Conférence de presse de la Secrétaire générale adjointe, Michelle Bachelet sur le premier anniversaire d’ONU-Femmes
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE ADJOINTE, MICHELLE BACHELET
SUR LE PREMIER ANNIVERSAIRE D’ONU-FEMMES
Michelle Bachelet, Secrétaire générale adjointe et Directrice exécutive d’ONU-Femmes, a annoncé ce matin, qu’en 2012 l’agence qu’elle dirige a comme priorité de donner un nouvel élan à l’autonomisation économique des femmes et à leur participation à la vie politique, car ces deux domaines connaissent les écarts les plus importants en matière d’égalité entre les sexes.
« On ne peut se permettre de continuer d’ignorer le potentiel de la moitié de la population de la planète », a lancé Mme Bachelet qui intervenait dans le cadre d’une conférence de presse organisée pour marquer le premier anniversaire d’ONU-Femmes.
C’est l’année dernière que les 41 pays du Conseil d’administration d’ONU-Femmes ont approuvé les six priorités fixées par l’agence à savoir, la lutte contre la violence à l’égard des femmes, l’élargissement du rôle des femmes dans les processus de paix et de reconstruction, la budgétisation soucieuse d’égalité entre les sexes, l’amélioration de la coordination et de la redevabilité au sein du système des Nations Unies s’agissant de l’égalité entre les sexes, l’autonomisation économique des femmes et leur participation dans la vie politique.
L’ancienne Présidente du Chili a rappelé que la participation des femmes dans la sphère politique était essentielle pour la démocratie et la justice et que de surcroît, la promotion de leur pouvoir économique favorisait la croissance. Sans les femmes, a-t-elle souligné, on ne peut pas avoir une économie saine.
Mme Bachelet a plus particulièrement parlé du rôle joué par les femmes dans les mouvements démocratiques arabes et a indiqué qu’ONU-Femmes avait l’intention de contribuer à hauteur de 4,8 millions de dollars à l’autonomisation des femmes dans cette région.
Elle a également fait savoir qu’ONU-Femmes favorisait les mesures temporaires spéciales pour garantir une bonne représentation des femmes dans les parlements de la région. Elle a expliqué que grâce à la loi sur la parité dont s’est dotée la Tunisie, les femmes avaient pu obtenir 26% des sièges au Parlement. En Égypte en revanche, les femmes n’y occupent que 2% des sièges; la loi de l’ancien régime sur les quotas ayant été abolie par les nouvelles autorités.
« Les femmes ont fait partie de la révolution et doivent participer à la reconstruction de leur société », a-t-elle martelé.
La Directrice exécutive d’ONU-Femmes a également parlé de la singularité des pays d’Amérique latine et des Caraïbes, une région où l’inégalité entre les sexes est la plus marquée, mais qui compte le nombre le plus important au monde de femmes chefs d’État ou de gouvernement démocratiquement élues. « Le fait d’avoir une femme chef d’État est notable car c’est un modèle qui offre aux sociétés machistes l’occasion d’évaluer la véritable force des femmes », a souligné Mme Bachelet. Mais, a-t-elle ajouté, leur accès au pouvoir ne suffit pas. Il faut des mesures politiques concrètes en faveur de l’égalité entre les sexes.
Pour ce qui est de l’autonomisation économique des femmes, Mme Bachelet a annoncé qu’en 2012, ONU-Femmes mettrait l’accent sur la formation des femmes aux outils économiques ainsi que sur la promulgation de lois équitables et l’augmentation des chances de réussite grâce, notamment, à l’accès à la terre et au crédit. L’agence entend également obtenir des garanties sur la protection des droits des femmes migrantes.
Elle a précisé qu’ONU-Femmes appuierait les programmes du Fonds international de développement agricole (FIDA), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour renforcer l’accès des femmes rurales au crédit, aux capacités de stockage de l’eau et des graines, entre autres.
Mme Bachelet a également fait savoir que la lutte contre la violence faite aux femmes et l’impunité continueraient de figurer parmi les priorités de l’agence, observant que ce fléau avait d’importantes répercussions économiques. ONU-Femmes continuera également d’appuyer la participation des femmes au processus de paix et de transition et à promouvoir une budgétisation soucieuse d’égalité entre les sexes.
Au regard des mesures d’austérité adoptées dans de nombreux États Membres, Mme Bachelet n’a pas manqué d’appeler les gouvernements à veiller à ce que les coupes budgétaires ne sapent pas les avancées réalisées par les femmes. Elle les a également exhortés à continuer d’appuyer ONU-Femmes, faisant remarquer que le budget ordinaire de l’ONU ne finançait qu’entre 1,4 et 1,6% des activités de l’agence.
En 2011, les contributions volontaires ont été de l’ordre de 235 millions de dollars, soit une hausse de 33% par rapport en 2010. Pour 2012 et 2013, l’agence s’est fixé un objectif de 700 millions de dollars grâce à l’élargissement de l’assiette des donateurs.
ONU-Femmes, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, a été créée en juillet 2010 par l’Assemblée générale. Elle est le résultat de la fusion de quatre composantes du système des Nations Unies, à savoir la Division de la promotion de la femme (DAW), l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW), le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI) et le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM).
ONU-Femmes a pour rôle d’appuyer des organes intergouvernementaux, tels que la Commission de la condition de la femme, dans l’élaboration de politiques, de règles et de normes mondiales, d’aider les États Membres à appliquer ces règles et de demander des comptes au système des Nations Unies sur ses propres engagements en faveur de l’égalité des sexes.
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