Ban Ki-moon déploie une mission d’évaluation pour examiner la capacité de l’Afrique de l’Ouest à assurer la sécurité face aux cas de piraterie dans le golfe de Guinée
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BAN KI-MOON DÉPLOIE UNE MISSION D’ÉVALUATION POUR EXAMINER LA CAPACITÉ DE L’AFRIQUE DE
L’OUEST À ASSURER LA SÉCURITÉ FACE AUX CAS DE PIRATERIE DANS LE GOLFE DE GUINÉE
On trouvera ci-après le discours que le Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon, a prononcé lors de la séance que le Conseil de sécurité a consacrée à la « Paix et à la sécurité en Afrique: La piraterie dans le golfe de Guinée »:
Je tiens à féliciter le Nigéria d’avoir pris l’initiative de cette discussion opportune. Depuis l’exposé du Secrétaire général adjoint, M. Pascoe, en août dernier, la menace de la piraterie dans le golfe de Guinée a continué de croître. Des nouveaux cas de piraterie et de vols à main armée contre les navires le long de la côte occidentale africaine sont régulièrement signalés, avec de possibles lourdes conséquences sur le développement économique et la sécurité. La menace est aggravée par le fait que la plupart des États du golfe n’ont pas les moyens de garantir un commerce maritime sûr, la liberté de navigation, la protection des ressources maritimes et la sécurité et la sûreté des vies et des biens.
J’en ai parlé le mois dernier avec de nombreux dirigeants de la région et d’ailleurs pendant leurs visites au Siège de l’Organisation des Nations Unies. Dans leurs déclarations à l’Assemblée générale, plusieurs chefs d’État ont insisté sur la nécessité d’une réponse concertée aux niveaux régional et international. Je félicite par conséquent les États du golfe de Guinée et leurs partenaires pour l’action concertée qu’ils mènent pour faire face à cette menace contre la sécurité. Le Bénin et le Nigéria ont récemment lancé des patrouilles communes pour sécuriser les eaux au large des côtes du Bénin. Parallèlement, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Gabon et Sao Tomé-et-Principe ont lancé une stratégie conjointe pour préserver les intérêts vitaux des membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).
Les initiatives prises par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale pour coordonner des réponses régionales sont aussi encourageantes. Je crois comprendre que la CEDEAO prévoit d’organiser un sommet des États du golfe de Guinée et que la CEEAC prévoit de tenir une conférence internationale. Je recommande vivement aux deux organisations régionales de travailler ensemble pour développer une stratégie complète et intégrée, en étroite collaboration avec la Commission du golfe de Guinée et l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Je les encourage également à s’inspirer du mémorandum d’accord sur l’application des dispositions du droit maritime élaboré par l’Organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre et l’Organisation maritime internationale avec le soutien des organismes des Nations Unies. Ce mémorandum a déjà été signé par 15 États de la région.
Comme le Conseil en a été informé en août, j’ai décidé de déployer une mission d’évaluation dans la région en novembre, sur la demande du Président Boni Yayi du Bénin. Dans le courant de ce mois, mon Représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, M. Said Djinnit, a rencontré les autorités béninoises qui ont insisté sur le fait que l’économie du pays pourrait être gravement touchée si l’on ne remédiait pas rapidement et de façon adéquate à la piraterie.
La prochaine mission d’évaluation de l’Organisation des Nations Unies examinera l’étendue de la menace et la capacité du Bénin et de l’ensemble de la sous-région de l’Afrique de l’Ouest à assurer la sécurité et la sûreté maritime dans le golfe de Guinée. Elle fera aussi des recommandations sur la lutte contre la piraterie, y compris dans le contexte plus large du crime organisé et du trafic de drogue.
La mission se composera de représentants des Départements des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix, du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime et de l’Organisation maritime internationale. Elle travaillera en étroite consultation avec les autorités nationales, l’Union européenne et d’autres partenaires internationaux. Je veillerai à présenter le rapport de la mission au Conseil dès que je le recevrai.
La piraterie transcende les frontières et les intérêts économiques nationaux. Elle a des répercussions néfastes sur les échanges commerciaux de l’Afrique de l’Ouest avec le reste du monde, particulièrement avec ses principaux partenaires commerciaux sur les continents américain, asiatique et européen. Le récent déploiement des navires pour appuyer les opérations de lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée est la preuve que les États de la région et leurs partenaires sont résolus à faire face à cette menace. J’exhorte d’autres États Membres à concourir à ces efforts.
Notre expérience en Somalie nous a appris que ce problème doit être abordé de manière globale, en se focalisant simultanément sur la sécurité, l’état de droit et le développement. Toute réponse ne satisfaisant pas à ces exigences ne fera qu’exacerber le problème. Œuvrons donc ensemble à l’élaboration d’une stratégie équilibrée et cohérente qui s’attaque aux racines du problème et dissuade ces actes en terre et en mer.
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