Conférence de presse de la Représentante spéciale du Secrétaire général au Soudan du Sud, Mme Hilde Johnson
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CONFÉRENCE DE PRESSE DE LA REPRÉSENTANTE SPÉCIALE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
AU SOUDAN DU SUD, MME HILDE JOHNSON
La Représentante spéciale du Secrétaire général au Soudan du Sud, Mme Hilde Johnson, a dressé, cet après-midi devant la presse, un bilan des six premiers mois de la Mission des Nations Unies dans ce pays (MINUSS), dont elle est à la tête.
Invitée du Point de presse, au Siège des Nations Unies à New York, Mme Johnson, qui s’exprimait par visioconférence depuis Juba, au Soudan du Sud, a estimé que, six mois également après la naissance du nouvel État, les relations bilatérales avec son voisin le Soudan, ainsi que la crise pétrolière et la question des frontières demeuraient cruciales pour les deux pays.
La Représentante spéciale a notamment fait état d’une avancée des réformes mises en place par le Gouvernement du Soudan du Sud, soulignant qu’elles témoignaient de son engagement à établir les fondements d’un État viable pour sa population.
Rappelant que le mandat de la MINUSS visait à appuyer le Gouvernement à consolider la paix et la stabilité, Mme Johnson a cependant affirmé qu’elle demeurait grandement préoccupée par la violence qui persiste sur le terrain, celle-ci menaçant des milliers de personnes et risquant de saper les efforts entrepris.
À cet égard, la violence intercommunautaire persistante entre les tribus Lou Nuer et Murle, dans l’État de Jonglei, demeure une source importante de préoccupation. L’une des meilleures façons d’y faire face, a-t-elle dit, est la dissuasion et le déploiement à grande échelle de forces militaires dans la région.
Mme Johnson s’est également déclarée profondément préoccupée par les violations persistantes des droits de l’homme, ainsi que par la diffusion de messages de haine qu’elle a jugés totalement inacceptables. « La haine et la violence n’ont pas leur place dans un État démocratique », a-t-elle dit. La Représentante spéciale a expliqué que ces messages étaient principalement diffusés sur Internet mais qu’elle n’était pas en mesure de pouvoir préciser s’ils l’étaient à la demande des responsables des communautés qui participent aux violences ethniques.
Mme Johnson est également revenue sur les attaques récentes contre la ville de Pibor, dans l’État de Jonglei, notant que la mise en œuvre d’un mécanisme d’alerte avait permis à un grand nombre de civils de fuir à temps et de sauver des milliers de vies.
« Certes, il y a eu des morts et chaque perte en vie humaine est une de trop mais leur nombre a été moins élevé que ce que nous ont rapporté les médias », a-t-elle observé, ajoutant que ces attaques devaient faire l’objet d’enquêtes et que leurs auteurs doivent être traduits en justice. Selon elle, la situation et les faits ne seront éclaircis qu’après le retour des personnes déplacées et l’aboutissement des enquêtes.
La Représentante spéciale a également appelé à une présence accrue des forces gouvernementales et de police aux abords de la frontière afin de stabiliser la zone. Elle s’est également félicitée de l’initiative du Gouvernement de mettre en place une équipe chargée d’appuyer le processus de paix.
La MINUSS continuera de soutenir les efforts du Gouvernement et d’exercer ses missions liées à la protection des civils, notamment dans l’État de Jonglei, a-t-elle précisé, rappelant cependant que la responsabilité de protéger les civils devait demeurer la priorité du Gouvernement.
S’agissant des moyens aériens de la MINUSS, Mme Johnson a indiqué que celle-ci avait reçu deux hélicoptères supplémentaires mais que la Mission ne disposait que de la moitié des capacités prévues dans son mandat. « Malgré l’aide d’autres missions de l’ONU, l’approvisionnement en hélicoptères militaires reste difficile », a-t-elle reconnu.
La Représentante spéciale a conclu en réaffirmant son engagement à enquêter sur les violations graves du droit international au Soudan du Sud et à rendre compte de celles-ci au Gouvernement et au Conseil de sécurité.
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