En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur le rapport intitulé « Ne croire en personne: le sort des enfants en temps de conflit armé en Colombie »

03/04/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT INTITULÉ «  NE CROIRE EN PERSONNE: LE SORT DES ENFANTS

EN TEMPS DE CONFLIT ARMÉ EN COLOMBIE  »


La situation des enfants soldats en Colombie reste préoccupante, constatent les auteurs d’un nouveau rapport d’un groupement d’organisations non gouvernementales (ONG) sur le sort des enfants en temps de conflit armé, présenté ce matin devant la presse, au Siège des Nations Unies à New York.


« Malgré la Loi justice et paix de 2005 sur la démobilisation en Colombie, de nombreux groupes rebelles se sont réarmés et recrutent de plus en plus d’enfants soldats », a expliqué Mme Nathalia Salamanca Sarmiento, chercheure pour le compte de la Coalition contre l’implication de garçons et filles dans le conflit armé en Colombie (COALICO).  Cette plateforme, basée à Bogota, en Colombie, a été créée en 1999 par une dizaine d’ONG colombiennes œuvrant notamment dans les domaines de la protection de l’enfance et de la consolidation de la paix notamment. 


En collaboration avec la coalition d’ONG « Watchlist on Children and Armed Conflict » (Suivi de la situation des enfants en temps de conflit armé) basée à New York, COALICO a rédigé le rapport, « Ne croire en personne: le sort des enfants en temps de conflit armé en Colombie » qui a été rendu public aujourd’hui.


Ce rapport, consécutif à des missions de terrain entre septembre et décembre 2011, révèle que de nombreux groupes rebelles colombiens, notamment les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et l’Armée nationale de libération (ANL) ont intensifié leur campagne de recrutement d’enfants soldats, et ceux qui refusent d’obtempérer courent le risque d’être torturés, mutilés, voire tués. 


Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), près de 14 000 filles et garçons sont utilisés comme enfants soldats par des groupes armés illégaux en Colombie. 


Les auteurs du rapport notent que les forces armées colombiennes ne semblent pas recruter des enfants soldats, mais elles se servent d’enfants dans le cadre des missions de renseignements portant sur les groupes rebelles.  Les enfants se retrouvent ainsi coincés entre les enlèvements commis par les groupes rebelles et les sollicitations opérationnelles des militaires, d’où l’expression « Ne croire en personne » qui figure au titre de ce rapport.


Le Directeur adjoint de la Division des programmes de l’UNICEF, M. Christian Salazar, qui prenait part à cette conférence de presse, a regretté le fait que l’âge moyen d’enfants soldats en Colombie ne cesse de diminuer et s’établit aujourd’hui à 11,8 ans. 


M. Salazar a en outre salué les programmes de démobilisation et de réintégration d’enfants soldats mis en place en Colombie, et qui ont permis de réinsérer près de 4 800 enfants soldats, parmi lesquels 28% étaient des filles. 


Il s’est ensuite réjoui de la libération des 10 derniers otages militaires des FARC, intervenue hier après plus de 14 ans de captivité pour certains.  Il a émis le vœu que tous les otages civils, près de 400, puissent également recouvrer leur liberté.


Il a par ailleurs insisté sur le fait que l’article 3 de la Loi justice et paix de 2005 devrait être modifié.  « Cet article stipule que tout enfant soldat qui reste dans les rangs des groupes rebelles après sa majorité de 18 ans n’est plus considéré comme une victime », a-t-il expliqué.  Il a souhaité que cette disposition soit abrogée.


Mme Sarmiento a également évoqué cette question de la responsabilité des enfants soldats, et elle a reconnu qu’il est difficile d’établir la frontière entre le statut de victime des enfants soldats, et leur qualité d’auteurs de violations des droits de l’homme. 


« Il faudrait que les auteurs de crimes soient rendus comptables de leurs actes et poursuivis en justice », a-t-elle reconnu.  Une action à laquelle a souscrit la Directrice de Watchlist, Mme Eva Smets, qui prenait également part à cette conférence de presse.


Le rapport fait des recommandations à l’endroit du Gouvernement colombien à qui, il est suggéré de faciliter les missions des ONG avec les groupes rebelles dans le but de les sensibiliser sur la question des enfants soldats.


D’après les dernières estimations de l’UNICEF, plus de 250 000 enfants seraient actuellement soldats à travers le monde.  La communauté internationale célèbre, chaque 12 février, la Journée internationale des enfants soldats.  Cette date symbolise le jour de l’entrée en vigueur, le 12 février 2002, du Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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