La Commission de la condition de la femme dénonce la différence entre le degré d’éducation des femmes et leur place sur le marché de l’emploi
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Commission de la condition de la femme
Cinquante-cinquième session
9e & 10e séances – matin & après-midi
LA COMMISSION DE LA CONDITION DE LA FEMME DÉNONCE LA DIFFÉRENCE ENTRE LE DEGRÉ D’ÉDUCATION DES FEMMES ET LEUR PLACE SUR LE MARCHÉ DE L’EMPLOI
La Commission de la condition de la femme a poursuivi, aujourd’hui, son débat général sur le thème de la session « Accès et participation des femmes et des filles à l’éducation, la formation, la science et la technologie, y compris à la promotion d’un accès égal des femmes au plein-emploi et au travail décent ». Le débat a été l’occasion pour la soixantaine de délégations réunies de dénoncer la différence entre le degré d’éducation des femmes et leur place sur le marché de l’emploi.
En début de séance, les délégations ont entendu Rashida Manjoo, Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences, affirmer que le manque d’accès réel à l’éducation et à l’emploi provoquait la marginalisation et l’isolement des femmes et donc une plus grande vulnérabilité.
Comment se fait-il que les diplômes universitaires des femmes ne se traduisent pas par des salaires plus élevés, s’est interrogé le représentant de l’Islande qui a relevé que si les femmes représentent deux tiers des diplômés de son pays, elles touchent en moyenne 16% de moins que les hommes.
Si la représentante de l’Irlande a reconnu que les filles obtenaient souvent de meilleurs résultats que les garçons dans l’enseignement, elle a regretté qu’elles se cantonnent encore trop souvent dans des sujets qui leur sont traditionnellement réservés.
Les chiffres présentés par la délégation du Guyana sont venus confirmer cette tendance. Quelque 71% des diplômés de l’Université de Guyana sont des filles mais seules 10% d’entre elles suivent des études scientifiques. La représentante du Botswana est allée plus loin. Elle a observé une divergence de choix dans la même filière, en l’occurrence, les technologies de l’information et des communications.
Les garçons, s’est-elle expliquée, tendent à prendre la formation d’ingénieur informatique alors que les filles optent majoritairement pour le traitement et la gestion des données, d’où une inégalité des salaires sur le marché de l’emploi.
La représentante de la République tchèque a soulevé un autre problème. Dans son pays, les femmes détiennent 55% des diplômes universitaires mais elles continuent quand même à être les premières responsables des tâches familiales. Cette situation provoque une différence considérable en matière d’accès à l’emploi, a reconnu la représentante.
Son homologue du Danemark a souligné que les femmes qui peuvent planifier l’espacement et le nombre des naissances ont de meilleures chances en matière d’éducation et de travail.
La Commission de la condition de la femme poursuivra ses travaux demain, mardi 1er mars à partir de 10 heures.
SUIVI DE LA QUATRIÈME CONFÉRENCE MONDIALE SUR LES FEMMES ET DE LA VINGT-TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE INTITULÉE « LES FEMMES EN L’AN 2000: ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES, DEVELOPPEMENT ET PAIX POUR LE XXIe SIECLE »
Déclarations
Mme RASHIDA MANJOO, Rapporteure spéciale sur la violence à l’égard des femmes, ses causes et ses conséquences, a constaté que l’éducation est un élément essentiel pour garantir à tout individu la jouissance de ses droits fondamentaux et en particulier la participation des femmes à la vie économique, politique et sociale. Le manque d’accès réel à l’éducation et à l’emploi peut être une source de marginalisation et d’isolement des femmes, ce qui provoque une plus grande vulnérabilité. Dans le cadre de son mandat, la Rapporteure a dit oeuvrer pour améliorer les cadres de parité dans les États, changer les mentalités et encourager une plus grande participation des femmes aux processus de prises de décisions. Elle a aussi assuré avoir travaillé à une plus grande autonomisation des femmes.
Présentant son rapport thématique de l’année 2010, elle a indiqué qu’il a porté sur le droit à la réparation pour les femmes victimes de violence. Les États ont la responsabilité d’honorer leurs obligations internationales et de supprimer en amont toute forme de discrimination. La réparation ne doit pas être un simple retour à la situation antérieure. Elle doit contribuer à la suppression des modèles préexistants et sonner le glas de la marginalisation systémique des femmes. Il faut aussi prendre des mesures « symboliques » pour assurer une reconnaissance des victimes.
Mme Manjoo a aussi dit avoir participé à l’établissement du rapport du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo (RDC), qui sera présenté au Conseil des droits de l’homme en mars prochain. Ce rapport dénonce les violations systématiques des droits fondamentaux des femmes, des filles et des garçons, par des acteurs étatiques et non étatiques. Le rapport demande aussi la création d’un mandat et de procédures spécifiques à un pays, a-t-elle dit. La violence sexuelle persiste encore dans ce pays, souvent en toute impunité, a-t-elle dénoncé, tout en saluant la condamnation d’un haut gradé de l’armée à une peine de prison pour un crime de ce genre.
En ce qui concerne les visites de pays qu’elle vient d’effectuer, la Rapporteure a indiqué qu’elle établirait des rapports et présenterait des recommandations sur ses visites en Algérie, en Zambie et aux États-Unis. En outre, l’Italie l’a invitée cette année et elle souhaite aussi se rendre en Jordanie, en Ouzbékistan, au Turkménistan, au Zimbabwe, en Somalie, au Népal et au Bengladesh. En visitant les femmes en prison, la Rapporteure a aussi constaté que les femmes vivent souvent dans des situations très dégradantes et qu’elles sont victimes de violence sexuelle. En outre, nombre de femmes n’ont pas bénéficié des services d’un avocat lors de leur procès, a-t-elle relevé.
Commentant ses communications au Conseil des droits de l’homme cette année, elle a indiqué qu’elles visaient notamment la violence sexuelle, la torture et toutes les formes de discrimination. Elle a aussi relevé que les États adoptent parfois des lois qui ne protègent pas les femmes contre les violences. Le « fémicide » est la conséquence la plus grave d’une forme de violence enracinée dans la discrimination et du manque d’autonomisation des femmes, a souligné Mme Manjoo. La violence contre les femmes est encore la plus grande forme de violation des droits de l’homme, a-t-elle prévenu.
Mme CHERIF NANTENIN KONATE, Ministre d’État des affaires sociales, de la promotion féminine et de l’enfance de la Guinée, a souligné avec fierté que son pays connaît aujourd’hui une avancée significative dans la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité sur la femme, la paix et la sécurité et dans leur inscription dans le curricula des forces de défense et de sécurité. La Ministre a aussi cité les dispositions urgentes et prioritaires prises par son Président en faveur des femmes, en particulier dans les domaines de la santé et de l’éducation même si, en dépit des efforts, les disparités persistent entre filles et garçons, aggravées par le poids des pesanteurs socioculturelles, de l’analphabétisme, des maladies telles que le VIH/sida, de la malnutrition et des violences dont la traite des êtres humains et les mutilations génitales. C’est la raison pour laquelle, a expliqué la Ministre, le Gouvernement a adopté un document stratégique national de lutte contre les violences avec le soutien du FNUAP, de l’UNICEF, du PNUD et de l’OMS. L’importance de ce chantier nécessite un financement adéquat à rechercher et à mobiliser, a reconnu la Ministre.
Mme HENRIETTE OLIVIA AMEDJOGBE-KOUEVI, Ministre de la promotion de la femme du Togo, a indiqué que l’éducation pour tous est un des points clefs de la stratégie de développement de son gouvernement. Des programmes spécifiques ont été conçus pour réaliser cette égalité des sexes, a.-t-elle précisé. Le Gouvernement a aussi adopté des mesures incitatives telles que la réduction des frais de scolarité des filles et l’octroi de bourses à des étudiantes dans les filières scientifiques. La situation au Togo s’améliore donc progressivement dans le domaine de l’éducation, a-t-elle assuré. Des inspecteurs et conseillers pédagogiques en matière de genre ont en outre été formés, ce qui a eu des conséquences bénéfiques sur le comportement des filles. La Ministre a aussi parlé des formations en informatique qui sont dispensées aux femmes. Il reste encore des progrès à accomplir dans le domaine de l’éducation en milieu rural et dans la lutte contre les stéréotypes sexistes dans les manuels scolaires. Nous comptons aussi sur le soutien de nos partenaires pour le renforcement de nos capacités en science et en technologie, a dit la Ministre.
Mme DRAGOLJUBA BENCINA, Secrétaire d’État aux affaires étrangères de la Slovénie, a estimé que l’on ne pourra contrecarrer les diverses manifestations de l’inégalité dans l’éducation que par une éducation de qualité qui accorde une attention appropriée aux droits de l’homme et aux principes d’égalité des sexes et de non-discrimination. En Slovénie, a-t-elle affirmé, la parité des sexes est déjà presque accomplie à tous les niveaux de formation. Bien que les femmes slovènes soient plus instruites que les hommes, leur proportion dans la science et la recherche est plus faible.
Toutefois, les activités de la « Commission pour les femmes dans le domaine de la science » ont encouragé la création et le suivi d’indicateurs visant à mesurer la participation des femmes à la science et une meilleure prise en compte des aspects sexospécifiques dans les lois et programmes relatifs à la recherche. Citant aussi le Programme de l’OREAL UNESCO « Pour les femmes dans la science », la Secrétaire d’État a avoué que les stéréotypes sexuels, dans la société slovène, demeurent l’un des obstacles les plus tenaces en défaveur de l’égalité des sexes dans la science et la recherche. Elle a parlé dans ce cadre, des activités de l’Institut Jozef Stefan.
La Secrétaire d’État a poursuivi en indiquant que dans son pays la violence envers les femmes est abordée en tant que problème social exigeant une réponse déterminée et la coopération de toutes les institutions et personnes concernées. En la matière, l’information et la sensibilisation sont des outils essentiels, dont la possibilité de dénoncer des faits de violence en ligne. Elle a conclu en parlant des efforts faits pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
Mme MELANNE VERVEER (États-Unis) a fait part de plusieurs projets lancés par son gouvernement. Elle a d’abord cité « Tech Women » qui est un programme de femmes mentors américaines prêtent à aider les femmes leaders dans le domaine des technologies, qui vivent dans les autres régions du monde. Elle a aussi parlé d’« African Women in Agricultural Research and Development Program » dans le cadre duquel des femmes scientifiques travaillent pour améliorer la productivité agricole et lutter ainsi contre la faim et la pauvreté. La représentante a poursuivi en rappelant aussi le lancement de l’initiative « mWomen » visant à élargir l’accès des femmes à la téléphonie mobile. Elle s’est attardée sur la « Global Alliance for Clean Cookstoves » dans le cadre de laquelle les États-Unis, d’autres gouvernements, des compagnies privées et des ONG soutiennent l’utilisation de « fourneaux verts ». Elle a conclu en annonçant un nouveau programme d’échange international pour appuyer les femmes leaders dans le domaine de la lutte contre le changement climatique.
M. ISSARA SOMCHAI (Thaïlande) a affirmé que son pays avait réalisé l’OMD relatif à l’éducation. S’agissant des filières scientifiques et techniques, il a indiqué que le Ministère de l’éducation avait révisé 1 118 manuels scolaires afin d’en éliminer tout contenu biaisé et que des ateliers de formation étaient organisé à l’intention des enseignants. Il a également expliqué que chaque année, l’Assemblée de la science et de la technologie pour le développement promeut la participation des femmes dans ces secteurs, tandis que le Bureau du Conseil national de la recherche encourage les jeunes filles à suivre des études supérieures scientifiques.
Conscient de la nécessité de promouvoir un accès équitable à la science et à la technologie pour les femmes, le Gouvernement a mis sur pied 879 centres d’apprentissage en technologie de l’information dans l’ensemble du pays. M. Somchai a également évoqué l’existence d’une loi pour la protection du travail qui assure l’égalité salariale ainsi que la protection des femmes contre la discrimination et le harcèlement sexuel sur le lieu du travail.
Mme LAETITIA TWAGIRIMANA, Chef de cabinet au Ministère de la solidarité nationale, des droits de l’homme et de l’égalité des sexes du Burundi, a expliqué les progrès accomplis pour augmenter la participation des femmes à la vie politique, qui ont conduit les femmes à occuper 32% des sièges à l’Assemblée nationale, 46% au Sénat et 34% au Conseil communal. En outre, 42% des postes ministériels sont occupés par des femmes. Sur le plan législatif, une loi prévoit l’obligation d’intégrer le genre dans le recrutement du personnel de la défense et de la sécurité. La réforme du Code pénal a permis d’accorder une plus grande protection aux femmes victimes de violence, le viol ayant été érigé en crime grave imprescriptible et non susceptible de grâce. La santé, l’agriculture et l’éducation, secteur où les femmes sont nombreuses, occupent une place importante du budget de l’État, a-t-elle aussi indiqué. Elle a également dit que plusieurs ministères ont reçu un budget spécial pour lutter contre les violences basées sur le sexe. Dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, le Cadre stratégique prévoit de prendre en compte la dimension genre dans tous les projets de développement.
Mme HELENA STIMAC RADIN, Directrice du Bureau pour l’égalité entre les sexes de la Croatie, a indiqué que les femmes étaient majoritaires dans l’éducation supérieure, nombreuses d’entre elles ayant des doctorats, mais qu’elles demeurent sous-représentées dans les filières « information » et « ingénieur ». En revanche, les femmes représentent 75% des diplômées en mathématiques. Le Gouvernement entend éduquer les deux sexes sur l’importance d’assurer la parité à tous les niveaux, et lutter notamment contre les clichés qui subsistent dans les manuels scolaires. Les stéréotypes sont interdits par la loi qui reconnaît d’ailleurs l’importance de la sensibilisation.
Mme NOUNEH ZASTOUKHOVA, Ministre des affaires étrangères de l’Arménie, a rappelé que son pays est partie à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Nous avons donc progressé dans le domaine de la lutte contre la discrimination mais devons encore améliorer notre législation, a-t-elle dit. Elle s’est félicitée de l’approbation par le Premier Ministre en février 2010 d’un Document conceptuel sur la politique du genre, qui constitue le premier document stratégique national sur la politique d’égalité des sexes dans toutes les sphères de la société. Elle a aussi mentionné l’existence d’un Comité interinstitutions, créé en 2010 afin de lutter contre la violence contre les femmes. Malgré les lois et les programmes adoptés, des expertises n’ont pas encore été menées pour s’assurer que les programmes scolaires intègrent bien les questions sexospécifiques, a-t-elle reconnu. La Ministre a aussi indiqué que les femmes arméniennes sont encore sous-représentées dans les domaines de la science et de l’économie, alors que ce sont des secteurs très demandés sur le marché de l’emploi. Les femmes représentent 84% du personnel de l’éducation scolaire, a-t-elle aussi indiqué.
Mme SALFA ELBAZ, Conseil national des femmes de l’Égypte, a tout d’abord évoqué l’impact de la technologie sur les évènements actuellement en cours dans le monde arabe. Elle a ensuite indiqué que de nombreux efforts avaient été déployés pour promouvoir la place des femmes égyptiennes dans l’éducation et l’emploi. Elle a notamment évoqué la création, en 2000, du Conseil national des femmes et s’est félicitée du programme de coopération entre cet organe et l’UNIFEM. La représentante a reconnu les défis qui restent à relever. Il faut faire en sorte que les femmes profitent des retombées liées aux domaines scientifique et technique. Un tiers des femmes égyptiennes travaillent dans des domaines à faible productivité, en zone rurale notamment, et leur taux de chômage est beaucoup plus élevé que celui des hommes.
M. PHAM NGOC TIEN, Directeur général du Département de l’égalité des sexes au Ministère du travail, des personnes handicapées et des affaires sociales du Viet Nam, a parlé de la stratégie nationale sur l’égalité des sexes pour 2011-2020, dont l’objectif est de veiller à une égalité de facto. Le Gouvernement s’emploie donc à réduire les écarts dans le milieu du travail et à améliorer l’accès des femmes pauvres à l’éducation et au travail. Des indicateurs spécifiques ont été fixés et des programmes ont été adoptés, notamment sur l’éducation et la formation professionnelle des femmes. Le pays a donc progressé dans l’accès à l’éducation et dans l’accès des femmes aux postes de direction, s’est réjoui M. Ngoc Tien. Il a indiqué que les Vietnamiennes jouent un rôle très important dans l’exportation, représentant 30% de la main-d’œuvre qui travaille à l’étranger. Nous avons un taux d’alphabétisme de 94% parmi la population âgée de plus de 10 ans, s’est aussi enorgueilli M. Ngoc Tien. Avec un taux de scolarisation dans le cycle primaire élevé et presqu’égal pour les filles et les garçons, le Viet Nam poursuit l’objectif d’un accès universel au cycle secondaire, a-t-il ajouté.
Mme ZOHRA CHATTERJI, Commission nationale des femmes de l’Inde, a indiqué que les femmes occupaient de nombreux postes clefs du gouvernement et des banques du pays. Elle a également fait savoir que le plan quinquennal pour le développement 2007-2012 avait débouché sur la création de nombreux programmes de promotion de la parité. S’agissant de la participation des femmes dans les domaines scientifiques et technologiques, la représentantes a indiqué que les femmes scientifiques avaient la possibilité de travailler depuis leur domicile, et que les jeunes filles des milieux ruraux étaient encouragées à suivre des études scientifiques. Evoquant l’essor du secteur de la téléphonie mobile, elle a déclaré qu’une révolution sociale était actuellement en cours, des millions de femmes, surtout dans des zones rurales reculées, ayant maintenant accès à de meilleures informations sur le marché et à des prévisions météorologiques, autant d’informations qui favorisent leur autonomisation. Mme Chatterji a aussi parlé de la loi sur l’emploi en milieu rural et de la loi hindoue sur la succession.
M. AMANUEL GIORGIO (Érythrée) a expliqué la politique suivie par son gouvernement en matière d’éducation pour parvenir à l’égalité des sexes dans le secondaire, cette parité étant déjà atteinte dans le primaire. D’autres mesures ont déjà été prises pour améliorer l’accès des femmes aux emplois et aux ressources, a-t-il dit. Il a noté que les femmes de son pays sont moins représentées dans le secteur tertiaire, mais qu’il y a toutefois de plus en plus de filles qui obtiennent des diplômes dans les secteurs autrefois réservés aux hommes. Il y a ainsi 31% des filles étudiantes dans les sciences naturelles, 22% dans le domaine de la santé et 11,8% dans l’ingénierie, a-t-il dit. La formation professionnelle dans le domaine de l’agriculture a presque atteint la parité, a aussi indiqué le représentant.
Mme MAGALYS AROCHA DOMINGUEZ (Cuba) s’est dit inquiète de l’impact négatif sur les femmes de la crise économique et de l’imposition de mesures coercitives unilatérales. Elle a passé en revue les activités lancées dans son pays où les femmes représentent 67,8% des diplômés d’université et 43,3% des diplômés dans les filières scientifique et technique. Les femmes représentent aussi 50% des étudiants en informatique et occupent 39% des postes de direction dans le pays. Il conviendrait d’envisager une reforme du secteur des services, a ajouté la représentante, précisant que 65% de la main-d’œuvre qualifiée est constituée de femmes. Elle a par ailleurs affirmé que le blocus économique était l’obstacle principal à la progression de la femme cubaine.
Mme HOORIA MASHHOUR AHMED, Présidente de la Commission nationale de la femme du Yémen, a indiqué que son pays été parmi les premiers signataires de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, en 1984, et qu’il en est à l’élaboration de son septième rapport périodique pour le Comité du même nom. Outre les textes internationaux auxquels est partie le Yémen, la Constitution du pays garantit les droits de la femme, a-t-elle ajouté. Pour assurer la mise en œuvre de ces normes dans la pratique, le Conseil supérieur de la femme, le Comité de la femme et de la maternité ainsi que le Ministère de la femme ont été créés, a-t-elle précisé. La question de l’enseignement est particulièrement importante dans le domaine de la parité homme-femme et le Yémen consacre un budget important à ce secteur, pour encourager les inscriptions des femmes dans les formations universitaires, professionnelles et techniques. Mme Mashhour Ahmed a ensuite reconnu les difficultés qui perdurent cependant dans ce domaine pour réaliser l’égalité des sexes.
Mme LÉONIE ROSE MATETA, Directrice générale du Centre de recherche et de documentation sur la femme de la République du Congo, a déclaré que son gouvernement entreprenait des efforts considérables pour faciliter l’accès à l’éducation à toutes les couches sociales. Elle a évoqué les actions ciblées en vue de promouvoir l’égalité des sexes, notamment l’octroi de bourses aux filles afin qu’elles accèdent aux études supérieures, la « récupération » des filles non-scolarisées et déscolarisées en vue de leur réinsertion par un travail décent et l’ouverture de centres professionnels pour permettre aux filles d’accéder à certaines filières traditionnellement réservées aux garçons. La représentante a ensuite avoué que l’accès et la place des femmes dans les domaines scientifiques et technologiques restaient encore un défi.
Mme TEDIA ROSE MONDE KOYAGBIA, Chef du département de la promotion et la protection des groupes vulnérables au Ministère des affaires sociales, de la solidarité nationale et de la famille de la République centrafricaine, a souligné l’importance cruciale de l’éducation des filles et des femmes dans les efforts menés pour éliminer la pauvreté. Elle a aussi plaidé en faveur d’un meilleur accès des filles et des femmes à l’emploi. Cependant, a-t-elle reconnu, il existe toujours dans son pays un rapport de domination de l’homme sur la femme, qui contribue à perpétuer les inégalités entre les garçons et les filles. Ainsi, seulement 43% des filles sont inscrites en première année du cycle primaire. Les filles sont trois à quatre fois moins nombreuses que les garçons dans l’enseignement supérieur. Sur le plan social, les coutumes les empêchent d’obtenir les informations nécessaires pour accéder à des postes de direction. Les filles sont touchées de plein fouet par le chômage, a-t-elle aussi regretté, notamment dans le secteur de l’agriculture. La représentante a mentionné les mesures législatives prises par son gouvernement pour améliorer cette situation, comme la révision du Code de la famille de 1997.
Mme SOMAIA BARGHOUTI, Observatrice de la Palestine, s’est dite préoccupée par la déformation des faits dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jérusalem-Est. La situation des femmes palestiniennes est étroitement liée aux 43 ans d’occupation, a-t-elle déclaré, évoquant une souffrance quotidienne « inhumaine ». Le droit à la vie, au retour dans leur foyer, à la circulation et à l’alimentation, entre autres, ont été bafoué par la puissance occupante. Elle a dénoncé la situation qui prévaut à Gaza et a affirmé que les agissements d’Israël rendaient peu probable l’obtention de résultats tangibles en matière d’autonomisation des femmes palestiniennes. Elle a toutefois ajouté que l’égalité entre les sexes était une des priorités principales du Plan d’édification de l’État lancé en août 2009 par le Premier Ministre Salam Fayyad.
Mme DAISY ALIK-MOMOTARO (Îles Marshall) a en particulier mis l’accent sur la nécessité pour son pays de mettre en œuvre toutes les dispositions pertinentes de la Convention sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes qu’il a ratifiée en 2006, notamment grâce à l’adoption d’un programme national en faveur des femmes. Elle a également insisté sur l’importance d’engager des actions contre la violence domestique, d’établir un système de capacités matrilinéaires, de développer des opportunités en matière d’éducation pour les femmes et de favoriser leur participation à la vie économique. La représentante a surtout souligné la nécessité de s’attaquer aux défis climatiques, lesquels nécessitent une action globale, nationale et locale concertée incluant une dimension genre. Il est important que les partenaires examinent les moyens de faire progresser les droits des femmes aux Îles Marshall et dans la région du Pacifique, un investissement, selon elle, essentiel pour un avenir collectif global.
Mme NAIMA BEN YAHIA (Maroc) a indiqué que son pays a amélioré le taux d’étudiantes dans les universités, qui a atteint 45,11%. Les femmes représentent 50% des étudiants en sciences et techniques, 60% en médecine et pharmacie et 90% en sciences de l’éducation. Elle a aussi indiqué que la promotion du rôle de la femme dans différents secteurs de l’activité économique a constitué un vecteur principal de l’action gouvernementale au Maroc. Ainsi, a-t-elle dit, les femmes entrepreneurs représentent une proportion importante des diplômés universitaires. Les entreprises féminines, qui sont majoritairement des PME, contribuent à concurrence de 37% au secteur des services, 31% à celui du commerce et 21% au secteur de l’industrie, en particulier le textile, a-t-elle précisé. Parmi les mesures prises par le Maroc pour améliorer l’éducation de base des filles vivant en milieu rural, elle a expliqué les mesures incitatives visant les filles mais aussi leurs parents. Elle a enfin souligné le rôle important du Bureau ONU-Femmes à Rabat, émettant l’espoir de le voir renforcé et élargi.
Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a tout d’abord souligné le fait que les femmes étaient des acteurs à part entière des évènements actuellement en cours en Afrique du nord. Elle a indiqué que dans son pays, les femmes obtenaient souvent de meilleurs résultats scolaires que les garçons, mais choisissaient souvent des sujets traditionnellement réservés pour les femmes. De nouvelles stratégies ont donc été adoptées pour promouvoir l’enseignement des mathématiques, des sciences et de la technologie auprès des filles. La représentante a expliqué que l’éducation était un élément central de la politique de développement de l’Irlande. Elle a indiqué que son pays avait adopté, l’an dernier, une nouvelle stratégie pour lutter contre la violence faite aux femmes qui vise à ce que d’ici 2014, il y ait une meilleure reconnaissance de son caractère inacceptable. Diverses mesures ont également été adoptées pour lutter contre la traite des êtres humains. Mme Anderson a jugé décevant le fait que les femmes n’aient représenté que 13% des candidats aux dernières élections générales dans son pays.
M. NARCIS CASALS (Andorre) a constaté des avancées dans le monde en ce qui concerne l’accès à l’éducation et à la formation des filles et des femmes. Cela ne se traduit cependant pas toujours par un meilleur accès au travail ou à l’égalité dans ce domaine, a-t-il regretté. Un de nos objectifs doit donc être l’accès à un travail décent, ainsi que la lutte contre l’analphabétisme et l’abstention scolaire. Il faut aussi lutter contre la surreprésentation des femmes dans les sciences sociales et leur sousreprésentation dans les matières scientifiques. Andorre estime qu’il faut inclure la parité dans toutes les politiques. Le pays a créé le Secrétariat d’État pour l’égalité et le bien-être ainsi que la Commission nationale de l’égalité qui a mis au point un plan d’action pour l’égalité, en donnant la priorité à la lutte contre les violences sexistes et l’aide aux victimes.
M. CARSTEN STAUR (Danemark) a affirmé que son gouvernement plaçait un accent particulier sur l’éducation, tant au niveau national que dans le cadre de sa politique de coopération internationale. Il a expliqué que sur le plan national, le défi principal consistait à améliorer les résultats scolaires mais que davantage pouvait être fait pour élargir l’éventail des choix éducatifs des jeunes, ce qui permettrait de combler la ségrégation rencontrée sur le lieu du travail. Il a par ailleurs qualifié de « crucial » la nécessité de créer un environnement législatif, financier, politique et administratif qui facilite l’entrepreneuriat des femmes. Il a également indiqué que le Danemark continuerait de promouvoir les droits reproductifs et sexuels des femmes. Les femmes qui peuvent planifier l’espacement et le nombre des naissances ont de meilleures chances en matière d’éducation et de travail, a-t-il notamment affirmé.
M. ZWELETHU MNISI (Swaziland) a tout d’abord indiqué que son pays avait accueilli, en septembre 2010, le 14ème sommet de l’Autorité du Marché commun de l’Afrique orientale et australe qui portait sur le thème de la science et de la technologie au service du développement. Il a par ailleurs expliqué que l’éducation primaire était gratuite depuis 2009, et que suite à l’augmentation des allocations budgétaires, les orphelins et autres enfants vulnérables pouvaient obtenir des bourses scolaires. De plus, la politique du Swaziland relative à l’enfant à été finalisée en 2009 et comprend une section spéciale sur les fillettes qui souligne l’importance de leur éducation. Le Swaziland s’est également doté d’une politique nationale relative au genre qui engage le Gouvernement à assurer aux deux sexes un accès équitable à l’éducation et à la formation.
M. BASHAR JA’AFARI (Syrie) a expliqué que son gouvernement a toujours tenté d’améliorer le sort des femmes, en promouvant leur accès à la santé, à l’économie et à la vie sociale. Des mesures fermes ont été prises pour augmenter le nombre de femmes éduquées et formées. En Syrie, les salaires sont les mêmes pour les hommes et les femmes, a-t-il aussi assuré. Il a ensuite rappelé qu’il avait participé activement aux négociations qui ont conduit à la création d’ONU-Femmes, soulignant que le point d’orgue de ces négociations a été d’inclure la question des femmes sous occupation étrangère à l’ordre du jour des travaux de cet organe. Il a regretté à cet égard que la Commission de la condition de la femme n’examine pas cette année le sort des femmes du Golan syrien occupé alors que la question a fait l’objet de plusieurs résolutions des Nations Unies, dont le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l’homme.
M. THOMAS MAYR-HARTING (Autriche) a affirmé que l’objectif de l’égalité des chances en matière d’éducation avait largement été atteint par son pays compte tenu, notamment, du système éducatif autrichien. Les femmes, en Autriche, ont désormais atteint un niveau d’éducation plus important que les hommes. Néanmoins, les résultats sont plus décevants concernant les rangs universitaires les plus élevés, seuls 18,7% des chaires d’université étant occupées par des femmes. De même, le pourcentage des femmes occupant des postes de direction dans les secteurs des affaires et de l’industrie demeure, selon lui, encore trop bas. Le représentant a en outre énoncé les diverses actions entreprises dans son pays pour renforcer la place des femmes dans le monde du travail. Le Gouvernement autrichien, a-t-il dit, a adopté un Plan d’action national pour l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché du travail, lequel devra être mis en œuvre d’ici à 2013. Un projet phare de ce plan est l’introduction de mesures visant à accroître la transparence des revenus, a-t-il précisé.
M. GONZALO GUTIERREZ (Pérou) a indiqué que te taux d’analphabétisme s’est réduit dans son pays, passant de 18,1% en 1991 à 6% en 2000. Il a ainsi souligné que l’éducation primaire universelle est un objectif quasiment atteint. Nous pouvons aussi affirmer que l’écart entre les sexes a été comblé à tous les niveaux de l’enseignement; la participation des filles étant même supérieure de 10% à celle des garçons dans l’enseignement secondaire et universitaire. Il a aussi parlé du Projet éducatif national pour 2021 en vue d’éliminer les discriminations touchant l’enseignement. Ce projet vise notamment les filles des zones rurales et celles vivant dans l’extrême pauvreté. Le Pérou a aussi adopté un Programme national de mobilisation pour l’alphabétisation dont l’objectif est d’alphabétiser deux millions de Péruviens d’ici la fin 2011. M. Gutierrez a mentionné les efforts menés par son gouvernement pour intégrer les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation, notamment grâce à un programme « un ordinateur portable par enfant » appliqué dans les zones rurales. Le représentant a reconnu les inégalités qui persistent dans le secteur de l’emploi et expliqué les mesures prises pour y remédier.
M. JEAN-DANIEL VIGNY (Suisse) a affirmé que son pays avait pris différentes mesures pour promouvoir la parité. Par exemple, selon la loi fédérale sur la formation professionnelle, la Suisse met à disposition chaque année des fonds pour financer le développement et la mise en œuvre de mesures visant à supprimer les stéréotypes en matière de sexes. Les dernières années, a-t-il ajouté, ont été marquées par des stratégies et des projets novateurs en matière d’égalité salariale. Sur le plan international, les deux principes fondamentaux de la coopération suisse au développement sont, d’une part, l’accès égal à une éducation et à une formation de qualité et le maintien des enfants dans le système scolaire, quel que soit leur sexe et, d’autre part, la promotion de la réussite des filles et des femmes. Enfin, dans le cadre de son engagement pour la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, la Suisse soutient des projets dans différents pays et a présenté l’an dernier son deuxième plan d’action national.
Mme BAYA BENSMAIL (Algérie) a indiqué que la Constitution algérienne avait été révisée en 2008 afin de promouvoir les droits politiques des femmes. Elle a également évoqué l’existence d’une Stratégie nationale pour la promotion et l’intégration de la femme pour la période 2008-2013. La représentante a expliqué que grâce à cette politique, la scolarisation des fillettes âgées de six ans était passée de 96,8% en 2009 à 97,34% en 2010. Elle a également fait savoir qu’au niveau de l’enseignement supérieur, la proportion des filles avait dépassé celle des garçons. Pendant l’année scolaire 2008-2009, les femmes représentaient 62% des étudiants en sciences médicales, a-t-elle précisé. Elle a également indiqué que l’emploi des femmes avait beaucoup progressé dans le secteur public où elles représentent 50% des enseignants, 53% des médecins et 32% des cadres supérieurs.
M. GUNNAR PÁLSSON (Islande) a indiqué que la scolarisation des filles islandaises augmentait mais qu’un écart « inquiétant » persistait en ce qui concerne l’éducation post-primaire. Il s’est félicité du fait que le Président et 40% des Ministres du Cabinet soient des femmes. Malgré ces avancées, les femmes sont toujours à la traîne en termes économiques, a-t-il regretté. Comment se fait-il, s’est-il demandé, que les diplômes universitaires ne se traduisent par des salaires plus élevés pour les femmes. Il a relevé que deux tiers des diplômés universitaires étaient des femmes mais qu’elles touchaient en moyenne 16% de moins que les hommes. Il a ensuite expliqué qu’un quota de 40% avait été imposé à toutes les entreprises employant plus de 50 personnes.
M. Pálsson a par ailleurs indiqué que le plan d’action contre la violence domestique et sexuelle pour la période 2011-2015 mettrait l’accent sur le rôle du système judiciaire. Il a rappelé que l’Islande considérait la prostitution comme une forme de violence contre les femmes, et que son gouvernement criminalisait d’autres activités dégradantes comme le strip-tease, en reconnaissant ainsi le lien entre certains clubs privés, l’esclavage sexuel et la criminalité transnationale.
Mme EVA-MARIA LIMETS (Estonie) a indiqué que l’égalité des sexes est inscrite dans la Constitution de son pays et qu’elle est devenue un élément essentiel de toute politique, loi et mesure adoptées par son gouvernement. Après l’adoption d’une loi en 2004 sur l’égalité des sexes, nous avons continué à travailler dans ce sens dans tous les domaines, a-t-elle assuré. Elle a expliqué qu’il y avait encore du chemin à parcourir pour sensibiliser la population à cette question, se basant sur une étude effectuée en 2010 qui révèle la persistance de stéréotypes sexistes. Un domaine d’action prioritaire est l’éducation des filles et des femmes dans le secteur des technologies de l’information et de la communication, a-t-elle précisé. L’année 2010 a aussi vu d’autres avancées dans le sens de l’égalité des sexes, s’est félicitée la représentante, citant notamment le plan de réduction de la violence. L’Estonie a un taux élevé d’utilisateurs d’internet, presqu’autant de femmes que d’hommes, s’est-elle aussi félicitée. Elle a cependant reconnu qu’alors que les femmes sont plus représentées que les hommes à l’université, cette place ne se traduit pas dans la pratique par une égalité de salaires.
Mme JANE ADOLPHE, Observatrice du Saint-Siège, a invité les institutions dédiées à l’éducation et les établissements scolaires à respecter profondément la dignité humaine ainsi que les valeurs religieuses et culturelles. L’éducation primaire doit se concentrer sur les compétences de base que chaque enfant doit acquérir tout en respectant le rôle des parents dans l’éducation de leurs enfants, en particulier dans le domaine de l’éducation sexuelle, a-t-elle estimé. Mme Adolphe a aussi invité à structurer le secteur de l’emploi de telle sorte que les femmes ne pâtissent pas de leur promotion, aux dépens de leur famille, soulignant, à cet égard, le rôle irremplaçable des femmes et des mères. L’Observatrice a ensuite appelé à l’adoption de lois pour protéger les filles de toutes les formes de violence et d’exploitation, en particulier de l’avortement sélectif et de l’infanticide des bébés de sexe féminin. Les États doivent aussi intensifier leurs efforts dans la lutte contre la traite des personnes, en renforçant par exemple leurs lois sur la lutte contre la prostitution. La promotion de la femme ne serait pas complète sans le respect de la dignité de toutes les personnes, de la conception à la mort naturelle, a souligné l’Observatrice du Saint-Siège.
Après avoir passé en revue les principales conclusions du rapport du Secrétaire général, M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a indiqué que depuis 1997, son gouvernement avait lancé une succession de Programmes quinquennaux pour le développement du secteur de l’éducation qui a fait passer le taux de scolarisation de 79,8% en 2004 à 95,9% en 2010. De nouvelles écoles ont été construites pour augmenter la scolarisation et la rétention des fillettes. Plusieurs programmes de sensibilisation des parents ont été lancés pour les encourager à assurer la scolarisation de leurs enfants. Le taux de scolarisation des filles est ainsi passé de 53,8% en 2002 à 93% en 2009. Ces dernières représentent par ailleurs 41% des étudiantes à l’université.
Mme EDITA HRDÁ (République tchèque) a indiqué qu’une femme venait d’être nommée au poste de Représentante du Gouvernement tchèque pour les droits de l’homme. Elle a également expliqué que le principal objectif de l’actuel Plan d’action pour la promotion de l’égalité entre les sexes était d’appuyer les personnes à la préparation d’une carrière atypique du point de vue du genre. Le Plan d’action entend également dépasser les perceptions stéréotypées du rôle des hommes et des femmes au sein de la famille; le Gouvernement cherchant également à éliminer la ségrégation qui persiste dans le marché du travail. La représentante s’et par ailleurs félicitée de ce que les femmes tchèques représentent 55% des étudiantes à l’université et 60% de la population active. Mme Hrdá a ensuite assuré que son gouvernement prenait très au sérieux la question de la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Bien qu’il y ait autant de femmes diplômées que d’hommes, ce sont principalement les femmes qui s’occupent de la famille, une situation qui provoque une différence considérable en matière d’accès à l’emploi, a-t-elle expliqué.
M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a remercié la communauté internationale pour le soutien qu’elle apporte à l’avènement de la démocratie dans son pays. Force est cependant de constater que la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire est menacée du fait de l’ancien Président « qui s’accroche au pouvoir », a-t-il dit. On déplore en effet de nombreuses victimes dans certaines zones, qui comptent des femmes et des enfants, a-t-il précisé. Soucieuse d’appliquer la Déclaration de Beijing, la Côte d’Ivoire, a poursuivi le représentant, en a consacré les dispositions dans sa Constitution. M. Bamba a aussi énuméré les instances chargées de la question du genre, comme le Ministère de la famille et de la promotion de la femme et les cellules chargées de l’égalité des sexes dans chaque Ministère. Certaines dispositions du Code électoral ont en outre été révisées en 2010 pour renforcer l’égalité des sexes et la participation des femmes aux élections, a-t-il ajouté.
Mme OLHA KAVUN (Ukraine) a souligné que le problème de l’exploitation sexuelle et du trafic d’êtres humains était devenu en quelques années un défi majeur pour de nombreux Etats. Il s’agit là de formes de violence à l’égard des femmes parmi les plus graves, a-t-elle ajouté, soulignant que c’est dans les zones de conflit que le problème est le plus préoccupant. Evoquant le 10ème anniversaire de la résolution 1325 célébré en octobre dernier au Siège de l’ONU à New York, la représentante ukrainienne a estimé que mettre en œuvre cet accord était indispensable pour renforcer l’ordre du jour international sur les femmes, la paix et la sécurité. Après avoir rappelé que son pays s’était porté coauteur en 2010 de la résolution 1960 du Conseil sur la violence sexuelle dans les conflits armés, elle a assuré qu’en outre l’Ukraine se tenait prête à prendre des mesures supplémentaires en tant que membre de la Commission de consolidation de la paix (CCP) et du Conseil d’administration d’ONU-Femmes. Elle a ensuite fait savoir que l’Ukraine, qui assumera la présidence du Comité ministériel du Conseil de l’Europe de mai à novembre 2011, ferait figurer en bonne place la question de l’égalité des sexes dans l’ordre du jour. Pour le Gouvernement ukrainien, cette égalité est une composante essentielle des réformes économique et sociale qu’il mène actuellement, a-t-elle enfin noté.
M. GEORGE TALBOT (Guyana) a indiqué que la promotion de la science et de la technologie était une des grandes priorités de son gouvernement, et qu’aussi bien les hommes que les femmes étaient encouragées à suivre des études et à faire carrière dans ces filières. Il a précisé que 71% des diplômés de l’Université de Guyana étaient des femmes, et que 10% d’entre elles avaient suivi des études en sciences ou en technologie. Il a ensuite remercié l’ONU pour l’appui accordé à son pays dans la promotion de l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.
M. SIRODJIDIN ASLOV (Tadjikistan) a expliqué que malgré les progrès accomplis depuis la Déclaration de Beijing, il reste encore beaucoup à faire pour arriver à l’égalité des sexes. Dans le secteur de l’éducation, le Tadjikistan a pris des mesures favorisant l’éducation de qualité des filles, en particulier celles des zones rurales. Nous avons adopté un projet de loi qui vise à élargir encore l’accès à l’éducation. En 2014, le nombre d’années de scolarisation obligatoire passera à 12 ans, a aussi indiqué M. Aslov. Il a mentionné une stratégie pour l’éducation mise au point en partenariat avec la Banque mondiale, qui sera mise en place jusqu’en 2020. Nous veillons également à donner une égalité de chances aux femmes en politique ainsi que dans le domaine économique et dans celui des sciences et de la technologie, a-t-il ajouté. M. Aslov a salué le rôle actif des ONG qui participent à la promotion des femmes.
M. GHAZI JOMAA (Tunisie) a indiqué que le Code civil du pays consacrait l’égalité des femmes, notamment la liberté de mariage et l’interdiction de la polygamie. Il a annoncé que dans le cadre de la « révolution de la dignité », son gouvernement avait décidé d’ôter les réserves qui avaient empêché sa pleine adhésion à la CEDAW. La femme tunisienne sera le soutien du processus démocratique qui a cours dans le pays, a souligné le représentant.
M. PETER THOMSON (Fidji) a expliqué que les réformes économiques menées dans son pays ont encouragé l’accès égal des femmes et des hommes à l’emploi et conduit à l’adoption d’une loi sur le harcèlement sexuel. Le Gouvernement progresse dans la réalisation de son objectif s’agissant de la participation des femmes dans la vie politique. Il vise un taux de 30% de femmes dans tous les Comités gouvernementaux, a-t-il ajouté. Fidji a aussi ratifié la Convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) sur le travail décent des personnes handicapées. La loi fidjienne prévoit ainsi que 2% de la main-d’œuvre doit être constituée de personnes handicapées dans les entreprises employant 50 personnes ou plus. Il reste cependant encore du chemin à faire dans plusieurs domaines pour arriver à l’égalité des sexes, a reconnu M. Thomson, soulignant l’importance des efforts menés à cet effet dans le domaine de l’éducation. Les parents doivent jouer le premier rôle dans l’éducation de leurs enfants, a-t-il estimé, ajoutant que la famille représente une forteresse qui permet de former des futurs adultes solides et responsables. Nous dépendons aussi de l’enseignement formel qui permet de promouvoir les idées et les principes auxquels nous aspirons, a-t-il ajouté, avant de préciser que son pays a un taux de scolarisation de 99%.
Mme SUSAN WAFFA-OGOO (Gambie) a expliqué que la politique de son pays en matière d’éducation et pour la période 2004-2015 mettait l’accent sur la transversalisation de la question du genre ainsi que sur l’amélioration de l’accès à l’éducation, notamment dans les filières scientifiques et technologiques. L’éducation est gratuite jusqu’à la troisième et des bourses sont mises à la disposition des filles, notamment à celles qui excellent en mathématiques et en sciences. Pour la représentante, les sciences et la technologie doivent intégrer la question du genre afin de faciliter l’accès des femmes au plein emploi et à un travail décent. Elle a expliqué qu’en Gambie, les hommes continuaient d’occuper la majorité des postes importants.
Mme KANIKA PHOMMACHANH (République démocratique populaire lao) a indiqué que son gouvernement a adopté une Stratégie nationale d’élimination de la pauvreté et de la croissance ainsi qu’une Stratégie nationale de promotion de la femme. Elle a assuré qu’au cours des 15 dernières années, le secteur de l’éducation s’est amélioré, précisant que le Gouvernement a adopté un cadre 2009-2015 pour le développement de ce secteur, afin d’assurer la prise en compte de la question du genre dans le système éducatif. Le Centre pour la promotion de la femme, des peuples ethniques et des personnes handicapées a en outre été créé, a-t-elle ajouté. La représentante a aussi mentionné la réforme économique suivie par le Gouvernement et les différentes mesures adoptées qui permettent de mieux autonomiser les femmes. La nouvelle législation du travail empêche par exemple d’invoquer la grossesse d’une femme pour lui refuser un travail. Elle a enfin réaffirmé que son gouvernement est pleinement engagé à éliminer toute forme de discrimination à l’égard des femmes et à appliquer le Programme d’action de Beijing. Nous avons amélioré les soins de santé offerts aux femmes et répondons à l’appel lancé par le Secrétaire général pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes, a-t-elle promis.
M. MAFIROANE EDMOND MOTANYANE (Lesotho) a affirmé l’engagement de son gouvernement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des femmes et des filles en leur garantissant une formation et une éducation de qualité. Le Gouvernement du Lesotho, a-t-il expliqué, a pris un certain nombre de mesures spécifiques visant à éliminer la discrimination dans le domaine de l’éducation et à rendre cette dernière universelle. En 2003, a-t-il souligné, a été adoptée la politique sur le genre et le développement qui vise à éliminer les barrières socioculturelles en matière d’éducation des garçons et des filles et à garantir des orientations de carrière tenant compte des sexospécificités à tous les niveaux d’éducation. Depuis, le Gouvernement a adopté le Plan stratégique du secteur de l’éducation 2005-2015, dont les mesures, entre autres, s’attachent à éliminer les disparités en primaire et en secondaire et à réaliser la parité dans le domaine de l’éducation d’ici à 2015.
Pour M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein), il est évident que la réussite d’« ONU-Femmes » sera mesurée à l’aune de ses réalisations sur le terrain. L’égalité entre les sexes ainsi que l’autonomisation des femmes et des filles, a-t-il poursuivi, sont des conditions préalables à la réalisation des OMD, dans leur globalité. Il a estimé que l’élan généré par la mise en place de l’entité ONU-Femmes contribuerait à la ratification universelle de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard desfemmes et son Protocole additionnel. Le délégué a par ailleurs souligné que l’éducation et la formation constituaient des outils essentiels pour l’autonomisation des femmes, en particulier leur émancipation économique. L’inégalité entre les sexes dans l’éducation à la science et à la technologie doit être résolue à travers des programmes qui prennent en compte la sousreprésentation actuelle des filles dans ces secteurs, a-t-il plaidé. Le délégué a également fait mention du Bureau pour l’égalité des chances établi dans son pays afin d’assurer la mise en œuvre de la plateforme d’action de la Conférence de Beijing+5. Aujourd’hui, 40% des postes au sein du Gouvernement sont occupées par des femmes s’est-il réjoui, en regrettant cependant la sousreprésentation des femmes au sein du Parlement du Liechtenstein. Au niveau international, le Liechtenstein et la Suisse financent actuellement un projet visant la mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité, a-t-il conclu.
Pour M. SAVIOUR F. BORG (Malte), la préservation d’un traitement égalitaire entre les hommes et les femmes dans toutes les sphères de la société est fondamentale pour assurer à tous l’égalité des chances. À son niveau, le Gouvernement de Malte continue de prendre des mesures visant à intégrer la perspective genre dans ses stratégies de développement national. L’égalité d’accès et la participation des deux sexes à l’éducation et à la formation, à la fois dans la société en général et plus spécifiquement sur le marché du travail, sont importantes dans la réalisation d’une société égalitaire, a en outre dit M. Borg. L’intégration de la dimension genre dans toutes les politiques et tous les programmes et mesures contribuerait à la promotion de l’égalité des sexes dans les domaines sociaux et économique, a-t-il soutenu. Malte réitère sa position selon laquelle aucune discussion sur les droits et les services liés à la santé reproductive ne saurait être entamée hors du cadre de l’un des droits les plus fondamentaux à savoir le droit à la vie. Le représentant a énuméré une série d’initiatives menées dans son pays dans le cadre de la promotion de l’égalité des sexes, notamment dans le domaine de l’éducation.
M. GYAN CHANDRA ACHARYA (Népal) a déclaré que l’Assemblée constituante de son pays était l’une des plus inclusives du monde, un tiers de ses sièges étant occupés par des femmes. Il a affirmé que le Népal avait adopté diverses lois pour assurer la représentation inclusive des femmes au sein du Gouvernement, notamment dans l’administration, l’armée et la police. Des mécanismes pour assurer une budgétisation sexospécifique sont en cours de lancement et des programmes liés aux microcrédits, à l’alimentation et à l’enseignement ont permis d’autonomiser les femmes et les fillettes au niveau communautaire. Malgré tous nos efforts, a-t-il ensuite indiqué, des contraintes liées aux financements et aux capacités entravent la bonne marche des choses. M. Acharya a annoncé que le Gouvernement népalais venait de lancer un Plan d’action national pour la mise en œuvre des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité.
Mme PARIKHAN SHAWKY (Iraq) a rappelé que son pays, qui a réalisé des progrès en matière de sécurité au cours des trois dernières années, a respecté l’article 49 de sa Constitution qui prévoit une présence de 25% de femmes au Parlement. Nous sommes même passés à 27% lors des élections de 2010, a-t-elle dit. La représentante s’est félicitée de la participation accrue des femmes dans la vie politique, précisant que les enseignants redoublent d’efforts pour encourager l’éducation des femmes et leur participation à la société. Les agences des Nations Unies et les organisations de la société civile contribuent aux efforts du Gouvernement dans ce sens, a-t-elle dit. En Iraq, a-t-elle poursuivi, nous sommes passés de 50,9% de femmes à l’université pour la période 1991-1992 à 86,8% pour 2007-2008. En outre, 52% des étudiants dans les matières scientifiques sont des femmes. La représentante a aussi indiqué qu’après 2003, le Gouvernement iraquien a adopté une politique visant à accroître le nombre d’emplois, pour les hommes comme pour les femmes, en améliorant notamment la formation technique des femmes.
Mme SEGAKWENG TSIANE (Botswana) a estimé que l’impact des sciences et de la technologie sur les femmes des pays en développement devait notamment contribuer à la recherche relative au VIH/sida et au paludisme. Elle a annoncé que son gouvernement avait réalisé d’importantes avancées pour promouvoir la participation des filles dans les filières scientifique et technologique. Un programme particulier permet par exemple à des femmes ingénieures de devenir les mentors des écolières du cycle secondaire. Un programme de clubs des sciences est en train d’être remis sur pied dans les écoles du pays, tandis que les jeunes femmes universitaires peuvent participer à un programme national de stages. Au Botswana, autant de femmes que d’hommes suivent la formation en technologie de l’information et des communications. Toutefois les hommes tendent à prendre la filière « ingénieur informatique » tandis que les femmes optent majoritairement pour les systèmes de traitement et de gestion de données, ce qui explique les inégalités de salaires sur le marché de l’emploi.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a indiqué que la réforme du secteur de l’éducation en Colombie, mise en place pour la période 2002-2010, se concentre sur quatre domaines à savoir la qualité, la couverture, la pertinence et l’efficacité. Les politiques dans ce domaine sont mises en œuvre en vue d’élargir les opportunités pour tous, a-t-il expliqué. La Colombie a donc augmenté la part de la population qui reçoit une éducation, à tous les niveaux, et amélioré les possibilités offertes aux groupes vulnérables. Le système éducatif vise à former des enfants à relever les défis du 21e siècle, a-t-il dit. M. Ruiz a assuré que la Colombie garantit la qualité de l’enseignement et offre par exemple un accès à des ordinateurs à de plus en plus d’élèves.
Entre 2009 et 2012, les femmes diplômées sont devenues plus nombreuses que les hommes, a-t-il aussi signalé. Parmi les étudiants en troisième cycle, les femmes sont plus représentées dans les domaines de la pédagogie, de l’environnement, de l’administration et des finances. Les femmes participent davantage au marché du travail, a-t-il aussi assuré, mais leur taux de participation reste largement inférieur à celui des hommes qui représentent 74%. Il a reconnu que les stéréotypes sexistes persistent dans la société colombienne.
M. RAFAEL ARCHONDO (Bolivie) a expliqué que du fait de l’accélération de la migration urbaine, la pauvreté s’est beaucoup féminisée en Colombie. Il a indiqué que la nouvelle grande Charte du pays (Magna Carta) contient 25 articles qui intègrent l’égalité des sexes et visent à éliminer les dernières traces de discrimination. Ces dispositions garantissent notamment le droit de vivre sans violence et dans la dignité, l’accès des femmes à tous les niveaux d’éducation, la jouissance d’une bonne santé et le bénéfice de la sécurité sociale, ainsi que la reconnaissance du droit de propriété foncière des femmes. M. Ruiz a en outre signalé qu’il y a 30% de femmes dans les institutions du pays. Aux termes d’une nouvelle loi, l’éducation a été décentralisée, a-t-elle poursuivi. Dans le secteur de la santé, la Constitution bolivienne prévoit la gratuité des soins pour tous, notamment les soins pré et post-nataux. Nous avons également créé un « Fonds mère-enfant » qui doit distribuer des bourses à 250 000 mères et 300 000 enfants, a-t-il ajouté. M. Archondo a ajouté que la Bolivie reconnait à sa juste valeur économique le travail au foyer.
Mme HELEN BECK (Îles Salomon) a déclaré que son pays continuerait de faire face à des défis s’agissant des infrastructures et de l’éducation, en particulier dans les zones rurales les plus reculées. Ainsi, 28% des femmes et des filles en milieu rural n’ont toujours pas accès à une quelconque forme d’éducation, a-t-il indiqué, avant d’expliquer que, depuis son indépendance, les îles Salomon s’étaient dotées d’un système politique qui ne reconnaît pas la part des femmes dans les processus de prise de décision des sociétés tribales. C’est pourquoi un train de mesures a été adopté en 2009 pour promouvoir la participation des femmes, a expliqué la représentante. Des arrangements pour le financement de ces mesures sont en cours d’élaboration. L’intégration progressive des questions de parité dans les politiques gouvernementales est également prévue, a poursuivi Mme Beck. Évoquant le problème posé par les changements climatiques à des Etats insulaires comme le sien, elle a relevé qu’ils n’avaient fait qu’exacerber les difficultés déjà rencontrées par les femmes et les filles. Dans ce contexte, elle a rappelé les attentes placées dans la Conférence de haut niveau sur les pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra en mai 2011 à Istanbul.
Mme SARAH FLOOD-BEAUBRUN (Sainte-Lucie) a rappelé que la participation égale des femmes dans les domaines scientifique et technologique relevait d’un droit consacré par la Charte des Nations Unies. Les exemples de Marie Curie, de Grace Hopper er d’Elizabeth Arden prouvent au besoin la contribution historique que les femmes peuvent apporter à cet égard, sans compter toutes celles dont les accomplissements sont restés dans l’ombre de leurs homologues masculins, a-t-elle rappelé. Le rapport du Secrétaire général établit qu’au niveau mondial, il y a eu une augmentation de l’embauche des femmes dans les disciplines scientifiques, en particulier dans les secteurs de l’informatique et de l’ingénierie, a relevé la représentante. Elle a jugé que la question de la compatibilité entre les choix personnels et professionnels, notamment celui de la maternité, devait être pleinement prise en compte dans le cadre de cette réflexion. Elle a souligné que les mères scientifiques de métier dont les choix personnels sont respectés ont des chances importantes de transmettre la passion de la science à leurs enfants.
M. FRANCISCO CARRIÓN-MENA (Équateur) a indiqué que la Constitution de 2008 de son pays promouvait l’égalité entre les sexes. La Commission de transition pour l’égalité entre les sexes a donné un nouvel élan à la reconnaissance de l’égalité. Depuis, la parité sert de base aux règles de la participation politique. Le représentant a également indiqué que le travail non rémunéré était reconnu par l’État et que les femmes autochtones sont associées à toutes les initiatives du Gouvernement. L’Équateur, a-t-il ajouté, a besoin de programmes qui ciblent les femmes et qui les fait bénéficier d’une assistance technique pour renforcer leurs capacités.
M. UFUK GOKCEN, Organisation de la Conférence islamique (OCI), a indiqué que le Programme d’action décennal de l’OIC adopté en 2005 souligne le rôle des femmes musulmanes dans la société et la nécessité de renforcer les lois visant leur promotion, en conformité avec les valeurs islamiques de justice et d’égalité. L’OCI s’est dotée d’un Plan d’action pour la promotion de la femme et d’une organisation des femmes pour le développement, a précisé le représentant. En outre, l’OCI a créé une Commission permanente indépendante des droits de l’homme. Le Secrétariat général de l’OCI et sa Mission permanente d’Observateur encouragent les partenariats et les initiatives visant à mettre en valeur le rôle des femmes dans le développement, la réconciliation et la consolidation de la paix, y compris dans les initiatives confessionnelles et interconfessionnelles. Le représentant a mentionné le Réseau islamique des femmes scientifiques, créé en 2008, et le programme pilote des soins d’urgence à la mère et à l’enfant qui vise à réduire le taux de mortalité périnatal des mères.
Mme LITHA MUSYIMI-OGANA, Directorat de la Commission de l’Union africaine, a souligné les synergies existantes entre les thèmes de la Décennie africaine de la femme et les priorités retenues par ONU-Femmes pour cette année. La Commission s’est engagée en janvier 2011 à étroitement collaborer avec le Bureau de Mme Michèle Bachelet en vue de promouvoir une plus grande égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes dans le but ultime de changer la réalité quotidienne des femmes africaines, en particulier en milieu rural, a poursuivi Mme Musyimi-Ogana.
Le lancement de la Décennie africaine de la femme, initiative de l’Union africaine lancée en octobre 2010, a coïncidé avec la Journée internationale de la femme rurale, a rappelé la représentante. Ce lancement avait été précédé par des forums importants d’experts, de Ministres de la condition féminine et d’ONG. Articulée autour de 10 thèmes, cette initiative vise à promouvoir la condition de la femme africaine par l’application des décisions de Dakar, de Beijing et de l’Assemblée générale en matière d’égalité entre les sexes et d’autonomisation des femmes à travers une double approche « du haut vers le bas et du bas vers le haut ». L’objectif est aussi de donner un nouvel élan aux engagements pris tant au plan international que régional dans ces domaines, a encore expliqué la représentante.
Mme ELYSE MOSQUINI, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que depuis 2009, la Société afghane du Croissant rouge avait mis sur pied un programme communautaire qui fait participer les femmes en tant qu’agents pour le changement. Ces dernières sont en effet formées pour dispenser un message de sensibilisation sur l’hygiène, les soins prénataux et postnataux et les soins d’urgence, a-t-elle expliqué. La représentante a relevé que les femmes victimes de discrimination intersectorielle étaient particulièrement vulnérables. Elle a commenté le programme intégré créé en partenariat entre les Sociétés espagnoles et vietnamiennes de la Croix-Rouge, qui avait permis de donner des soins médicaux, une formation et des microcrédits à de jeunes handicapés et à leur famille.
Mme MARGARET MENSAH-WILLIAMS, Union interparlementaire (UIP), a présenté les résultats de la réunion qui s’est tenue la semaine dernière entre l’UIP et ONU-Femmes. Plus de 100 parlementaires issus de 36 pays y ont participé, a-t-elle dit, précisant que le débat s’est concentré sur trois questions principales, la première étant l’éducation comme condition préalable à l’accès des filles aux sciences et aux technologies. Il est indispensable de supprimer tous les stéréotypes sexistes, en commençant par revoir notre langage et les programmes scolaires, ont conclu les participants à cette réunion. Nous devons aussi encourager les filles à être ambitieuses, a ajouté la représentante, plaidant en faveur d’une éducation de qualité. En tant que parlementaire, nous devons utiliser notre influence puisque nous votons les budgets. Il faut aussi améliorer l’accès des femmes aux emplois scientifiques et techniques, a insisté Mme Mensah-Williams.
Mme PAOLA MANACORDA, Association internationale des Conseils économiques et sociaux et institutions similaires –(AICESIS), a rappelé que l’éducationest un moteur de la croissance économique et du changement social et que son importance pour parvenir à l’égalité des sexes est universellement reconnue. Malgré cela, a-t-elle dit, en 2007, 72 millions d’enfants dans le monde n’avaient pas accès à l’école élémentaire, 54% d’entre eux étant des filles. De même, 54% des 71 millions d’adolescents qui n’avaient pas accès à l’enseignement secondaire étaient des filles. Les sciences, la technologie et les innovations non seulement améliorent la productivité mais peuvent également contribuer à la lutte contre la pauvreté, à la protection de la santé et de l’environnement ainsi qu’à la sécurité alimentaire, a-t-elle ajouté.
Nombreux sont les efforts faits au niveau international pour prouver que la science, la technologie et l’innovation sont étroitement liées à la question de l’égalité des sexes. Cependant, elles continuent d’être perçues comme des problématiques distinctes, a noté la déléguée. Dans ce contexte, elle a invité les délégations à plutôt considérer qu’une partie essentielle de l’éducation et de la formation scientifique peut non seulement augmenter la possibilité d’obtenir un travail décentmais également contribuer à l’autonomisation des femmes. Pour parvenir à un tel objectif, il faut bien entendu renforcer, avant tout, la présence des filles à l’école primaire et dans l’enseignement secondaire, a-t-elle plaidé avent d’inviter les Conseils économiques et sociaux et les institutions similaires à jouer un rôle de sensibilisation auprès des Gouvernements et des Parlements.
Mme MICHELE KLEIN SOLOMON, Organisation internationale des migrations (OIM), a précisé que près de la moitié des 214 millions de migrants dans le monde sont des femmes. Alors que traditionnellement les femmes migraient en tant qu’épouses accompagnant leurs maris, de nos jours de plus en plus d’entre elles migrent de manière indépendante à la recherche de meilleures opportunités. Elle a expliqué ce phénomène en partie par le fait que les femmes ont gagné un meilleur accès à l’éducation secondaire et supérieure au cours des dernières décennies. Cependant, les femmes sont toujours défavorisées dans les politiques d’immigration des pays industrialisés, et cela en dépit de leurs niveaux d’éducation, a souligné la représentante en imputant cette situation au fait qu’elles sont moins présentes dans les domaines scientifiques et d’ingéniorat, qui sont souvent des domaines prioritaires.
De plus, les femmes ont tendance à être considérées comme des migrants secondaires au sein de la cellule familiale. L’OIM vient de publier une étude sur ce phénomène de sous-emploi et d’emplois sous-qualifié des femmes migrantes. Elle invite la communauté internationale à réfléchir collectivement à un système de reconnaissance des acquis des femmes migrantes et à des mesures facilitant leurs femmes dans le marché du travail. L’OIM encourage en outre les Gouvernements à réévaluer leurs politiques et régulations migratoires dans une perspective sexospécifique de manière à moins pénaliser les femmes.
M. RAPHAEL CROWE, Organisation internationale du Travail-(OIT), a plaidé pour un travail décent pour les femmes, dans des conditions semblables à celles de leurs homologues masculins. Notant l’évolution rapide des sciences et des technologies, il a reconnu que le retour des femmes dans la vie professionnelle peut poser problème si elles ne bénéficient pas d’une formation permanente dans ces domaines. En 2008, la conclusion de la Conférence internationale de l’OIT sur une meilleure productivité a fait des recommandations dans ce sens. Il faut aussi répondre aux besoins d’information des femmes qui retournent sur le marché du travail après une période d’inactivité, a-t-il aussi souligné. L’éducation et la formation doivent faire partie de stratégies plus globales, a-t-il ajouté.
M. BERTIL LINDBLAD, qui s’exprimait au nom d’ONUSIDA et d’ONU-Femmes, a affirmé, citant les chiffres d’un rapport d’ONUSIDA, qu’à la date de décembre 2009, il y avait 15,9 millions de femmes dans le monde vivant avec le VIH/sida, soit plus de la moitié de tous les adultes séropositifs. L’épidémie fait des ravages parmi les jeunes femmes de 15 à 24 ans, lesquels comptent pour plus de 60% des jeunes gens vivant avec le VIH/sida dans le monde et plus de 70% de ceux d’Afrique sub-saharienne. Pour être efficaces, les efforts visant à réduire la transmission du VIH doivent s’attaquer aux facteurs sociaux, culturels et économiques qui accroissent la vulnérabilité des femmes et des filles face à l’infection.
L’accès des femmes et des filles à une éducation de qualité, formelle ou non formelle, à des informations précises sur le VIH/sida et à une éducation sexuelle sexospécifique ainsi que la promotion de l’autonomisation économique des femmes constituent à cet égard des démarches essentielles. La promotion de la parité entre les sexes est une priorité de la nouvelle Stratégie 2011-2015 d’ONUSIDA. Répondre aux besoins des femmes et des filles en matière de VIH et promouvoir la tolérance zéro s’agissant de la violence sexiste sont indispensables pour réaliser des progrès dans la réalisation des objectifs fixés dans la lutte contre le VIH/sida.
M. CHRISTOPHER WILLIAMS (ONU-Habitat) a expliqué que les jeunes migrent de plus en plus des zones rurales vers les zones urbaines, de façon à bénéficier des infrastructures et services de base qu’offrent les villes. Mais ils sont le plus souvent contraints de s’installer en banlieue où ne sont pas offerts tous ces services. Le représentant a lancé un appel pour que les organisations chargées de la promotion de la femme se penchent davantage sur les incidences sur les femmes de ces changements démographiques. Comment ONU-Femmes peut-elle tenir compte de cette dimension urbaine? a-t-il demandé. Il a insisté pour que des pratiques particulières soient suivies afin de permettre une plus grande présence des femmes parmi les autorités locales.
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