Conférence de presse du Représentant permanent de l’Allemagne, M. Peter Wittig après deux ans au Conseil de sécurité
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE L’ALLEMAGNE, M. PETER WITTIG APRÈS DEUX ANS AU CONSEIL DE SÉCURITÉ
« Les deux ans du mandat de l’Allemagne au sein du Conseil de sécurité ont coïncidé avec des bouleversements sans précédents dans le monde arabe », a déclaré, ce matin lors d’une conférence de presse, le Représentant permanent de l’Allemagne auprès de l’Organisation des Nations Unies qui s’apprête à quitter le Conseil, le 31 décembre 2012.
M. Peter Wittig a qualifié « de provocation inacceptable » le fait que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) vienne de lancer une fusée. Il a indiqué qu’un projet de résolution était en cours d’examen pour, entre autres, renforcer les sanctions contre ce pays. « La plupart des États membres du Conseil sont d’accord pour envoyer un signal fort à la RPDC », a affirmé M. Wittig.
S’agissant du Mali, il a invité le Conseil à faire sien le sentiment d’urgence et à adopter le projet de résolution dont il est saisi. « L’option militaire doit être clairement sur la table afin de servir d’aiguillon au dialogue politique », a dit M. Wittig.
Le Représentant permanent n’a pas fait mystère de sa frustration devant la paralysie du Conseil sur la crise syrienne, qui est un « véritable désastre », a-t-il dit, d’autant plus que ces changements dans le monde arabe avaient ramené le Conseil sous les feux de l’actualité.
« Le Conseil a l’obligation d’empêcher qu’une crise ne s’aggrave, le plus tôt étant le mieux », a-t-il poursuivi, ajoutant que le Conseil devait tout de suite utiliser les outils à sa disposition comme il avait pu le faire pour la Libye ou le Yémen. « Il ne faut pas attendre que le bilan humain devienne exorbitant », a-t-il dit, rappelant que le conflit en Syrie avait déjà fait plus de 40 000 victimes.
Le Représentant permanent a partagé une seconde conviction qui a guidé l’action de l’Allemagne au sein du Conseil, en l’occurrence, le rôle fondamental que doivent jouer les acteurs régionaux dans le règlement des conflits.
« Au cours de ces deux dernières années, la Ligue des États arabes a émergé comme un acteur de premier plan », a-t-il estimé, ajoutant qu’en septembre dernier, le Conseil avait, sous la présidence allemande, rappelé dans une déclaration présidentielle sa détermination à prendre des mesures concrètes pour renforcer sa coopération avec la Ligue arabe.
Au nombre des satisfactions au cours de ses deux années au sein du Conseil, M. Wittig a mentionné la distinction faite par la résolution 1989 (2011) entre les régimes de sanctions frappant les Taliban et Al-Qaida, « plus conforme à l’évolution de la situation en Afghanistan », et l’adoption de la résolution 2068 (2012) contre les récidivistes des violations des droits de l’enfant dans les conflits armés.
« L’adoption en juillet 2011, sous la présidence de mon pays, d’une déclaration présidentielle, par laquelle le Conseil exprime sa crainte de voir les effets des changements climatiques aggraver à long terme les menaces existantes à la paix et à la sécurité internationales, n’a pas été un mince exploit étant donné le contexte des discussions », a noté l’Ambassadeur allemand.
Abordant la réforme du Conseil de sécurité, M. Wittig a voulu que l’on aille au-delà des mesures cosmétiques et que l’on réfléchisse aux moyens de faire toute la place « aux puissances émergentes et aux premiers contributeurs du système des Nations Unies ». À l’instar du Brésil, de l’Inde et du Japon, l’Allemagne réclame un siège permanent dans un Conseil réformé.
Le Représentant permanent a tenu à rappeler que l’Assemblée générale était l’enceinte de discussion de cette réforme structurelle du Conseil, qui est « universellement souhaitée ».
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