Les ONG rappellent à la Commission de la condition de la femme l’importance des femmes rurales pour le développement
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-cinquième session
14e séance – matin
LES ONG RAPPELLENT À LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME L’IMPORTANCE
DES FEMMES RURALES POUR LE DÉVELOPPEMENT
La Commission de la condition de la femme, qui a conclu son débat général aujourd’hui, a entendu plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) souligner l’importance du thème qu’elle a choisi pour sa prochaine session à savoir, « L’autonomisation des femmes rurales et leur rôle dans l’élimination de la pauvreté et de la faim, et dans le développement ».
Les femmes rurales représentent 25% de la population mondiale. Or, leur représentation dans les grandes réunions internationales continue de faire défaut, a notamment relevé la représentante de « World Development Leadership Network », qui a rappelé que ces femmes font face à des enjeux plus difficiles que leurs consœurs des villes.
La Commission, qui achève ses travaux demain vendredi 4 mars après une session de deux semaines, a entendu ministres, représentants d’État, organisations internationales et ONG disserter sur le thème « l’accès et la participation des femmes et de fillettes à l’éducation, à la formation, aux sciences et à la technologie, y compris la promotion de l’accès des femmes au plein-emploi et à un travail décent ».
Plusieurs tables rondes ont été organisées sur ce thème mais aussi sur l’élimination de la discrimination et de la violence faite aux fillettes, l’égalité des sexes et le développement durable, et la mortalité maternelle. Cette dernière table ronde était animée par le Médecin épidémiologie, Michelle Bachelet, Directrice exécutive d’ONU-Femmes et ancienne Présidente du Chili.
La Commission se réunira demain à partir de 10 heures pour adopter ses textes finaux.
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000 »
Suite et fin du débat général
« Le rôle et la participation accordés aux femmes dans les affaires mondiales sont entièrement inadéquats », a constaté M. SETHURAMIAH RAO, Partenaires dans le domaine de la population et du développement (PPD), qui a notamment pointé du doigt le manque d’accès des femmes à l’éducation. Il a engagé les délégations à investir dans l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes afin d’accélérer les progrès sur les plans social et économique. Il a notamment prôné l’adoption d’une approche globale, culturellement sensible, holistique et fondée sur le respect des droits de l’homme pour répondre aux questions interconnectées relatives à l’autonomisation des femmes.
Mme XENIA VON LILIEN, Fonds international pour le développement agricole (FIDA), a rappelé que la plupart des femmes n’ont toujours pas accès aux nouvelles technologies; demeurant dépendantes des techniques traditionnelles dans le domaine. Cette situation se répercute négativement sur leur rendement tant sur le plan de la sécurité agricole que sur les niveaux de production agricole. Fort de ce constat, le FIDA a placé la femme au cœur de son plan d’action visant à mettre en place des approches innovantes pour permettre un accès plus large aux nouvelles technologies agricoles et à allouer des fonds au financement de la recherche agricole. Le FIDA a en outre soutenu plusieurs initiatives dans le domaine de la biotechnologie. Quant à son programme sur la parité, il a particulièrement progressé en 2010 pour ce qui est de la transversalisation de la problématique hommes-femmes dans le domaine agricole. Mme Von Lilien a expliqué que cette année, le FIDA se prépare au prochain thème prioritaire de la Commission de la condition de la femme qui est axé sur la femme rurale.
Mme GLORIA GUTIERREZ, Misión Mujer, a déclaré que l’éducation est essentielle pour le développement du capital humain car elle permet aux jeunes d’avoir accès à l’emploi. Elle a expliqué qu’au Mexique plus de la moitié des jeunes des deux sexes, âgés de 15 à 18 ans, n’étaient pas scolarisés. Elle a condamné l’émergence, dans certaines sphères de la société mexicaine, d’une culture qui glorifie le suicide et la toxicomanie. Les politiques publiques doivent être consacrées à la promotion d’une perspective plus inclusive afin de mieux comprendre les défis actuels et de favoriser la socialisation des personnes, a-t-elle estimé.
Mme FATIMA AHMED, Zenab Femmes et Développement du Soudan, a souligné le rôle essentiel de l’éducation des femmes pour le développement, en particulier au Moyen-Orient. Même si des progrès ont été enregistrés dans ce domaine, il reste toujours beaucoup à faire, ce qui se traduit notamment par le fait que les femmes représentent toujours les deux tiers des analphabètes de la région. Le taux d’abandon scolaire des fillettes reste lui aussi trop élevé. Il faut redoubler d’efforts pour améliorer l’éducation de femmes et des familles rurales, a-t-elle demandé, en affirmant que tout investissement dans l’éducation des filles aura des effets multiplicateurs positifs sur l’économie de ces pays.
Mme STARRY KRUEGER, Rural Development Leadership Network, a indiqué que les femmes rurales représentaient 25% de la population mondiale. Or, la représentation de ces dernières dans les grandes réunions internationales continue de faire défaut. Ces femmes font face à des enjeux plus difficiles que leurs consœurs des villes, dont l’isolement. Les politiques nationales doivent veiller à leur fournir les soins et les technologies appropriées, l’accès aux crédits et à l’éducation et les infrastructures routières. Elle a ensuite engagé la Commission à prévoir une réelle participation des femmes rurales pauvres à sa prochaine réunion organisée autour du thème de l’autonomisation des femmes rurales.
Mme MARGARET COOK, au nom de l’Association mondiale des guides et scouts féminins et de Soroptimist, a suggéré que l’accès à l’éducation des femmes permet de lutter contre les différentes formes de violence auxquelles elles sont exposées tout au long de leur vie. L’Association exhorte les gouvernements à renforcer les cadres juridiques et judiciaires et à adopter de nouvelles lois pour prévenir, poursuivre et sanctionner tous les cas de violence contre les filles et les femmes. Elle leur demande en outre de reconnaître le potentiel de l’éducation dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes et, notamment des programmes à l’intention des hommes, des leaders religieux et autres pour les sensibiliser à ce problème.
Les femmes ne sont pas le problème mais la solution, a déclaré Mme CAROLINE CHRISTIE, American Association of University Women. Elle a réclamé un meilleur accès des femmes aux filières scientifique et technologique, ainsi qu’aux crédits. Elle aussi demandé aux gouvernements de contraindre les employeurs à instaurer un environnement professionnel équitable et à adopter des mesures supplémentaires pour protéger les femmes de la violence sexuelle en temps de conflit.
Pour Mme NADINE MOLLOY, Association des enseignants de Jamaïque et Confédération internationale des syndicats, tous les obstacles à l’égalité entre les sexes doivent être levés sans délai, en particulier dans l’accès à l’éducation et à l’emploi. L’amélioration de l’environnement scolaire, des manuels et de la formation des enseignants pourrait positivement contribuer à changer la réalité actuelle. Étant donné que le cadre normatif international existe déjà, notamment le Programme d’action de Beijing, il faut veiller à leur application partout dans le monde par des interventions politiques au niveau national.
Mme CATRIONA STANDFIELD, Caucus des jeunes femmes, a engagé les gouvernements à accorder un accès égal des femmes et des jeunes filles à l’éducation scientifique et technique ainsi qu’au plein-emploi. Il faut investir davantage dans l’éducation formelle et informelle des femmes, y compris l’éducation sexuelle. Elle a prôné une démarche qui repose sur le droit, en insistant sur le droit de la femme à un emploi productif et à un salaire égal pour un travail égal. Elle s’est également attardée sur le problème du VIH/sida.
Mme ANJANA SHAKYA, Caucus Asie-Pacifique, a regretté que, 15 ans après le Programme d’action de Beijing, et 10 ans après les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il reste toujours beaucoup à faire dans le domaine de l’accès à l’éducation et de la lutte contre l’abandon scolaire des filles. Il y a toujours des écarts importants qui doivent être comblés, en particulier dans l’accès à l’emploi. Elle a exhorté les États à adopter des mesures contre la discrimination et la violence à l’égard des femmes et contre tout obstacle au plein épanouissement des femmes. Elle a demandé aux pays de sa région de prendre des mesures concrètes pour faciliter l’accès des filles et des femmes à l’éducation, en particulier dans les filières scientifique et technologique.
Mme ANELE HEIGES, Women’s Intercultural Network et International Public Policy Institute, a relevé que la majorité des femmes n’avaient pas la possibilité de prendre part aux travaux de l’ONU et que leurs voix n’étaient par conséquent pas prises en compte pendant l’élaboration des résolutions et la conception de programmes. Elle a passé en revue le fonctionnement de « UN Women’s Circle Workshop », une série d’ateliers sur l’autonomisation des femmes et leur accès à des postes de direction. Elle a estimé qu’il serait judicieux d’instaurer un dialogue entre ces ateliers, la Commission et ONU-Femmes.
Pour Mme DIANA O’BRIEN, au nom de neuf ONG, dont l’Ordre militaire souverain du temple de Jérusalem, l’Alliance internationale des femmes et le Réseau international pour la prévention des abus contre les personnes âgées, a estimé que l’autonomisation des femmes et la parité entre les sexes sont toujours menacées dans de nombreuses parties du monde. Parmi ces menaces, elle a cité l’impact tragique des prix alimentaires et les difficultés d’accès à l’eau potable et à l’énergie. Soulignant la situation particulièrement difficile des veuves et des femmes âgées dans de nombreux pays du monde, elle a rappelé la communauté internationale à son devoir de protéger les membres les moins favorisés de l’humanité, qui sont souvent des femmes. Il faut des politiques ambitieuses de lutte contre la faim et la soif dans le monde, a-t-elle insisté en attirant l’attention sur le rôle déterminant que peuvent jouer les ONG.
Mme MARIA BERTRAN, International Network of Liberal Women, a réclamé des mesures incitatives pour assurer la scolarisation des fillettes, ainsi qu’une lutte sans merci contre la violence sexiste à l’école et sur le chemin de l’école. Il faut, a-t-elle dit, mieux répartir les responsabilités familiales, pour favoriser l’accès de la femme à un emploi.
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