Conférence de presse sur le lancement de l’Annuaire sur les armes légères 2012 intitulé « les cibles mouvantes »
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE LANCEMENT DE L’ANNUAIRE SUR LES ARMES
LÉGÈRES 2012 INTITULÉ « LES CIBLES MOUVANTES »
La valeur annuelle des transferts internationaux autorisés d’armes légères, de petit calibre et de leurs pièces, accessoires et munitions s’élève à au moins 8,5 milliards de dollars, soulignent les auteurs de l’édition 20l2 de l’Annuaire sur les armes légères, intitulé « Les cibles mouvantes », lancé ce matin devant les médias.
Ce nouveau chiffre est plus de deux fois supérieur aux estimations précédentes, lesquelles s’élevaient à environ 4 milliards de dollars en 2006, a précisé, lors d’une conférence de presse conjointe, au Siège des Nations Unies, à New York, le Directeur général de l’Annuaire sur les armes légères, M. Eric Berman.
Le développement du commerce des armes est en partie responsable de cette révision à la hausse. Les experts, qui ont conduit l’étude, ont ainsi constaté deux sources importantes de croissance: l’augmentation chez les citoyens américains des dépenses liées aux armes légères et à leurs munitions, et l’acquisition à grande échelle par les gouvernements d’armes à feu et d’armes légères pour les forces armées nationales et internationales impliquées dans les conflits en Iraq et en Afghanistan.
Pour M. Berman, « si la transparence sur les transferts d’armes légères à destination ou en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord est relativement grande, elle laisse néanmoins à désirer en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient ».
« Une meilleure transparence chez les grands exportateurs, tels que la Chine et la Fédération de Russie ou les États qui réexportent les armes excédentaires, permettrait d’améliorer notre compréhension des sources et des moyens par le biais desquels les transferts autorisés alimentent le commerce illicite. »
L’édition 2012 de l’Annuaire sur les armes légères est publié aujourd’hui, en marge de l’ouverture, au Siège de l’ONU, de la deuxième Conférence des Nations Unies chargée d’examiner les progrès accomplis dans l’exécution du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.
Directrice de recherche de l’Annuaire, Mme Anna Alvazzi del Frate s’est attachée à présenter les principales conclusions de l’étude sur la violence armée en Amérique latine et dans les Caraïbes. Comme dans le reste du monde, la situation dans les pays de cette région montre une corrélation positive entre le taux national d’homicides et le pourcentage de crimes par armes à feu.
À l’heure actuelle, la violence armée constitue le principal enjeu de l’Amérique latine et des Caraïbes, a-t-elle dit, précisant que dans 21 des 23 pays de la région dont les données ont été analysées, les taux d’homicides par armes à feu sont plus élevés que la moyenne mondiale de 42%, les exceptions étant Cuba et le Suriname. Des armes à feu ont ainsi été utilisées en moyenne dans 70% des cas d’homicide en Amérique centrale, 61% dans les Caraïbes et 60% en Amérique du Sud, a-t-elle expliqué.
Mme del Frate a également mis l’accent sur la violence liée aux drogues, en particulier à Rio de Janeiro, où, a-t-elle rappelé, l’État a repris le contrôle de plus d’une vingtaine de favelas, y compris certaines des plus grandes de la ville, lesquelles étaient auparavant aux mains d’organisations basées en prison.
Ces organisations paraissent avoir adapté leur stratégie, passant de la domination et de la confrontation armées à un trafic plus discret et non violent. Toutefois, il est trop tôt pour déterminer si ce programme de « pacification » systématique permettra de réduire passablement la violence armée.
Chercheur principal de l’Annuaire, M. Nicolas Florquin a dressé un tableau de la situation des armes illicites en Afghanistan, en Iraq et en Somalie. La grande majorité des armes légères illicites dans ces trois pays sont des fusils d’assaut de type Kalachnikov. De même, la plupart des armes légères et des munitions illicites utilisées par les groupes armés non étatiques semblent être des versions d’armes de conception chinoise ou soviétique apparues il y a plusieurs décennies.
Il apparaît également que les groupes armés en Afghanistan et en Iraq ont peu accès à des armes légères de haute technologie ou de dernière génération, tandis que de nouvelles données sur les saisies d’armes en Iraq suggèrent qu’un pourcentage élevé d’armes d’origine iranienne sont de fabrication récente.
Concernant la piraterie somalienne, si le nombre d’attaques a continué d’augmenter en 2011, celles-ci ont été moins fructueuses par rapport à l’année précédente, et, par conséquent, les détournements moins nombreux. En revanche, soulignent les auteurs de l’étude, les groupes de pirates recourent à une violence meurtrière et malmènent davantage les otages pendant les assauts et les périodes de captivité.
L’Annuaire sur les armes légères est un programme de recherche indépendant situé au sein de l’Institut des hautes études internationales et du développement à Genève, en Suisse.
Fondé en 1999, ce projet bénéficie du soutien du Département fédéral des affaires étrangères suisse et des contributions régulières des Gouvernements allemand, américain, australien, belge, britannique, canadien, danois, finlandais, néerlandais et suédois.
Son objectif est, notamment, de constituer la principale source internationale d’informations publiques et impartiales sur tous les aspects relatifs aux armes légères et à la violence armée.
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