Conférence de presse sur le Rapport annuel de l’OIT sur les tendances mondiales de l’emploi
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LE RAPPORT ANNUEL DE L’OIT SUR LES TENDANCES MONDIALES DE L’EMPLOI
Selon le Rapport annuel de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur les tendances mondiales de l’emploi, le taux de chômage des jeunes dans le monde s’élève à 12,7%.
« Il est particulièrement important qu’il y ait une concordance entre les exigences du marché du travail et les qualifications et compétences des jeunes demandeurs d’emploi », a déclaré le Directeur exécutif du secteur de l’emploi de l’OIT, appuyé dans ce sens par un représentant de l’organisation non gouvernementale Education for Employment, au cours d’une conférence de presse qui se tenait cet après-midi, en marge de la manifestation spéciale organisée à 15 heures par le Conseil économique et social (ECOSOC), en partenariat avec des représentants de gouvernement, du monde des affaires et de la société civile. Cet évènement porte sur les « partenariats favorisant la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité pour les jeunes ».
M. Kevin Cassidy, de l’OIT, qui était le modérateur de cette conférence de presse, a expliqué combien il était important de mieux préparer les jeunes en vue d’améliorer leurs chances pour trouver un emploi décent.
Très préoccupé par les conséquences sur l’emploi des jeunes de trois années de crise sur le marché du travail dans le monde, M. Jose Manuel Salazar-Xirinachs, Directeur exécutif du secteur de l’emploi à l’OIT, a cependant assuré que beaucoup avait déjà été fait pour améliorer la situation. Il a précisé les types d’interventions nécessaires pour mieux former les jeunes. Leurs formations devraient être mieux ciblées afin qu’elles coïncident avec ce que les employeurs attendent, que ce soient pour les qualifications techniques ou pour les compétences humaines.
M. Ron Bruder, fondateur de Education for Employment (EFE), organisation non gouvernementales qui œuvre pour la création d’opportunités d’emploi pour les jeunes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a expliqué son intérêt pour ces régions par le fait qu’il y a constaté un manque crucial d’opportunités pour les jeunes. En 2010, le taux de chômage des jeunes était de 25,5% au Moyen-Orient et de 23,8% en Afrique du Nord.
L’organisation EFE développe dans les pays de ces régions un réseau de franchises indépendantes dirigées par des personnes recrutées localement. Ces organisations locales créent et gèrent des programmes de formation qui garantissent aux jeunes un placement sur le marché du travail, grâce à des partenariats sur le terrain avec les employeurs et les organisations du secteur de l’éducation.
Les formations ainsi proposées aux jeunes recouvrent une série de compétences nécessaires pour entrer dans le monde du travail, comme la rédaction d’un curriculum vitae, la capacité à produire un travail dans les délais prescrits, l’efficacité du travail ou encore la prise de parole en public. « Nous dispensons aussi des formations et des enseignements ciblés sur des besoins particuliers du marché du travail », a ajouté M. Bruder.
En Cisjordanie, les ingénieurs manquent de travail, a-t-il signalé, en expliquant que son organisation propose des formations aux jeunes diplômés en ingénierie pour travailler sur des sites de construction. « Nous leur apprenons par exemple à réparer des climatiseurs », a indiqué M. Bruder qui a aussi donné l’exemple du Maroc où EFE enseigne les techniques de la vente.
M. Salazar-Xirinachs s’est dit très préoccupé par la situation à laquelle sont actuellement confrontés les jeunes qui, non seulement, ont plus de chances d’être au chômage que les adultes, mais qui sont aussi victimes du sous-emploi. Même s’ils ont un travail, les jeunes sont le plus souvent employés à temps partiel et de manière temporaire.
En outre, dans les pays en développement, les jeunes sont exagérément représentés parmi les travailleurs pauvres. Or, il y a encore 900 millions de personnes qui vivent avec un revenu inférieur à 2 dollars par jour, dont 152 millions avec moins de 1,25 dollar par jour, a-t-il rappelé. Les « travailleurs pauvres » sont ceux qui n’ont pas un travail décent ou qui perçoivent un salaire très faible.
M. Salazar-Xirinachs a aussi parlé des jeunes qui, par découragement, déclarent, lors de sondages, qu’ils ne cherchent pas de travail. Il a également indiqué que les jeunes demandeurs d’emploi sont des proies faciles pour les gangs ou sont parfois tentés d’adopter des comportements à risques.
Pour sa part, M. Bruder s’est dit inquiet du fait que les jeunes, en raison du chômage, ne se sentent pas responsables. Les jeunes diplômés au Moyen–Orient, qui ne trouvent pas d’emploi, ne peuvent pas se marier et sont contraints de rester chez leurs parents à attendre qu’un horizon meilleur se dessine. Souvent, ils se retrouvent enrôlés dans des activités qui ne sont bonnes ni pour eux ni pour leur pays, a-t-il regretté.
Interrogé sur l’éducation dispensée par les autorités musulmanes, qui s’oriente plus vers la « dévotion » que vers la formation pratique, M. Bruder a espéré que les autorités religieuses comprendraient la nécessité de faire accéder les jeunes aux emplois afin de les autonomiser. Le cas de l’Égypte est sans doute le plus difficile, a-t-il reconnu. Dans ce pays, le secteur du tourisme est « mort » après les évènements de l’an dernier et 600 000 emplois ont ainsi été perdus.
M. Salazar-Xirinachs a résumé la vulnérabilité des jeunes en matière d’emploi, en observant que « les jeunes sont les derniers à être embauchés et les premiers à être renvoyés ». Bien souvent les entreprises n’ont pas investi en faveur des jeunes, a-t-il expliqué.
Il a ensuite indiqué comment les travaux de l’OIT promeuvent le travail des femmes, notamment grâce aux normes de droit international du travail qui affirment le principe de non-discrimination à leur égard.
C’est une année très chargée, a ajouté M. Salazar-Xirinachs, qui a annoncé la tenue, au mois de mars, de consultations nationales, en vue d’identifier une centaine de jeunes dirigeants qui participeront au Forum sur l’emploi, à Genève en mai prochain. Il a aussi expliqué que la manifestation spéciale, organisée aujourd’hui, est un exercice préparatoire de l’Examen ministériel annuel de l’ECOSOC de juillet prochain.
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