En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Burkina Faso sur la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines

20/12/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU BURKINA FASO SUR LA LUTTE MONDIALE CONTRE LES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES


L’adoption par l’Assemblée générale, ce matin, d’une résolution pionnière sur les mutilations génitales féminines dote tous les États d’un instrument permettant d’accélérer le processus engagé pour lutter contre ces pratiques, a déclaré aujourd’hui le Représentant permanent du Burkina Faso auprès des Nations Unies, M. Der Kogda, au cours d’une conférence de presse au Siège de l’ONU, à New York.  C’est l’application sur le terrain qui donnera toute sa force au texte, a-t-il prévenu, espérant un bilan positif dans le délai de deux ans fixé par l’Assemblée générale pour faire le point sur cette question.


Par la résolution intitulée « Intensification de l’action mondiale visant à éliminer les mutilations génitales féminines », adoptée par consensus, l’Assemblée générale condamne les mutilations génitales féminines comme toutes les autres pratiques nocives pour les femmes et les filles, reconnaissant qu’elles constituent une grave menace pour leur santé.  L’Assemblée exhorte les pays à condamner ces pratiques et à protéger les femmes contre toute forme de violence.


Ce texte, adopté après des négociations menées dans un climat « très serein », était parrainé par les deux tiers des États Membres, y compris le Groupe des États d’Afrique, a précisé le Représentant permanent.  Il a d’ailleurs salué l’action décisive des gouvernements et des chefs d’État africains qui ont sollicité unanimement l’adoption de cette résolution.  Si l’Union africaine avait déjà établi cette interdiction, l’Assemblée générale lui donne maintenant une valeur mondiale, a ajouté le Secrétaire général de l’ONG « Pas de paix sans justice », M. Figa-Talamaca qui a relevé un réel changement dans la perception des mutilations génitales féminines.


Le Représentant permanent du Burkina Faso s’est effectivement félicité du travail mené par « Pas de paix sans justice », en particulier, et par la société civile, en général.  M. Kogda a espéré que le texte adopté aujourd’hui allait donner un nouvel élan à ce mouvement, aux niveaux des États, des Nations Unies et de la société civile.  Si les résolutions adoptées par l’Assemblée générale n’ont pas de caractère contraignant, elles ont une force politique qui permet aux États Membres de s’engager sur la voie qui leur est ainsi ouverte, a-t-il souligné.  


L’interdiction mondiale des mutilations génitales féminines donne une légitimité aux militants sur le terrain, a renchéri le Secrétaire général de « Pas de paix sans justice ».  Aujourd’hui, 29 pays africains travaillent sur cette question, dont 19 ont adopté une législation appropriée, a indiqué Mme Mariam Lamizana, Présidente du Comité interafricain sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants (CIAF).


Au Burkina Faso, la loi est appliquée à la lettre mais pas encore dans les autres pays, a-t-elle précisé.  Si elle a appelé à la mise en place de mécanismes d’application de la loi, elle a surtout estimé que, comme ce sont les parents qui font appel aux exciseuses, il faut d’abord et avant tout avoir un dispositif permettant aux organisations de la société civile de se porter partie civile dans les procès engagés contre ces praticiennes. 


Elle a mentionné la ligne téléphonique « SOS excision » installée au Burkina Faso et un programme d’information et de communication développé avec l’UNICEF qui identifie les proches des familles et leur confie la tâche de sensibiliser ces dernières.  En effet, sur le plan judiciaire, l’âge avancé des exciseuses n’incite pas les juges à prononcer des peines d’emprisonnement.


C’est la pression sociale qui pousse à l’excision et la résolution adoptée aujourd’hui a pour vocation d’inverser la pression, s’est réjoui le Secrétaire général de « Pas de paix sans justice ».  Pour la Présidente du CIAF, tous les pays doivent harmoniser leurs lois et leurs stratégies.  « Nous sommes en train d’éliminer un à un tous les obstacles », a-t-elle assuré, en donnant rendez-vous dans deux ans autour du rapport d’évaluation du Secrétaire général.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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