gouvernement a réalisé des investissements accrus en faveur des jeunes par le biais d’initiatives issues à la fois du secteur public et du secteur privé. 


Parmi ces initiatives, le Gouvernement s’est notamment efforcé de promouvoir une politique d’inscription 50-50 dans les écoles primaires, dans l’enseignement secondaire, ainsi que dans l’enseignement supérieur.  Depuis décembre 2004, le Gouvernement zambien a aussi lancé un programme de réinsertion et de réhabilitation des enfants des rues qui vise à leur fournir des compétences, et des centres d’acquisition de compétences sont entrés en fonction dans différentes régions du pays afin d’assister les jeunes à recevoir une formation pour mieux intégrer le marché du travail.  En matière d’égalité entre les hommes et les femmes, la Zambie a crée un poste de ministre pour les droits des femmes et a aussi renforcé ses unités de police pour assister les victimes de violences, en particulier les victimes de violences sexuelles et de viols.  Il existe aussi en Zambie, et depuis 1997, un programme qui aide les jeunes filles enceintes à poursuivre leur éducation, a-t-elle ajouté.


M. MD. NOJIBUR RAHMAN (Bangladesh) a indiqué que son Gouvernement avait lancé une série de programmes et projets à l’attention des jeunes et des adolescents afin de les faire participer directement au développement du pays.  Il a notamment cité le Service national qui a pris en charge plusieurs milliers de jeunes ayant terminé leurs études secondaires n’ayant pu trouver un emploi et qui leur offre des formations ou des postes temporaires dans les administrations de l’État.  Soulignant ensuite les transformations intervenues ces dernières décennies, M. Rahman a fait remarquer que grâce à un meilleur accès à l’éducation, les jeunes filles se mariaient plus tard.  C’est pour leur assurer un meilleur avenir que son Gouvernement accorde la priorité à l’éducation des filles.  « En dépit des difficultés budgétaires, le Bangladesh continue d’offrir une éducation gratuite aux filles, des livres gratuits et verse des allocations aux familles pour les inciter à scolariser leurs filles aussi longtemps que possible.


Abordant ensuite la question de la santé de la jeunesse, M. Rahman a souligné qu’elle était aussi une priorité du Bangladesh.  Il a indiqué que des soins étaient offerts à travers les 18 000 cliniques rurales qui prennent, notamment, en charge des milliers de jeunes filles ou de femmes vulnérables.  Il a également cité la modernisation de 59 hôpitaux régionaux auxquels sont intégrés des « centres de santé pour les femmes », ainsi que l’élaboration d’un plan d’action national et d’une stratégie sur la santé reproductive des adolescents.  Il a rappelé que ces initiatives avaient permis d’obtenir des résultats concrets, notamment, une baisse continue du taux de fécondité qui a atteint 2,5% en 2010.  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à soutenir les initiatives et les programmes de son pays, avant d’apporter son soutien aux recommandations formulées par le Secrétaire général dans ses rapports, présentés à l’ouverture de cette quarante-cinquième session.


M. TAPOLOGO BAAKILE (Botswana) a déclaré que le principal défi du Botswana était le niveau très élevé du taux de chômage des jeunes, puisque 34% des 20-24 sont sans emplois, plus précisément 28 % des hommes et 41% des femmes de 20 à 24 ans.  Pour faire face à la pauvreté, avec  20% de la population vivant sous le seuil de pauvreté, le Botswana a développé des programmes de développement rural, dont un fonds pour soutenir les jeunes agriculteurs. 


En matière de santé, même si 25% des jeunes vivent avec le VIH/sida selon une estimation 2010, il semble que les campagnes de prévention commencent à porter leurs fruits, a-t-il affirmé.  Il a dit que le Botswana venait de lancer une stratégie de mise en œuvre de la santé sexuelle et reproductive des adolescents pour 2012-2016, afin de développer les services de santé et mieux informer sur ces questions.  Il s’est félicité d’une augmentation considérable de l’utilisation des moyens de contraception par les femmes en 2012


Mme GONZALEZ PAUL DE LA TORRE (Mexique) a réaffirmé l’engagement de son Gouvernement en faveur des mesures énoncées dans le Programme d’action du Caire, qui souhaite les voir prorogées au-delà de 2014.  Face au défi que représente le nombre record de jeunes à travers le monde, elle a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans la santé, dans l’éducation et dans des conditions favorables à la création d’emplois.  À cet égard, elle a exposé différentes mesures prises par le Mexique en faveur de l’éradication de maladies ou des principales causes de décès parmi les jeunes et les adolescents, à savoir les accidents et les comportements inappropriés tels que l’abus de drogue ou d’alcool.  En matière d’éducation, la représentante a ensuite souligné que le Mexique s’était efforcé de lutter contre l’analphabétisme chez les jeunes et d’augmenter la scolarisation des enfants et des femmes.  Ces efforts ont été accompagnés de mesures ciblées destinées à venir en aide aux populations les plus vulnérables, notamment par le biais de systèmes de bourses permettant l’accès à l’enseignement, a-t-elle expliqué.


De manière générale, la représentante a considéré que la génération actuelle d’adolescents et de jeunes au Mexique était mieux préparée que les générations précédentes mais que le rythme de création d’emplois productifs continuait à stagner.  C’est pourquoi le Mexique a mis en œuvre un Programme baptisé « Premier  emploi », qui soutient le recrutement de jeunes à travers des mesures fiscales incitatives.  Ce programme a permis de créer 83 000 emplois depuis 2007.  Toutefois, malgré la mise en place d’initiative de la sorte, elle a expliqué que, à l’entrée dans la vie à deux, près de la moitié des jeunes reste chez le parent d’un des deux conjoints en raison du manque de ressources et de leurs difficultés à trouver un logement.


M. BAKARY DJIBA (Sénégal) a indiqué qu’une croissance économique forte et durable capable de tirer les pays en développement des abysses de la pauvreté endémique exige immanquablement la constitution d’un capital humain de qualité, en ajoutant que dans une telle entreprise, les adolescents et les jeunes occupaient une place prépondérante.  Le représentant a ensuite rappelé que la jeunesse restait exposée à divers défis et diverses contraintes en matière de santé, d’éducation et d’emploi.  Il est important de remédier à cette situation en tenant compte, notamment, des questions démographiques dans l’approche des politiques et stratégies nationales de développement, a expliqué le représentant.  À cet égard, le Sénégal, dans le sillage de la Conférence internationale de la population et du développement (CIPD), a pris la pleine mesure d’asseoir des politiques et programmes ambitieux dont la Déclaration de politique en matière de population.


Le représentant a ensuite expliqué que l’engagement résolu du Sénégal d’assurer une meilleure maîtrise des phénomènes démographiques dans une approche intégrée du développement lui a permis d’amorcer une baisse de la fécondité.  Ainsi, l’indice synthétique de fécondité (ISF) est passé de 5,7 enfants par femme en 1997 à 5 enfants par femme en 2010, et pourrait atteindre selon les projections 3,4 enfants par femme, a expliqué le représentant.  La volonté politique du Sénégal s’inscrit dans la perspective des Objectifs du Millénaire pour le développement et, à cet égard, le Sénégal a pris bien d’autres mesures positives parmi lesquelles la réduction des barrières financières à l’accès aux services de santé de la reproduction et l’élargissement de la gamme des méthodes contraceptives, a-t-il poursuivi.  Le représentant a conclu son propos, en faisant remarquer qu’en dépit de ces mesures et initiatives traduisant la volonté des autorités sénégalaises de promouvoir les politiques démographiques, le chemin à parcourir est encore long.  C’est pourquoi, il a insisté sur la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre des engagements souscrits.


Mme MIRIAM COHEN-NAVOT, Directrice du Centre Engelberg pour les enfants et la jeunesse d’Israël, a déploré le fait que les programmes et politiques nationaux ont toujours ignoré les jeunes au moment où ils se trouvent en transition entre l’âge adulte et l’enfance.  Elle a ensuite dit que la jeunesse israélienne était cosmopolite à l’instar de la population qui est composée de nombreuses ethnies, religions et de cultures venues du monde entier.  Les programmes concernant la jeunesse doivent ainsi être adaptés à ses besoins et être respectueux de ces différences.  Les jeunes immigrants font face à un double défi.  Le premier est celui propre à tous les jeunes et adolescents et le second celui de s’adapter à la société dans laquelle ils vivent désormais.  Ces défis peuvent amener les jeunes immigrants à des résultats scolaires médiocres, ou à une expérience de décrochage scolaire ou même à s’engager dans des comportements destructeurs et dangereux.  Le Gouvernement israélien a alors décidé d’aider les écoles à pouvoir s’occuper de chaque étudiant immigré.  Des postes de médiateurs culturels ont été créés dans chaque école.


Les jeunes à risques représentent 16% des 12-17 ans en Israël.  Pour les aider, le Gouvernement a mis en place une réforme qui, entre autres mesures, comprend la décentralisation de la prise de décisions à l’égard du budget alloué.  La société civile israélienne est également très impliquée dans la prise en charge des jeunes à risque pour qu’ils deviennent des citoyens productifs.  Les défis auxquels sont confrontés les jeunes et les adolescents restent les mêmes mais diffèrent suivant les pays.  La mise en commun de l’expertise du pays et des ressources au niveau international permettra de développer et promouvoir des politiques efficaces pour soutenir les jeunes.  À cet égard, Israël participe au réseau international de recherche sur l’enfance.  En août 2012, le Centre de formation international du Mont Carmel et ONUSIDA organiseront un atelier de trois semaines durant lesquelles les participants apprendront les techniques et les connaissances sur le traitement psycho-social des enfants et des jeunes affectés par les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida, même si Israël ne compte pas un nombre élevé de jeunes malades ou atteints du VIH/sida.  Mais, a—t-elle ajouté, Israël compte de nombreux jeunes victimes de traumatismes.


M. CHRISTOPHER GRIMA (Malte) a indiqué que son pays avait en février 2011 créé une Agence nationale de la jeunesse chargée de coordonner et mettre en œuvre la politique de Malte en faveur de la jeunesse, avec l’ambition de répondre à ses attentes et besoins.  Il a précisé que cette politique soulignait la nécessité de stratégies de la santé adaptées aux besoins spécifiques des jeunes.  M. Grima a notamment mis l’accent sur la Stratégie de santé sexuelle, lancée en 2011, qui vise à permettre aux jeunes d’atteindre les plus hauts niveaux de santé sexuelle et reproductive. 


Malte est persuadé qu’une vie saine doit intégrer le bien-être physique, mental, sociétal des individus.  Le représentant de Malte s’est vivement opposé à ce qu’une recommandation en matière de santé reproductive ou sexuelle puisse créer une obligation pour un État de considérer l’avortement comme un droit ou une forme légitime de santé reproductive.  Il a souligné les efforts de Malte pour promouvoir l’accès au sport qui est une composante essentielle de la qualité de vie des jeunes et de leur santé mentale.


M. CARSTEN STAUR (Danemark) est revenu sur l’une des promesses faites aux jeunes de la planète dans le Programme d’action du Caire: assurer leur droit fondamental à disposer de leur corps librement.  Réitérant l’engagement de son pays dans ce Programme, le représentant a souligné l’importance de placer les droits de l’homme au centre des questions de population et de développement, comme l’avait déjà fait en 1994 la Conférence internationale sur la population et le développement.  Déplorant ensuite que les complications lors de grossesses continuaient d’être la principale cause de mortalité chez les adolescentes de 15 à 19 ans, que chaque année trois millions d’avortement non sécurisés avaient lieu et que, chaque jour, 3 000 jeunes étaient contaminés par le VIH/sida, le représentant a insisté sur la nécessité de porter une attention particulière aux besoins de la jeunesse mondiale.


Après avoir passé en revue les mesures mises en œuvre par le Danemark pour appliquer le Programme d’action du Caire, M. Staur a affirmé que son pays s’apprêtait à mettre en place une nouvelle stratégie pour la coopération internationale qui stipule que les partenariats de développement seront fondés sur une approche basée sur les droits de l’homme.  Il a précisé enfin que cette stratégie se concentrait sur quatre domaines prioritaires, parmi lesquels le développement social, en alimentant les efforts internationaux qui visent à renforcer le droit et l’accès à la santé sexuelle et reproductive, et la lutte contre VIH/sida.


M. HABIBA BEN ROMDHANE (Tunisie) a indiqué que son pays vivait aujourd’hui un changement politique important après la glorieuse Révolution du 14 janvier conduite par la jeunesse dans un combat pour la justice, la dignité et la liberté.  Le représentant a ensuite rappelé que, depuis le début des années 1990, et à la suite de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement, le Gouvernement tunisien avait accordé une attention particulière aux adolescents et à la jeunesse dans toutes ses politiques de développement, cela en conséquence de nouveaux facteurs, notamment le développement de la société, le changement dans les structures démographiques, l’émergence de nouveaux comportements, et le poids démographique de la jeunesse, qui représente un tiers de la population tunisienne.


Dans ce contexte, le Gouvernement vise à promouvoir une sexualité responsable fondée sur la conscience des besoins en matière santé de la procréation, cela à partir d’un plan préventif et multidimensionnel visant plusieurs objectifs, a expliqué le représentant.  Parmi ces objectifs, il a notamment cité le renforcement de la coopération et du partenariat avec tous les secteurs et les organisations qui travaillent pour la jeunesse.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur l’importance du conseil et de l’aide psychologique, qui agissent par exemple en faveur de la prévention de tout type d’addiction, ou encore le renforcement du dialogue au sein de la famille.  Pour parvenir à ces objectifs, le Comité national pour la famille et la population a mis en place des centres pour les jeunes.


Mme IRINA VELICHKO, du Département de la coopération humanitaire au sein du Ministère des affaires étrangères du Bélarus, a rappelé le rôle central joué par les jeunes dans le développement du pays, avant de passer en revue les programmes et politiques mis en œuvre dans son pays.  Elle a notamment souligné l’importance de l’adaptation de la législation nationale et de la création d’un réseau de centres spécialisés destinés exclusivement aux jeunes, dans lesquels ils peuvent recevoir de l’information sur les risques liés à la drogue ou à la sexualité, ou sur les dispositifs de santé sexuelle et reproductive existants.


Elle a ensuite apporté son soutien aux recommandations formulées dans les rapports du Secrétaire général présentés en ouverture de cette quarante-cinquième session.  Elle a insisté en particulier sur celles concernant le VIH/sida.  Elle a indiqué que le Bélarus avait pris l’initiative de créer dans ce domaine un réseau national d’information sur les risques liés au VIH/sida.


Mme ALINA POTRYKOWSKA (Pologne) a fait savoir que son pays disposait d’une politique nationale à long terme, appelée « Pologne-2030 », qui englobe la question de la jeunesse et des adolescents.  La Stratégie de développement national-2020 est assortie, elle, de recommandations sur l’éducation, l’emploi et la santé.  Sont notamment préconisées l’acquisition de compétences numériques à l’école, l’amélioration des conseils à l’emploi et la modernisation de l’enseignement professionnel.  Pas moins de 22% de la population polonaise (38,5 millions d’habitants) ont entre 15 et 29 ans, ce qui fait de ce pays l’un des plus jeunes d’Europe.  Le problème le plus récurrent est l’emploi des jeunes diplômés.  Les hautes qualifications ne sont pas synonymes d’emplois stables.  Les connaissances et le savoir-faire académiques ne correspondent pas toujours aux besoins du marché du travail.  La situation est encore plus dure pour les jeunes qui ont abandonnés l’école très tôt.  Ils risquent d’être exclus de façon permanente du marché du travail.


Face à tous ces défis, le Gouvernement a créé une institution visant à aider les jeunes à la recherche d’emploi.  Elle a développé l’entreprenariat des jeunes grâce à un appui de l’Union européenne.  La Pologne fait aussi face à l’émigration des étudiants étrangers.  L’appui aux familles des étudiants étrangers est ainsi devenu une question très importante pour le pays.  Pour ce qui concerne la santé reproductive et sexuelle des jeunes, le Gouvernement et les autorités locales offrent aux citoyens un accès gratuit aux méthodes et moyens de reproduction responsables.  En Pologne, l’avortement sur demande est illégal.  La stratégie nationale de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le VIH/sida repose sur les principes de l’inviolabilité de la dignité humaine et du respect des droits de l’homme.  Il reste que l’État garantit le financement des mesures de prévention des maladies sexuellement transmissibles et du VIH/sida, ainsi qu’un accès facile et gratuit aux trithérapies.


M. HARJEET SINGH HARDEV SINGH, Vice-Secrétaire général au Ministère de la femme, de la famille et du développement des communautés en Malaisie, a souligné que son pays accordait une attention particulière aux questions de la sexualité et de la santé reproductive des jeunes et des adolescents.  Ceux-ci représentent en effet une large proportion de la population de la Malaisie.  En l’occurrence, 27% de la population du pays est âgée de moins de 14 ans et 20% a de 15 à 24 ans.  Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, la sexualité des jeunes représente l’un des défis les plus pressants pour cette génération.  Une étude, réalisée en 2010 dans son pays, a ainsi démontré que l’incidence de l’activité sexuelle parmi les 18-24 ans avant le mariage était de 6,5%. 


Dans le même temps, le taux de natalité parmi les adolescentes a connu une baisse significative en quelques années, et ce, en raison de la mise en place de politique gouvernementales adéquates.  De 28 naissances pour 1 000 femmes âgées de 15 à 19 ans, en 1999, on est ainsi passé à 12 naissances pour 1 000 jeunes femmes dans cette tranche d’âge en 2010, s’est-il félicité. 


L’un des principaux axes des politiques et programmes gouvernementaux a également visé le VIH/sida par le biais d’un programme de sensibilisation baptisé « PROSTAR », littéralement « Programme sur le sida pour la jeunesse ».  En 2010, ce programme a permis l’organisation de 217 sessions d’information sur la pandémie auprès de plus de 8 000 jeunes qui ont, par conséquent, été formés à devenir des « éducateurs pairs » au sein des communautés, a-t-il expliqué.  Entre 1997 et 2010, PROSTAR a touché 133 650 jeunes en Malaisie.  M. Singh a également fait état de la création de six centres appelés « kafe@TEEN ».  Il s’agit là de points de contacts où les jeunes âgés de 13 à 24 ans ont accès à des informations sur la santé reproductive.  Ils leur offrent, par exemple, une série de services, dont des conseils, des programmes de formation et des activités récréatives centrées sur ces questions.


Mme DIANA AL-HADID (Jordanie) a passé en revue les initiatives menées par son pays où les jeunes représentent une part importante de la population et constituent « le meilleur capital et les meilleurs espoirs pour l’avenir ».  Elle a toutefois estimé que « plus d’opportunités étaient nécessaires pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans la société ».  Pour relever les défis que constituent la lutte contre la pauvreté et le chômage, le renforcement des liens entre l’éducation au marché du travail et le développement de la participation politique des jeunes, la Jordanie a organisé une série de rencontres et de dialogues au plan national.


La représentante a ajouté qu’une stratégie nationale et un plan d’action pour les jeunes de 12 à 30 ans avaient été lancés, parallèlement à des activités spécifiques.  Elle a également insisté sur l’utilité des nouvelles technologies de l’information pour faciliter la transmission du savoir, de l’information et les campagnes de sensibilisation.


Mme JANET ZEENAT KARIM (Malawi) a expliqué que 46% de la population de son pays était constituée de jeunes âgés de moins de 18 ans.  « Il ne s’agit pas là de simples chiffres.  Derrière cette statistique se cachent des êtres humains qui ont des besoins, des espoirs et des aspirations », a-t-elle fait remarquer.  Leur éducation, leur santé, leur bien-être, ainsi que la manière dont ils aborderont l’entrée dans l’âge adulte et les responsabilités qui y sont associées détermineront leur futur, mais aussi le futur de notre nation, a-t-elle poursuivi. 


Près de trois millions de jeunes au Malawi ont pour perspectives un mariage précoce, une grossesse à l’adolescence, une éducation incomplète, une vie d’orphelin, le chômage, la violence ou les abus, et le VIH/sida.  Dans ces circonstances, le Gouvernement du Malawi a mis en place des stratégies et des programmes qui mettent principalement l’accent sur les activités économiques, à travers l’octroi de prêts et de capitaux de démarrage; la promotion de styles de vie sains; la création de programmes de sensibilisation au VIH/sida; la provision de programmes de réinsertion et de réhabilitation des jeunes; ainsi que la mise en place d’infrastructures récréatives et sportives dans les communautés et les écoles.  


Mme PHILIPPA KING (Australie) a apporté son soutien aux conclusions et recommandations formulées par le Secrétaire général dans les rapports présentés pour cette quarante-cinquième session.  Rappelant ensuite que la santé, le comportement et l’attitude des jeunes étaient cruciaux pour la santé du monde de demain, elle a passé en revue les efforts déployés au plan international par l’Australie, pour faciliter la mise en œuvre du Programme d’action du Caire.  Elle a notamment rappelé le soutien financier apporté par son pays aux pays en développement mettant en œuvre des politiques de planning familial, de lutte contre les maladies, notamment le VIH/sida, de sensibilisation et d’éducation des jeunes, en particulier les jeunes filles.


Abordant ensuite les efforts déployés au niveau national, Mme King a souligné que les jeunes Australiens étaient en relativement bonne santé, en comparaison de jeunes d’autres pays, mais qu’une partie d’entre eux restaient vulnérables.  Elle a fait état de problèmes de santé mentale, de suicides, d’accidents de la route, de grossesses précoces ou d’usage de substances, en particulier chez les jeunes issus des communautés autochtones australiennes.  En conclusion, la représentante a réitéré l’engagement de son pays à poursuivre ses efforts visant à améliorer encore la santé des jeunes, en particulier pour la lutte contre le VIH/sida.


M. STEPHEN WAINAINA, Secrétaire au planning économique au Ministère d’État à la planification, au développement national et au Plan « Vision 2030 » du Kenya, a précisé que la population de jeunes  de 15 à 35 ans représentait 38% de la population globale du pays.  S’agissant de la mise en œuvre du Programme d’action du Caire, il a souligné que son Gouvernement avait réalisé d’importants progrès dans différents domaines.  Il a, par exemple, établi un Ministère de la jeunesse et du sport et a mis en œuvre, en 2006, une politique nationale de développement qui fournit le cadre des interventions centrées sur les jeunes à travers tout le pays.  Afin de permettre un meilleur accès des jeunes au marché de l’emploi, le Gouvernement du Kenya a aussi mis en place un Fonds de développement des entreprises lancées par des jeunes, ainsi qu’un programme destiné à faciliter l’accès des femmes entrepreneuses aux crédits, qui fonctionne depuis 2007.  

En termes de prise de décisions et de participation des jeunes, le Kenya possède aussi un parlement des jeunes et a développé, en 2000, une politique nationale de développement et d’égalité des sexes.  Ces initiatives ont enregistré des résultats, a-t-il expliqué, citant, par exemple, des progrès réalisés en matière de parité dans l’enseignement primaire et secondaire, avec un index qui est passé de 0,85 et 0,95, en 2007, à 0,86 et 0,97 en 2010.  Il a également souligné que le Plan « Vision 2030 » kényan avait identifié plusieurs priorités ciblant les jeunes et les adolescents, notamment à travers l’établissement de centres destinés à renforcer leurs capacités, leurs talents, ainsi que la création d’entreprises par cette population. 


M. ALFREDO CHUQUIHUARA (Pérou) a fait remarquer que la Constitution de son pays reconnaissait le droit des familles et des personnes à choisir le nombre d’enfants et l’intervalle entre les naissances.  L’État péruvien garantit aussi des programmes d’information sur ces questions de natalité et promeut l’exercice libre des droits sexuels des personnes en union simple ou en couple.  Le Pérou s’est aussi engagé à donner la priorité à tous les aspects liés à la jeunesse afin, notamment, de garantir leur participation sociale et leur participation au processus politique.  Dans tous les cas, il convient pour la communauté internationale de lier les objectifs en faveur des jeunes et des adolescents aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier lorsqu’il s’agit de promouvoir l’éducation, les droits des femmes et l’environnement, a-t-il dit.


Il faut également permettre la participation des jeunes aux activités de développement et de planification qui ont un impact sur leur vie, a-t-il ajouté.  Dans ce contexte, il a expliqué que le Pérou avait des axes d’intervention très clairs, qui mettent plus spécifiquement l’accent sur les soins primaires et sur l’accès de tous aux soins de santé, en particulier les soins liés à la sexualité et à la procréation.  Cela afin de prévenir des grossesses précoces, ainsi que la prévalence du VIH/sida parmi les jeunes et les adolescents.  Une femme sur sept, âgée de 15 à 19 ans, est enceinte au Pérou.  Un pourcentage qui s’élève à une femme sur quatre pour les régions les plus pauvres du pays.  C’est pourquoi la prise en compte de la pauvreté et de la vulnérabilité sociale sont au centre des campagnes de prévention ciblant les jeunes, notamment la distribution de préservatifs dans les secteurs et les zones les plus pauvres où 50% des jeunes filles n’ont pas recours aux contraceptifs alors que 90% d’entre elles en connaissent l’utilité.


M. STEPHEN O.KWANKYE, Directeur exécutif du Conseil national de la Population du Ghana, a indiqué que la population des 10-24 ans avait quasiment doublé entre 1960 et 2000, passant de 1,8 million à 5,7 millions, pour atteindre même 6 millions en 2012, soit 25% de la population nationale.  Il a énuméré ensuite les défis qui se présentaient dans le pays, où un tiers des femmes restent mariées avant 18 ans, où les relations sexuelles de plus en plus précoces débouchent sur des problèmes connus: grossesses non désirées et précoces, avortements avec les risques qui y sont liés, transmission de maladies notamment le VIH/sida, abandon des études.


Dans ce contexte, le représentant à passer en revue l’ensemble des politiques mises en œuvre par son Gouvernement, notamment pour faire face aux défis lancés par une urbanisation croissante.  Il a fait état de la politique nationale sur la santé reproductive des adolescents, la création d’un conseil national de la population, l’ouverture de bureaux et de programmes dédiés aux jeunes au sein des services nationaux de santé, l’adoption d’un plan stratégique multisectoriel pour la santé des adolescents sur la période 2009-2015, ou encore l’établissement d’une autorité nationale de la jeunesse, du réseau « Youth Advocacy – KRAPPA » et de centres « sagesse et jeunesse » pour offrir des activités permettant d’aborder les questions de sexualité et de santé reproductive et de sensibilisation.


Mme MARIE SMITH, Observatrice du Saint-Siège, a estimé que la valeur précieuse de la famille, « basée sur le mariage et l’inviolabilité de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort naturelle », devait être réaffirmée.  Elle a déploré une tendance « déconcertante » qui relève, a-t-elle dit, de la volonté de certains de minimiser le rôle des parents dans l’éducation des enfants pour transférer celui-ci vers les États.  Dans ces circonstances, elle a estimé qu’il était important que « la relation naturelle et donc essentielle entre les parents et les enfants soit rappelée et non sapée ».  Elle a fait remarquer que la Déclaration universelle des droits de l’homme affirmait que les parents avaient le droit de choisir l’éducation qu’ils souhaitaient donner à leurs enfants et que le Convention relative aux droits de l’enfant stipulait que les parents avaient la responsabilité première en matière d’éducation et de développement de l’enfant. 


Avec un taux d’alphabétisme des jeunes qui se situe en dessous de 80% dans certaines régions d’Afrique et d’Asie, Mme Smith a ensuite mis l’accent sur le rôle de l’éducation, qui est un droit de l’homme, a-t-elle précisé.  Elle a encore souligné le fait que les États avaient la responsabilité de fournir des services d’éducation et que le droit d’éduquer les enfants revenait aux parents, aux institutions religieuses et aux communautés locales.  Les institutions publiques, les organisations de la société civile et le secteur privé peuvent toutefois contribuer à l’achèvement d’une éducation universelle, a-t-elle estimé.  Elle a encore fait remarquer que le système éducationnel fonctionnait correctement lorsqu’il incluait la participation, dans sa planification et dans sa mise en œuvre, des parents, de la famille, des organisations religieuses, ainsi que d’autres organisations de la société civile et du secteur privé.  Avant de conclure, elle a salué les progrès réalisés de manière globale en matière d’accès à l’éducation mais s’est toutefois dite pessimiste quant à la capacité de la communauté internationale d’atteindre l’objectif d’une éducation primaire universelle d’ici à 2015.


Mme KRISTIN HETLE, Directrice des partenariats stratégiques au sein d’ONU-Femmes, a dressé le portrait idéal d’une jeune fille du vingt et unième siècle, « plus éduquée, mariée plus tard, enceinte plus tard, prête à entrer dans la vie active et à occuper un emploi, après avoir migré pour étudier et qui est prête à prendre un place dans la société ».


Elle a poursuivi en soulignant que loin de cet idéal, la plupart des jeunes filles continuaient de voir leur potentiel bridé par des mariages trop jeunes, souvent imposés, des maternités précoces sans accès aux soins ou au planning familial, et plus généralement des pratiques discriminatoires.  Elles sont aussi exposées à des violences, des abus, des infections ou des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH/sida, a-t-elle ajouté, avant d’estimer que les libertés et droits fondamentaux des jeunes filles restaient le plus souvent niés. 


Pour changer cette réalité, ONU-Femmes mène déjà de multiples initiatives, programmes et partenariats que Mme Hetle a mis en avant, avant d’énumérer les priorités de l’agence onusienne: ratification et mise en œuvre des instruments de protection des droits de l’homme en direction des jeunes, adoption de politiques, législations, programmes et approches centrées sur les droits de l’homme, création ou renforcement de législations nationales visant à protéger les jeunes de la violence de genre, investissements à long terme dans les programmes qui favorisent l’autonomisation des jeunes filles, implication des garçons dans les efforts de lutte contre la discrimination fondée sur le genre, et développement de capacité institutionnelles pour créer un environnement favorable aux jeunes filles.


M. FREDERICO T. NETO, Directeur à la Division du développement social de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO), a souligné que le programme de travail de cette Commission régionale avait continué à se concentrer sur les domaines prioritaires liés à l’analyse démographique, à la jeunesse, au vieillissement et aux migrations internationales.  À titre d’exemple de ces dimensions, il a notamment cité la publication de la première analyse sur l’exclusion des jeunes et sa contribution au cinquième rapport sur la population et le développement.  S’agissant de l’éducation, il a particulièrement mis l’accent sur les taux d’abandon scolaire, qui demeurent élevés dans certains pays de la région, en particulier pour les fillettes et les jeunes femmes, alors qu’on estime que 12% de la population de la région est analphabète et que les femmes représentent une large proportion de cette population analphabète, a-t-il souligné. 


D’autres défis demeurent également dans la région, avec un taux d’inactivité économique qui frappe 66% de la jeunesse.  Il a, en outre, expliqué que la CESAO travaillait avec les pays de la région à la mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse, adopté par l’Assemblée générale.  Il a également saisi cette occasion pour réaffirmer l’engagement de la Commission économique et sociale en faveur des efforts menés par les pays de la région vis-à-vis des jeunes et des adolescents. 


Mme THOKOZILE RUZVIDZO, s’exprimant au nom du Secrétaire général adjoint de la Commission économique pour l’Afrique, a rappelé que l’Afrique était le plus jeune continent de la planète, avec 85% de ses habitants ayant moins de 45 ans en 2012.  Soulignant ensuite l’accroissement continu de la population d’adolescents et de jeunes sur le continent, elle a mis en avant les défis à relever dans le domaine de la santé. 


Si elle a reconnu les efforts louables des États pour améliorer ces dernières décennies la santé générale de la population africaine, elle a estimé que les ressources manquaient et que des programmes et des politiques d’envergure devaient encore être lancés, en particulier à l’attention des jeunes et des adolescents.  Pour conclure, elle a indiqué que la Commission économique pour l’Afrique soutenait les initiatives en faveur de l’emploi des jeunes via de nombreux soutiens ou initiatives régionaux.  


M. PAULO M. SAAD, Chef de la branche population et développement de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), a mis l’accent sur deux thèmes prioritaires: la fécondité et les droits des populations autochtones, ainsi que des personnes d’ascendance africaine.  Il a encore estimé que la sexualité et la santé reproductive des jeunes et des adolescents devaient demeurer des priorités de tous les États de la région d’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi que de la communauté internationale dans son ensemble. 


La région dont s’occupe la CEPALC doit encore faire face à des nombreux obstacles en matière d’accès à l’information sur ces questions pour les jeunes, a-t-il précisé.  C’est la raison pour laquelle la Commission économique fournit une assistance technique aux pays de la zone afin que les programmes ciblent aussi les populations moins accessibles comme les autochtones et les personnes d’ascendance africaine.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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