Conférence de presse du Représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies sur le « Plan Annan » et la réunion informelle de l’Assemblée générale
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CONFÉRENCE DE PRESSE DU REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA SYRIE AUPRÈS DES NATIONS UNIES
SUR LE « PLAN ANNAN » ET LA RÉUNION INFORMELLE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
Le Représentant permanent de la Syrie auprès des Nations Unies a assuré, cet après-midi, qu’en vertu de son engagement en faveur du plan en six points de M. Kofi Annan, Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue des États arabes pour la Syrie, son gouvernement retirerait ses armes lourdes des zones civiles d’ici à la date butoir du 10 avril.
M. Bashar Ja’afari intervenait, lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies à New York, au cours de laquelle il s’en est vivement pris au Président de l’Assemblée générale, M. Nassir Abdulaziz Al-Nasser, qu’il a accusé de « terrorisme médiatique et diplomatique ».
M. Ja’afari a expliqué que sur la base d’un commun accord, l’ensemble du processus de mise en œuvre du « Plan Annan », serait dirigé par la Syrie. Le Gouvernement syrien, a-t-il assuré, s’est engagé à garantir le succès de la mission de M. Kofi Annan.
Le représentant a également fait savoir que les détails entourant le déploiement d’observateurs internationaux étaient en cours d’élaboration. La Syrie, a-t-il précisé, se réserve cependant le droit de maintenir ses forces de police là où bon lui semblera, un droit de protéger la population des groupes armés, que reconnaît d’ailleurs le « Plan Annan », a-t-il affirmé.
M. Ja’afari s’est cependant inquiété de la perspective que les groupes armés ou « quelqu’un d’autre » ne profitent du vide créé par le retrait du 10 avril pour imposer le fait accompli sur le terrain.
Il a fait remarquer qu’un regain de violence avait été observé le 26 mars, au lendemain même de l’engagement du Gouvernement syrien en faveur du « Plan Annan ». Parlant de la réunion du « Groupe des Amis de la Syrie », le représentant a dénoncé le fait qu’une semaine seulement après l’engagement de son pays, « les ennemis de la Syrie se soient réunis à Istanbul pour manifester leur intention d’appuyer les groupes armés financièrement et militairement ».
Le représentant syrien a également signalé que M. Annan n’avait toujours pas reçu la moindre garantie de la part des parties impliquées dans « le parrainage et la protection » des groupes armés en Syrie. « Les parties qui ne s’engageront pas à mettre un terme à la violence d’ici à la date butoir du 10 avril devront en assumer les conséquences », a–t-il averti.
M. Ja’afari a en revanche annoncé que l’opposition nationale patriotique « honnête » se joindrait « très prochainement » au consensus sur la mise en œuvre du « Plan Annan ».
Il a accusé la « branche externe de l’opposition » de se laisser manipuler par les pétrodollars et « certaines capitales occidentales ». Il a argué que le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, qui avaient demandé à cette opposition de ne pas prendre part au dialogue, s’étaient engagés à leur fournir argent et armes.
« Quelqu’un doit interpeller ces pays. Soit ils s’engagent à appuyer le « Plan Annan » et arrêtent d’inciter à la violence, soit ils reconnaissent qu’ils cherchent à saper sa mission », s’est impatienté le représentant syrien.
M. Ja’afari a vivement dénoncé le déroulement, ce matin, de la réunion informelle de l’Assemblée générale sur la Syrie avec l’Envoyé spécial conjoint, M. Kofi Annan, qui est intervenu par vidéoconférence à partir de Genève.
Le représentant syrien a accusé le Président de l’Assemblée générale d’avoir violé le règlement intérieur dans le but de diffamer la Syrie et d’imposer aux autres États Membres les seuls points de vue du Qatar et de l’Arabie saoudite au lieu de discuter sérieusement de la « soi-disant » crise syrienne. Le Président de cette session de l’Assemblée est le Représentant permanent du Qatar auprès des Nations Unies.
Le représentant syrien a dénoncé le fait que le Président de l’Assemblée générale n’ait pas consulté son gouvernement avant la réunion informelle à laquelle il a d’ailleurs interdit l’accès à la presse. Le Président, a poursuivi le représentant, a ignoré les multiples motions d’ordre de la Syrie et de la Fédération de Russie et a même refusé de faire observer une minute de silence en hommage à tous les morts syriens.
« Le Président de l’Assemblée générale a peur de la vérité et craint d’entendre les critiques sur la politique de son pays, de l’Arabie saoudite et de la Turquie. C’est du terrorisme médiatique et diplomatique », s’est-il emporté.
M. Ja’afari s’est moqué de l’engagement du Président de l’Assemblée générale en faveur de la démocratie et des droits de l’homme. « C’est ridicule de la part de quelqu’un qui vient d’un pays sans constitution, ni parlement, qui achète tout le monde avec ses pétrodollars, dont la population est équivalente à celle d’un petit quartier de Damas », a ironisé le représentant à propos d’un pays « qui sème le trouble au Soudan, à Djibouti et en Érythrée et qui a participé avec l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) aux bombardements de la Libye.»
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