Conférence de presse à l’occasion du lancement à New York de l’« Étude sur la situation économique et sociale de l’Asie et du Pacifique 2012 »
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CONFÉRENCE DE PRESSE À L’OCCASION DU LANCEMENT À NEW YORK DE L’« ÉTUDE SUR LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DE L’ASIE ET DU PACIFIQUE 2012 »
La région Asie-Pacifique va continuer à enregistrer la plus forte expansion économique parmi les zones géographiques du monde, malgré une baisse de son taux de croissance, qui est passé de 7% en 2011 à 6,5% cette année, indique le rapport phare de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), publié aujourd’hui.
Présentée ce matin à la presse, au Siège des Nations Unies à New York, par M. Amr Nour, Directeur du Bureau de New York des commissions régionales, et M. Robert Vos, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement, au Département des affaires économiques et sociales (DAES), l’édition 2012 de cette étude –« Étude sur la situation économique et sociale de l’Asie et du Pacifique »- précise qu’il reste toutefois à s’assurer que cette croissance devienne plus inclusive.
Expliquant les raisons majeures de la baisse de croissance que connait la région Asie-Pacifique, M. Nour a indiqué qu’elle était due au contexte mondial en raison de la crise de l’euro ainsi qu’à des facteurs régionaux et nationaux. Il a donné l’exemple de la Chine, qui a essayé de s’en sortir en gérant la bulle financière sur son marché national et en garantissant la stabilité des prix. Cela a conduit à une réduction de la croissance nationale en Chine, qui est passée de 9,2% à 8,6% entre 2011 et 2012, a indiqué M. Nour.
« La région reste cependant une source de stabilité et constitue un nouveau pôle de croissance dans l’économie mondiale », a indiqué le Directeur du Bureau des commissions régionales à New York.
En outre, il ressort de l’Étude que le défi qui se pose à court et à moyen termes à la région Asie-Pacifique n’est pas de savoir comment soutenir la croissance économique, mais plutôt de s’assurer que cette croissance bénéficie à davantage de personnes.
Si les perspectives de croissance économique sont bonnes dans la région, le rapport y signale une augmentation importante des inégalités de revenu. En effet, la croissance constatée dans les pays d’Asie et du Pacifique ne s’est pas traduite par des améliorations dans le secteur de l’emploi. Le chômage reste donc un vrai problème, notamment chez les jeunes qui connaissent un taux de chômage trois fois plus important que les autres groupes de la population. Il faut donc arriver à élargir la répartition des fruits de la croissance économique, a expliqué M. Nour.
Exposant un autre problème mis en évidence dans l’Étude, il a expliqué qu’il fallait gérer, sur le moyen et le long termes, le niveau élevé des prix des matières premières. Le prix de certaines de ces matières a récemment connu une hausse allant jusqu’à 17%, a-t-il précisé, avertissant que cette tendance à la hausse n’allait pas se dissiper rapidement. C’est donc une question que les dirigeants politiques doivent prendre en compte, et l’Étude fournit à cet effet des options possibles de politiques.
Intervenant à son tour, M. Vos a expliqué que le ralentissement de la croissance dans la région Asie-Pacifique était lié à ce qui se passe dans d’autres régions du monde, et notamment à l’incidence des problèmes de la zone euro et de ceux provenant de la hausse des prix du pétrole. Si l’Étude n’examine pas les mesures d’austérité adoptées en Europe, elle prend en compte leur incidence sur la région Asie-Pacifique, a-t-il précisé.
Bien que la hausse des prix du pétrole ait été stabilisée, les risques sont toujours là, a-t-il ajouté. La hausse des prix peut avoir pour conséquence de ralentir la croissance dans les pays en développement et de créer un regain d’inflation dans la région. Davantage d’investissements dans la région Asie-Pacifique pourraient cependant contrebalancer le ralentissement de la croissance, a-t-il expliqué.
L’Étude met en évidence sept politiques permettant de faire face aux défis économiques qui se posent à la région, a précisé M. Vos. Elle prévoit notamment les moyens de maintenir la croissance dans un contexte de risque d’inflation élevée. Au cours des dernières années, de nombreux pays de la zone Asie-Pacifique ont assorti de restrictions leurs politiques monétaires afin de diminuer les risques d’inflation, quand bien même celle-ci venait de l’extérieur.
Le rapport répond aussi à d’autres questions comme celle de savoir comment gérer des flux de capitaux volatiles et parfois en recul. Comment faire face à la volatilité des prix des matières premières? Comment traiter du problème de l’inégalité croissante des revenus? Comment gérer les risques de catastrophe naturelle? Comment garantir une croissance de meilleure qualité? Ou encore, comment passer à une économie mondiale centrée sur le développement?
D’après M. Vos, la région Asie-Pacifique doit se préparer à faire face à une augmentation des prix des matières premières et à leur volatilité. Il faut pour cela que les pays concernés diversifient davantage leurs économies, a-t-il conseillé.
Le rapport de la CESAP recommande aussi aux pays de la région de renforcer la coopération régionale pour permettre aux politiques nationales d’avoir une plus grande influence aux niveaux régional et international.
Cette année, l’Étude sur la situation économique et sociale de l’Asie-Pacifique a été lancée à Bangkok par Mme Noeleen Heyzer, Secrétaire exécutive de la CESAP, et dans 32 autres lieux dans toutes les régions du monde.
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