Conférence de presse sur la question de la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA QUESTION DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES ET DES FILLES AUTOCHTONES
Pour mieux cerner le problème de la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones, les gouvernements et les organismes des Nations Unies doivent disposer de données désagrégées afin de lutter contre ce fléau, dont les causes sont à la fois structurelles et institutionnelles, ont souligné plusieurs représentants autochtones lors d’une conférence de presse tenue au Siège de l’ONU.
Tandis que l’Instance permanente sur les questions autochtones poursuit au Siège, à New York, les travaux de sa onzième session, Mme Mirna Cunningham Kain, membre de l’Instance, a présenté les résultats d’une étude sur la violence dont sont victimes les femmes et les filles autochtones.
Menée par un groupe d’experts internationaux issus de sept régions, cette étude analyse la situation des femmes et des filles autochtones victimes de violences. Elle en analyse la source et les causes et émet plusieurs recommandations à l’égard des communautés autochtones, des gouvernements et des organismes de l’ONU.
L’Instance permanente sur les questions autochtones examine depuis trois sessions la question de la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones. C’est l’an dernier, lors des travaux de sa dixième session, qu’elle a convenu de mener une étude approfondie sur le sujet.
« La violence à l’égard des femmes et des filles autochtones est un problème à multiples facettes. La question n’a pas uniquement trait au non-respect des droits fondamentaux de la personne ou des droits de l’homme. Elle implique aussi le manque de reconnaissance des droits des peuples autochtones dans leur ensemble. Lorsque ceux-ci ne sont pas respectés, les populations autochtones deviennent plus vulnérables », a expliqué Mme Cunningham Kain.
L’étude souligne que les femmes et les filles autochtones sont victimes de violences dans leur foyer ou au sein de leur communauté où elles sont soumises à des pratiques traditionnelles. Les violences à leur égard sont aussi d’ordre institutionnel et sont bien souvent le fait de législations, de politiques publiques ou de programmes qui sont fondés sur la promotion de la reconnaissance d’une seule culture aux dépens des apports du multiculturalisme.
Enfin, la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones est aussi d’ordre structurel et liée à la militarisation ou à la conduite d’activités néfastes à l’environnement que mènent les industries d’extraction sur les territoires des peuples autochtones.
« Deux-tiers des peuples autochtones vivent en Asie et la grande majorité de ceux-ci figure parmi la tranche la plus marginalisée de la société, en particulier les femmes », a souligné, au cours de cette conférence, la Secrétaire générale du Pacte des peuples autochtones d’Asie (AIPP), Mme Joan Carling.
Dans cette région du monde, en particulier dans les zones rurales, les femmes autochtones et les enfants sont victimes de violences et de discriminations extrêmes, a-t-elle relevé. Malgré l’existence d’institutions locales qui leur apportent une protection, les pratiques qui tolèrent ce type de violences demeurent toujours présentes.
Parmi ses recommandations, l’étude menée sur la question de la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones invite les gouvernements et les organismes de l’ONU à promouvoir les pratiques de lutte contre la violence et les programmes destinés à combattre toutes les formes de discrimination initiées au niveau local ou national.
« L’une des manières d’agir contre la violence, en particulier en ce qui concerne les filles, est de leur permettre d’accéder à une éducation », a expliqué, de son côté, la Directrice exécutive de l’ONG « Inquiétudes de la Communauté Il’laramak », du Kenya, Mme Agnes Leina.
Dans ce pays d’Afrique de l’Est, 7 femmes sur 10 en moyenne sont victimes de violences, et l’âge ne constitue pas une barrière: la victime la plus jeune qui ait été recensée était âgée de 2 ans, tandis que la plus âgée avait 96 ans, a-t-elle expliqué. Mais, grâce à l’éducation, les filles apprennent à connaître leurs droits et peuvent apprendre à dire « non », a souligné Mme Leina.
*Cet après-midi, l’Instance permanente était saisie du rapport de la réunion du groupe d’experts internationaux sur le thème « Lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles autochtones: article 22 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones », qui s’est tenue du 18 au 20 janvier 2012 au Siège de l’ONU (E/C.19/2012/6).
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