Conférence de presse de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Mme Valerie Amos, sur sa visite en Syrie
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE AUX AFFAIRES HUMANITAIRES,
MME VALERIE AMOS, SUR SA VISITE EN SYRIE
De retour d’une visite de deux jours en Syrie, les 7 et 8 mars, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires et Coordonnatrice des secours d’urgence, Mme Valerie Amos, a, cet après-midi, jugé urgent, compte tenu du niveau de destruction observé lors de sa visite, de disposer d’un accès humanitaire illimité à toutes les villes touchées par les violences, afin de pouvoir mesurer l’étendue des besoins de la population.
Mme Amos, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse au Siège des Nations Unies, à New York, s’est dite horrifiée par le niveau de destruction observé à Baba Amr, un quartier déserté par ses 50 à 60 000 habitants, où aucun bâtiment ne semble avoir été épargné par les tirs à l’arme lourde. Elle a manifesté sa profonde préoccupation au sujet du sort de la population, qui a dû fuir les zones touchées, ainsi que des blessés.
Selon Mme Amos, les autorités syriennes souhaitent plus de temps pour examiner l’ensemble de ses propositions concrètes tout en acceptant un exercice d’évaluation humanitaire conjoint qui pourrait commencer jeudi. Cette position représente, a-t-elle dit, un « début minimum ». Mais, il faut plus, à savoir un arrangement robuste et régulier qui permettrait aux organisations humanitaires un accès illimité et le temps nécessaire pour procéder aux évaluations requises, a-t-elle dit.
La Secrétaire générale adjointe a exhorté les autorités syriennes à accepter le principe d’une pause humanitaire quotidienne tel que proposé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Mme Amos a rencontré le Ministre des affaires étrangères et son Vice-Ministre, ainsi que les Ministres de la santé et de l’éducation, et a pu visiter certaines parties de Homs, accompagnée par le Croissant-Rouge arabe syrien. Elle a jugé indispensable que les organisations humanitaires puissent délivrer l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin et qu’elles puissent mener leurs opérations de secours sans danger pour elles, ni pour les personnes qu’elles tentent d’atteindre.
Elle a souligné que les autorités syriennes avaient estimé qu’il n’y avait pas de crise humanitaire en Syrie et qu’elles étaient en mesure de faire face aux besoins de la population.
Mme Amos s’est ensuite rendue en Turquie, dans la province frontalière de Hatay, où 12 000 réfugiés syriens sont répartis dans sept camps qui accueillent chaque jour 250 nouveaux réfugiés. Elle s’est entretenue avec des réfugiés arrivant de Syrie qui ont indiqué avoir fui le pays pour sauver leur vie et a demandé l’aide de la communauté internationale pour mettre fin aux violences.
Elle a salué les efforts des Gouvernements voisins de la Turquie, de la Jordanie et du Liban pour avoir laissé leurs frontières ouvertes aux réfugiés. Elle s’est dite choquée par les informations faisant état de bombardements qui ont causé de nouvelles victimes civiles depuis son départ de Syrie, notamment à Iblin, dans le nord du pays.
Répondant à une question sur la possibilité pour l’ONU de mettre en place un corridor humanitaire malgré l’absence d’une résolution du Conseil de sécurité, elle a indiqué que plusieurs organismes de l’Organisation apportaient déjà des fournitures humanitaires au Croissant-Rouge arabe, très actif sur le terrain. Elle s’est néanmoins inquiétée des limites des capacités du Croissant-Rouge arabe syrien en précisant qu’un petit nombre d’organismes avaient été autorisés à avoir accès à des parties limitées du pays.
Établir des zones ou corridors humanitaires sûrs en Syrie nécessitera l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité dans ce sens, a-t-elle dit. Elle a affirmé que les autorités syriennes lui avaient clairement signifié qu’elle était libre de se rendre où elle voulait tout en notant qu’elle n’avait pu atteindre les habitants de Baba Amr réfugiés dans les zones sous contrôle de l’opposition.
Mme Amos a expliqué que son rôle était de s’assurer qu’aucun civil ne soit visé par le conflit, quelles que soient les parties impliquées. Elle a rappelé l’obligation pour toutes les parties, au regard du droit international humanitaire, de respecter les droits des civils et la sécurité des travailleurs humanitaires. Elle a assuré qu’une assistance humanitaire était possible demain si les autorités syriennes en donnaient le feu vert.
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