Conférence de presse sur l’expédition « Tara » visant à mesurer l’impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes marins
| |||
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York |
CONFÉRENCE DE PRESSE SUR L’EXPÉDITION « TARA » VISANT À MESURER L’IMPACT
DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR LES ÉCOSYSTÈMES MARINS
C’est sous les applaudissements des journalistes que s’est achevée, cet après-midi, la conférence de presse des responsables de l’expédition du bateau scientifique Tara, partie de France en septembre 2009, afin de mieux comprendre l’impact du réchauffement climatique sur les écosystèmes marins.
« Il s’agit de mesurer la menace que constituent les changements climatiques sur les écosystèmes planctoniques et les milliards de micro-organismes marins essentiels à la vie et qui produisent 50% de l’oxygène », a souligné M. Eric Karsenti, Directeur scientifique de l’expédition qui a parcouru 115 000 kilomètres à travers l’Atlantique, le Pacifique, l’Antarctique et l’océan Indien en deux ans et demi.
M. Karsenti a ajouté que le but de cette mission était de collecter des échantillons, afin de quantifier les organismes planctoniques, couvrant un éventail complet allant des bactéries aux larves de poissons et de méduses, et d’établir des liens avec les paramètres de l’environnement en vue de présenter une description quantitative des états de l’écosystème pélagique dans la plupart des bassins océaniques du monde. Le projet va générer une source inestimable de données pour améliorer la construction de « modèles de réchauffement climatique », qui permettra d’expliquer notamment les principales évolutions des micro-organismes étudiés dans les différentes régions océaniques. L’analyse de toutes ces données prendra 10 ans, a insisté M. Karsenti, qui a précisé qu’elle permettra également de développer des modèles sur les conséquences des changements climatiques sur les micro-organismes des océans.
Rappelant que la biodiversité du plancton était à la base de la chaîne alimentaire, clef de la survie des poissons, des mammifères marins et de milliards d’êtres humains, M. Karsenti a présenté les grandes lignes d’une étude spatio-temporelle portant sur les quatre éléments clefs du plancton: les virus, les bactéries, les protozoaires, et les métazoaires, ces derniers étant plus concentrés vers les pôles où ils produisent une grande quantité d’oxygène.
À ses côtés intervenaient aussi Agnès b., créatrice de mode et « sponsor » principal de Tara; M. Philippe Kridelka, Chef du bureau de l’UNESCO à New York; et M. Andrew Hudson, Chef de ONU-Océans, un mécanisme de coordination interinstitutions pour les questions marines et côtières de l’ONU.
À l’instar de M. Karsenti, le Chef de ONU-Océans s’est inquiété de l’acidification des océans en raison d’une absorption croissante de Co2. Il a expliqué l’impact de la pollution sur l’acidification et la formation de 500 zones marines hypoxiques, où la raréfaction de l’oxygène menace les écosystèmes planctoniques essentiels à la vie. Il a rappelé que le système de l’ONU avait pris plusieurs initiatives en faveur des océans dans l’optique de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, Rio+20. Il a cité la mise en œuvre d’un plan interinstitutions pour la durabilité des océans et des côtes et le rapport interinstitutions intitulé « Économie verte dans un monde bleu » sur le potentiel économique des écosystèmes marins, lancé lors de la récente réunion intergouvernementale qui avait adopté leProgrammemondiald’actionpourlaprotectiondel’environnementmarin.
M. Karsenti a indiqué que les chercheurs de Tara partageront leurs découvertes et visions d’un développement durable pendant la Conférence Rio+20, en juin prochain. Faisant référence à l’état de santé de la mer, il a jugé urgent de promouvoir le recours aux énergies renouvelables. En début de journée, les responsables de l’expédition ont pu faire part au Secrétaire général de l’ONU des objectifs et premières observations de leur mission.
L’expédition Tara est une initiative française qui a pour objectif d’alimenter en prélèvements et en données l’ensemble de la communauté scientifique mondiale et de renforcer la conscience environnementale du grand public. Deux ans et demi d’expédition (de septembre 2009 à mars 2012), soit 938 jours et 115 000 km à travers les océans, 50 escales, 42 pays traversés avec 15 personnes à bord (marins, scientifiques, journalistes et artistes). Elle est à quai à Battery Park, au sud de Manhattan, du 5 au 12 février. Elle devrait ensuite se rendre aux Bermudes avant de regagner l’Europe.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le site de l’expédition www.oceans.taraexpeditions.org/fr.
* *** *
À l’intention des organes d’information • Document non officiel