En cours au Siège de l'ONU

Conférence de presse

Conférence de presse sur l’effort au niveau mondial pour mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines

28/02/2012
Communiqué de presseConférence de presse
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’EFFORT AU NIVEAU MONDIAL POUR METTRE FIN À LA PRATIQUE

DES MUTILATIONS GÉNITALES FÉMININES


La chanteuse béninoise Angélique Kidjo, Ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré, cet après-midi devant la presse, que pour lutter contre la mutilation génitale féminine, « l’Afrique doit se prendre en charge ».


« Les Africains doivent trouver des solutions par eux-mêmes au problème de la mutilation génitale féminine avec ou sans l’appui des autres », a affirmé Mme Kidjo, lors d’une conférence de presse conjointe, coparrainée par la Mission de l’Italie, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l’UNICEF sur l’effort au niveau mondial visant à mettre fin à cette pratique, au Siège des Nations Unies, à New York. 


« Cette pratique ne mène nulle part », a-t-elle lancé, comme un cri du cœur.  « Il faut avoir le courage de s’asseoir ensemble et de trouver la solution.  Seuls les Africains peuvent faire cela. »


Pour Angélique Kidjo, qui doit donner ce soir, dans la salle de l’Assemblée générale, un concert de sensibilisation, parrainé également par la Mission de l’Italie, le FNUAP et l’UNICEF, « on a assez parlé, il faut aller sur le terrain, et témoigner auprès des gens que les mutilations génitales féminines ne sont pas des chiffres ou des données ».


« Ce qu’on doit faire, on doit le faire », a poursuivi la chanteuse, qui était entourée de la Ministre italienne du travail, des politiques sociales et de l’égalité des chances, Mme Elsa Fornero, du Directeur exécutif du FNUAP, M. Babatunde Osotimehin, de Mme Saran Dioubaté, une survivante de la mutilation génitale féminine, ainsi que du Représentant permanent de l’Italie auprès des Nations Unies, M. Cesara M. Ragaglini.


Selon Mme Kidjo, « la lutte contre les mutilations génitales féminines passe par l’éducation et le témoignage ».  « Nous devons aller témoigner partout en Afrique sur les méfaits des mutilations génitales féminines », a-t-elle dit.


De son côté, Mme Fornero a observé que les mutilations génitales féminines représentaient un « véritable problème de santé pour les femmes et les jeunes filles » et que l’Italie, « toujours présente dans tout ce qui est relatif aux droits de l’homme », se tenait « près d’elles pour leur venir en aide ». 


Survivante des mutilations sexuelles féminines, Mme Saran Dioubaté a, elle, apporté son témoignage.  « À 9 ans, a-t-elle raconté, je ne comprenais pas ce qui s’était passé et personne n’avait voulu me dire ce qui allait se passer, encore moins me demander mon avis.  Encore aujourd’hui, je n’ai pas une nette compréhension de ce qui m’est arrivé. »


« Mon sentiment est que cette pratique n’a pas d’objectif », a-t-elle dit, ajoutant que celle-ci devait « cesser ».  Pour y parvenir, il faut, selon elle, et ainsi que le préconise Angélique Kidjo, « faire le tour de l’Afrique et témoigner sur les méfaits des mutilations génitales féminines à tous les niveaux des sociétés africaines ».


Selon le dernier rapport*du Secrétaire général sur les mutilations génitales féminines, dans le monde, entre 100 et 140 millions de femmes ont déjà subi cette pratique.  Chaque année, plus de 3 millions de femmes et de filles affrontent les risques de mutilations génitales.  En 2011, 2 903 dirigeants religieux ont appelé à l’abandon des mutilations génitales féminines. 


M. Osotimehin a fait état des pays qui, progressivement, voient leurs communautés abandonner cette pratique, la Mauritanie, l’Égypte, le Burkina Faso, le Mali, la Somalie, le Sénégal ou le Kenya. 


Pour le représentant de l’Italie, « c’est un privilège de travailler avec tous ces pays », l’objectif étant « l’abandon total de la pratique des mutilations génitales féminines en Afrique ».  


Tous les intervenants ont, à l’instar de Mme Dioubaté, convenu que cette pratique était complexe à traiter, car « différente d’une communauté à une autre, d’une famille à une autre ».


Pour parvenir à l’éradiquer, il faut donc y aller « pas à pas », selon l’expression d’Angélique Kidjo, « étape par étape, au cas par cas, famille par famille, femme par femme, et homme par homme ». 


Tous ont également assuré que l’éducation et une meilleure circulation de l’information constituaient les véritables solutions.  « Parler des mutilations génitales féminines, c’est parler de la pauvreté, de la façon de la combattre », a expliqué Angélique Kidjo.  « Pour cela, il faut du temps.  On ne combat pas une pratique vieille de plusieurs siècles en 10 ans ». 


* E/CN.6/2012/8


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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