Conférence de presse de Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, sur sa récente visite en Afghanistan
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE VALERIE AMOS, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES
ET COORDONNATRICE DES SECOURS D’URGENCE, SUR SA RÉCENTE VISITE EN AFGHANISTAN
Après une visite de trois jours en Afghanistan, la première qu’elle a effectuée dans ce pays, Mme Valerie Amos, Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, a, cet après-midi, évoqué la gravité de la situation en parlant du niveau élevé des besoins humanitaires sur le terrain. Mme Amos fait devant la presse un examen des moyens par lesquels l’ONU, et le Gouvernement afghan et ses partenaires, peuvent améliorer à la fois leur réponse aux besoins immédiats et le traitement des causes sous-jacentes de cette situation.
Au cours d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU à New York, Valerie Amos a averti que les besoins humanitaires pressants des Afghans exigeaient qu’une aide humanitaire urgente et impartiale leur soit fournie. Plus d’un tiers de la population a fait l’expérience d’un déplacement souvent forcé, a-t-elle dit, indiquant que 5,6 millions de réfugiés sont rentrés chez eux et que 5 autres millions d’Afghans se trouvent toujours dans les pays voisins, essentiellement en Iran et au Pakistan. Actuellement, a-t-elle ajouté, on dénombre aussi 500 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays.
Les causes de ces déplacements sont principalement les résultats d’un conflit qui persiste, de catastrophes naturelles récurrentes, et du manque de développement agricole du pays, a-t-elle précisé.
Mme Amos a relaté la visite qu’elle a faite dans un campement à Kaboul, où 80 familles vivent dans les conditions les plus précaires en termes de logement et d’assainissement. Il y en a 42 autres dans la capitale afghane, a-t-elle ajouté. « Ces gens sont les plus pauvres des pauvres », a-t-elle commenté, et « ils méritent notre soutien ». De l’avis de la Secrétaire générale adjointe, sur le long terme, les efforts en matière d’aide humanitaire sont vitaux pour cette population, car ils permettent de trouver des solutions durables aux problèmes ayant notamment trait aux droits fonciers et à la fourniture des services de base.
Valerie Amos a aussi indiqué qu’elle s’était rendue à Mazar-i-Sharif où elle a rencontré des familles de déplacés et écouté les témoignages poignants de victimes de la violence. Après des années de guerre, ces personnes voudraient à présent vivre sans crainte, a-t-elle expliqué, avant d’appeler toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire.
« Dans la province de Balkh, j’ai constaté les incidences dévastatrices de l’érosion du fleuve Amu Darya », a poursuivi Mme Amos en précisant que plus de 500 mètres de rives fluviales sont détruites chaque année par les crues, ainsi que de nombreux logements et infrastructures. Rien qu’au cours des six derniers mois, cinq villages ont disparu, a-t-elle ajouté.
Mme Amos a expliqué que les catastrophes naturelles sont fréquentes en Afghanistan. Elle a mentionné les inondations qui se produisent annuellement et les huit sécheresses qui se sont abattues sur le pays au cours des 11 dernières années. Elle a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide davantage les autorités locales des zones vulnérables à renforcer leurs capacités de résistance à ces catastrophes.
« Les femmes afghanes continuent de souffrir des taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés du monde », a ensuite ajouté la Secrétaire générale adjointe. Elle a également mentionné leur manque d’accès au personnel de santé et à l’éducation, malgré le fait que certains progrès aient été accomplis au cours des 10 dernières années. Elle a dénoncé les incidences qu’ont les inégalités sociales et la grande violence dont elles sont victimes, une violence notamment de nature sexuelle. L’amélioration de la situation des femmes et des filles en Afghanistan doit donc être au cœur du programme de développement du pays, a préconisé Mme Amos.
Valerie Amos a insisté sur le fait que l’aide humanitaire que continuent à fournir les Nations Unies et leurs partenaires à l’Afghanistan n’est pas suffisante pour permettre de régler les problèmes récurrents auxquels fait face la population afghane.
« Au cours de ma visite, on a beaucoup parlé de la transition, et du départ de la Force internationale d’assistance et de sécurité (FIAS) », a indiqué la Secrétaire générale adjointe. Elle a expliqué que les Afghans avaient besoin non seulement de sécurité mais aussi d’investissement dans le développement humain et la fourniture de services.
« Même si l’aide internationale sera réduite au cours du processus de transition, nous devons continuer à mobiliser des ressources pour aider les personnes qui ont le plus de besoins », a averti Mme Amos. Elle a précisé que l’appel humanitaire lancé cette année pour l’Afghanistan visait à lever 437 millions de dollars. Les Afghans ont un besoin immédiat d’assistance, mais 27% seulement de ces besoins sont financés, a-t-elle prévenu.
Parlant de ce qui se passerait après le départ des forces internationales du pays, Valerie Amos a reconnu que les Nations Unies ne pourraient pas, à elles seules, fournir toute l’aide nécessaire à l’Afghanistan. Les donateurs ont leur rôle à jouer pour participer au projet de développement à long terme de ce pays, a-t-elle dit. Elle a rappelé que le niveau du produit intérieur brut de l’Afghanistan était fortement dépendant de la quantité d’aide extérieure que le pays recevait.
Interrogée sur ce qui se passe en Syrie en matière d’aide humanitaire, Mme Amos a indiqué que les discussions avec les autorités syriennes se poursuivaient, en vue de permettre l’apport de l’aide nécessaire aux populations. Une évaluation des besoins a été menée, a-t-elle indiqué, avant de s’inquiéter de la lenteur du processus. Le Gouvernement est cependant déjà tombé d’accord avec les projections concernant le nombre de personnes à aider, a-t-elle dit.
Le nombre de réfugiés syriens recensés dans les pays voisins a augmenté, mais pas de façon considérable, a-t-elle ajouté. Elle a aussi évoqué la situation des réfugiés qui ne sont pas répertoriés, parce qu’ils passent par exemple du territoire du Liban à celui de la Jordanie sans se déclarer et se faire inscrire comme réfugiés. « Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a mis en place un plan de réponse aux besoins des réfugiés, et nous renforçons les équipes de pays dans les États concernés », a signalé Mme Amos. Elle a précisé qu’en Turquie, les Syriens ayant fui leur pays n’étaient pas considérés comme des réfugiés mais comme des « hôtes du Gouvernement turc ».
Comme pour l’Afghanistan, Mme Amos a insisté sur la nécessité de fournir une aide à la population syrienne de façon impartiale et de disposer d’un système efficace de contrôle de la délivrance de l’aide, afin de s’assurer que les personnes qui en ont le plus besoin en bénéficient.
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