Conférence de presse sur la lutte contre le paludisme à l’occasion de la parution du Rapport 2012 de l’OMS sur la pandémie
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CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME À L’OCCASION DE LA PARUTION DU RAPPORT 2012 DE L’OMS SUR LA PANDÉMIE
« Il est urgent de trouver 3,6 milliards de dollars supplémentaires, d’ici à 2015, pour que les progrès réalisés ces dernières années en matière de lutte contre le paludisme ne soient pas remis en cause », a déclaré ce midi au Siège de l’ONU, M. Ray Chambers, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le paludisme, au cours d’une conférence de presse organisée à l’occasion du lancement du Rapport 2012 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le paludisme dans le monde.
« Les progrès sans précédent accomplis dans le domaine de la lutte contre le paludisme, qui se sont traduits par une baisse de 50% de la mortalité infantile liée au plasmodium falciparum, bactérie transmise par la piqure du moustique anophèle, risquent d’être réduits à néant si nous ne sommes pas en mesure de répondre très vite à l’insuffisance de financement », a-t-il insisté.
Intervenant par visioconférence depuis Genève, Mme Fatoumata Nafo-Traoré, Directrice exécutive du Partenariat Faire reculer le paludisme, a expliqué que seulement 66 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide seront distribuées en 2012, au lieu des 150 millions nécessaires, en raison d’un manque de moyens.
Le Rapport de l’OMS montre que si les financements internationaux débloqués pour lutter contre le paludisme ont régulièrement augmenté pour culminer à 2 milliards de dollars en 2011, cette tendance s’est malheureusement inversée, de telle sorte que, selon les estimations, il faut 3,6 milliards de dons supplémentaires d’ici à 2015 pour atteindre les objectifs de lutte contre le paludisme en Afrique subsaharienne. Afin d’éviter une résurgence du paludisme en 2013 et 2014, il faut mobiliser 2,4 milliards de dollars de manière urgente. Dans ce montant, il faut un milliard de dollars pour faire face à la maladie sur le territoire du seul Nigéria, a indiqué Mme Nafo-Traoré.
S’agissant des progrès réalisés à ce jour dans la lutte anti-malarique, et qui risquent d’être réduits à néant à cause du manque de fonds, Mme Nafo-Traoré a indiqué que 50 des 99 pays touchés par la transmission du plasmodium falciparum semblent être en mesure d’atteindre d’ici à 2015, l’objectif de réduire de 75% le nombre de cas de paludisme sur leur territoire.
Les intervenants ont indiqué à la presse que l’accent était mis sur le Nigéria et la République démocratique du Congo (RDC) parce que ces deux pays étaient les pays les plus importants en termes de population en Afrique subsaharienne. « Avec l’Inde, le Nigéria et la RDC rassemblent 40% des cas de paludisme recensés dans le monde », a précisé Mme Nafo-Traoré.
M. Chambers a espéré que les ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui finance 60% des activités mondiales de lutte contre le paludisme, pourront être reconstituées en septembre 2013. Face à la baisse des financements dans un contexte économique mondial difficile, il s’est inquiété que cette crise financière se traduise aussi par une crise humanitaire. Des millions de vies ont été sauvées au cours de la dernière décennie, et des millions de vies d’enfants peuvent encore l’être dans les prochaines années, a insisté M. Chambers. Sur le même ton, Mme Nafo-Traoré a estimé que chaque dollar investi dans la lutte contre le paludisme est un investissement dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
Le Rapport 2012 de l’OMS sur la situation mondiale du paludisme a été rendu public aujourd’hui au Libéria, en présence de la Présidente de ce pays, Mme Ellen Johnson Sirleaf.
Le Rapport souligne qu’une étape importante vers l’atteinte des objectifs internationaux dans le domaine de la lutte contre le paludisme a été franchie en 2010.
Répondant à la question d’un journaliste qui avait trait à la fiabilité des statistiques et la possibilité d’avoir une vision claire de la situation du paludisme dans les pays en conflit ou sortant de conflit, M. Chambers a indiqué que l’ONU disposait d’un tableau très clair des besoins qui se posent dans différents pays et provinces en terme de lutte contre le paludisme et de propagation de la pandémie.
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