CS/10636

Le Conseil de sécurité insiste sur la nécessité d’une coopération renforcée entre les États Membres dans la lutte contre le terrorisme

04/05/2012
Conseil de sécuritéCS/10636
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Conseil de sécurité

6765e séance – matin


LE CONSEIL DE SÉCURITÉ INSISTE SUR LA NÉCESSITÉ D’UNE COOPÉRATION RENFORCÉE

ENTRE LES ÉTATS MEMBRES DANS LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME


Le Secrétaire général espère que les États accepteront de créer

le poste de coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme


Constatant « le changement de nature et de caractère du terrorisme », qui se manifeste par « la persistance d’attentats terroristes partout dans le monde », le Conseil de sécurité a, ce matin, en présence du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, insisté sur la nécessité « d’une coopération et d’une solidarité renforcée entre les États Membres » dans la lutte contre le terrorisme.


Réuni sous la présidence du Président de l’Azerbaïdjan, M. Ilham Aliyev, pour une séance d’information sur les menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme, le Conseil a souligné l’importance d’un renforcement de la coordination des efforts engagés aux niveaux national, régional et international pour apporter une réponse mondiale « plus énergique » à ce grave problème.


Dans une déclaration présidentielle, le Conseil de sécurité insiste sur « la nécessité d’une coopération et d’une solidarité renforcées entre les États Membres », notamment dans le cadre d’accords et de mécanismes multilatéraux et bilatéraux visant à prévenir et à réprimer les attentats terroristes.


Il demande à nouveau aux États Membres de renforcer leur coopération aux niveaux international, régional et sous-régional, en particulier par l’intermédiaire de mécanismes régionaux et sous-régionaux.  Il insiste encore sur l’importance de continuer à appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, adoptée en 2006, de manière intégrée et dans tous ses aspects, et attend avec impatience le troisième examen qu’en réalisera l’Assemblée générale, le mois prochain.


Dans un souci de favoriser une action unie de la communauté internationale, le Secrétaire général a espéré que les États Membres accepteront de créer un poste de coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, afin de promouvoir une meilleure coordination et coopération entre les pays. 


Cette proposition a été appuyée par plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont les États-Unis, le Pakistan, l’Inde ou le Maroc.


« Des efforts considérables ont été menés par la communauté internationale dans la lutte antiterroriste mais davantage peut encore être fait », a estimé M. Aliyev.  Notant l’absence de définition du terrorisme dans le droit international, il a insisté sur la nécessité de parvenir à un accord sur une convention interdisant le terrorisme. 


« Cette réunion a lieu un an après la mort d’Osama bin Laden et alors qu’Al-Qaida a essuyé de graves revers mais continue d’être une importante menace pour la sécurité internationale, notamment au Maghreb islamique », a, de son côté, fait remarquer la représentante des États-Unis, laquelle a également fait part de ses préoccupations face à de nouvelles menaces terroristes posées à la paix et à la sécurité, citant l’exemple de l’augmentation du nombre d’enlèvements contre rançon.


L’Envoyé spécial du Président de la Fédération de Russie pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, M. Alexander Zmeevsky, s’est, quant à lui, inquiété de l’émergence de filiales régionales d’Al-Qaida, ainsi que des liens entre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée.  Il a plaidé pour une meilleure synergie entre les différents organes de l’ONU, notamment l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). 


Le représentant de la France a mis l’accent sur la coordination internationale au sein des Nations Unies, notamment grâce à l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, et ce, afin d’éviter le chevauchement d’initiatives.  Il a aussi suggéré une meilleure coordination avec les institutions extérieures, comme l’Union européenne, le Forum global de lutte contre le terrorisme ou INTERPOL.


Plusieurs membres du Conseil de sécurité ont ensuite salué la mise en place du nouveau Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, créé sous les auspices de l’Équipe spéciale, notant que celui-ci pourra aider les États Membres à mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale. 


S’agissant plus particulièrement du régime de sanctions, le représentant du Royaume-Uni ainsi que le Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, M. Guido Westerwelle, ont salué les efforts d’amélioration des procédures en vue d’en garantir l’équité et ils ont salué le travail réalisé, à cet effet, par le Bureau du Médiateur, créé par la résolution 1904 (2009) du Conseil de sécurité.


Son homologue togolais, M. Elliot Ohin, a attiré l’attention sur le manque de ressources de l’Afrique, qui est confrontée à une prolifération de camps d’entrainement terroristes, tandis que le délégué de l’Afrique du Sud a mis l’accent sur la nécessité de ne pas créer des structures parallèles aux Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme.


En septembre 2006, afin de renforcer et d’améliorer ces activités, les États Membres ont convenu d’une Stratégie antiterroriste mondiale.  Il s’agit de la première approche stratégique et opérationnelle commune à l’ensemble des États Membres des Nations Unies dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.


L’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF) a été créée par le Secrétaire général, en 2005, pour renforcer la coordination et la cohésion des efforts menés par le système des Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme.  Elle est composée d’entités internationales que leurs activités amènent à intervenir dans les efforts de lutte contre le terrorisme.


La mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale incombe aux États Membres mais la CTITF aide les États Membres en fournissant un appui à leurs politiques ou une assistance technique.



MENACES CONTRE LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES RÉSULTANT D’ACTES DE TERRORISME


Renforcement de la coopération internationale aux fins de l’exécution des obligations liées à la lutte contre le terrorisme


Lettre datée du 1er mai 2012, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l’Azerbaïdjan auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2012/281)


Déclarations


M. BAN KI-MOON, Secrétaire général des Nations Unies, a rappelé que l’Assemblée générale conduira le mois prochain le troisième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU adoptée il y a six ans, en estimant que ce débat d’aujourd’hui était de nature à contribuer à la qualité du futur examen.  Si des efforts collectifs ont permis de démanteler des réseaux terroristes, les récentes attaques en Afghanistan, en Iraq, au Nigéria et au Yémen ont démontré l’importance de cette menace, a ajouté M. Ban.  Il a précisé que les organisations terroristes cherchaient de nouveaux théâtres d’opérations, stratégies et objectifs. 


Mettant l’accent sur trois priorités, le Secrétaire général a d’abord jugé indispensable de se concentrer sur les situations qui favorisent le développement du terrorisme.  Il a ainsi cité l’instabilité qui s’est développée au Sahel suite à la crise libyenne en appelant à une mobilisation internationale pour y faire face.  Ensuite, il a plaidé en faveur de la poursuite de l’approche intégrée de l’ONU telle que décrite dans la Stratégie antiterroriste mondiale pour contrer les appels au terrorisme, renforcer les capacités et protéger les droits de l’homme.  Enfin, il a exhorté les États Membres à recourir à l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, outil très important pour créer une réponse intégrée pour le renforcement des capacités et l’échange d’expériences. 


Dans le souci de favoriser une action unie de la communauté internationale, il a espéré que les États Membres accepteront de créer le poste de coordonnateur des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, afin de promouvoir de meilleures coordination, collaboration et coopération entre les pays.  En outre, M. Ban a estimé que le nouveau Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, créé sous les auspices de l’Équipe spéciale, jouera un rôle critique pour aider les États Membres à mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Le Secrétaire général a salué la contribution de l’Arabie saoudite qui a permis le financement de ce Centre.


M. GUIDO WESTERWELLE, Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a tout d’abord salué « la détermination remarquable », au cours des dernières années, du Conseil de sécurité pour lutter contre le terrorisme.  Il a souligné que son pays, qui préside le Comité du Conseil de sécurité concernant Al-Qaida, demeurait résolument prêt à travailler avec tous les États Membres afin de faire face aux menaces posées par le terrorisme.  « Bien que nous ayons réduit avec succès les structures terroristes, nous ne pouvons ralentir nos efforts à cet égard, et les récentes attaques en Afghanistan, au Nigéria et en Iraq sont la preuve de la persistance du terrorisme », a-t-il déclaré.  Face à une menace terroriste qui évolue, il a ensuite appelé à une réponse qui soit adaptée à cette nouvelle donne et il a plaidé pour une coopération accrue au niveau international, ainsi que pour le renforcement des capacités.   


M. Westerwelle a ensuite mis l’accent sur trois questions.  Premièrement, il a rappelé que les stratégies et les mesures destinées à lutter contre le terrorisme devaient reposer sur le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.  « Car nos mesures seront dénuées de sens si elles compromettent les principes qu’elles visent à protéger », a-t-il dit.  Deuxièmement, le Ministre des affaires étrangères a insisté sur le fait que le régime de sanctions des Nations Unies devait montrer l’exemple d’une procédure transparente.  À cet égard, il a rappelé que, depuis plusieurs années, l’Allemagne prônait une amélioration de celles-ci et accordait une grande importance au travail du Bureau de la Médiatrice, Mme Kimberley Prost.  Il a encouragé le Conseil de sécurité à continuer ce travail afin d’améliorer encore des procédures justes et claires lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre les mesures contre le terrorisme.  Enfin, rappelant l’utilisation d’Internet et des réseaux par les terroristes pour recruter des partisans, il a invité la communauté internationale à cibler ces lieux où se cachent les terroristes, notant qu’il s’agissait là aussi d’un défi car la liberté fondamentale d’expression doit être respectée.


M. ELLIOT OHIN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, a estimé que les attentats, les enlèvements, les prises d’otage, les détournements d’avions et les assassinats, que les terroristes commettent et revendiquent, constituaient des atteintes graves aux droits humains fondamentaux, y compris le droit à la vie et à la liberté de vivre à l’abri de la peur.  L’Afrique, a-t-il dit, paie un lourd tribut pour des actes criminels, comme ceux qui sont perpétrés, de plus en plus, au Nigéria et dans la région du Sahel par les sectes islamiques Boko Haram, Al-Qaida pour le Maghreb islamique (AQMI) et d’autres groupes criminels.  Il en va de même, a-t-il ajouté, d’actes terroristes en Somalie, au Kenya, en République-Unie de Tanzanie.  Le Ministre a observé que le terrorisme en Afrique se nourrissait souvent de l’intégrisme religieux et de l’ethnicité.  Les groupes terroristes, a-t-il expliqué, profitent parfois de l’une des vulnérabilités du continent, qui a trait à l’immensité de certains espaces étatiques, dont l’insuffisance de contrôle favorise l’établissement de campas d’entraînement.


Après avoir énuméré les mesures importantes prises par son pays en vue de renforcer les mécanismes juridiques et institutionnels existants, et de son implication aux plans sous-régional et régional, en particulier dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ou de l’Union africaine, M. Ohin a souligné que le défi de la communauté internationale résidait dans sa capacité à mettre en œuvre, de façon coordonnée et efficace, les nombreux instruments régionaux, continentaux et universels en vigueur.  La coopération doit demeurer le maître-mot de cette lutte pour assurer la sécurité interne et internationale, a-t-il déclaré.  C’est à travers des actions conjuguées aux plans bilatéral, régional et international, dans le respect de leur souveraineté, leur indépendance et l’intégrité de leur territoire, que les États pourront espérer lutter efficacement contre le terrorisme, a conclu le Ministre togolais.


Mme SUSAN RICE (États-Unis) a noté que cette réunion se tenait tout juste un an après la mort d’Osama bin Laden.  Al-Qaida a essuyé de graves revers, mais continue d’être une importante menace pour la sécurité internationale, a-t-elle constaté.  Elle a notamment évoqué les activités d’Al-Qaida au Maghreb islamique, d’Al-Chabab et du groupe Boko Haram.  Elle a également fait part de ses préoccupations face à l’augmentation du nombre d’enlèvements contre rançon, y voyant une menace croissante pour la paix et la sécurité internationales. 


Mme Rice a ensuite parlé de la démarche globale stratégique adoptée par le Président américain Barack Obama en vue de faire face au fléau du terrorisme.  « Ce n’est qu’en s’attaquant au moteur de la radicalisation et en agissant de concert que nous pourrons combattre ce fléau », a-t-elle affirmé.  Elle a rappelé que les États-Unis avaient organisé, le mois dernier, au Conseil de sécurité, un débat sur la sécurisation des frontières, dont le résultat fut l’adoption d’une déclaration présidentielle.  La représentante a aussi souligné que sa délégation mettait l’accent sur la création d’institutions durables de respect des droits de l’homme et s’était également engagée à renforcer les partenariats au sein des Nations Unies, entre autres, afin de lutter contre le terrorisme.  Les États-Unis ont joué un rôle capital pour dégager un consensus en la matière, a-t-elle affirmé.  Mme Rice s’est ensuite félicitée de la création du Centre international des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et a appuyé la création d’un poste de coordonnateur de lutte contre le terrorisme.


M. YOUSSEF AMRANI, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur du débat de ce jour, ainsi que de nouvelles propositions visant à renforcer la cohérence et l’efficacité des efforts antiterroristes des Nations Unies, y compris en créant un poste de coordonnateur de la lutte antiterroriste.  Estimant que les Nations Unies demeuraient le cadre approprié pour réagir au terrorisme au niveau multilatéral, il a souligné que la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU, adoptée en 2006, avait constitué la décision la plus globale et la plus efficace de la communauté internationale afin d’améliorer l’action des Nations Unies dans ce domaine. 


Dans ce contexte, il a noté que le troisième examen de la Stratégie représenterait pour la communauté internationale une occasion supplémentaire de voir comment mieux traduire ses quatre piliers en actions et mesures concrètes.  Il a toutefois estimé que l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme devait être renforcée s’agissant de la mise en œuvre de cette Stratégie.  Le Vice-Ministre a encore estimé que le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, qui est une initiative du Royaume d’Arabie saoudite et qui a été établi au cours de cette session de l’Assemblée générale, était un instrument capital.  Il a exprimé le souhait du Maroc de coopérer avec le Royaume saoudien afin d’atteindre ses objectifs.


M. Amrani a ensuite réaffirmé que le Maroc partageait la volonté de la communauté internationale de se montrer unie et résolue dans la lutte contre le terrorisme.  À cet égard, il a fait remarquer que son gouvernement avait adopté une démarche antiterroriste multidimensionnelle qui recoupe la Stratégie antiterroriste mondiale et plusieurs instruments internationaux auxquels son pays est partie.  Cette stratégie s’accompagne aussi d’une démarche qui vise également à s’attaquer, par le biais d’initiatives nationales, aux difficultés sociales, économiques et aux facteurs culturels qui sous-tendent la violence et les idéologies extrémistes. 


Avant de conclure, M. Amrani a exprimé les préoccupations du Maroc face à la propagation du terrorisme dans les régions voisines que sont l’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel, le golfe de Guinée et la corne de l’Afrique, des régions qui doivent déjà faire face à de graves difficultés socioéconomiques, environnementales ou alimentaires, ainsi qu’à la persistance de conflits non résolus, a-t-il dit.  Il a estimé qu’il était urgent d’établir un cadre durable pour le dialogue et la coopération afin de répondre aux divers aspects et enjeux dans la région.


M. ALEXANDER ZMEEVSKY, Envoyé spécial du Président de la Fédération de Russie pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, a évoqué les actes terroristes perpétrés récemment au Daghestan et au Nigéria, et s’est inquiété de l’émergence de filiales régionales d’Al-Qaida ainsi que des partenariats entre groupes terroristes et criminels organisés.  Le potentiel d’une hausse du terrorisme est notable dans la région de l’Afghanistan et du Pakistan à cause des profits engendrés par le trafic des opiacés, a-t-il par ailleurs averti.  Il importe, selon lui, d’éliminer les causes sociales et économiques du terrorisme.  M. Zmeevsky a également plaidé pour le renforcement de la base juridique de lutte contre le terrorisme, en élargissant notamment le nombre d’États parties aux différentes conventions de lutte contre le terrorisme ainsi qu’en achevant la rédaction de la convention générale de lutte contre le terrorisme.


Il faut prendre les devants et mettre l’accent sur la prévention, a aussi souligné M. Zmeevsky, pour qui il importe aussi de lutter contre le terrorisme nucléaire en mettant notamment en œuvre les décisions du Sommet de Séoul sur la sécurité nucléaire et les recommandations du Comité 1540.  Il a également souhaité une meilleure synergie entre les différents organes de l’ONU, notamment l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).  En combinant leurs dons, ils seraient mieux à même de combattre ce fléau, a-t-il dit.


Évoquant ensuite la résolution 1624 (2005), M. Zmeevsky a réclamé la création d’une atmosphère de rejet total du terrorisme en mettant l’accent sur le dialogue interculturel et la tolérance religieuse.  Il a également souligné la nécessité d’adopter une réponse intégrée pour faire face à l’emploi que font les terroristes du cyberespace.  Il a par ailleurs estimé que le partenariat avec le milieu des affaires pouvait s’avérer utile pour faire respecter le droit des victimes et répondre à la question des réparations.


Après avoir réclamé le renforcement du Comité contre le terrorisme et du Directorat exécutif de lutte contre le terrorisme, M. Zmeevsky a mis l’accent sur l’importance du dialogue intercivilisationel.  Il a également fait savoir que la Fédération de Russie avait l’intention d’accueillir une visite du Directorat exécutif de lutte contre le terrorisme cet automne.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’appliquer les sanctions à l’encontre d’Al-Qaida et d’élargir les régimes de sanctions pour s’attaquer également à ses filiales régionales.  Il a également fait état de la menace liée à la propagation des armes libyennes.  Des mesures décisives s’imposent pour mettre en œuvre la résolution 2017 (2011), a-t-il affirmé.


Mme PATTI LONDONO, Vice-Ministre des affaires multilatérales de la Colombie, après avoir rappelé l’existence de 14 traités internationaux de lutte contre le terrorisme, a estimé que, même si la communauté internationale n’était toujours pas tombée d’accord sur une définition du terrorisme, elle avait quand même identifié les éléments clefs permettant de qualifier les actes de terrorisme.  Étant donné que le terrorisme international a des incidences sur le plan mondial, les Nations Unies, et en particulier l’Assemblée générale, doivent être le point focal des discussions sur les accords politiques et de coopération dans ce domaine, a-t-elle estimé. 


Mme Londono a notamment encouragé la coopération entre les pays dans le domaine des bonnes pratiques.  Selon elle, la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies est un instrument utile pour prévenir, réprimer et lutter contre le terrorisme.  La Vice-Ministre a en outre souligné l’importance de lutter contre le financement du terrorisme, qui passe par la lutte contre le trafic de drogues, le trafic d’armes, les enlèvements ou encore la piraterie.  La Colombie est très impliquée dans les mécanismes régionaux et multilatéraux de coopération dans ces domaines, a déclaré Mme Londono.


M. LI BAODONG (Chine) a rappelé que le terrorisme était une menace commune pour la sécurité internationale et a réaffirmé l’engagement de son pays à le combattre sous toutes ses formes et manifestations.  « Le terrorisme est loin d’être éradiqué et continue à évoluer », a-t-il fait remarquer.  Il a ensuite mis l’accent sur le fait que les États Membres devaient respecter des normes unifiées pour ce qui est de la lutte contre le terrorisme.  « Il faut éviter une politique de deux poids deux mesures dans les efforts de lutte, et la communauté internationale doit s’opposer à toute incitation ou appui au terrorisme », a-t-il poursuivi.


Il a ensuite mis l’accent sur la nécessité de répondre aux symptômes et aux causes profondes du terrorisme de façon intégrée.  « La lutte antiterroriste doit viser à promouvoir le développement, à éliminer l’injustice sociale et à aider à résoudre les conflits », a-t-il dit.  Il s’agit là, a-t-il expliqué, d’une question qui doit être abordée de façon holistique car il serait contreproductif de ne compter que sur des moyens militaires.  Le représentant a encore rappelé que la lutte contre le terrorisme devait se faire dans le respect de la Charte des Nations Unies et il a appuyé la pleine mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale, des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a également précisé que, pour la Chine, l’assistance aux États Membres en matière de lutte contre le terrorisme devait rester le choix des pays.  Enfin, il s’est félicité de la mise en place du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme.


M. RAZA BASHIR TARAR (Pakistan) a affirmé qu’aucun pays n’avait autant souffert du terrorisme que le Pakistan.  Il a insisté sur la nécessité de répondre aux causes premières du terrorisme, notamment les conflits enlisés, l’occupation étrangère, l’injustice sociale et économique ainsi que la marginalisation politique et l’aliénation.  Selon lui, la Stratégie antiterroriste mondiale devrait s’attacher à favoriser davantage le dialogue interculturel et à répondre au problème de la diffamation de certaines religions et à lutter contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs et la discrimination religieuse.


M. Tarar a également estimé que les organes de lutte contre le terrorisme de l’ONU avaient besoin d’une politique cohérente et d’une meilleure coordination interagences.  Il a appuyé la création d’un poste de coordonnateur de la lutte contre le terrorisme.  Le représentant a ensuite souligné que le Pakistan avait mis sur pied une unité chargée de contrôler les transactions financières suspectes.  Soixante-quatre comptes bancaires contenant 750,8 millions de roupies ont récemment été gelés, a-t-il précisé.  Évoquant les problèmes engendrés par l’instabilité que connaît l’Afghanistan, le représentant a engagé la communauté internationale à aider ce pays à rétablir une paix durable et la stabilité.


M. MARK LYALL GRANT (Royaume-Uni) a fait remarquer que l’ONU avait un rôle unique à jouer à la tête des efforts antiterroristes à l’échelle mondiale, saluant, à cet égard, les efforts en cours visant à consolider le cadre juridique en vue de lutter contre le terrorisme.  S’agissant plus particulièrement des sanctions, le représentant a estimé qu’elles représentaient un instrument clef dans la réaction des Nations Unies et que les travaux du Comité du Conseil de sécurité concernant Al-Qaida ou du Comité 1540 étaient essentiels.  Il s’est, par ailleurs, félicité de l’amélioration des procédures en vue d’en garantir l’équité et a réaffirmé le plein soutien de son pays au travail de la Médiatrice à cet égard.  


Estimant ensuite que les sanctions devaient être mises en œuvre de façon efficace, le représentant a encore salué le renforcement des capacités mis en œuvre par les États Membres dans ce domaine.  Il a ensuite insisté sur la nécessité d’une coordination efficace des efforts car, a-t-il dit, « les ressources sont limitées et il faut faire en sorte d’exploiter au mieux celles de la communauté internationale ».  Dans ce contexte, il a jugé que la création d’un poste de coordonnateur était une excellente occasion de revoir cette question.  Il a plaidé pour que celui-ci puisse bénéficier d’un mandat approprié et lancer une réflexion sur une bonne gestion des ressources.


M. HARDEEP SINGH PURI (Inde) a constaté que le financement du terrorisme, le blanchiment illicite d’argent, le trafic de stupéfiants et le commerce illicite d’armes étaient liés dans une « toile complexe de relations toxiques ».  Il a évoqué le risque croissant des armes de destruction massive tombant aux mains de terroristes, avant de parler de l’emploi de plus en plus fréquent que font ces derniers du cyberespace à des fins de recrutement, de financement, de préparation et d’incitation.  Selon le représentant de l’Inde, une stratégie efficace de lutte contre le terrorisme exige une meilleure coordination aux niveaux international et régional pour assurer le démantèlement des sanctuaires, des camps de formation et des structures d’appui financier et idéologique, entre autres. 


M. Puri a ensuite souligné l’appui de sa délégation au double consensus dégagé dans le document final adopté le 28 septembre 2011 lors de la Réunion spéciale du Comité de lutte contre le terrorisme.  Ce document marque un jalon historique en ce qu’il fournit une direction stratégique au travail du Comité dans le but de renforcer les capacités des États en matière de lutte contre le terrorisme, a-t-il observé.  Le représentant a également souligné l’importance de la prévention, mettant notamment l’accent sur le développement, l’éducation, l’intégration sociale, la tolérance, le respect de l’état de droit et les droits de l’homme.  Il a engagé le Conseil de sécurité à renforcer le niveau de la coopération internationale destinée à lutter contre la menace du terrorisme, pour ensuite appuyer la création d’un poste de coordonnateur pour la lutte contre le terrorisme.


M. BASO SANGQU (Afrique du Sud) a rappelé que le terrorisme demeurait une menace permanente et qu’il était opportun pour le Conseil de sécurité de réexaminer régulièrement l’éventail des mesures antiterroristes à sa disposition.  « Les Nations Unies ont un rôle clef à jouer en vue de coordonner les efforts internationaux pour lutter contre ce fléau et il est essentiel que les États Membres unissent leurs ressources en faveur de cette lutte », a-t-il ajouté.  Il a mis l’accent sur la nécessité d’éviter la tentation de créer des structures parallèles aux Nations Unies dans ce domaine car cela créerait un double emploi, une compétition ou une perte des ressources, déjà maigres.  « On ne peut pas vaincre le terrorisme par la seule voie militaire ou unilatérale », a-t-il dit, appelant au renforcement d’efforts concertés et durables.  Par ailleurs, le représentant a estimé que la campagne mondiale contre le terrorisme devait aussi inclure des engagements internationaux communs en vue d’éradiquer la pauvreté et le sous-développement socioéconomique.


M. Sangqu a ensuite expliqué que l’Afrique du Sud était convaincue que les efforts internationaux visant à renforcer les mesures de lutte contre le terrorisme avaient de meilleures chances de succès lorsqu’elles se concentraient sur la coopération et la coordination régionale.  Il a salué les efforts menés, notamment par la Direction exécutive du Comité de lutte contre le terrorisme et l’Équipe spéciale, en vue de renforcer cette coopération régionale.  Il s’est également félicité de l’assistance technique apportée aux pays afin qu’ils puissent lutter contre le terrorisme.  Avant de conclure, le représentant a mis l’accent sur la nécessité de renforcer aussi l’interaction et la coopération entre l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité afin de s’assurer que l’action entreprise par les différentes structures soit complémentaire.


M. GERT ROSENTHAL (Guatemala), constatant que le nombre des victimes du terrorisme avait tendance à augmenter, a averti que personne, pas même le personnel des Nations Unies et les représentants d’institutions humanitaires, n’échappait au risque d’une attaque terroriste.  Le Guatemala a ratifié 12 instruments universels de lutte contre le terrorisme, ainsi que la Convention interaméricaine contre le terrorisme, a-t-il dit.  Il a ajouté qu’il existait une loi guatémaltèque réprimant le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. 


Soulignant la nécessité pour la communauté internationale de réagir de façon concertée à cette menace, il a souhaité que l’on mît l’accent sur des mesures préventives plus vigoureuses, pour éviter de se focaliser sur les conséquences du terrorisme et notamment les sanctions.  M. Rosenthal a aussi appelé à se conformer strictement au droit international dans la lutte contre le terrorisme, en particulier en respectant les droits de l’homme et le droit international humanitaire.  Par ailleurs, le délégué a souligné l’importance de la coordination entre les organisations régionales et sous régionales, ainsi qu’au sein du système des Nations Unies.  Il a en outre invité à adopter sans tarder une convention générale sur le terrorisme.


M. MARTIN BRIENS (France) a constaté que la menace terroriste se régionalisait, évoquant notamment les nombreux groupes qui, à l’échelle locale, se réclament d’Al-Qaida et affectent la sécurité et le développement socioéconomique de régions entières, au Sahel notamment.  Il a constaté que ces groupes profitent des faiblesses anciennes des États ciblés et les exploitent, afin de se constituer des « sanctuaires » qui risquent ensuite de devenir les bases arrière d’opérations dans le but de viser les États voisins.


Face à ce défi, le représentant a appelé la communauté internationale à conjuguer ses efforts, en favorisant la mise en place de stratégies à l’échelle nationale, régionale et internationale.  Il a estimé que l’élimination des conditions propices à la propagation du terrorisme devait passer non seulement par la mise en place de politiques de sécurité mais également par la conduite de programmes en faveur du développement et de la bonne gouvernance.  Il a également insisté sur l’importance du renforcement des capacités et de la promotion de l’état de droit.


Soulevant ensuite le problème du manque de moyens des autorités d’un État, M. Briens a appelé à une coopération politique et opérationnelle entre États, en particulier au niveau régional.  Mais il est également indispensable, a-t-il ajouté, que ceux-ci disposent des moyens et de l’assistance technique nécessaires permettant de poursuivre, juger et condamner les terroristes, « dans le respect des droits de l’homme ».  Le représentant a aussi appelé au renforcement de l’action concrète contre le terrorisme, et a estimé essentiel de poursuivre l’amélioration de l’architecture institutionnelle des instances en charge de la lutte contre le terrorisme aux Nations Unies.


Il est indispensable, a-t-il estimé, d’améliorer la coordination internationale au sein des Nations Unies, notamment grâce à l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, afin d’éviter le chevauchement d’initiatives et pour permettre des synergies, mais également en coordination avec les institutions extérieures, comme l’Union européenne ou le Forum global, ou encore INTERPOL.


M. JOÃO MARIA CABRAL (Portugal) a constaté que la lutte contre le terrorisme nécessitait une meilleure coordination des efforts de la communauté internationale.  Il a jugé nécessaire d’encourager et d’appuyer les États dans la création de stratégies complètes et intégrées de lutte contre le terrorisme, capables de répondre aux conditions propices à la radicalisation et au recrutement.  Il a également plaidé pour la promotion d’une culture universelle de compréhension mutuelle et de tolérance entre différentes cultures, religions et communautés.  Il a souligné l’importance du rôle joué par l’Alliance des civilisations en la matière.  Le représentant a ensuite parlé de l’importance de l’assistance technique accordée aux États les plus durement touchés par le terrorisme.  Il a notamment estimé qu’une offre plus cohérente d’« assistance ciblée, plus appropriée et efficace », s’imposait, pour ensuite mettre l’accent sur la création de solutions régionales adaptées à la réalité sur le terrain.  


Le représentant a ensuite dit être préoccupé par la connexion croissante entre les groupes terroristes et les réseaux de criminalité transnationale organisée.  Il a souligné que les mesures de lutte contre le terrorisme devaient respecter les droits de l’homme ainsi que le droit des réfugiés et humanitaire.  S’agissant du régime de sanctions du Comité 1267, le représentant du Portugal s’est félicité de l’amélioration des procédures « justes et transparentes » de radiation de la liste.  Il a cependant estimé que l’ONU devait faire davantage pour renforcer l’agenda préventif dans le cadre des efforts mondiaux de lutte contre le terrorisme.  Les missions politiques de l’ONU et ses bureaux politiques qui se trouvent sur le terrain doivent disposer d’un mandat et de ressources appropriées afin de contribuer aux efforts de prévention et de faire le lien entre le terrain et les différentes structures de lutte contre le terrorisme du Siège, a-t-il notamment estimé.


M. ILHAM ALIYEV, Président de la République d’Azerbaïdjan, a rappelé que le terrorisme était une menace grave à la paix et à la sécurité qui limite l’exercice des droits de l’homme, la démocratie, la souveraineté, l’intégrité territoriale ou le développement socioéconomique de tous les États Membres.  Condamnant ensuite le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, il a souligné que tous les actes terroristes étaient des crimes graves qui devaient être poursuivis sans équivoque.  Il a également noté la nature changeante du terrorisme, estimant que celui-ci était souvent lié au séparatisme, à l’extrémisme ou à la criminalité transnationale organisée.  « Des zones affectées par des conflits armés, en particulier des territoires sous occupation militaire étrangère, créent des conditions pour créer des liens entre le terrorisme et ceux qui agissent sur ces territoires », a-t-il dit.


Le Président de la République a ensuite souligné que l’Azerbaïdjan avait été touché de différentes manières par le terrorisme, ajoutant que la République d’Arménie avait commis des douzaines d’actes terroristes à l’encontre de civils ou d’infrastructures sur le territoire de l’Azerbaïdjan, notamment avec l’aide de services de sécurité étrangers et de groupes armés.  Il a également ajouté que, pendant le conflit au Haut-Karabagh, l’Arménie avait mené des actes militaires à des fins de nettoyage ethnique qui ont abouti à l’anéantissement de la ville de Khojaly, en février 1992, et à la mort de 613 personnes. 


« Aujourd’hui, nous avons réussi à neutraliser la menace terroriste posée par ce pays mais le risque demeure élevé car il y a encore des déclarations ouvertes y compris des actes qui visent les barrages ou le réseau d’oléoducs de l’Azerbaïdjan », a-t-il déclaré.  Notant que 20% du territoire de l’Azerbaïdjan demeurait occupé, M. Aliyev a rappelé que cela restait une grande source de préoccupation s’agissant des liens avec le terrorisme, le séparatisme ou la criminalité transnationale organisée.  Il a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté quatre résolutions demandant le retrait des troupes arméniennes mais que, depuis 20 ans, celles-ci étaient restées lettres mortes. 


Saluant ensuite les efforts menés par la communauté internationale en vue de lutter contre le terrorisme, le Président de la République a toutefois estimé que davantage pouvait encore être fait.  À cet égard, il a noté que l’absence de définition du terrorisme dans le droit international empêchait de juger les terroristes ou les États qui promeuvent le terrorisme.  C’est pourquoi il a insisté sur la nécessité de parvenir à un accord sur une convention interdisant le terrorisme. 


Rappelant ensuite que la guerre contre le terrorisme ne pouvait pas être utilisée dans le but de cibler une région, une culture ou une religion, il a salué le rôle des initiatives visant à créer des interactions entre les cultures, telles que l’Alliance des civilisations, par exemple.  Avant de conclure, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coopération régionale et les capacités des États dans la lutte antiterroriste.


Le Président a aussi tenu à remercier les États Membres qui ont soutenu l’accession de l’Azerbaïdjan au Conseil de sécurité et a noté que son pays s’efforcerait d’élargir la coopération régionale dans un esprit de solidarité et de partenariat, et qu’il serait un partenaire amical fiable pour tous les pays.


Déclaration du Président du Conseil de sécurité


Le Conseil de sécurité réaffirme que la Charte des Nations Unies lui confie la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales.


Le Conseil condamne de nouveau fermement et catégoriquement le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, quels qu’en soient les auteurs, où qu’il soit pratiqué et à quelque fin que ce soit, et souligne que les actes de terrorisme sont des actes criminels injustifiables, quelles que soient leurs motivations.


Le Conseil constate avec préoccupation que le terrorisme continue de menacer gravement la paix et la sécurité internationales, la jouissance des droits de l’homme et le développement économique et social des États, qu’il constitue un obstacle à la stabilité et à la prospérité dans le monde, que cette menace est devenue plus diffuse et s’accompagne d’une multiplication, dans diverses régions du monde, du nombre d’actes terroristes, y compris motivés par l’intolérance et l’extrémisme, et réaffirme sa détermination à combattre par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies et dans le respect du droit international, y compris du droit international des droits de l’homme, du droit des réfugiés et du droit international humanitaire applicables, les menaces à la paix et à la sécurité internationales dues à des actes terroristes.


Le Conseil réaffirme que le terrorisme ne peut et ne saurait être associé à une religion, une nationalité ou une civilisation.


Le Conseil se déclare une fois de plus préoccupé par les enlèvements et les prises d’otages auxquels se livrent des groupes terroristes dans le but de lever des fonds ou d’obtenir des concessions politiques, note une multiplication de ces incidents dans certaines régions du monde au contexte politique particulier, et réaffirme la nécessité de régler ce problème.


Le Conseil constate le changement de nature et de caractère du terrorisme, qui se manifeste par la persistance des attentats terroristes partout dans le monde, se déclare préoccupé par le lien de plus en plus étroit, dans de nombreux cas, entre terrorisme et criminalité transnationale organisée, et souligne qu’il importe de renforcer la coordination des efforts engagés aux niveaux national, régional et international pour apporter une réponse mondiale plus énergique à ce grave problème et à la menace qu’il constitue pour la paix et la sécurité internationales.


Le Conseil se déclare à nouveau préoccupé par le fait que les terroristes utilisent, de plus en plus souvent, dans une société mondialisée, les nouvelles technologies de l’information et des communications, notamment Internet, à des fins de recrutement et d’incitation, comme pour le financement, la planification et la préparation de leurs activités.


Le Conseil considère qu’il faut continuer de prendre des mesures pour prévenir et réprimer le financement du terrorisme et des organisations terroristes, réaffirme les obligations mises à la charge des États dans ce contexte, et salue l’important travail accompli par les organismes des Nations Unies et d’autres organisations internationales, en particulier le Groupe d’action financière.


Le Conseil réaffirme que les États Membres doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance de tout État, doivent prêter à l’ONU tout leur concours dans toute action que celle-ci mène en accord avec la Charte des Nations Unies, et doivent s’abstenir de fournir une assistance à tout État contre lequel l’ONU prend des mesures préventives ou coercitives.


Le Conseil se déclare profondément solidaire avec les victimes du terrorisme et leur famille, souligne qu’il importe de venir en aide aux victimes du terrorisme et de leur apporter, ainsi qu’à leur famille, le soutien dont elles ont besoin pour faire face à leur perte et à leur douleur, reconnaît le rôle important que les réseaux de victimes et de survivants jouent dans la lutte contre le terrorisme, notamment en s’exprimant courageusement contre les idéologies violentes et extrémistes et, à cet égard, salue et encourage les efforts déployés et les activités menées par les États Membres et le système des Nations Unies, notamment l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, dans ce domaine.


Le Conseil réaffirme que les États Membres ont l’obligation de s’abstenir de fournir toute forme de soutien, actif ou passif, à des entités ou individus participant ou associés à des actes de terrorisme, en réprimant notamment le recrutement de membres par les groupes terroristes, conformément au droit international, et en mettant fin à la livraison d’armes aux terroristes.


Le Conseil rappelle l’ensemble de ses résolutions et déclarations sur la question du terrorisme, en particulier ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), 1373 (2001), 1540 (2004) et 1624 (2005), ainsi que tous les autres instruments internationaux de lutte contre le terrorisme pertinents, insiste sur leur pleine application, demande à nouveau aux États d’envisager de devenir partie dès que possible à l’ensemble des conventions et protocoles internationaux pertinents et de s’acquitter pleinement des obligations découlant de ceux auxquels ils sont déjà partie, et apprécie les efforts que les États Membres continuent de faire pour mener à bien les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international.


Le Conseil souligne que les sanctions sont un instrument important prévu par la Charte des Nations Unies de lutte internationale contre le terrorisme, et insiste sur le fait qu’il importe d’appliquer rapidement et véritablement les mesures de sanction pertinentes.  Le Conseil réaffirme, dans ce contexte, son attachement à des procédures claires et équitables.  Il se félicite par ailleurs des améliorations apportées récemment aux procédures du Comité créé par ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), concernant notamment le travail utile mené efficacement par le Bureau du Médiateur créé en application de la résolution 1904 (2009).


Le Conseil est conscient du fait que le fléau du terrorisme ne peut être vaincu que grâce à l’adoption d’une démarche suivie et globale, fondée sur la participation et la collaboration actives de l’ensemble des États ainsi que des organisations internationales et régionales concernées et de la société civile, et insiste sur la nécessité de s’attaquer aux facteurs propices à la diffusion du terrorisme, comme décrit dans la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies (résolution 60/288 de l’Assemblée générale).  Le Conseil encourage les États Membres à élaborer des stratégies globales et intégrées de lutte contre le terrorisme.


Le Conseil réaffirme que les États Membres doivent veiller à ce que les mesures qu’ils prennent pour lutter contre le terrorisme soient conformes aux obligations mises à leur charge par le droit international, en particulier le droit international des droits de l’homme, le droit des réfugiés et le droit international humanitaire, souligne que des mesures antiterroristes efficaces et le respect des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de l’état de droit sont complémentaires, se renforcent mutuellement et sont des éléments indispensables au succès des efforts de lutte contre le terrorisme, et note qu’il importe de respecter l’état de droit pour prévenir et combattre efficacement le terrorisme.


Le Conseil souligne qu’il importe de respecter et de comprendre la diversité religieuse et culturelle partout dans le monde, insiste sur le fait que la poursuite des efforts de la communauté internationale pour développer le dialogue et la compréhension entre les civilisations afin d’empêcher que différentes religions et cultures soient prises pour cible de manière aveugle peut contribuer à lutter contre les forces qui alimentent la polarisation et l’extrémisme et contribuera à renforcer le combat international contre le terrorisme et, à cet égard, se félicite du rôle positif joué par l’Alliance des civilisations et d’autres initiatives similaires.


Le Conseil reste profondément préoccupé par la menace du terrorisme et par le risque de voir des acteurs non étatiques acquérir, développer, se livrer au trafic ou utiliser des armes de destruction massive et leurs vecteurs.


Le Conseil est conscient de la nécessité de déployer d’urgence des efforts supplémentaires aux niveaux régional, national et international pour lutter contre la prolifération illicite de toute arme et de tout matériel connexe, y compris les missiles sol-air portables, dans certaines régions, et souligne qu’une telle prolifération pourrait alimenter les activités terroristes. 


Le Conseil insiste sur l’importance de continuer à appliquer la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies de manière intégrée et dans tous ses aspects, et attend avec impatience le troisième examen qu’en réalisera l’Assemblée générale.


Le Conseil insiste sur la nécessité d’une coopération et d’une solidarité renforcées entre les États Membres, notamment dans le cadre d’accords et de mécanismes multilatéraux et bilatéraux visant à prévenir et à réprimer les attentats terroristes, et demande à nouveau aux États Membres de renforcer leur coopération aux niveaux international, régional et sous-régional, en particulier par l’intermédiaire de mécanismes régionaux et sous-régionaux et grâce à une meilleure coordination et coopération sur le plan opérationnel.


Le Conseil souligne qu’il importe de partager en temps utile des informations exactes en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme, et demande aux États Membres d’intensifier leur coopération à cet égard, y compris dans le cadre de l’assistance judiciaire mutuelle et par un renforcement de la coordination entre autorités compétentes, ainsi que dans des cadres régionaux et sous-régionaux, s’il y a lieu.


Le Conseil constate avec préoccupation que certains États Membres ont des difficultés à appliquer ses résolutions concernant la lutte contre le terrorisme et d’autres résolutions connexes et, à cet égard, se félicite de l’assistance fournie par des entités et des organes subsidiaires des Nations Unies ainsi qu’au niveau bilatéral et encourage le développement de la coopération ainsi que le renforcement des programmes d’assistance afin d’aider les États à prévenir les menaces terroristes, y compris à empêcher que des groupes terroristes ne tirent profit de leurs vulnérabilités.


Le Conseil souligne que le renforcement des capacités de tous les États Membres est un élément essentiel des efforts de lutte contre le terrorisme menés au niveau mondial et insiste à cet égard sur le fait qu’il importe de renforcer la coopération entre États Membres de même qu’avec les entités et organes subsidiaires des Nations Unies dans le but de renforcer les capacités des États Membres de s’acquitter efficacement de leurs obligations en matière de lutte contre le terrorisme, notamment en développant les programmes de renforcement des capacités et d’assistance technique et en renforçant l’appui à l’élaboration d’un système pénal efficace fondé sur la légalité, qui organise la coopération judiciaire en matière d’extradition et d’entraide judiciaire, en particulier pour accélérer et simplifier les procédures de demande d’extradition et d’entraide judiciaire en matière de terrorisme.


Le Conseil se félicite de tous les efforts destinés à faire plus largement connaître les activités antiterroristes des Nations Unies et à développer la coordination, la coopération et la cohérence entre les entités des Nations Unies en vue d’encourager la transparence et d’éviter les chevauchements d’activités, prend note de la recommandation du Secrétaire général, que celui-ci a soumise à l’examen des États Membres, tendant à nommer un coordonnateur des activités antiterroristes des Nations Unies et, à cet égard, attend avec intérêt le débat sur cette question, notamment dans le cadre de ses délibérations sur les moyens d’améliorer davantage encore la cohérence interinstitutionnelle de l’action des Nations Unies contre le terrorisme.


Le Conseil réaffirme qu’il importe de renforcer la coopération entre les Comités chargés de lutter contre le terrorisme créés par ses résolutions 1267 (1999) et 1989 (2011), 1373 (2001) et 1540 (2004) ainsi qu’entre leurs groupes d’experts respectifs, et note l’importance des contacts et du dialogue permanents entre ces comités et l’ensemble des États Membres afin d’assurer une coopération efficace.


Le Conseil encourage tous les organes compétents des Nations Unies, notamment la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme, agissant en étroite coopération au sein de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme, à accorder une attention accrue à la résolution 1624 (2005) dans le cadre de leur dialogue avec les États Membres au sujet de l’élaboration, conformément à leurs obligations en vertu du droit international, de stratégies destinées notamment à lutter contre l’incitation au terrorisme motivée par l’extrémisme et l’intolérance et à faciliter la fourniture d’une assistance technique pour l’application de ces stratégies. 


Le Conseil exprime son soutien aux activités menées par l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme pour assurer la coordination et la cohérence d’ensemble des efforts de lutte contre le terrorisme du système des Nations Unies et la pleine participation, dans le cadre de leurs mandats respectifs, des organes subsidiaires du Conseil à ses travaux ainsi qu’à ceux de ses groupes de travail, et se félicite de la création du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme conformément à la résolution 66/10 de l’Assemblée générale.


Le Conseil prend note du lancement récent du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et de ses premiers résultats, et l’encourage à continuer de coopérer étroitement avec les entités et organes subsidiaires des Nations Unies. 


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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