Conférence de presse sur la Journée mondiale de la lutte contre le VIH/sida
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA JOURNÉE MONDIALE DE LA LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA
À la veille de la Journée mondiale de la lutte contre le VIH/sida, célébrée chaque année le 1er décembre, le Directeur du Bureau de New York du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), M. Bertil Lindblad, a présenté, cet après-midi devant la presse, les progrès réalisés dans ce domaine, tels qu’ils figurent dans le rapport annuel d’ONUSIDA, et a attiré l’attention sur la discrimination dont souffrent les personnes vivant avec le VIH.
Au cours de cette conférence de presse, au Siège de l’ONU à New York, M. Michael Schreiber, Directeur général et Coprésident de GBC Health, a fait état de l’engagement du monde des affaires dans cette lutte, tandis que M. Michael Ighodoro, un jeune nigérian homosexuel atteint du VIH, a donné un témoignage des obstacles auxquels se heurtent en particulier les homosexuels vivant avec le VIH/sida en Afrique.
M. Lindblad a annoncé quelques bonnes nouvelles dans la lutte contre l’épidémie, alors que se rapproche la date fixée, 2015, pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a tout d’abord signalé une chute de 50% de nouvelles infections dans 25 pays dont la plupart se situent en Afrique subsaharienne, la région la plus touchée par l’épidémie. La prévention et l’accès au traitement se sont beaucoup améliorés, sur un rythme qui s’accélère, a-t-il ajouté.
« Nous pouvons atteindre les objectifs fixés pour 2015 », a-t-il assuré, se basant sur la Déclaration politique sur le VIH/sida adoptée à l’ONU en juin 2012. Cette Déclaration fixe des objectifs en matière de prévention, de traitement, de soins et de soutien.
Plus de 81 pays ont augmenté leurs investissements nationaux de 50% entre 2001 et 2011, a également indiqué le Directeur du Bureau de New York d’ONUSIDA. Cela reflète la responsabilité partagée qui est nécessaire pour répondre à ce défi, a-t-il expliqué, soulignant que l’aide publique au développement devait être couplée de ressources nationales.
M. Lindblad a en outre observé que le VIH était une question transsectorielle ne concernant pas seulement le ministère de la santé, mais aussi les secteurs de l’éducation, de l’emploi et de la justice, ainsi que la société civile.
Autre bonne nouvelle: depuis deux ans, les nouvelles infections du sida chez les enfants ont baissé de 24%. Cela va dans le sens de l’objectif « Zéro nouvelle infection à VIH », a fait remarquer M. Lindblad, se disant impatient de voir le jour où aucun bébé ne naîtra avec le VIH.
« On voit aussi arriver la fin du tunnel avec une augmentation de 63% de l’accès au traitement au niveau mondial », a-t-il poursuivi. En Afrique subsaharienne, environ 2,3 millions de personnes reçoivent actuellement un traitement antirétroviral. S’il y a toujours un fossé à combler dans ce domaine, les chiffres sont encourageants, a-t-il estimé. La question est maintenant de maintenir ce niveau de traitement et d’engagement politique.
Se référant aux objectifs de la stratégie de l’ONUSIDA 2011-2015, M. Lindblad a rappelé « l’Objectif: Zéro » (zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida) et l’importance de lutter plus activement contre la discrimination. Les entraves à la liberté de mouvement sont un des aspects de cette discrimination, a-t-il relevé.
Le monde des affaires participe à la riposte au VIH, a aussi observé M. Lindblad, avant de présenter M. Michael Schreiber qui parlait au nom d’une coalition de plus de 200 entreprises engagées dans la riposte à l’épidémie.
Ce dernier a remarqué que si c’était la politique publique qui montrait la voie en 2000 dans ce domaine, c’est maintenant le secteur privé qui fait avancer les politiques de lutte contre le sida. Les entreprises ont pris conscience des avantages d’un environnement où la stigmatisation liée au VIH n’est pas de mise, a-t-il expliqué. Il a mentionné l’engagement pris par une centaine d’entreprises pour la mise en place d’un tel environnement sur le lieu de travail, avant de se réjouir de l’impact positif de cette mesure.
Les entreprises ont aussi réalisé que les entraves au déplacement des employés touchés par le VIH constituaient un obstacle au transfert des capacités intellectuelles, un désavantage encore plus grand que les barrières douanières, selon M. Schreiber. Plus de 40 entreprises, dont des « grandes » comme Johnson and Johnson et Coca Cola, se sont engagées à lever ces obstacles, a-t-il indiqué.
M. Lindblad a souligné que la stigmatisation se traduisait non seulement par des entraves à la liberté de mouvement mais aussi par une insuffisance de programmes destinés aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, aux utilisateurs de drogues injectables, ou aux travailleurs du sexe et leurs clients.
Témoignant de la stigmatisation qui frappe les personnes homosexuelles vivant avec le VIH/sida, M. Ighodoro a expliqué combien ces personnes avaient en général peur de la façon dont on allait les traiter. « On nous laisse souffrir et mourir. Nous nous retrouvons sans rien. » Comment pouvons-nous atteindre « l’Objectif: Zéro » si les homosexuels vivant avec le VIH n’ont pas accès aux soins de santé? a-t-il demandé.
Homosexuel et atteint du VIH, M. Ighodoro a dit avoir souffert personnellement de cette stigmatisation. Devenu militant des droits des homosexuels, il a dit avoir subi des pressions, comme le feu mis à sa maison.
Concluant cette conférence de presse, M. Lindblad a souligné l’importance des travaux juridiques visant à dénoncer les lois injustes. Il a aussi insisté sur la nécessité de lever les restrictions à la liberté de mouvement quand elles ne sont pas justifiées par des raisons de santé.
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