Conférence de presse du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d'Iran
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU RAPPORTEUR SPÉCIAL SUR LA SITUATION
DES DROITS DE L’HOMME EN RÉPUBLIQUE ISLAMIQUE D'IRAN
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d'Iran, M. Ahmed Shaheed, s’est déclaré « optimiste », au cours de la conférence de presse qu’il a donnée aujourd’hui au Siège de l’ONU à New York où il participe aux travaux de la Troisième Commission chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.
M. Ahmed Shaheed a parlé des progrès enregistrés, ces dernières années, et du « désir de coopération » des autorités iraniennes même si la « situation est toujours déplorable », s’agissant, en particulier, de la liberté de la presse. Au moment des élections présidentielles de 2009, entre 150 et 400 journalistes auraient quitté le pays. En 2001, l’Iran a battu le record mondial de détentions de journalistes et entre janvier et mai 2012, 19 journalistes auraient été arrêtés.
Ces persécutions s’abattent également sur les opposants politiques, les intellectuels, les artistes et les défenseurs des droits de l’homme, a alerté le Rapporteur spécial. La torture, la détention arbitraire ou les traitements cruels, inhumains et dégradants ont cours dans le pays. Des données non publiées chiffreraient à 3 776, le nombre des peines de flagellation appliquées depuis 2002, avec un pic de 1 444 en 2009.
L’Iran pratique en outre la peine de mort et aurait ainsi exécuté, selon les chiffres officiels, 141 personnes, en juin 2012, y compris pour consommation d’alcool, adultère ou trafic de drogues, des infractions légères au regard du droit international.
Le Représentant spécial a souligné qu’en tant qu’État partie à plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme, l’Iran a un cadre normatif pertinent, mais c’est la mise en œuvre qui fait défaut. « Les lois nationales ne sont pas une excuse pour ne pas se conformer aux règles internationales », a rappelé le Rapporteur spécial, ajoutant qu’aucun parlement ne peut briser des engagements internationaux pris volontairement par les États.
M. Shaheed a répondu aux critiques sur la partialité de son rapport, se demandant ce qu’est un rapport équilibré. « Bien sûr il y a eu des progrès, ces dernières années, mais il reste des cas préoccupants. » Que doit-on mettre en lumière, les préoccupations ou les progrès ? s’est-il interrogé. « J’ai des allégations qui me sont rapportées et je demande au Gouvernement d’y répondre. » Le Rapporteur spécial a recommandé aux autorités iraniennes de mener des enquêtes et de supprimer la peine de mort pour se conformer aux normes internationales.
Il n’a pas échappé à une question sur les sanctions imposées à l’Iran, à cause des doutes sur le caractère pacifique de son programme nucléaire. Le Rapporteur spécial a avoué avoir très peu d’informations sur les conséquences réelles de ces sanctions. Il a suggéré un mécanisme d’évaluation et conseiller au Gouvernement iranien de faire preuve de transparence.
Même si l’Iran n’accepte pas son mandat, M. Shaheed a dit noter un « désir de coopération » comme en attestent les réponses et les réactions à ses communications. « C’est encourageant », a-t-il conclu.
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