Conférence de presse conjointe d’Yvonne Chaka Chaka, chanteuse sud-africaine, et du Directeur du Bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme à New York, M. Charles Radcliffe
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CONFÉRENCE DE PRESSE CONJOINTE D’YVONNE CHAKA CHAKA, CHANTEUSE SUD-AFRICAINE ET DU DIRECTEUR DU BUREAU
DU HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME À NEW YORK, M. CHARLES RADCLIFFE
« Les coutumes et les croyances ne doivent pas faire obstacle au respect des droits des homosexuels », a déclaré la chanteuse sud-africaine Yvonne Chaka Chaka, lors d’une conférence de presse tenue en présence du Directeur du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme à New York.
Chaka Chaka, Ambassadrice de bonne volonté sur la malaria, était venue à New York pour participer à la manifestation spéciale intitulée « Le rôle des dirigeants dans la lutte contre l’homophobie », qui avait été organisée conjointement par plusieurs États Membres et le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
M. Radcliffe s’est réjoui d’accueillir Yvonne Chaka Chaka, plus connue sous le nom de « Princess of Africa ». « La lutte contre l’homophobie est une cause chère au Secrétaire général qui a lancé, il y a deux ans, une campagne contre les violences fondées sur l’orientation sexuelle », a-t-il affirmé, en saluant d’une part, l’adoption d’une résolution sur cette question et d’autre part, l’action déployée par plusieurs institutions du système des Nations Unies. La manifestation organisée sur le thème du rôle des dirigeants dans la lutte contre l’homophobie, a-t-il rappelé, sera marquée par les interventions du Secrétaire général, du chanteur Ricky Martin et de Najat Vallaud-Belkacem, Ministre française des droits des femmes.
Pour sa part, Yvonne Chaka Chaka a rappelé que sa jeunesse sous le régime de l’apartheid l’avait sensibilisée aux discriminations. C’est pourquoi, a-t-elle affirmé, elle respecte totalement le choix sexuel de ses enfants. « Il est inacceptable que les gays, lesbiennes et transgenres (LGBT) puissent être jugés simplement pour ce qu’ils sont car tous les êtres humains sont nés libres et égaux en droit. Nous devons tous dire non, ce n’est pas correct! » s’est-elle émue. Elle a par ailleurs salué les efforts de son gouvernement en matière d’égalité et de reconnaissance des droits. Elle a exprimé son sentiment de révolte en ce qui concerne les meurtres, les discriminations et l’ostracisme dont sont victimes les membres de la communauté LGBT. Le premier objectif à atteindre, a-t-elle dit, est de permettre aux minorités sexuelles de vivre comme elles le souhaitent sans craindre le regard de l’autre et les violences.
Répondant à la question d’un journaliste souhaitant connaître sa position sur l’influence de son pays en la matière sur le reste du continent africain, Yvonne Chaka Chaka a estimé que certains pays invoquaient leurs traditions culturelles afin de refuser d’accepter les minorités sexuelles. Le rôle de leader joué par l’Afrique du Sud, a-t-elle déploré, n’a pas encore permis de convaincre le Malawi ou l’Ouganda d’abolir ou d’amender les lois criminalisant l’homosexualité. L’Ambassadrice de bonne volonté a estimé que c’est aussi l’affaire de tous les gouvernements de changer les mentalités et d’éduquer la population en cessant de faire diffuser des messages de haine à l’égard des homosexuels sur les médias officiels.
En ce qui concerne l’attitude de l’ONU à l’égard des gouvernements faisant la promotion de l’homophobie, M. Radcliffe a souligné que les États devaient respecter leurs obligations internationales et a rappelé que des échanges informels et réguliers avaient permis de faire évoluer les positions de nombreux pays. Il a néanmoins reconnu l’impossibilité de forcer certaines délégations, qui refusent de le faire, à mener des discussions avec certaines organisations non gouvernementales défendant cette cause.
Yvonne Chaka Chaka et M. Radcliffe se sont tous deux accordés à dire que les croyances religieuses et les traditions culturelles devaient naturellement être respectées, tout en insistant sur la prévalence du droit des homosexuels à vivre librement leur sexualité sans avoir à craindre pour leur sécurité.
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