En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse du Ministre congolais des affaires étrangères sur la situation dans la province du Nord-Kivu

31/08/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE DU MINISTRE CONGOLAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

SUR LA SITUATION DANS LA PROVINCE DU NORD-KIVU


Le Ministre des affaires étrangères de la République démocratique du Congo (RDC) a confirmé, aujourd’hui devant la presse, au Siège des Nations Unies à New York, la demande qu’il a faite au Conseil de sécurité d’approuver le déploiement d’une force neutre internationale et d’imposer des sanctions aux autorités rwandaises impliquées dans les troubles au Nord-Kivu.


M. Raymond Tshibanda, qui achève une visite de travail d’une semaine à New York et à Washington, a expliqué que la force neutre internationale serait, en réalité, une partie intégrante de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) qui, grâce à un changement de mandat et à la reconfiguration de sa composante militaire, serait habilitée à contrôler la frontière rwando-congolaise et à éradiquer les forces négatives dont le Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR) et le M23, « force négative et groupe terroriste ».


Le Ministre a précisé que les pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, qui se sont rencontrés à Addis-Abeba, à Kampala, avant un nouveau rendez-vous en septembre prochain dans la capitale ougandaise, appuient tous l’idée de la force neutre internationale qui ne serait là, a affirmé le Ministre, que « pour une période de six à neuf mois ».


M. Tshibanda a dénoncé avec force la « situation d’agression » que subit son pays de la part du Rwanda.  « Une crise qui rouvre des plaies en voie de cicatrisation », a-t-il dit, en invoquant le rapport du Groupe d’experts du Comité des sanctions en RDC*, qui établit l’appui de la hiérarchie militaire rwandaise aux mutins congolais du M23, du nom de l’Accord du 23 mars 2009, signé entre le Gouvernement de la RDC et le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP).


Le Ministre a appelé la communauté internationale, en général, et le Conseil de sécurité, en particulier, à tirer les enseignements du rapport du Groupe d’experts et à imposer, en conséquence, des sanctions à tous les étrangers cités dans le rapport et aux Congolais du M23 que la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a identifiés.


La RDC, a dit le Ministre, garde ouvertes les portes du dialogue, mais, pour que ce dialogue soit fructueux, il doit être mené de bonne foi, axé sur la recherche de la vérité et fondé sur le droit international.


Une force neutre internationale, a-t-il estimé, aurait l’avantage de rétablir la confiance entre la RDC et le Rwanda qui continue d’accuser Kinshasa de soutenir les FLDR, « même s’ils n’ont engagé aucune opération depuis 15 ans », a souligné le Ministre. 


« La région est fatiguée, elle ne peut s’installer indéfiniment dans un cycle de rébellion et de conflits alimentés par une frontière poreuse, objet de tous les trafics d’armes et de ressources naturelles. »


Le Ministre s’est réjoui de voir l’évolution positive du Conseil de sécurité face à l’idée de la force neutre.  Il a rejeté catégoriquement l’argument selon lequel les problèmes de la RDC sont liés à une absence de bonne gouvernance.  « Nous avons 145 territoires et un seul connaît des troubles.  Nous avons neuf frontières et une seule nous pose problème », a-t-il tranché. 


M. Tshibanda a attribué la création du M23, en mai dernier, à la seule crainte de voir leur chef, le général Bosco Ntaganda, livré à la Cour pénale internationale (CPI), sans compter la frustration des mutins face aux nouvelles lois sur la traçabilité des minerais pour lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles.


* S/2011/348 et S/2012/348/Add.1


*   ***   *

À l’intention des organes d’information • Document non officiel
À l’intention des organes d’information. Document non officiel.